Gaston Bardet



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SINGERIES... !


Lorsque Le Greco veut évoquer Satan, il dessine un maca­que : Satan est le singe de Dieu. L'envahissement de l'Occi­dent par ses singeries est chaque jour plus grand. Mais, jus­qu'ici, on n'avait point assez souligné les singeries de la vie mystique, soit par les yoguins et les gnostiques, soit par l'il­luminisme et Madame Guyon, soit enfin par la psychanalyse. Il y en a bien d'autres, les singeries artistiques de « l'art sa­cré », par exemple, qui est sacré comme la Kundalini, sacré comme les messes noires des Loges de Bogota profanant des hosties ; l'évolutionisme où, pour éclipser le Fils de l'Homme, le singe lui-même se donne pour le Père de l'Homme, en li­mant ses canines au besoin ; et toutes les singeries déjà dé­noncées en Demain, c'est L'An 2000. Sans oublier la singerie sociologique qui nous a valu les pseudo-mystiques hitlérien­nes. et marxistes ; Durkheim n'a-t-il pas chanté une véri­table « extase » sociologique et presque une « transforma­tion » 350 ?

Jean Coulonval a souligné à quel point le communisme sin­ge étroitement la religion catholique, à tel point que trop de clercs en oublient qu'il est « intrinsèquement pervers ».

Le Matérialisme historique sert de substitut à l'Histoire Sainte, les centres de formation politique aux séminaires sa­cerdotaux, l'auto-critique à la confession auriculaire. Enfin, note-t-il finement « les supplices, les internements ne sont pas infligés dans le but de faire souffrir une personne en tant que personne, mais comme une pratique ascétique que le Corps social s'inflige en la personne d'un de ses membres, lesquels n'existent qu'en fonction de la collectivité : Singerie du Corps Mystique où chacun n'est qu'un membre du Christ. Comme Dieu, la société marxiste punit sans haine » 351.

A quand une théologie ascétique et mystique du marxis­me contresignée par les « meneurs » du clérical-activisme... ?

La psychanalyse est une religion, une religion avec ses fanatiques et ses schismatiques. Une religion qui possède ac­tuellement ses « séminaires » et dans laquelle on traite de « laïcs » les psychanalystes qui ne sont pas médecins, une religion à mystères comme celle d'Isis-Aphrodite qui se ré­pandit lors de la décadence de l'empire romain. Il faut être initié pour être un (im) « pur ». Chaque analyste doit être psychanalysé, deux fois si possible, par deux initiateurs, eux-­mêmes psychanalisés ; la chaîne conduit à Sigmund Freud, le grand initiateur, le « Père-Bouc »... Il faut que la boue de son âme inférieure réveille, par connaturalité, la boue qui est en celle de l'initié. Il faut que son système du monde, du (bas-monde), se substitue aux vagues petites idées sur la conscience morale que le postulant aurait encore 352.

N'oublions pas que Freud a fondé un Ordre secret, une fra­ternité avec réunions et langage secret. A six de ses disciples, en 1920, il remit un anneau à chaton d'agathe, cette pierre trouble, symbole de leur... enchaînement. C'est une véritable maçonnerie, dont les « loges » secrètes sont répandues dans le monde entier, elle se déclenche dès qu'on attaque le « Mage Noir », observe Emil Ludwig.

Ce n'est pas par hasard si C. G. Jung - qui n'a pas été ana­lysé, donc ne fait pas partie de la chaîne pansexuelle - s'est rapidement dégagé de l'exclusivité du bas-ventre... C'est en­core insuffisant. Allers nous rapporte qu'un psychiâtre amé­ricain catholique alla trouver notre suisse et se soumit à l'ana­lyse - non parce que névropathe mais pour apprendre la technique. Au bout de quelque temps, inquiet, il demanda à Jung : « Dois-je continuer, étant donné les divergences entre votre système du monde et le mien ? » Jung répondit fran­chement : « Si vous êtes catholique, et si vous tenez à le res­ter, il vaudra mieux cesser de venir ici » 353.

C'est de simple bon sens. La technique n'est pas, ne peut pas être dissociée de la Weltanschauung. Nous sommes ici dans la gnose, les rapports entre l'initié et l'initiateur doivent être - avoue Jung - ceux de l'alchimiste et de son adepte.

L'explication par le bas est incompatible avec l'explication par le haut. Il faut choisir. La technique de la psychanalyse présuppose que nous sommes des singes améliorés par une insufflation de pensée ; qu'il y a « continuité de bas en haut » entre notre psychisme inférieur et notre esprit. On ne peut être catholique et admettre cette hypothèse de transformiste... névrosé.

L'investigation psychanalytique n'est qu'une singerie de l'expérience mystique.

Tandis que le mystique cherche l'immersion dans l'Amour infini, le psychanalyste recherche : « une rupture du contrôle exercé normalement par les fonctions psychiques supérieures sur les inférieures,... pour obtenir l'émersion du psychisme inférieur dans le champ de la conscience ». Et Maritain ajou­te : « Le trait de génie (?) de Freud, c'est de recourir à la suspension volontaire de l'auto-critique, et de l'auto-conduc­tion » 354. Quelle aberration ! Et quelle responsabilité pour notre philosophe, s'il était compétent en connaissance « pra­tiquement pratique » de l'homme !

Le mystique, lui, recourt à la suspension des puissances par l'intervention divine. Et la singerie, l'inversion continue :

Les mystiques entrent dans la Nuit juanique pour être pu­rifiés par l'oubli actif et le « grand oubli » passif ; le psychanalyste, lui, ramène à la surface la faune trouble des bas-fonds de « Nacht » pour l'exposer en pleine lumière. Jean de la Croix nous enseigne la seule méthode pour franchir les Nuits : la fuite des images ; le patient, lui, doit au contraire « s'aban­donner aux mots et aux images qui surgissent de lui, au fur et à mesure dans le déliement complet de la pensée logique et du contrôle volontaire de soi-même ». Y a-t-il un autre chemin pour mener à l'illuminisme ?

La psychanalyse est non seulement une parodie de la ca­tharsis antique mais encore un ersatz de la confession ; au lieu de concepts froidement catalogués, pour éviter toute suggestibilité, c'est une confession par image où le confessé doit se vautrer dans sa vomissure, avec son confesseur.

Quelle différence y a-t-il entre les mauvais esprits ou les Kobolds et les « entités psychiques qui vont, viennent selon leur bon plaisir ; leur approche et leur disparition échappent à notre volonté. Ils sont semblables à des êtres indépendants qui mèneraient à l'intérieur de notre psyché une sorte de vie parasitaire... le complexe constitue, pour ainsi dire, une entité psychique séparée » 355.

Certes, Jung a vu plus clair que le prétendu « dédouble­ment » de personnalité inventé par ceux qui ignorent et la possession et le dédoublement physiologique. Il avoue : « cet exposé de la théorie des complexes peut évoquer pour l'audi­teur non averti, la description d'une démonologie primitive ». Eh oui, et plus encore, pour l'auditeur averti des résultats de l'exorcisme. L'erreur est de se représenter toujours les dé­mons comme des entités « à figure masculine » (dirait le Prof. Lhermitte) avec sabots et cornes alors qu'il s'agit, plus géné­ralement, d'animaux. Tous ne sont pas des princes de l'enfer ayant appartenu aux plus hauts chœurs des anges. Il y a des démons d'ordre très inférieur, comme ceux qu'on exorcise dans l'eau et le sel, à tout baptême. S'il y a un ange « derrière chaque brin d'herbe » (comme dit Newman) il y en a un mauvais derrière tous les « stercora », comme dit saint Paul 356.

« Les complexes » ne seraient-ils que les noms nouveaux des petits singes de Dieu ?

La psychanalyse se présente encore comme une singerie du processus de l'intériorisation mystique ; mais elle se trompe de lieu de concentration, comme les « athonites » ignorants.

Aussi le psychotérapeute suisse Charles Beaudoin n'a-t-il pas manqué (comme jadis Gichtel) de comparer les « instan­ces », c'est-à-dire les hypothétiques abstractions des divers psychanalystes, avec les Sept Demeures du Château. Le plus fort, c'est qu'il est « frappé par les correspondances particu­lièrement précises (!) des Sept Demeures avec ces sept ins­tances... les sept chakras et les sept planètes... »

Qu'on puisse appliquer un système ascendant à la Kunda­lini, aux « instances » de Beaudoin, aux Demeures de Mère Thérèse, comme aux étages du Boroboudour ou de la Tour de Babel ne signifie exactement rien, sinon vérifie que le sep­tenaire est un symbole « sur-déterminé ».

Or, dans toute sur-détermination, il y a un sens anagogique directement inspiré par l'Esprit, et d'autres qui sont des ex­plications plus ou moins dégradées et grossières des hommes, voire des inversions car il n'y a pas d'ambivalence. Au lieu de cette âme unique qui monte au Carmel, en s'unissant cha­que fois davantage à son Créateur, on veut nous faire avaler une enfilade de « sous-personnalités », de « partenaires du moi » ; il y a là une intrusion certaine de l'hindouisme.

Car il faut bien observer que la psychanalyse - comme tout mécanisme hypnoïde - conduit infailliblement à la gnose, à l'hindouisme, à l'alchimie, à la mythologie 357. On en arrive automatiquement à une démultiplication de la vérité. Nous avons vu le dualisme : conscient-inconscient se muer en : Ça (Es), Moi, Surmoi, chez Freud ; puis : Personne, Moi, Ombre, Soi, chez Jung. Charles Beaudoin ne veut pas être en reste et, utilisant le sceau de Salomon, il lui faut un septénaire : 1° Automate, 2° Primitif ou Ça, 3° Persona, 4° Moi, 5° Ombre, 6° Surmoi, 7° Soi. Qu'il ne s'inquiète pas, les hindous, après avoir trouvé sept chakras, en ont encore trouvé un 5 bis : Centre du Jeu d'amour, puis 6 bis : l'Ouverture principielle et 8° : le Centre d'offrande, sans parler des sept formes causales qui se trouvent près du Centre de Commande... Nulle raison de s'arrêter. Tout cela pour ne pas se contenter du brave ter­naire : corps, âme, esprit de saint Augustin qu'expérimente tout mystique et tout bon médecin.

Telle est la psychanalyse qui est née dans la boue (stercora dirait saint Paul), part de la boue, se traîne dans la boue et conduit à la boue... Pour s'être moqués des diableries du Moyen âge, nos thérapeutes en sont le jouet.

Aussi sont-ils tristes, car la tristesse vient du diable. Emil Ludwig, spécialiste en portraits psychologiques, nous peint Freud : « dans une maison sans musique [à Vienne] ; sans poésie, sans passion, sans joie » et c'est là que Freud tenta pendant cinquante ans de découvrir l'âme des hommes, lui à qui les émotions les plus belles de la vie étaient totalement étrangères !

Ce fut un homme solitaire, avide de volonté de puissance inassouvie qui « ne demanda jamais, n'aima jamais, ne sourit jamais » 358. C'est Satan « plus triste que jamais ». C'est le sur-homme de Nietzsche l'aliéné, qui a projeté sur ses disci­ples son désespoir « sans issue » devant la société, devant l'Autre, qui ne lui permet pas d'être le Seul, d'être Tout Puissant.

Il faudra tout de même bien un jour reconnaître qu'on a eu affaire à un fou, un psycho-démoniaque sexuel, tremblant devant le regard du Moïse de Michel-Ange, et qui, sous le manteau d'un neurologue, a répandu sa haine de l'homme, sa haine du père et ses impulsions d'anormal envers sa propre mère.

Fort bien - direz-vous - nous nous en doutions, le danger de la dissociation freudienne de la personnalité est trop ap­parent, sa pornographie trop grossière, son imagerie trop dé­gradante, aussi a-t-il semblé à certains catholiques que la méthode du « rêve éveillé » était moins dangereuse.

Il y a là une nouvelle erreur. D'abord, tout débordement de l'imagination est périlleux. Il s'agit, là encore, d'un état suggestif de pré-endormissement, d'inhibition de la conscien­ce ; en outre, telle qu'elle est pratiquée par Robert Desoille, elle conduit au confusionisme le plus dangereux. Jung s'en tient à ses « mythes », à son registre archétypal ; fort sage­ment, il évite de mélanger la Vierge Marie avec Achille ou Socrate.

Avec Robert Desoille, nous retrouvons presque le Swami Siddhesvarananda qui veut « indianiser Jésus-Christ » pour le mettre sur les autels, à côté de Kali. Si l'image de la Vierge Marie apparaît chez son patient, Desoille s'en sert, bien que cela reste « infantile », et n'ait pas (pour lui) plus de valeur qu'une des figures du tarot ou du téotl.

Certes, l'expérimentation de l'ascension ne pouvait que donner toute la série des symboles depuis le monde infernal jusqu'au monde céleste, mais avec mixture d'une part de la mythologie, d'autre part de la sexualité. Il est bien évident que la montée vers la Mère peut donner successivement, par exemple : la succube ou la pieuvre (image infernale) ; l'arai­gnée ou la Gorgone (mythologie de l'infer) ; Amaryllis ou la femme idéale (mythologie céleste ou ouranienne) et, enfin, déboucher sur la mystique chrétienne : la Vierge Marie. Mais si la psychosynthèse de Desoille s'oppose effectivement à la psychanalyse freudienne, nous restons cependant dans la gno­se et l'anthroposophie. Car il s'agit de dépasser les « bondieu­series », les dogmes périmés, de s'élever à une expérience fruitive du divin qui s'accorde d'ailleurs (et pour cause) nous dit-il, « avec la haute conception de ce Maître de la pensée chrétienne, le P. Theilhard du Chardin... » ! Au delà de la Vierge Marie, il y a la « lumière pure », les « vibrations ». Nous assistons, in vivo, au subconscient du suggestionneur venant se substituer à celui de l'opéré en état hypnotique.

En conclusion : « C'est une nécessité », avoue avec franchi­se Desoille « que le système infantile des croyances et des sentiments religieux que [le sujet] peut avoir [soit] démoli par l'analyse »... et qu'il adopte la théosophie de son sugges­tionneur... « La très grande supériorité du rêve éveillé sur la psychanalyse réside surtout dans le fait que sa pratique est une psychagogie... ! » 359.

Que pouvons-nous ajouter de plus ?… Du jour où l'on dé­bride le fameux « inconscient », ce n'est jamais pour aboutir à la Vérité : l’expérience mystique est celle de la plus haute conscience possible, dans sa technique préparatoire on n'y fait jamais le vide. Toute méthode qui « fait le vide », qui re­court à un état « médiumnique », conduit infailliblement à l'Illuminisme, d'autant plus si le suggestionneur est lui-même un Illuminé.

Babinski a démontré que la plupart des symptômes décrits chez les hystériques n'étaient que le produit de la suggestion. En comparant des séances d'hypnotisme, de suggestion, de télépathie et les récits de séances psychanalytiques – que l'opérateur prétende rester neutre ou non - on peut se de­mander sérieusement s'il n'y a pas, en grande partie, l'effec­tive fabrication d'une mentalité mythologique, transmise par télépsychie ou suggestion directe, comme chez Desoille.

Nous ne nous trouvons pas, en effet, dans un cas de rap­ports psychologique normaux entre deux individus conscients. Nous rencontrons, dans l'ombre, une individualité fortement exercée, qui projette attentivement ses propres images men­tales pour appréhender celles du rêve parlé, et d'autre part, un sujet en état somnambuloïde. C'est le type même de la situa­tion favorable à la télépsychie provoquée et même à la simple télépathie qui est - ne l'oublions pas - une faculté normale. La transmission des images (même en état passif moins pro­fond), dans un groupe de personnes quelconques, est réalisée dans 75 % des cas 360.

Freud, malgré sa phobie (œdipienne !) de la suggestion n'a-­t-il fait que continuer Charcot, cet autre obsédé « génital » qui a également, souillé tous ses disciples ?


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