Extrait de la publication mensuelle du « Café pédagogique », mars 2014
Peillon crée la Direction du numérique pour l'éducation "Cette année sera celle du changement" avait annoncé V Peillon le 10 juin 2013 en annonçant "la mobilisation numérique" aux côtés de Fleur Pellerin. Il aura fallu quelques mois finalement. Mais le numérique obtient droit de cité au ministère de l'éducation nationale. Il le fait au terme d'une réorganisation d'ensemble des services de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur. Un décret et un arrêté publiés au Journal officiel du 18 févier mettent en place une nouvelle organisation des deux ministères. "L'École se doit d'accompagner les élèves dans la société numérique, par pour s'y plier mais pour porter ses valeurs et sa mission éducative". Prononcés en décembre 2012, ces propos de V Peillon trouvent une partie de leur concrétisation avec la naissance de la Direction du numérique pour l'éducation. Annoncée depuis plus d'un an, la nouvelle direction devra diriger la "stratégie pour le numérique" ministérielle. Elle fait suite à la publication d'un rapport sur la filière du numérique éducatif et à la mise en place d'une réseau de délégués académiques numériques dans chaque rectorat.
Au terme du décret, la direction du numérique pour l'éducation est une direction commune au secrétariat général et à la direction générale de l'enseignement scolaire. Elle " assure la mise en place et le déploiement du service public du numérique éducatif", dont les premières productions sont apparues à la rentrée : M@gistere, D'Col etc. "Elle définit la politique de développement des ressources, des contenus et des services numériques pour répondre aux besoins de la communauté éducative... Elle assure une fonction d'impulsion, d'expertise et d'appui aux grands projets structurants du numérique éducatif. Elle prépare les orientations stratégiques et les éléments de programmation en matière de numérique éducatif et de systèmes d'information. Elle conduit la politique partenariale avec les acteurs publics et privés de la filière numérique. Elle assure une fonction de veille, de prospective et de communication dans le domaine du numérique éducatif et de l'innovation. Elle anime les réseaux pédagogiques, accompagne les pratiques, valorise les innovations dans le domaine du numérique". La direction a aussi en charge la formation des enseignants au numérique et son mot à dire chez les opérateurs de l'éducation nationale (le Cndp, le Cned) en ce qui concerne le numérique.
La nouvelle direction sera organise en 4 sous directions. Une "cellule expertise et relations partenariales" prendra en charge les relations avec l'édition privée. La direction comptera encore un "secrétariat des instances stratégiques" et un bureau des affaires générales. A coté on comptera deux grands services. Le service du développement du numérique éducatif assurera le déploiement du service public du numérique éducatif. "Il favorise le développement et la diffusion des ressources, contenus et services pédagogiques et éducatifs. Il assure la maîtrise d'ouvrage de l'offre publique et de l'assistance technique adaptée. Dans son domaine, il anime et appuie les réseaux d'acteurs nationaux et académiques.. Il assure une mission d'impulsion et d'incubation de projets numériques innovants". Il comprendra notamment un "département du développement des usages et de la valorisation des pratiques". L'arrêté crée également un " service des technologies et des systèmes d'information" qui "conduit la mise en oeuvre opérationnelle du schéma stratégique des systèmes d'information et des télécommunications" .
Qui sera à la tête de la direction ? Le Journal officiel ne publie pas le nom du nouveau directeur. Vincent Peillon a nommé au début de l'année scolaire l'inspectrice générale Catherine Becchetti-Bizot pour mettre en place le service du numérique éducatif prévu par la loi d'orientation et la future direction. Elle est la mieux placée pour accéder au poste de directeur.
Une direction du numérique, pour quoi faire ?
"Le numérique est l'une des plus grandes ambitions de la Refondation". En septembre 2012, le ministre de l'éducation nationale exposait au Café ses vues sur le développement du numérique éducatif. "L'École doit être le fer de lance d'une reconquête républicaine de l'espace virtuel", nous disait-il. "La République doit être celle du XXIe siècle. Nous ne partons pas de rien, car beaucoup d'enseignants, d'écoles, d'établissements sont très investis dans le développement de la e-éducation et les usages pédagogiques du numérique. J'ai notamment pu le constater lorsque nous avons visité ensemble le Forum des enseignants innovants que vous organisez et dont je garde un excellent souvenir. Partout où la greffe prend, c'est un formidable instrument de réussite éducative, de reconnaissance de la diversité des excellences, de l'accroissement des savoirs. Pour l'encourager, le développer, il nous faudra créer une filière de production pédagogique structurée, créer un grand opérateur, négocier pour obtenir - au mettre titre qu'il y a une exception culturelle - une exception éducative. .. Je souhaite également la création d'un service public en ligne de soutien scolaire. Il faut aussi des moyens pour la maintenance, l'équipement, le haut débit".
Quel impact pour les enseignants ?
Dix huit mois plus tard une partie de ces ambitions sont atteintes ou en cours. La question de la maintenance, qui a posé problème durant des années, a été cadrée, sinon réglée, par la loi d'orientation. La même loi a posé les bases de l'exception culturelle. Le service public du soutien scolaire démarre avec D'Col. La nouvelle direction a pour missions de créer des ressources numériques, d'apporter son appui et son expertise aux grands projets structurels du ministère, de préparer une vision du système pour définir les grandes orientations de la politique numérique. Elle conduira la politique partenariale. Elle assurera une mission de veille sur le numérique éducatif et l'innovation et concevra la formation des enseignants. Enfin elle aura la maitrise d'ouvrage des infrastructures numériques du ministère. Pour les enseignants, l'action ministérielle est déjà visible dans M@gistere, le service de formation à distance des professeurs du primaire, dans quelques productions de contenus comme les "fondamentaux" du CNDP ou la plateforme d'initiation à l'anglais développée à petits frais par le CNED.
La nouvelle direction a ses limites
Pour C Bicchetti-Bizot, la nouvelle direction devra être capable de travailler avec tous les partenaires du numérique éducatif. Reste qu'elle doit faire tout cela sans moyens importants. Alors que l'Education nationale se soucie vraiment du numérique pour la première fois, c'est au moment où les restrictions budgétaires deviennent draconiennes. A la différence de ce qu'a pu faire le Royaume-Uni par exemple, l'Etat n'a pas les moyens financiers de porter ses ambitions numériques Le budget de la direction devrait être de l'ordre de quelques dizaines de millions d'euros (peut etre 30) ce qui reste en deça des budgets des ministres précédents. Le futur directeur (-trice) devra donc avoir les talents du diplomate pour coordonner l'action ministérielle avec celle des grands investisseurs du numérique éducatif que sont les collectivités territoriales. Le problème de la nouvelle direction sera peut-être de ne pas vouloir diriger mais coopérer. Ca aussi c'est révolutionnaire au ministère.
François Jarraud
Le décret
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028613832&dateTexte=&categorieLien=id L'arrêté
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028613875&dateTexte=&categorieLien=id
Extrait de la lettre d'information de l’ESEN nº210 du 21 mars 2014
Point d'étape sur l'entrée de l'École dans l'ère du numérique
12 mars 2013
Ministère de l'éducation nationale
Le ministre a présenté, en conseil des ministres, une communication relative à l'entrée de l'École dans l'ère du numérique dans laquelle il a annoncé que le Conseil supérieur des programmes a été chargé d'intégrer dans les programmes la formation au numérique et par le numérique. Il a également annoncé que la priorité sera donnée au raccordement des établissements scolaires dans le cadre du plan "France Très Haut Débit" : 16 000 écoles primaires des zones les plus rurales vont pouvoir bénéficier d'un plan d'équipement accéléré leur permettant de disposer, dès la rentrée 2014, d'un accès amélioré à l'internet. Plus généralement, la mise en place d'une filière du numérique éducatif structurée et compétitive est un enjeu fondamental pour la France. C'est pourquoi l'e-éducation est l'un des 34 plans de la Nouvelle France industrielle. Elle a déjà bénéficié d'un soutien spécifique de 10M€ dans le cadre des investissements d'avenir.
Consulter le communiqué du ministère
Tenue à distance d'épreuves et de réunions de jurys du baccalauréat
Journal officiel n° 59 du 11 mars 2014
Dans le cadre du déploiement des nouvelles technologies appliquées à l'éducation, ces deux textes visent à "ouvrir la possibilité de tenir à distance, au moyen d'outils de communication audiovisuelle, des épreuves, ou parties d'épreuve, du baccalauréat général, technologique et professionnel. Cette possibilité est aussi ouverte aux membres de jurys lors de la tenue des réunions de délibération dans le cadre de cet examen. Ces nouvelles modalités contribuent à la maîtrise de l'organisation de l'examen et permettent de répondre aux besoins spécifiques de certains candidats en raison notamment de leur handicap, hospitalisation, incarcération ou de leur situation géographique."
Consulter :
le décret n° 2014-314 du 10 mars 2014 ;
l'arrêté du 10 mars 2014.
Extrait de la Veille éducation numérique, Eduscol – 19 mars 2014
D’une identité d’emprunt à une identité construite
Anne Cordier, Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'Université - ESPE de Rouen aborde la question de la copie dans les pratiques informationnelles des élèves.
Voir sur Eduscol
http://eduscol.education.fr/numerique/actualites/veille-education-numerique/mars-2014/identite-d-emprunt-identite-construite
Extrait de la publication mensuelle du « Café pédagogique », février 2014
Numérique : Pourquoi les enseignants se méfient-ils des réseaux sociaux ? Alors que les enseignants sont largement présents sur les réseaux sociaux à titre personnel, que les élèves eux aussi savent les utiliser, les usages professionnels sont très rares. Une étude américaine montre que les blocages ne sont pas que techniques. Les enseignants ont peur de retrouver les parents sur ces réseaux. Selon une étude réalisée par le département des sciences de l'éducation de l'Université de Phénix aux Etats-Unis, 80% des enseignants utilisent à titre personnel les réseaux sociaux. Mais seulement 18% en font un usage professionnel. La majorité des enseignants déclarent ne pas avoir le projet de les utiliser professionnellement contre un quart qui a le projet contraire. L'étude met donc en évidence une forte résistance consciente des enseignants.
Celle-ci est justifiée par la peur de sparents. "Les enseignants voient tout le bénéfice qu'ils pourraient tirer en utilisant les réseaux sociaux pour échanger avec les parents et engager les élèves dans leurs études. Mais ils craignent les conflits qui peuvent arriver. Ils craignent que les parents envahissent leur vie personnelle en la liant à leur vie professionnelle". 70% des enseignants pensent que les parents peuvent utiliser les réseaux pour leur surveiller leur pratique professionnelle ou leur vie personnelle. Et cela prévaut sur l'opinion favorable qu'ils ont sur l'intéret éducatif des réseaux.
L'étude
http://www.businesswire.com/news/home/20140114005604/en/K-12-Teachers-Uncertain-Connect-Students-Parents-Social#.UtawLbRRh8F
Extrait de la lettre d'information de l’ESEN nº208 du 21 février 2014
Réorganisation des ministères de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur et de la recherche
Février 2014
Deux textes officiels réorganisent les administrations centrales des deux ministères. Par ailleurs, le ministère de l'éducation nationale présente sur son site la nouvelle Direction du numérique pour l'éducation (DNE) qui répond à la volonté du ministre de faire du numérique un enjeu majeur pour l'école et la réussite des élèves.
Consulter :
le décret n° 2014-133 du 17 février 2014 ;
l'arrêté du 17 février 2014 ;
la présentation de la DNE.
Extrait de la lettre d’actualités d’Educpros.fr – 3 février 2014
“La révolution numérique est en marche. Au bénéfice du public ou du privé ?” La chronique d'Emmanuel Davidenkoff
Le numérique est désormais largement répandu dans les pratiques pédagogiques. Mais qui tirera les marrons du feu, du service public et des entreprises privées ? Cette chronique a été publiée dans l'Écho républicain.
Extrait de la lettre d'information Eduscol du 31 janvier 2014
B2i Lycée : les documents d’appui
Afin de mieux comprendre les attendus de la compétence "Maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication", le ministère met à la disposition des documents d'appui. Chaque item du tableau ci-dessous renvoie vers une page explicitant les aptitudes attendues.
Télécharger les documents d’appui
Obii (outiller le B2i)
L'application nationale OBii permet aux enseignants de suivre et de valider l'acquisition des compétences du B2i par les élèves. Généralisée à la rentrée 2012, elle remplace Gibii et s'articule avec le LPC.
Présentation de Obii
ENT L'état du déploiement
Une carte pour représenter, académie par académie, l'état du déploiement des ENT. Au mois d'octobre 2013, toutes les académies sont engagées dans au moins un projet d'ENT.
État du déploiement des ENT
Pratiques d'écritures chez les jeunes à l'ère d'internet
Une étude des Cahiers de recherche du Girsef présente « les principaux résultats d'une recherche sur les pratiques et les représentations de l'écriture menée auprès d'adolescents de 15 ou 16 ans scolarisés dans un établissement d'enseignement secondaire général en Belgique francophone ».
Pratiques d’écritures chez les jeunes
La diffusion des TIC en France en 2013
Ce rapport du Credoc analyse la place des technologies de l'information et de la communication en France en 2013.
La diffusion des Tic en France
Extrait de la lettre d'information de l’ESEN nº206 du 24 janvier 2014
Des élèves et des savoirs à l'ère numérique : regards croisés
Janvier 2014
Recherches en Éducation n° 18
Toutes les contributions rassemblées dans cette revue questionnent les rapports que les jeunes entretiennent aujourd'hui aux technologies numériques et considèrent les effets de celles-ci sur les apprentissages.
Télécharger le n° 18 de Recherches en Éducation (pdf 1,6 Mo)
Extrait de la Veille éducation numérique, Eduscol – 15 janvier 2014
La diffusion des TIC en France en 2013 Ce rapport du Credoc analyse la place des technologies de l'information et de la communication en France en 2013. Sont analysés les équipements et les différents modes et lieux de connexions, les pratiques quotidiennes hexagonales de l'internet et de l'ordinateur, l'impact des nouvelles technologies dans la sphère professionnelle ainsi que la superposition des usages.
►Voir sur Eduscol
http://eduscol.education.fr/numerique/actualites/veille-education-numerique/janvier-2014/diffusion-des-tic-france-2013
Extrait de la Veille éducation numérique, Eduscol – 2 janvier 2014
Un référentiel de compétences numériques La fondation Mozilla publie en ligne un référentiel de compétences numériques (ou Web Literacy Standard). Cette version 1.0 décline un certain nombre d'habiletés jugées essentielles pour s'améliorer en matière de lecture, d'écriture et de travail participatif sur le Web.
►Voir sur Eduscol
http://eduscol.education.fr/numerique/actualites/veille-education-numerique/janvier-2014/referentiel-competence-numeriques
Extrait de la lettre d’actualités d’Educpros.fr – 12 décembre 2013
Aux États-Unis, une pédagogie "slow-tech" pour former les leaders de demain
Sur la côte Ouest des États-Unis, la pédagogie Steiner-Waldorf, qui repose sur une pédagogie humaniste, séduit les cadres de la Silicon Valley. Pourquoi ces leaders de l’innovation technologique préfèrent-ils scolariser leurs enfants dans une école sans écrans ? Enquête.
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Extrait de la publication mensuelle du « Café pédagogique », 6 décembre 2013
Tisseron : L'enfant, l'école et l'enseignant transformés par le numérique Comment le numérique bouleverse-t-il tous nos repères et nos rapports au monde et aux autres ? Invité de l'Université d'Automne du Snuipp, Serge Tisseron, psychiatre, directeur de recherche à Paris 7, a réaffirmé son engagement pour offrir aux enfants, dès la maternelle, une véritable éducation aux images et au virtuel, dans la lignée de la campagne qu'il a lancée il y a quelques mois, « 3-6-9-12 : maîtrisons les écrans ». Culture du livre, culture des écrans : une indispensable complémentarité
Incontestablement, l'Internet et le numérique sont venus bouleverser les repères traditionnels dans la société : tout le monde s'est emparé du numérique, cet outil a un succès énorme et on l'oppose régulièrement à la culture de l'écrit, qui se perdrait par substitution de la culture de l'image. Plutôt que de les opposer, Serge Tisseron préfère montrer en quoi elles peuvent être complémentaires et associées, notamment dans le cadre du développement de l'enfant. Culture du livre, culture des écrans, c'est surtout la rencontre de deux intelligences à disposition de tous, l'intelligence temporelle et narrative et l'intelligence spatialisée, qui, contrairement aux idées reçues, existe dès le début de l'humanité. Ainsi, l'image ne serait-elle pas inférieure aux textes (une simple illustration) mais bien complémentaire du texte. Il reste que de nombreuses problématiques demeurent dans la gestion du lien texte / images puisque chacun des deux supports à ses avantages et ses inconvénients et qu'on reproche souvent aux enfants actuels de passer trop de temps sur les écrans. L'école, qui doit entrer dans l'ère du numérique, devient alors un partenariat direct des parents dans l'apprentissage de la maîtrise des écrans, sans se substituer à un nécessaire travail parental. Le chercheur rappelle notamment qu'il est nécessaire de comptabiliser le temps passé chaque jour par l'enfant devant un écran, avec lui, et de prendre le repas en famille, tous écrans éteints afin d'encourager la controverse et le débat en famille et d'encourager l'enfant à développer son intelligence temporelle en racontant sa journée.
Les enseignants à l'école maternelle
Dans cette recherche de partenariat entre l'école et les familles, Serge Tisseron n'hésite pas à donner des pistes concrètes d'utilisation du numérique en classe. Et pour lui, très clairement, les écrans ne sont pas indispensables à l'école entre 3 et 6 ans, à la maternelle. Il lui semble plus essentiel de favoriser le jeu et le « faire-semblant » comme support de compréhension du virtuel. C'est cela qui permet aux enfants de développer l'humour plus tard, humour basé sur le faire-semblant, le fait de faire semblant que cela existe. L'enfant qui a beaucoup de temps pour jouer aura une capacité à rire et à faire rire dans le monde et ne s'ennuiera jamais. Il invite donc les enseignantes de maternelle à proposer en classe le jeu des trois figures (l'agresseur, la victime et le redresseur de torts) pour aider les enfants à passer de l'image à construction narrative, objectif doublé par une rééducation de la violence - ce jeu de rôles ayant des effets bénéfiques en termes de prévention de la violence.
Et à l'école élémentaire
Pour le primaire, Serge Tisseron parle bien d'accompagnement personnalisé des élèves, de parcours individualisés. Pour ce faire, il conseille notamment aux enseignants d'utiliser le module de la main à la pâte en ligne depuis février 2013, intitulé « Les écrans, le cerveau... et l'enfant » qui permettra de redonner aux enfants le goût de la science, en faisant des hypothèses, en observant, en vérifiant, en menant de nombreuses expériences autour des écrans, des images,... Par exemple, il leur faudra réfléchir aux images des emballages. Et l'enseignant pourra ainsi exposer les modèles économiques et marketing d'Internet : informer les élèves sur le droit à l'image et l'intimité, échanger sur les dangers et les avantages des jeux vidéos notamment, en demandant aux parents compétents ou qui ont des connaissances dans le domaine numérique de venir eux-mêmes expliquer en classe leur rapport à l'Internet.
Enseigner une culture numérique
Quoiqu'il en soit, à tous les niveaux scolaires, Serge Tisseron invite à s'appuyer sur les axes positifs qui organisent les relations des jeunes à la culture numérique. Ils sont de différents ordres :
-valoriser la controverse et le débat, au sein de la famille, comme à l'école, en faisant utiliser les conjonctions de coordination ;
-en classe, faire alterner travail individuel et travail en groupe face à un seul et même écran : introduire les enfants au numérique en rappelant que c'est un support collaboratif, faire appel à l'intelligence collective (logique communautaire et non compétitive).
-favoriser le tutorat par les pairs
-valoriser les productions numériques des élèves : par exemple, les faire participer à un concours ou à un festival.
Au final, Serge Tisseron rappelle qu'aujourd'hui, on apprend trop tôt à des enfants à lire et écrire. Quel intérêt d'utiliser le passé composé et l'imparfait si on est incapable d'oraliser ? Ils passent trop de temps devant la télévision, aussi devient-il urgent de réintroduire du langage et des activités pour apprendre aux enfants à oraliser.
Alexandra Mazzilli
Ressources utiles :
Site de Serge Tisseron :
http://www.sergetisseron.com/ Campagne 3/6/9/12 :
http://www.yapaka.be/quatre-affiches-pour-la-campagne-3-6-9-12 Module d'enseignement sur la main à la pâte : les écrans, le cerveau... et l'enfant :