Haut fonctionnaire de la république de Florence pendant plus de douze ans, Niccolò Machiavelli a tiré les principales leçons de son expérience dans quelques ouvrages essentiels : Le Prince, « opuscule » qui fit la réputation sulfureuse de son auteur, si souvent cité et si souvent mal lu, et les Discours sur la première décade de Tite-Live, le pendant républicain du Prince. Institué maître du cynisme politique et de la « raison d’État », c’est pourtant à son école que se met Spinoza (notamment dans le Traité politique) et il est l’un des rares auteurs que Rousseau cite favorablement dans son Contrat Social. Et sa trace se retrouve chez tous les grands penseurs politiques modernes. Comprendre le sens de l’œuvre de Machiavel, voilà qui s’impose quand on veut aborder la philosophie politique.