Lyon Citoyen numéro 78 octobre 2009 Directeur de la publication: Jean-François Lanneluc

Vu d’ailleurs

REAL changement

En 3 ans, l’organisation et la coordination des transports dans l’aire métropolitaine lyonnaise a connu une véritable révolution. Vue des 3^e, 2^e et 1^re couronnes, Lyon est aujourd’hui étonnament proche. Pour les trajets quotidiens, dans le genre porte à porte, on peut difficilement faire mieux. Et pourtant, ça n’est pas fini…

Tout le monde s’y est mis : Région Rhône-Alpes, SNCF et tous les acteurs des transports urbains, dont le Sytral, grandes collectivités du Rhône, dont le Grand Lyon, de l’Ain, de l’Isère, de la Loire. Après 3 ans de travail - multiplication des trains cadencés et correspondances métro, tram, cars, vélos avec titre de transport unique (carte OùRA), modernisation des 86 gares du réseau, parcs relais, information coordonnée des voyageurs - le résultat est là : la fréquentation des TER a augmenté de 40 % depuis 2004 et 76 % des voyageurs utilisent une correspondance locale. Entre Lyon et Bourg-en-Bresse, grâce à la modernisation de l’infrastructure ferroviaire, l’offre a augmenté de 50 % dès 2008. Sur les axes Mâcon - Lyon - Vienne - Givors, Lyon -Ambérieu, Lyon - St-André-le-Gaz, Lyon - Lamure et Lyon - Tarare, les lignes ont été cadencées et les fréquences augmentées de 9 %. L’axe Lyon - St-Etienne propose désormais un train toutes les 15 minutes en heures de pointe. Le Département du Rhône a renforcé son réseau de cars en créant les navettes “OùRA ! Rhône” ; dans les gares de Villefranche, Belleville, Tarare, Amplepuis et Vienne, des correspondances directes sont organisées entre les TER et les navettes. Ce service combiné est accessible avec un titre mensuel OùRA ! Rhône (navette OùRA + TER) disponible sur la carte billettique OùRA, celle-ci permettant aussi de s’abonner à Vélo’v au même tarif préférentiel que TECELY (réseau TCL + Vélo’v).

À Lyon et Grand Lyon, après les mises en service de T3 (Part-Dieu - Carré de soie - Meyzieu) en 2006, du prolongement du métro A à la Soie (en 2007), de T4 (Jet d’eau - Vénissieux) en avril 2009, le renforcement de la desserte (+ 30 %) de Givors et Grigny en 2007, les prochaines étapes de développement du réseau local sont l’achèvement du tram Leslys (Part-Dieu - Saint Exupéry) en 2010 et le prolongement du métro B à Oullins

(2013). Entretemps, le réseau de surface connaîtra d’autres développements, multipliant les correspondances avec le train, lequel fera halte à Jean-Macé

dès décembre 2009. Que REAL soit déjà une réalité, des milliers d’habitants de l’aire métropolitaine en font l’expérience chaque jour, des “métropolitrains” confortablement installés dans les rames à robe grise et bleue, tandis que d’autres jouent à touche-touche au tunnel de Fourvière…
3 questions à Guylaine Gouzou-Testud

Adjointe au maire déléguée au Développement durable et à l’économie sociale et solidaire.

Comment les jardins partagés ont-ils pris racine ?

Par la demande spontanée de Lyonnais qui avaient repéré un délaissé de terrain et souhaité le cultiver à plusieurs, préférant cette formule aux jardins familiaux, plus rigoureux, plus… intensifs. Certains avaient même commencé à planter sans permission ! Nous avons créé un cadre en passant des conventions et en faisant assurer un suivi. Mais tout cela relève d’une gestion peu contraignante. Il y a une envie des gens, une bonne volonté que l’on accompagne.

Alors comme ça, chacun peut jardiner dans la ville…

On y vient… Notre nouvel appel à projets (2010) comportera des offres de parcelles. Pour la Ville, c’est tout gagnant : ces délaissés sont entretenus au lieu de se transformer en déchèteries sauvages, ce ne sont pas des espaces publics (extrêmement lourds à mettre en place) et nous offrons aux habitants, comme dirait Gilles Clément, «un territoire mental d’espérance»…

Mais ces potagers sont temporaires…

Par la force des choses... Toutefois nous travaillons, dans le 7^e, à un futur espace vert de 1.000 m² qui pourrait comporter un jardin partagé. Les habitants qui en auraient la charge seraient au contact des professionnels du service municipal et le potager pourrait être pérenne, même en cas de défection des premiers conventionnés.

Partage potager

Terrains d’entente On connaissait les jardins ouvriers ou familiaux, où chacun couve sa parcelle. Depuis 2001, voici que fleurissent les jardins partagés. Lyon vue du potager, c’est le début des haricots. Et de l’amitié entre voisins. Ils n’ont rien de secret. Car on y cultive autant de lien social que de légumes ou de fleurs. Les uns, en pied d’immeubles, avec animateur, sont à l’initiative de la collectivité dans les quartiers en “politique de la ville” ; les autres ont poussé sur un délaissé de terrain, portés par une association d’habitants sous convention avec la Ville de Lyon. C’est qu’à l’inverse des jardins familiaux, il n’y a pas de législation pour la culture en équipe de la terre citadine. La Mairie fait “sans” et encourage à fond un phénomène en croissance - une trentaine de jardins identifiés - pile dans la plaque du “vivre ensemble” (lire interview ci-contre). Lancé en avril, un appel à projets à inviter les mains vertes à joindre le durable à l’agréable en développant des pratiques respectueuses de l’environnement (pas de pesticides, tri des déchets, utilisation raisonnée de l’eau, culture bio…) et citoyennes (embellissement du cadre de vie, mixité sociale, intergénérationnel…) avec aide financière à la clé. Résultat, une bonne dizaine de projets subventionnés.

Outre qu’il est bien agréable de déguster ses tomates cueillies mûres ou de redécouvrir le vrai goût des carottes, la cerise sur le râteau est dans le jeu collectif qui, bien souvent, franchit la palissade. Action pédagogique, comme à Santé Chazière, ou artistique (Traversant 3), et même si ce n’est ni l’un ni l’autre, alors convivialité et solidarité de quartier. Pour autant, les pionniers savent (ou ne savent pas toujours) qu’on ne s’improvise pas jardinier. Pour les aider à faire pousser leur projet, il y a Passe-jardins. Soutenue par le Grand Lyon et la Ville, l’association apporte conseil, appui technique, suivi… Bon, c’est pas tout ça, novembre approche, va falloir songer à retourner la terre…

Passe-jardins 04.78.00.22.59, jardinons.com