Deuxième année Partis Politiques et Systèmes de Partis 2009/2010


A) Le processus de nationalisation de la vie politique



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A) Le processus de nationalisation de la vie politique
Dans la plupart des pays, au moment ou apparait le SU, les vies politiques sont très largement structurées autour d’enjeux locaux, très peu nationalisées. On a affaire à des électeurs peu informés sur les enjeux nationaux et internationaux. Peu informés et peu intéressés également. Les états occidentaux vont alors chercher à faire émerger une citoyenneté stato-nationale (de l’état-nation) en parallèle avec le SU. Cela va contribuer à évincer des appartenances et des sentiments d’appartenance au niveau infranational. Ce qui est en jeu ici pour les états c’est leur légitimité.

Deloye nous dit qu’il existe deux processus qui se déroulent en même temps : un processus de nationalisation des identités politique et un processus de dépolitisation des identités culturelles. La nationalisation des identités politiques se fait dans un contexte où les états modernes cherchent à assoir leur légitimité en se posant comme les détenteurs du pouvoir politique au profit de la nation. Ils sont en quête d’un soutient, d’une allégeance vis-à-vis des citoyens pour qu’ils se sentent avant tout comme des citoyens de l’état nation. Les états modernes tiennent leur pouvoir de leur revendication de la défense de leurs citoyens vivant sur le territoire (monopole de la contrainte légitime). L’enjeu, c’est d’aboutir à une société structurée, nationalisée. Il s’agit de s’imposer face à des instances concurrentes comme les régions. Les états vont faire voter des lois pour affaiblir ces instances infranationales et faire progresser le sentiment national. On évoque parfois, en France, l’état comme « l’instigateur de la nation ». Cela va se traduire par une atomisation de la société. On va essayer de créer une société composée de citoyens et non pas de groupes. Très clairement, ce processus et ce travail de l’Etat ne se déroule pas de partout de la même manière. En Allemagne, on a une situation très différente : au moment de la constitution de l’état-nation, le sentiment d’appartenance nationale est déjà présent ce qui fait que l’état n’a pas à avoir recours au processus d’atomisation.

Deuxième processus corolaire du premier, celui de dépolitisation des identités culturelles. L’hétérogénéité culturelle est un obstacle à la construction d’une identité nationale. De fait, les spécificités culturelles vont être repoussées dans le domaine privé. C’est très marqué dans le cas français où les identités ethniques, religieuses et Cie vont être considérées comme relevant du privé. Ces identités et ces sentiments d’appartenance secondaire ne sont pas détruits, ils sont évincés du domaine politique. C’est différent aux Etats-Unis où la diversité culturelle est une base de la nation et se retrouve dont dans le domaine de la sphère publique. Dans les démocraties consociatives (Belgique, Pays-Bas), les identités culturelles ont une certaine place dans l’espace public et y sont reconnues. Dans tous les cas, on voit bien progressivement se constituer au XIXème siècle une identité politique, la citoyenneté, qui transcende les autres appartenances même si elle peut collaborer avec elles.

Tout cela va avoir une influence sur la manière de considérer le politique (somme de citoyens ou somme de groupes ?). La représentation va être progressivement envisagée comme la représentation d’une composition abstraite que sont les citoyens.


B) Le triomphe de la domination légale-rationnelle et la juridisation de la vie politique
Weber nous dit que les sociétés modernes sont marquées par un processus de rationalisation croissante. De fait, la légitimité repose de plus en plus su la conformité aux lois, aux normes juridiques. Dans cette conception là, une politique publique va être considérée comme légitime dès lors qu’elle est conforme à un ensemble de règles, dès lors qu’elle s’inscrit dans des règlements, dès lors qu’elle n’enfreint pas les règles essentielles qui structurent l’état de droit. De la même manière, les élites vont être considérées comme légitimes et légitimes à agir dès lors qu’elles auront été désignées conformément aux règles qui encadrent l’accès au pouvoir. On ne peut plus se référer au charisme et aux traditions. Ce qui importe pour gagner c’est de jouer dans les règles. Si cela parait normal aujourd’hui, cela est apparu comme une contrainte pour ceux même qui les ont mises en place. Des candidats en quête de suffrages vont se plier à un certain nombre de normes. Ce qui va caractériser ce système légal-rationnel c’est l’inflation du droit : le système juridique qui encadre les activités politiques est de plus en plus dense. En 1848, on a une première loi de quelques articles. En 52, on rajoute deux décrets et ainsi de suite. Aujourd’hui, le code électoral est extrêmement riche et dense. Cette densification juridique, elle se produit dans le même temps que s’opère une pacification des pratiques politiques et électorale. On peut considérer que ce sont en fait les règles qui pacifient les élections. En même temps, au départ de la règle, il y a un ensemble de choix et de valeurs, une transformation sociale et un rejet de la violence qui expliquent l’apparition de ces règles. Garibou parle d’une « socialisation des mœurs électorales » (dans son ouvrage sur le SU). On a toujours des épisodes violents dans les campagnes violentes mais, alors qu’elle était courante au XIXème, elle est désormais une exception. Alors qu’elle était un mode normal de campagne, elle est devenue un élément de disqualification des candidats : la violence n’est plus un mode électoral légitime.

Un dispositif de sanctions va être mis en place pour chaque débordement : sanctions pénales mais aussi politiques. Si l’on ne respecte pas les règles d’une élection, on risque de la voir invalider. Il y a une juridisation de la vie politique. Les désaccords se règlent devant les tribunaux. Le mode de règlement va passer à un système triadique : jusqu’en 1958, c’est l’assemblée qui décide de valider ou non des élections (système dyadique). Depuis 58, le conseil constitutionnel a lui aussi ce pouvoir. On entend plus que les conflits soient réglés par les acteurs eux-mêmes : ils doivent l’être par un juge extérieur au conflit ou considéré comme tel. On voit se développer également la pratique des recours, des contestations, des protestations contre les élections. C’est là la marque de cette juridisation. Avec cet accroissement de la pratique judiciaire, certains vont parler d’un « troisisème tour des élections » où les perdants vont tenter de faire annuler ces élections. Parler de « troisième tour », c’est reconnaître qu’une requête efficace, dans les formes, fait partie intégrante des élections. Aujourd’hui, la plupart des requêtes émanent de cabinets d’avocats au service de partis politiques et non pas de simples citoyens.


II) Les partis et la politisation des suffrages
A) La politisation comme stratégie des entrepreneurs politiques
Certains pays vont œuvrer à la dépolitisation des idées culturelles. Certains courants qui vont se constituer en partis vont tenter de lutter contre les formes de légitimité traditionnelle : celles des notables. Le moyen de lutter contre ces légitimités locales, cela va être de politiser les élections, de faire en sorte que les élections ne soient pas la reconduction d’une domination locale socio-économique mais que l’élection soit un choix entre des programmes politiques distincts. Si l’on chemine à travers l’histoire du SU, les candidats de 1848 n’ont pas d’étiquette partisane mais se présentent individuellement : sans étiquette mais aussi sans programme national. Dans ces circonstances, le statut social joue fortement dans les élections : à quoi se référer si ce n’est au statut de l’éligible ? Puis, les clivages sont s’opérer autour de l’empire, de la question religieuse, des luttes de factions locales. On voit apparaître petit à petit des étiquettes communes (candidats républicains par exemple) sans que cela corresponde à une étiquette identifiable. On va voir se développer la propagande menée par des agents électoraux. Les échanges ne sont pas seulement ou essentiellement des échanges de biens politiques. On a des pratiques d’influence, de pression sur les électeurs, de distribution de dons, de distributions de nourriture ou de boisson, de corruption électorale. Ce sont là des pratiques très coûteuses pour les candidats étant donné qu’il n’y a pas de structure d’organisation. Dans cette situation où il faut disposer d’une certaine fortune, certains candidats moins aisés vont avoir tout intérêt à politiser les élections. Ils ont intérêt à opérer une disqualification de ces pratiques et d’autonomiser la politique afin que le statut politique ne soit pas dépendant du statut économique. Bien souvent, les partis politiques vont apparaître comme un moyen de contrebalancer ce pouvoir local et de politiser les élections.

Ce travail de politisation des scrutins opéré par les entrepreneurs politiques ne va pas de soit. En effet, ce qui semble légitime pour l’époque c’est de reconduire les élites traditionnelles. De fait, il convient alors de faire comprendre aux électeurs qu’il faut choisir entre des programmes. Cela est difficile parce que la population n’a pas l’habitude de donner son opinion et n’a, de fait, pas forcement une opinion établie. Il faut faire apparaître des « principes de vision et de division politique » (Bourdieu) : les candidats doivent être porteurs d’un programme et cela doit se voir. L’électeur doit être capable de manier les différentes catégories politiques. Les partis vont contribuer à faire du vote un choix politiquement construit. En même temps qu’ils vont politiser les élections, cela va contraindre l’ensemble des acteurs. Les notables vont devoir rentrer dans cet échange proprement politique. A partir de là, il va émerger une rationalisation de la conquête des suffrages avec des pratiques et des savoir-faire nouveaux. Des méthodes de conviction et de persuasion vont être mises en place. Dès lors, il va y avoir une standardisation électorale. Le processus de politisation des campagnes et des élections va coïncider avec un renforcement des partis politiques, de leur rôle dans les campagnes. Il y a dépersonnalisation des campagnes électorales et un rôle croissant des entreprises politiques.


B) Personnalisation et médiatisation des campagnes
On a une situation dans laquelle des entrepreneurs politiques ont œuvrés à faire voir les élections comme des choix entre des projets politiques. C’est là un critère de l’institutionnalisation des partis (Cf. Janda dont la dépersonnalisation est un critère). Le parti politique devient une institution durable dès qu’il parvient à se démarquer de son fondateur. Mais cela n’efface jamais le poids des ressources personnelles dans le fonctionnement d’institutions et dans les critères de choix des électeurs. Dans le cas d’élections locales, la notabilité sociale du candidat va fortement jouer. Dans des petites communes, on ne sait pas forcement la couleur politique de son maire ou on ne s’y intéresse pas. Pour d’autres élections, c’est la notabilité politique des candidats qui joue. La notabilité politique va notamment se voir à travers le cumul des mandats. Duverger indique qu’à l’intérieur même des partis, il y a deux phase : une phase du personnel vers l’impersonnel et une autre de retour en arrière où les institutions tendent à adopter un caractère personnel. Duverger prend l’exemple des partis fascistes avec le culte du chef par exemple. Là, le chef incarne une idéologie politique et son charisme est sensé faire de ses idées un visage sur le postulat selon lequel les masses seraient en attente d’un leader fort. Duverger évoque aussi les PC à travers le monde. Il prend l’exemple du PCF dans les années 50 où le titre d’adhésion est « j’adhère au parti de Maurice Thorez ». Il y a confusion entre le parti et le leader (le titre d’adhésion porte même des félicitations pour le cinquantième anniversaire de Thorez). Le mode de scrutin est lui aussi important. Huard a étudié le développement des élections présidentielles au SU ce qui conforte cette re-personnalisation des idées du parti.

La personnalisation et la dépersonnalisation va aussi être influencé par la médiatisation de la politique. La télévision concoure à la personnalisation bien plus que la presse écrite (notamment par l’invitation de certaines personnes plutôt que d’autres).



Il y a également une forme d’affaiblissement des partis politiques. La question est de savoir si la personnalisation et la médiatisation cause l’affaiblissement ou l’inverse. On peut considérer que la perte de confiance dans les partis et la chute du militantisme va conduire à la multiplication des interventions des personnalités politiques. En même temps, les partis politiques demeurent des pourvoyeurs de moyens de campagne, de ressources électorales.
III) La constitution des savoir-faire électoraux
A) La division du travail électoral
Au sein des partis, on voit se mettre en place une division croissante du travail électoral. Les candidats ne peuvent plus rencontrer tous les électeurs et doivent avoir recours à des acteurs pour sillonner la circonscription. Au suffrage censitaire, le candidat est jugé sur ses ressources mais également sur le fait qu’il paye de sa personne, qu’il va au devant de ses électeurs. Le SU transforme cette mentalité. Les premiers ont été les agents électoraux au sein des comités électoraux. Ce sont des personnes payées pour faire campagne, pour mobiliser, pour diffuser les idées de leur candidat, pour faire du porte-à-porte, etc. Cette présence des agents électoraux est très souvent contestée au début du SU, notamment à cause de la notabilité précédente. Elle est perçue comme un moyen de se débarrasser de certaines de ses prérogatives. De plus, on suspecte qu’il y ait trop d’agents, que certains électeurs soient en réalité payés pour voter et prennent le nom d’agents. Les agents étant rétribués, ils ne se font pas une idée claire du candidat. Il y a donc suspicion vis-à-vis des candidats qui utilisent des agents électoraux. Il y a donc eut une rationalisation des campagnes pour gagner en efficacité. Chacun de ces agents va être chargé d’un secteur de l’activité. Cette division du travail va se retrouver sous la même forme dans les partis politiques afin de couvrir le plus possible le territoire et d’être en contact avec les électeurs de différente manière. Des acteurs se consacrent à l’idéologie et à la stratégie alors que d’autres se voient confier le travail de terrain. Aujourd’hui encore, il y a une division très claire entre le QG de campagne où on centralise les ressources et les enjeux et les militants sur le terrain. C’est durant les élections présidentielles que ce QG est particulièrement visible. On voit apparaître des experts (en communication, en juridique). Cette présence pose plusieurs questions : elle donne lieu à une redéfinition des tâches et surtout, cela pose la question de l’externalisation de certaines activités anciennement partisanes. On recourt à des professionnels du droit ou de la communication qui ne sont pas du parti (et ne sont même pas obligés d’en être proches idéologiquement). En même temps, il va y avoir une préoccupation d’efficacité en étudiant le marché électoral. Les partis politiques vont avoir recourt à des conseillers, des cabinets qui vont tenter de donner à voir une image de l’électorat à un moment donné pour adapter l’offre à la demande électorale. En même temps, avec cette division du travail de plus en plus poussée, il y a un processus de retour en arrière. Certains partis politiques commencent à remettre en cause la division du travail en se demandant si l’efficacité est réelle ? Cette division du travail ne correspond pas à un certain nombre d’attentes de l’électorat. Il y a une attente de proximité avec les candidats, renforcé par la personnalisation des partis. C’est ce qui permet d’expliquer un regain des meetings électoraux dans les années 80-90 et la multiplication de réunions plus localisées. C’est ce qui permet d’expliquer également dans certains pays l’organisation de campagnes participatives.
B) La sédimentation des savoir-faire électoraux
Le développement de la télévision a créé deux types de pratiques nouvelles majeures qui se sont ajoutées aux anciennes. Pour la personnalisation de l’élection, on utilise des interviews. Quand on veut insister sur l’étiquette partisane, on met en place des spots. Pour des élections régionales, certains spots sont constitués au niveau national afin d’insister sur l’étique partisane.

Les agences de marketing se sont développées. Cela a commencé aux Etats-Unis avec Nixon. En France, les principes du marketing sont arrivés avec la campagne Lecanuet en 65. Depuis, l’idée des électeurs comme des consommateurs politiques n’a cessé de se développer et de se répondre. Cela a créé des pratiques et des méthodes différentes. Avant, on partait d’un projet initial qu’on conservait dans la campagne. Maintenant, la campagne s’adapte aux analyses de la lanière dont les électeurs perçoivent la campagne et ce qu’ils en demandent.

Sur internet, les partis mettent souvent en place un site spécifique pour les élections et qui n’est pas celui du parti (afin d’attirer d’autres internautes). Ce qui est frappant, c’est que la plupart des partis politiques utilisent internet de la même manière qu’ils utilisent les autres médias : de manière très classique. Ce sont des tracts, des affiches, des programmes. Le développement de liens entre partis européens (pour les élections européennes) est quasiment nul et les cartes graphiques sont totalement différentes. Autre point souligné, internet apparait jusqu’à présent comme un moyen de campagne peu efficace ce qui peut expliquer le désintérêt des partis politiques. Norris a travaillé sur la fréquentation des sites internet et déclare que faire campagne sur internet, c’est prêché auprès des convaincus. On n’arrive pas par hasard sur le site d’un parti. Plus qu’un moyen de campagne, l’internet est un outil de campagne très efficace en interne. Autre chose, l’internet s’est montré utilise pour les campagnes participatives, mais, c’est à nuancer puisque l’argument de Norris revient.

En fait, les nouveaux moyens sont utilisés comme les anciens.



Chapitre II : L’assise sociale : électorats et soutiens institutionnels.

I) Des électorats stables
Quand on a un parti politique, on considère qu’il dispose d’un électorat stable possédant des traits caractéristiques. On doit pouvoir définir des critères qui vont correspondre à une orientation donnée du vote.
A) Identification et proximité partisane
Pour analyser cela, on part du paradigme de Michigan notamment développé dans The American Voter de Campbell, Converse et Miller. Ce paradigme s’intéresse à la manière dont se forge l’indentification partisane. Ils considèrent qu’elle est d’abord le fruit d’une socialisation familiale. Les individus forgent un sentiment d’identification dès leur plus jeune âge. Puisque ce processus apparait très tôt, on peut estimer que les orientations familiales des parents. C’est vrai mais ce n’est pas le principal. De prime, ce sont les valeurs morales familiales qui importent (religion, culture, etc.). Cet attachement va souvent être durable et va avoir des identifications tout au long de la vie. On va trouver en Grande-Bretagne dans les travaux de Butler et Stokes dans Political Change In Britain qui vont montrer que la socialisation familiale est importante mais aussi que l’existence d’un système politique bipartisan est essentiel. Le bipartisme va simplifier les divisions et les clivages politiques. Dans un système plus pluraliste, le système de préférence va se faire avec une préférence pour un camp (gauche ou droite) plutôt que pour un parti. Les travaux de Percheron sur les enfants montrent qu’on a bien une capacité de repérage politique assez précoce en France mais par d’affiliation vers un parti. Ce sur quoi insistent tous ces auteurs c’est la dimension affective de l’identification partisane. On a affaire à des approches à mi-chemin entre sociologie et psychologie.

De là se pose une question : A quoi bon faire campagne ? Si les individus ont une relation affective avec leur parti (ou avec leur camp), à quoi bon ces campagnes ? Avec cette approche, une campagne de gauche devrait se diriger contre les concurrents de gauche. Dans le cadre du bipartisme, la campagne n’aurait plus aucune utilité.

Problème, ces identifications partisanes ne permettent pas d’expliquer les alternances politiques. Cela pose aussi problème pour comprendre la volatilité électorale. La mobilité n’est pas seulement intra-camps mais aussi inter-camps. Les analyses dans le cadre de Michigan prennent en compte le fait qu’il y ait des écarts entre le vote et l’indentification mais c’est considéré comme marginal. Par ailleurs, on le voit très bien quand on fait des enquêtes quantitative et qu’on mesure l’attachement partisan : il est souvent très faible. Par ailleurs, on voit très bien que ceux qui se déclarent attachés à un parti sont souvent les plus âgés et, dans une certaine mesure, les plus diplômés (mais leur attachement reste tout de même modeste et n’incluse pas forcement un vote pour ce parti). Quand il y a proximité partisane, ce n’est pas pour çà que l’on vote systématiquement pour lui, loin de là.
B) A chaque parti son électorat
L’équipe de Lazarsfeld dans l’école de Colombia a mit en évidence les déterminants du vote. Ils considèrent une série de facteurs explicatifs du vote et quasiment prédictifs : la variable religieuse, le lieu d’habitation et le groupe social. A partir de là, on va voir toute une série de travaux pour définir d’autres variables (niveau de diplôme en corrélation avec le groupe social, l’âge, le sexe, le niveau de revenu, etc.). On explique le vote par une série de facteurs sociaux et économiques.

De fait, on devrait systématiquement repérer dans un électorat donné qui en fera l’électorat de prédilection d’un parti. Là encore, il existe des difficultés. Si cela fonctionne dans un modèle bipartisan, c’est beaucoup plus complexe avec le modèle multi-partisan. Il n’y a pas de parti qui possède le monopole du vote jeune ou du vote ouvrier. Un politiste a mit en place un critère d’indice de pénétration d’un parti sur une certaine catégorie sociale pour mesurer cela.

Il semblerait que les variables sociales lourdes influent de moins en moins sur le vote. Cela reste à nuancer : les variables de la pratique religieuse ou du secteur public/privé expliquent toujours certains comportements électoraux. Néanmoins, leur caractère explicatif s’affaiblit. Pour les partis politiques, cela a un ensemble d’incidences. Quand un parti politique dispose d’un électorat privilégié dans certaines catégories, il va pouvoir l’entretenir et considérer d’autres catégories comme inaccessibles ou accessibles. Dès que l’indentification est plus floue, les partis vont devoir avoir un discours beaucoup plus diversifié. Cela expliquerait les partis « attrape-tout ».
II) La volatitlité électorale : la fin des fidélités électorales ?
Ces théories ne remettent pas en cause la proximité partisane. Dans ce cas là, les partis restent des modèles de référence pour l’électeur.
A) Un électeur rationnel, indifférent à l’étiquette partisane
Une première approche est celle de l’électeur consommateur. Surtout développé en Grande Bretagne, on considère un marché politique avec une offre et une demande. Ce qui va jouer sur le choix de consommation, c’est la publicité et les messages publicitaires, bref, être capable de les convaincre qu’un candidat va répondre à leurs attentes. Ici, il y a l’idée selon laquelle la campagne électorale joue un rôle, elle va avoir un effet sur les choix électoraux qui ne sont pas, prédéterminés. Tout va dépendre de la capacité des partis à identifier ces attentes. Un autre élément qui va jouer, c’est le rapport qualité/prix : autrement dit, certains auteurs vont peser les avantages de tel vote par rapport à un autre. Un électeur va être prêt à accepter un accroissement des prélèvements obligatoires à condition qu’il bénéficie d’une amélioration de son milieu de vie. Cela suppose d’avoir une certaine connaissance des programmes (même lacunaire). Si toute fois, cet électeur ne croie pas qu’il puisse bénéficier de ces avantages, il risque de choisir un autre candidat/produit « moins cher » (en limitant par exemple les prélèvements obligatoires). Ces acteurs voient un autre élément dans le choix : les habitudes de consommation. Comme l’acheteur ne se préoccupe pas de l’étiquette ou de la publicité d’un produit parce qu’il en a l’habitude, l’électeur va pouvoir retourner mécaniquement un vote qu’il a déjà eut précédemment. Cela expliquerait la stabilité de certains électorats. Ce qui se joue ici c’est la confiance du consommateur dans le produit.

Une autre approche est celle de l’électeur stratège notamment développé par Blais. Il s’agit ici d’analyser les stratégies des électeurs face à une situation de concurrence donnée. L’électeur ne se contente pas de se prononcer sur un programme, sur des idées mais aussi en fonction de la compétition électorale en cours. Blais distingue l’électeur stratège de l’électeur stratège inversé. Il est rationnel et capable de hiérarchisé ses préférences. De même, il peut choisir un candidat autre que celui qu’il préfère en anticipant le deuxième tour. L’électeur stratège inversé vote pour un autre candidat pour envoyer un message sur le programme de son candidat en partant du fait que son candidat passera tout de même. Blais estime qu’en 2002, 9% des électeurs préférant Jospin on usé de la stratégie inversée.

Autre approche, celle du vote sur enjeux. Il n’y a pas de proximité partisane durable mais des électeurs qui se déterminent vis-à-vis des enjeux forts du moment. Par exemple, si l’enjeu fort du moment est l’insécurité, ils vont d’abord regarder ce que les partis proposent là-dessus. Les autres enjeux du programme seront perçus comme faibles. Dès lors, pour le parti politique, il faut isoler quels enjeux seront considérés comme forts ou comment les former. Si un parti politique ne se positionne pas sur ces enjeux, il perd ses électeurs. Dans ces théories du vote sur enjeu, les choix pour des partis et des candidats ne sont pas durables, ne sont pas fiables. Quand les enjeux sont faibles, on voit une montée de l’abstention ou alors une prime aux petits partis.

Une dernière analyse est celle de Kramer aux USA. Il étudie l’influence de l’économie sur le vote. Pour lui, le revenu est le facteur explicatif du vote. La perte d’1% du revenu durant un mandat ferait perdre au parti présidentiel 0,5 points. D’autres auteurs on étudier la France et définit que l’accroissement du chômage et l’inflation causeraient des votes à gauche alors que le retour à la croissance conduirait à un vote à droite. Lewis-Beck met en relation le vote et la croissance via l’indice du PIB. Il définit que V= 47,26 + 1,27E sachant que V est le vote pour la parti du gouvernement et E les points de croissance du PIB. Il faut noter là que le seul facteur de son équation est l’économie. Pour lui, les problèmes de sociétés ou de relations internationales n’ont aucune influence.


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