46 Les génomes de la mouche téphritide australienne des fruits, Bactrocera tryoni et de l'espèce jumelle Bactrocera neohumeralis contiennent de multiples fragments de transposases de type mariner. On a reconstitué le transposon originel en analysant les séquences de ces fragments. Trois mariner ont été décelés chez Bactrocera jarvisi. Le transposon B.tryoni.mar1 est présent à 900 copies dans le génome de B.tryoni tandis qu'il ne contient que quelques éléments du transposon B.tryoni.mar2. CL Green et al.; Insect Molecular Biology 10 (AUG01) 371-386.
47 On trouvera dans S Chariat et al.; Trends in Genetics 17 (SEP01) 493, un commentaire sur les Wolbachia (voir les bulletins de Fevrier, Juillet, Novembre et Décembre 2000 et dans pratiquement tous les bulletins de cette année). On sait que ce sont des bactéries qui manipulent, de façon très variable, la reproduction de leurs hôtes insectes (mais aussi des nématodes) à leur profit (d'une façon qui n'est cependant pas établie). Elles utilisent parthénogenèse, féminisation, exécution des mâles et incompatibilité cytoplasmique entraînant la mort des œufs quand un mâle infecté féconde une femelle indemne, enfin tout ce qu'il faut pour assurer leur concession à perpétuité.
On admet en se basant sur la distribution de ces différents phénotypes, que l'incompatibilité cytoplasmique est la forme la plus ancienne de ces manipulations, les trois autres étant apparues plusieurs fois dans des temps plus récents.
Le problème est que ces déductions supposent que le génome des Wolbachia reste stable. Or on a récemment montré qu'il existe des recombinaisons chez ces bactéries ce qui mélange un peu les données. De telles recombinaisons sont possibles, car on a détecté, dans des populations tanzaniennes du papillon Acraea encedon, deux populations de Wolbachia distinctes (FM Jiggins et al.; Heredity 86 (FEB01) 161-166) et des recombinaisons ont été révélées par les mêmes auteurs (FM Jiggins et al.; (FM Jiggins et al.; Proceedings of the Royal Society London B 268 (07JUL01) 1423-1427), ainsi que par JH Werren et al.; Current Biology 11 (20MAR01) 431-435 dans un autre système
Cela expliquerait pourquoi la phylogénie de la bactérie ne colle pas avec celle de l'insecte qui l'héberge. Il faut donc se méfier des conclusions basées sur un seul gène étudié dans plusieurs souches.
48 Les testicules des insectes synthétisent des ecdysteroïdes selon un schéma temporel différent de celui des glandes prothoraciques. Des extraits de cerveau d'Heliothis virescens et Lymantria dispar induisent la production testiculaire, mais pas celle des glandes prothoraciques. L'hormone impliquée, appelée ecdysiotropine (LTE) a été isolée à partir de L.dispar. Elle a pour séquence Ile-Ser-Asp-Phe-Asp-Glu-Tyr-Glu-Pro-Leu-Asn-Asp-Ala-Asp-Asn-Asn-Glu-Val-Leu-Asp-Phe-OH. La voie de signalisation utilisée fait intervenir une protéine G1, l'inositol 3 phosphate, le diacylglycérol et la protéine kinase C. Il existe également une voie modulatrice avec une G protéine, l'AMP cyclique et la protéine kinase A. La LTE a, de plus, un rôle dans le développement de la gaine du testicule. MJ Loeb et al.; Archives of Insect Biochemistry & Physiology 47 (AUG01) 181-188.
49 La production des protéases dans le tube digestif de la chenille d'Heliothis virescens est cyclique. Elle croît rapidement après la mue du 3° au 4° stade larvaire et décroît juste avant la mue du 4° au 5° stade. C'est surtout une activité trypsine-like qui est détectée. Ceci est lié à l'activité d'un facteur de type TMOF de l'hémolymphe. TMOF est un décapeptide oostatique. R Nauen et al.; Archives of Insect Biochemistry & Physiology 47 (AUG01) 169-180.
50 On trouvera dans JN Tasei et al.; Journal of Economic Entomology 94 (JUN01) 623-627, un compte rendu des essais de chercheurs de l'INRA à Lusignan sur la toxicité pour les abeilles et bourdons, affirmée par certains, de l'insecticide imidacloprid (Gaucho™) en traitement de semences de tournesol.
Les essais ont été effectués avec le bourdon Bombus terrestris. Ils ont constaté que 98% des collecteurs de nectar ne visitent que le tournesol, tandis que 25% des collecteurs de pollen le font.
Que ce soit sur des champs traités ou non traités 33 et 23% respectivement des collecteurs ne retournent pas à la colonie. Le taux d'accroissement des deux populations a été respectivement de 3 et 3,3 fois. Ces différences ne sont pas significatives. De plus de nouvelles reines apparaissent dans les deux populations (24 et 17 dans les 20 colonies étudiées). Il n'y a donc pas d'effet significatif de l'insecticide sur les populations de bourdons. Il faut probablement chercher un autre coupable du déclin des ruches.
51 La technique des refuges est préconisée pour éviter la sélection d'insectes résistants sur des cultures qui seraient uniquement constituées de plantes résistantes par expression de -endotoxines. La dynamique des populations entre des habitats comprenant des maïs transgéniques résistants et des maïs sensibles avec une distribution à grain fin ou grossier, a été simulée.
Les modèles utilisés indiquent qu'il ne faut pas surestimer les croisements au hasard en mélangeant trop finement les refuges dans ce but. MA Caprio; Journal of Economic Entomology 94 (JUN01) 698-705.
53 L'impact des cotons transgéniques exprimant une ou deux -endotoxines de la souche Berliner de Bacillus thuringiensis sur plusieurs lépidoptères prédateurs de la plante a été étudié. L'expression simultanée de Cry1Ac et Cry2Ab donne lieu à une synergie chez Helicoverpa zea, Spodoptera frugiperda et Spodoptera exigua. SD Steawart et al.; Journal of Economic Entomology 94 (JUN01) 752-760.
54 L'insertion de séquences des quatre virus de la dengue dans des virus Sindbis recombinants entraîne la répression, par un phénomène de "silencing", de l'expression du virus de la dengue chez Aedes aegypti. ZN Adelman et al.; Insect Molecular Biology 10 (JUN01) 265-273.