Présentation des résultats
� Création et répartition de richesse
L’activité économique s’est déroulée en 2014, dans un contexte international marqué par le retour de la croissance dans la zone euro, une amélioration de la croissance aux Etats- Unis, et un ralentissement de l’expansion économique dans les pays émergents et ceux en développement. Au niveau national, elle est marquée par le démarrage de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, la consolidation des échanges avec le Mali et des difficultés persistantes des industries. C'est dans ce contexte, que les principaux soldes de gestion des entreprises se sont dégradés, en particulier la valeur ajoutée des entreprises du secteur moderne qui s’est abaissée de 8,6%.
Une faible capacité des entreprises à générer de la richesse
La production des entreprises du secteur moderne suivies dans la base du CUCI a augmenté de 2,9% en 2014 à la suite de la hausse enregistrée dans le commerce (+9,7%), les services (+5,2%) et les industries (+0,4%). Quant à la valeur ajoutée, elle a baissé de 8,6% en se chiffrant à 1 348 milliards de FCFA, contre 1474 milliards de FCFA en 2013. Cette situation est imputable à la dégradation de la valeur ajoutée des industries (-39,8%) atténuée par la progression notée dans les BTP (+14,2%), le commerce (+6,9%) et les services (5,9%). La perte de valeur ajoutée des industries est plus
marquée dans l’extraction d’hydrocarbures
S’agissant des industries pharmaceutiques, les autres charges notamment les charges diverses ont alourdi considérablement les consommations intermédiaires. Quant aux industries agrochimiques, la contraction de la valeur ajoutée découle d’une baisse de la vente de produits fabriqués.
Evolution annuelle de la valeur ajoutée par macro secteur (en milliards FCFA)
1 460
1 280
1 100
920
740
560
380
200
20
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE
La structure sectorielle de la valeur ajoutée fait ressortir une prédominance des services (62,5%), suivis de l’industrie (21,4%) et du commerce (11,4%). Cependant, les BTP et annexes demeurent comme par le passé le secteur générant le moins de valeur ajoutée en 2014 (4,7%). La part des services s’est accrue en passant de 50,4% en 2013 à
62,5% en 2014, au détriment des industries et des BTP.
Répartition de la valeur ajoutée par macro secteur en 2014
INDUSTRIES
; 21,4%
BTP ET ANNEXES;
4,7%
(93 milliards), les industries pharmaceutiques
(56 milliards) et la fabrication de produits
SERVICES;
62,5%
COMMERCE;
11,4%
agro-chimiques (48 milliards). Pour l’extraction d’hydrocarbures, certaines unités qui ont démarré leurs activités de prospection ont fait face à de nombreuses charges en particulier les services extérieurs.
Les entreprises du secteur moderne se caractérisent par leur capacité relativement limitée à générer de la richesse avec un taux de valeur ajoutée de 19,5% en 2014 contre
21,9% en 2013.
60,0%
40,0%
20,0%
0,0%
Evolution du taux de valeur ajoutée par macro secteur
9,7% en 2014 contre 8,7% en 2013 pour le commerce, 7,4% contre 4,8% pour les industries et 11,1% contre 10,5% pour les services. S’agissant de la part de l’impôt sur le résultat sur la valeur ajoutée globale, elle s’est accrue de 0,7 point en ressortant à 7,5% en 2014 contre 6,8% en 2013.
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
La richesse créée doit servir à rémunérer le personnel et les apporteurs de capitaux, à payer les impôts sur le résultat et à s’autofinancer.
Plus de la moitié de la valeur ajoutée globale consacrée aux charges de personnel
Les salariés sont les principaux bénéficiaires de la richesse générée par les entreprises. Le taux de rémunération du travail (charges de personnel sur valeur ajoutée globale) a atteint
53,3% en 2014 après 49,2% en 2013, en particulier pour les industries (60,2%).
Evolution du taux de rémunération du travail par marco secteur
70,0%
60,0%
Evolution du taux de pression fiscale par macro secteur
22,0%
17,0%
12,0%
7,0%
2,0%
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
La distribution sectorielle des impôts va dans le même sens que celle de la valeur ajoutée avec une prédominance des services (54,3%), suivis des industries (24,8%), du commerce (14,8%) et des BTP (6,2%).
Répartition des impôts collectés par macro secteur
INDUSTRIE S; 24,8%
50,0%
40,0%
30,0%
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE
SERVICES
SERVICES;
54,3%
BTP ET ANNEXES;
6,2%
COMMERC E; 14,8%
Une augmentation de la pression fiscale
La pression fiscale, mesurée par le ratio
« impôts sur le résultat sur valeur ajoutée », s’est accrue de 1,6 point en 2014. Elle est ressortie à 10,3% en 2014 contre 8,7% en
2013. Elle est en moyenne de 8,0% sur la période 2008-2014.
Par macro-secteur, les BTP ont la pression fiscale la plus élevée avec un taux de 13,6% en 2014 contre 16,8% en 2013. Elle est de
Un accroissement de la part de la
rémunération des apporteurs de capitaux extérieurs
Le poids des frais financiers dans la valeur ajoutée globale a augmenté de 2 points en
2014 en ressortant à 12,0% contre 10,0% en
2013, en rapport avec l’accroissement des dettes financières et le niveau relativement élevé des taux d’intérêt. Il s’est accru de 5,6 points dans les industries ; 2,6 points dans les BTP ; 1,4 point dans le commerce et 1,1 point dans les services.
Une capacité d’autofinancement globale en repli
La part des dividendes et de l’autofinancement dans la valeur ajoutée globale s’est réduite de 6,8 points, après la perte d’un point en 2013. Elle s’est établie à
27,2% en 2014, contre 34,0% en 2013.
Dividendes et autofinance ment;
27,2%
Frais financiers;
12,0%
Répartition de la valeur ajoutée globale
Charges de personnel;
53,3%
Impôts;
7,5%
� Conditions d’exploitation et productivité des facteurs
Accentuation de la vétusté des équipements des entreprises du secteur moderne
(295 jours en moyenne) et les BTP (190 jours en moyenne) et plus faibles dans le commerce (66 jours en moyenne).
Le taux de vétusté comptable, calculé par le rapport entre les amortissements cumulés et les immobilisations brutes amortissables, s’est dégradé de deux points en ressortant à
37,8% en 2014 contre 35,6% en 2013. Les industries ont le taux de vétusté le plus élevé de la période 2008-2014 où il est ressorti en moyenne à 43,3%. Quant aux entreprises des services, elles ont enregistré le taux de
vétusté le plus faible sur la période avec une
400
300
200
100
-
Evolution du délai de règlement des fournisseurs par macro secteur
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
moyenne de 37,6% sur la période.
Evolution du taux de vétusté comptable
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Les délais clients sont restés stables en ressortant à 69 jours. Ils sont en moyenne de
66 jours sur la période 2008-2014. Si les délais clients sont relativement faibles dans le commerce (38 jours en moyenne) et les industries (57 jours en moyenne), ils sont par contre assez élevés dans les services (103 jours en moyenne) et les BTP (147 jours en moyenne). Néanmoins, les délais de paiement des fournisseurs sont plus longs que les délais de règlement des clients,
réduisant le besoin en fonds d’exploitation.
Une amélioration du Besoin en Fonds d’Exploitation
Comme en 2013, les entreprises du secteur moderne n’ont pas eu de besoin en fonds d’exploitation en 2014. Seul le secteur du commerce a eu un besoin en fonds d’exploitation qui s’est établi à 13 jours de chiffre d’affaires contre 18 jours en 2013.
Accroissement des délais de paiement des fournisseurs
200
100
-
Evolution du délai de règlement des clients par macro secteur
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Les délais accordés par les fournisseurs se sont accrus de huit (08) jours en s’établissant à 118 jours en 2014 contre 110 jours en
2013. Les délais moyens de règlement des fournisseurs sont relativement élevés (112 jours en moyenne sur la période 2008-2014). Ils sont plus importants dans les services
Une dégradation de la rentabilité globale
des facteurs
Après la baisse de 2013, la rentabilité globale des facteurs, calculée par le résultat d’exploitation rapporté à la valeur ajoutée, s’est dégradée en 2014. Elle s’est établie à
11,5% contre 16,4% en 2013. Cette évolution résulte d’une forte baisse dans les industries.
Concernant la productivité apparente du travail, calculée par le ratio « valeur ajoutée sur charges de personnel », elle s’est rétrécie en 2014 en ressortant à 1,4 contre 1,6 en
2013, du fait de la baisse de la valeur ajoutée et d’une hausse des charges de personnel
(+6,8%). Au niveau sectoriel, la productivité
4,50
3,50
2,50
1,50
0,50
Evolution de la productivité du capital
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
du travail a diminué dans les industries (-43,0%) et les services (-3,0 %). Toutefois, il s’est amélioré dans les BTP (+13,2%) et le commerce (+6,5%).
Evolution de la productivité du travail
2,50
2,00
Une stabilité du taux de marge
Le taux de marge4 est resté relativement stable depuis 2012, en s’établissant à 43,1% contre 43,2% en 2013 et 2012. Par macro- secteur, il est resté faible dans le commerce, les BTP et les services tandis qu’il s’est apprécié de 3 points dans les industries.
1,50
1,00
0,50
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
La productivité du capital3 qui mesure l’efficacité avec laquelle les entreprises utilisent le capital pour créer de la richesse, a aussi diminué. Elle est ressortie à 2,0 en
2014 contre 2,4 en 2013 avec une moyenne de 2,5 sur la période 2008-2014. Elle s’est établie à 3,4 dans le commerce ; 2,8 dans les services ; 1,7 dans les BTP et 1,0 dans les industries en rapport avec la vétusté du
matériel.
Evolution du taux de marge par macro secteur
100,0%
80,0%
60,0%
40,0%
20,0%
0,0%
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
3 Productivité du capital = valeur ajoutée /
amortissements
4
Taux de m arg e
∑ m arg es brutes
Chiffre d ' affaires
� Structure financière des entreprises
Une poursuite de la dégradation de la capacité de remboursement des dettes
La dégradation du ratio « capacité d’autofinancement des entreprises sur dettes financières » s’est poursuivie en 2014. En effet, il s’est établi à 12,7% en 2014 contre
17,7% en 2013, sous l’effet d’un affermissement de 10,1% des dettes financières et d’une baisse de 21,3% de la capacité d’autofinancement. Son niveau indique qu’environ huit (08)5 exercices sont nécessaires pour le remboursement des dettes à long terme.
Au niveau sectoriel, cette tendance baissière de la capacité de remboursement a été notée dans les industries, le commerce et les services.
Evolution du ratio de remboursement des dettes
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Une stabilité du poids des dettes financières des entreprises
Le poids des dettes financières des entreprises, mesuré par le ratio « dettes
5 L’intérêt de la Capacité d'Autofinancement pour les banques est qu’elle leur permet de calculer un ratio de remboursement d’une dette. Si une entreprise, s'est endettée à hauteur de 100 et possède une CAF de 20 alors sa capacité de remboursement s’élève à 5. Cela signifie qu’elle mettra théoriquement 5 ans à rembourser les dettes avec la Capacité d'Autofinancement qu’elle a actuellement. Il est recommandé en général d’obtenir un ratio de remboursement autour de 2-3 dans son secteur.
financières sur total passif », est restée stable en 2014, en ressortant à 24,4% en 2014 contre 24,5% en 2013. Au niveau sectoriel, les industries (-1,6 point), les BTP (-1,3 point) ont connu des diminutions, tandis que le commerce (+1,3 point) et les services (+1,2 point) ont enregistré des accroissements. Le niveau d’endettement des entreprises sénégalaises demeure encore satisfaisant, relativement à leurs passifs, ce qui laisse entrevoir qu’elles disposent d’une marge d’endettement avec toutefois une capacité de remboursement limitée.
Evolution du poids des dettes financières par macro secteur
50,0%
0,0%
2008 2010 2012 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
S’agissant du ratio « endettement global sur capitaux propres », il s’est établi à 1,43 contre
1,42 en 2013. Ainsi, l’endettement global des entreprises reste largement supérieur à leurs capitaux propres dans tous les secteurs, surtout dans les industries du fait des mauvais résultats enregistrés ces dernières années.
Le poids des concours bancaires courants sur l’endettement global des entreprises a diminué de 0,3 point, passant de 18,3% en
2013 à 18,0% en 2014. Cette diminution est observée dans tous les macro-secteurs : le commerce (-4,6 point), les BTP (-0,6 point), les services (-0,3 points) et les industries (-0,6 point). De par la nature de son activité, le commerce a le poids le plus élevé (46,1%), suivi des industries (17,8%), des BTP (17,3%) et des services (10,6%).
Un repli de l’autonomie financière des entreprises
Evolution du ratio de fonds de roulement par macro secteur
L’autonomie financière des entreprises, mesurée par le rapport entre les capitaux propres et les dettes à long terme, s’est abaissé d’un point en 2014 pour s’établir à
85,4%, contre 86,4% en 2013. A cet égard, le ratio reste inférieur à 1 qui est la norme, cas où les capitaux propres des entreprises ne suffisent pas à compenser leurs dettes à long
terme.
130%
110%
90%
70%
50%
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Par secteur, seuls les BTP (+6,2 points) ont amélioré leur autonomie financière. Relativement aux services, la tendance de l’année précédente s’est poursuivie avec des capitaux propres inférieurs aux dettes à moyen et long terme (86,0%).
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