5. discussion sur l’explosion Dans le batiment 221



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Troisième phase

C’est essentiellement par :




  • la détonation d’une charge d’explosif de forme allongée qui induit des distorsions du champ de pression en champ proche, d’où les constatations de dégâts plus importants au Sud, au Nord et à l’Ouest, tel que nous les avons décrits dans le chapitre 3.1.1,

  • l’étude des endommagements constatés en champ proche et lointain,

  • un examen des relevés effectués par l’INERIS sur les dégâts subis par différentes structures : 47 points dans l’usine AZF, 17 à la SNPE et 88 ailleurs,

  • l’exploitation de la fourchette de masse –141 à 203 tonnes de TNT -déterminée par la SNPE pour le compte de Grande Paroisse à partir de relevés de dégâts sur les vitrages en 260 points selon 16 directions,

  • l’exploitation des données temporelles issues des enregistrements du téléperturbographe AZF,

  • des effets de renforcement du niveau de choc des zones placées sous le vent d’Autan, soufflant au moment de l’explosion, aggravant les endommagements observés au Nord-Ouest de l’usine AZF, notamment les bris de vitres,

que D. BERGUES a pu établir et affiner les valeurs précédemment indiquées.


En conclusion de toutes ces approches, calculs et études, D. BERGUES a retenu qu’une masse d’explosif de 100 tonnes de TNT a été à l’origine des endommagements matériels relevés, que ce soit sur le site AZF ou à l’extérieur à la SNPE notamment.

Compte tenu du coefficient d’équivalence avec l’explosif TNT, du nitrate d’ammonium pur habituellement retenu qui est de 0,3, la masse de nitrate d’ammonium qui détona est donc de l’ordre de 300 tonnes.


Par une autre démarche comparative, en s’appuyant sur la nature des produits entreposés, dont celle du tas principal (75 % de NAA et 25 % de NAI) au diamètre critique de ces produits, du cas des couches supérieures ou manteau du tas principal, des aptitudes à la détonation des croûtes polluées assimilables à un explosif de type ANFO (au coefficient d’équivalence TNT de 0,56), des caractéristiques géométriques de ce tas principal et des aspects scientifiques de la détonique, D. BERGUES explique et détermine dans son rapport (D6721 à D6726) :
« La masse minimale en équivalent TNT de produits stockés dans l’ensemble du bâtiment 221 peut alors être calculée :

  • en prenant pour le tas principal, la masse moyenne de NA, issue des estimations IGE, CEI et CHSCT soit 390,8 tonnes,

  • en l’augmentant de la masse de NA, déposée dans le box le matin du 21 septembre, soit 11,5 tonnes,

  • en la diminuant de celle (« manteau ») n’ayant pas détoné, soit 153,3 tonnes,

  • en prenant celle de la croûte située sous le tas principal et d’épaisseur prise égale à 10 cm (42 tonnes) et celle de 5 cm situé sous le tas du box (1,2 tonne),

  • en affectant à ces masses, un coefficient d’équivalence avec l’explosif TNT de 0,3 pour le NA pur et de 0,56 pour les croûtes.


Nous obtenons ainsi pour les 292,2 tonnes de NA ayant détoné, une valeur minimale globale équivalente à 98,9 tonnes d’explosif TNT, arrondie à 99 tonnes de TNT. Un schéma synoptique récapitulant les éléments ayant conduit à la détermination de cette masse équivalente est reporté ci-après.





5.3.3 Endommagements en champ proche et lointain
Les constatations faites sur le terrain, à l’intérieur et à l’extérieur du site AZF, nous ont permis de mettre en évidence l’importance des destructions sur une zone périphérique d’un rayon de l’ordre de 700 mètres. Certes, cette importance des dégâts, à distance égale, varie en fonction de la solidité des édifices et de leur orientation par rapport à la provenance de l’onde de choc aérienne. Les principaux détails de ces dégradations ont été inventoriés à la suite de nos constatations, faisant l’objet des chapitres 3.1.1 et 3.1.2.
Ils ont été illustrés par de nombreuses photographies prises sur le témoin et des vues aériennes jointes en annexes. Nous nous appuyons également sur le plan d’ensemble des sites parfaitement repérés, les distances étant portées partir du centre du cratère, représentées par des cercles concentriques.

Les relevés de ces dégâts en champ lointain ont été suffisamment décrits dans ces paragraphes 3.1.1 et 3.1.2 pour ne pas y revenir en détail, mais en dégager une synthèse.


Nous avons relevé que ces dégâts sont légèrement plus forts au Nord-Ouest, vers la rue Bernadette et alentour, qu’à l’Est et au Sud-Est, compte tenu du renforcement du niveau de choc lié au vent d’Autan soufflant entre 6 et 7 m/s. Cette cohérence dans les dégâts considérés comme isotropes en champ lointain, dont leur centre de gravité se situe au niveau du bâtiment 221, est remarquable et en cohérence avec l’expérience acquise par ailleurs au cours de multiples explosions réalisées par les différents spécialistes français et étrangers.
En rappel, il a été logique de constater que :


  • entre 300 à 500 mètres les dégâts sont encore forts,

  • la façade Ouest du I7 – I7 bis (à moins de 200 mètres) a été brisée,

  • à 300 mètres environ, à l’Ouest, la toiture de la SEMVAT a été détruite, son niveau de destruction étant plus marqué côté Est, notamment dans le prolongement de l’axe Est-Ouest du cratère. A l’arrière, les désordres sont moins prononcés,

  • la partie Nord et Nord-Ouest de l’usine AZF a été dévastée. En limite de la voie ferrée, l’enceinte en béton est brisée et les éléments restants (poteaux) sont retrouvés couchés vers l’extérieur. Côté AZF, des arbres ont été décapités,



  • au Sud de l’AZF, après le bâtiment I4, se trouvant à 200 mètres environ du cratère, les façades des autres structures industrielles, orientées vers le Nord, ont été davantage altérées,

  • à l’Est, à 500 mètres environ, le front des bâtiments de la SNPE, face à l’AZF, a été très endommagé,

  • au Nord et Nord-Ouest, les magasins SPEEDY et DARTY, à 500 mètres environ de distance, ont été détruits d’une manière comparable. A l’intérieur de l’AZF, les dégâts sont comparables à 600 mètres de distance, à hauteur de la tour urée,

  • à l’Ouest, le poste de transformation EDF, à 503 mètres de distance, a été balayé par l’onde de souffle.

Vers 1000 mètres de distance, ces dégâts sont en général moyens. C’est le cas vers le milieu de l’hôpital MARCHANT, la partie Sud de l’usine AZF, le sud de la SNPE, les bâtisses sur le chemin des Etroits, le Génie Chimique, les lycées GALLIENI et FRANÇOISE, l’AFPA, les installations sportives du TAC, qui ont subi à peu près les mêmes traumatismes.

Indépendamment de la masse qui a détoné, à 10 ou 20 tonnes de TNT près, à distance égale en périphérie de l’AZF, en champ lointain, les autres sites auraient subi des dégâts matériels du même ordre de grandeur. Si la masse explosive avait nettement été plus faible, que ce que nous avons retenu (100 tonnes TNT) comme l’indique notamment M. BOURGOIS, intervenant pour Grande Paroisse, les dégâts auraient été évidemment moins importants voire très négligeables. Toutefois, ils n’auraient pas été moins conséquents uniquement dans une seule direction, celle de la SNPE.

Pour M. BOURGOIS, la masse explosive à l’origine de la formation du cratère a été de 40 tonnes de TNT, en déduisant qu’elle n’avait évidemment pas la puissance nécessaire pour endommager la SNPE d’une manière significative. Ce que nous partageons. Par contre, M. BOURGOIS oublie que dans la direction opposée à la SNPE et tous azimuts autour de l’AZF, à une distance du cratère de 500 mètres environ, comparable à la distance des premiers bâtiments de la SNPE, en bordure du bras inférieur de la Garonne, il n’y aurait pas eu non plus de dégâts en considérant cette valeur de 40 tonnes de TNT. Or c’est absolument faux. Nos constatations, photographies à l’appui, prouvent le contraire. Lors de ces constatations, nous avons relevé que les dégâts subis par les édifices : immeubles, maisons particulières, locaux, collèges, etc, se trouvant même dans le secteur de la rue Bernadette, à 700 mètres environ de distance, avaient été en moyenne plus importants que ceux des structures industrielles de la SNPE. Ce n’est pas pour autant que nous en avons déduit qu’une explosion s’était produite dans cette zone.


De plus, les endommagements majeurs ont été constatés essentiellement sur les fronts des bâtiments de la SNPE orientés vers l’AZF, en bordure du bras inférieur de la Garonne. Vers le milieu du site et au Sud, les dégâts sont moins forts. A noter aussi que les façades des bâtiments I7 à 7bis de l’AZF, orientées vers la SNPE, sont très peu dégradées par rapport aux façades Ouest se trouvant du côté du cratère. La nature et les spécificités de ces désordres ne font que conforter la provenance de l’onde de choc aérienne destructrice du bâtiment 221 qui a explosé.
L’approche de M. BOURGOIS est particulièrement erronée, ou du moins il n’a pas tenu compte de l’ensemble des dégâts observés autour du site AZF pour établir un bilan objectif. Il paraît s’être polarisé sur une hypothèse en considérant une explosion à l’intérieur du site de la SNPE, survenant avant celle de l’AZF.
Les critiques que M. BOURGOIS a émise à l’encontre de D. BERGUES sur la pertinence de ses calculs, le conduisant à une masse de 70 à 126 tonnes de TNT (première estimation) –depuis dans son rapport définitif la masse TNT a été déterminée à 100 tonnes de TNT- ne sont donc pas recevables.
En ce qui concerne les endommagements en champ proche, ils sont traités dans le chapitre suivant 5.4, dans la mesure où leur analyse permettra d’établir la localisation de l’explosion et le sens de sa détonation.
En conclusion de ce chapitre :


  • les endommagements relevés sur le site AZF, sur les autres sites industriels y compris la SNPE, et sur les propriétés privées alentour, ont été causés par l’explosion d’une masse d’explosif de 300 tonnes environ de nitrate d’ammonium, ayant pour équivalence une masse d’explosif de 100 tonnes de TNT, survenue dans le bâtiment 221,




  • la détonation de cette masse de nitrate d’ammonium de forme allongée, a contribué au creusement du cratère en provoquant en champ proche des dégradations matérielles plus prononcées sur les côtés Ouest, Nord et Sud, dont les spécificités sont étudiées dans le chapitre suivant 5.4,



  • les formes de ce cratère présentent une signature instructive pour rechercher le point de départ et le sens de la détonation du nitrate d’ammonium que nous déterminerons dans ce chapitre 5.4,




  • en champ lointain, les désordres mécaniques constatés ne font pas apparaître de cratère, ni de structures déformées par une explosion autre que celle survenue dans le bâtiment 221. L’analyse des constatations que nous avons réalisées au Sud de l’AZF et sur les sites périphériques, montre la cohérence des endommagements au-delà de distances de 300 à 500 mètres, sauf dans le Nord-Ouest dans la zone de la rue Bernadette, à une distance voisine de 700 mètres, où ils furent plus importants,




  • l’exploitation des dégâts matériels observés sur le site de la SNPE a mis en évidence qu’ils étaient la conséquence de la puissance de l’onde de choc aérienne, ce que révèle notamment les dégradations relevées sur le poste de transformation 63 KV Le Ramier. Aucun endroit, que ce soit dans la chaufferie, le bâtiment 371, les bâtiments du poste de transformation 63 KV, ne présente des traces consécutives à une explosion ou à un incendie.


5.4 Etablissement de l’existence d’une seule explosion – Détermination de l’heure origine de l’explosion : T0 – Localisation précise de l’origine de l’explosion et sens de sa propagation

Un des objectifs de cette expertise a été de déterminer quel fut le premier événement survenu, le dater et d’avoir la même démarche pour ceux qui ont suivi, avant de vérifier leur cohérence en exploitant toute information.


On entend par événement tout phénomène explosif ou électrique ou autre, d’où qu’il vienne, produisant des effets lumineux, mécaniques, thermiques, sonores et des fumées. Rapidement, par les auditions conduites par les fonctionnaires de police du SRPJ, nous nous sommes aperçus que de nombreux témoins avaient observé des effets lumineux, des fumées et perçus le plus souvent deux effets sonores décrits comme étant deux explosions.
Nous en avons déduit qu’un bon nombre de témoignages ne pourraient être vérifiées qu’à l’issue de campagnes expérimentales avec les instrumentations appropriées, en vue d’obtenir des valeurs irréfutables sur les phénomènes physiques survenus, avant de pouvoir les interpréter et les comprendre, objet du chapitre suivant 5.5.

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