ESSAIS DE COUVERTURE !??
Page 2_Synopsis auteur_ Valéry Didelon
Formation
Valéry Didelon est un Architecte DPLG diplômé en 1998 de l’école d’architecture de Normandie en 1998. Il est Docteur en Histoire de l'art et il est titulaire d’un DEA en Histoire de l’architecture qui lui a permis d’approfondir sa réflexion sur le rôle de l’architecte au sein de la société.
Il prépare, Depuis 2013, une Habilitation à diriger les recherches (HDR) sur le thème des mutations de l’urbanisme postmoderne à travers l’étude de la production et la réception du projet d’Euralille de 1988 à 1995. Son travail est principalement historiographique. Sa soutenance est prévue en décembre 2017 à l’Université Paris 1.
Métiers
Architecte
Valéry Didelon a exercé le métier d’architecte au Pays Bas puis a arrêté cette activité pour devenir critique d’architecture à Paris.
Enseignant
Il enseigne dans les écoles d’architecture en France depuis 2001. Depuis 2011, il est Professeur à l’ENSAPM dans le champ TPCAU. Il enseigne le projet, la théorie et l'histoire de l'architecture, en cycle licence et master, et cherche notamment à créer des liens entre l’enseignement de l’histoire de l’architecture et celui du projet. Il encadre aussi les Projets de fin d’étude (PFE). Membre du département Ville, Architecture, Territoire (VAT)1, il coordonne et encadre le séminaire de recherche Enquêtes sur le monde urbanisé-Urbanismes contemporains. Le département VAT est un ensemble d’enseignements de projet de fin d’étude, de séminaires de mémoire et de studios proposés en Master à l’ENSA Paris Malaquais. Les professeurs interrogent les modalités pédagogiques à adopter dans une situation où les questions posées aux étudiants sont celles que les enseignants sont amenés à se poser dans leur pratique de projet et/ou de recherche.
Les professeurs de ce département cherchent au travers de projets ou de sujets issus de leur recherche et réflexion, à faire exister l’architecture, l’urbanisme, et les paysages non seulement comme des objets mais aussi comme la révélation des conditions sous lesquelles les concepteurs (architectes, urbaniste, paysagiste, …) les décrivent, les conçoivent et les construisent. Ils cherchent donc à rendre visibles et intelligibles les phénomènes émergents du territoire. Ce travail est, selon eux, inséparable de l’acte de concevoir et de projeter. Le département s’intéresse ainsi à des situations urbaines et à des formes émergentes dans les villes et dans le territoire, pour s’éloigner de la vision habituelle, statique, « compositionnelle », de la ville et du projet décalée de la réalité.
Il cherche aussi à développer des approches du territoire :
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comme paysage à l’échelle urbaine, régionale voire mondiale ce qui amène à redéfinir constamment la notion de paysage.
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comme atmosphère ; ce qui, à travers formes de vie et cadre physique du territoire, « se donne à sentir ».
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comme recherche.
Enfin, les membres du département explorent et analysent l’action des phénomènes globalisés (économie, environnement, migrations sociales) sur la notion d’échelle telle qu’elle opère chez les architectes et urbanistes, mais aussi plus largement dans les sciences sociales et dans les champs artistiques ; et sur la conception du temps, compte tenu des différences très brutales entre les rythmes de développement du territoire.
Selon eux, aborder l’ensemble de ces problèmes revient à questionner la manière d’être architecte pour identifier des modes d’action et d’exploration possibles et se demander comment à l’avenir les capacités et les outils issus de l’histoire de la discipline architecturale peuvent être redéployés.
Chercheur
Il est aussi chercheur au Laboratoire ACS 2(architecture, Culture, Société) et à l'European Architectural History Network3(EAHN).
L’équipe ACS (Architectures, Cultures, Sociétés, XXe-XXIe siècles) est intégrée à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais et au CNRS. Leur travail vise à l’analyse et à la compréhension de la culture architecturale et de ses métamorphoses, en articulant sociologie, histoire de la connaissance et analyse des productions formelles et matérielles. L’équipe considère que le travail architectural est un travail intellectuel particulier, dans ses contenus comme dans son organisation.
La réflexion s’organise autour de cinq objets :
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le projet, architectural et urbain
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l’espace, comme fait de « culture » et produit social, co-production entre ses concepteurs et ses usagers,
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les représentations, celles des usagers comme celles qui animent ses concepteurs
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les rapports qu’entretiennent à travers l’histoire les théories de l’architecture et les doctrines architecturales,
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les dispositifs spatiaux qui sont issus de ces interactions diverses, le « dispositif » étant entendu comme l'organisation d'éléments assemblés de façon particulière pour produire un effet sur les conduites et les pratiques, que la volonté en soit explicite ou implicite.
L’équipe s’est structurée autour de deux grands thèmes : l’habitat, sa genèse et ses évolutions jusqu’aux plus contemporaines, et l’histoire récente de l’architecture et de l’urbanisme (XXe siècle). Après s’être interroger sur les fondements de la modernité architecturale et urbaine, en France et au sein des univers influencés par la culture métropolitaine européenne et nord-américaine, l’équipe s’est tournée vers des notions jusqu’ici tenues pour marginales par la recherche architecturale traditionnelle :
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de « postmodernisme » qui fut un processus où les architectes (chargés dans le meilleur des cas de concevoir et organiser l’habitat) jouèrent un rôle à la fois pionnier et fondamental,
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de l’interpénétration progressive des univers de la maîtrise d’ouvrage privée et publique,
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du rôle de l’architecte au sein des dispositifs complexes de projet,
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de la place tenue par la culture architecturale au sein du monde intellectuel, et de la définition de l’architecte en tant qu’intellectuel,
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de l’évaluation et des hiérarchies culturelles et de la question du « jugement de goût » en architecture,
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du savant et du populaire4, ce couple si bizarrement assorti mais au lien pourtant indéfectible. Entre populisme et misérabilisme, les intellectuels ont toujours peiné à analyser les cultures populaires.
Historien
En tant qu’historien, il s’intéresse beaucoup au postmodernisme des années 70. Une période « où on est venu au monde » et « où l’architecture contemporaine s’est formée ». Sa réflexion tourne autour de la question suivante : « le postmodernisme est il quelque chose de résolu ou quelque chose dans lequel on est immergé totalement aujourd’hui ? ». Le mouvement post moderne, apparu dans les années 60, recherche la variété et la contradiction et utilise l’ironie et le ludisme. Ce mouvement réagit au Style international jugé comme purement fonctionnaliste et générateur d’un pur espace qui rejette l’iconographie associée depuis longtemps à l’architecture.
Valéry Didelon travaille beaucoup sur l’œuvre théorique de robert venturi et en particulier sur le livre Learning from LAS VEGAS5 qu’il considère comme une de ses principales sources d’inspiration. Il a lui même écrit un livre sur celui ci qui s’intitule La controverse Learning from Las Vegas6 . Robert Venturi est un architecte et enseignant américain considéré comme l’un des précurseurs du postmodernisme. C'est d'abord comme théoricien et critique de l'architecture fonctionnaliste que Robert Venturi s'est fait connaître.
En 1966, il théorise ses réflexions en publiant Complexity and Contradiction7 in Architecture, qui est un plaidoyer en faveur d'une architecture volontairement ambiguë et autre que celle du Style international. La prémisse de sa démarche n’est pas l’objectivité mais la liberté artistique. Dans ce livre il étudie la complexité et la contradiction et détourne le paradoxe de Mies Van Der Rohe « moins, c’est plus » en « plus, ce n’est pas moins ». Selon lui, ce « plus » en message explicite, en symbolique, et en décoration n’existait pas dans l’architecture moderne. Celle ci a pu atteindre sa pureté en se fermant aux besoins sociétaux et en oubliant certains aspects. Ce « moins » illustre le renoncement au signe et à l’ambiguïté, à la simplification excessive, que Venturi trouve ennuyeux. Valéry recherche la contradiction, l’ambiguïté et la multiplication des significations en architecture et tente de brouiller les écarts entre le quotidien et les beaux arts. Selon lui l’ordinaire et le banal se justifient par leur existence même mais qu’il faut s’approprier et transformer artistiquement. Il puise ses inspirations dans le pop art, le maniérisme, le rococo et le baroque et trouve chez Le Corbusier une ébauche de contradiction dans la villa Savoye (simple à l’extérieur mais complexe à l’intérieur). Enfin considérant essentiellement l'architecture comme un objet de perception visuelle, Robert Venturi propose une esthétique de la juxtaposition de motifs d'origine et d'échelle différentes, mais devant aboutir à ce qu'il appelle « la dure obligation du tout »8 c’est à dire que l’unité doit être forte pour supporter les tensions induites par la complexité (par exemple il faut un ordre avant le désordre).
En 1972, les architectes Denise Scott Brown et Robert Venturi publient Learning from Las Vegas et étudient dans ce livre la nouvelle forme d’urbanisme représentée par le modèle de l’architecture ludique, commerciale et populaire de Las Vegas. Ils se consacrent à l’analyse de « Mainstreet », la grande rue de la ville. Dans un premier temps, ils démontrent comment l’architecture de Las Vegas fonctionne, comment sont conçus les espaces de parking, les panneaux publicitaires, l’éclairage des rues et les entrées des casinos. Ils en concluent que l’architecture s’efface au profit du « sign » (à la fois signe et enseigne), avec sa forme sculpturale, sa silhouette, et ses effets de lumière (changeant grâce aux nouvelles technologies). La nuit, les bâtiments et l’espace disparaissent laissant visible une infinité d’enseignes lumineuses. Cependant derrière le chaos et la laideur, ils identifient des éléments créateurs d’une ville débordante de vie, de significations et de contradictions. Une ville qui se détache de tous idéaux modernes.
Dans un second temps, ils prennent comme exemple deux symboles : le « canard » et « le hangar décoré » et montrent que la construction commerciale est devenue sculpture et que la forme symbolique s’est emparée de l’architecture. Les Venturi considèrent que le « canard » (qui est lui même un ornement mais pas forcément fonctionnel) est trop présent dans l’architecture moderne américaine. Les Venturi prennent comme modèle le « hangar décoré » pour définir une nouvelle manière de faire de l’architecture. Le « hangar décoré » est un bâtiment strictement fonctionnel construit de manière rapide et la plus économique possible. A l’extérieur, l’ornement est rajouté de manière indépendante. Cette question de l’ornement donne une place à l’architecte dans l’univers de la construction et un rôle au niveau sociétal. L’architecture moderne est belle si elle est utile et fonctionnelle ce qui questionne l’apport de l’architecte par rapport à un ingénieur. L’architecte peut s’affirmer en apportant quelque chose d’esthétique au bâtiment pour que celui ci ne se résume pas à sa fonction et ne devienne pas ennuyeux. La façade est un projet en elle même (selon eux, le contenant n’exprimerait pas le contenu) mais le rôle de l’architecte serait donc réduit. Cet ouvrage a fait polémique des sa sortie par exemple Tomas Maldonaldo affirme que « Venturi se trompe. Las Vegas n’est pas une création par le peuple mais pour le peuple. » Il met en avant les liens étroits entre les attentes d’une société à une époque donnée et l’architecture. Ce sont des experts (architectes, urbanistes, …) qui ont conçu et construit la ville mais l’architecture de la ville répond uniquement aux besoins de distraction de la société américaine dans une ville de vacances, une ville d’attraction. Une non-ville conçue pour une société de consommation et d’information. Enfin cet ouvrage cherche à questionner la vision de l'architecture dans son ensemble pour faire vivre la société et lui apporter un environnement communicatif (repère) et dynamique.
Critique d’architecture
Il est cofondateur et membre du comité de rédaction de la revue CRITICAT et critique d'architecture pour de nombreuses revues françaises et étrangères : Le VISITEUR, AMC, D'ARCHITECTURE, CASABELLA, A+, etc.
Autres activités
Au cours de ces dernières années, il a participé à de nombreuses conférences, à des symposiums et colloques scientifiques en France et à l’étranger.
Médaille des publications
Il a reçu la médaille de l’Académie d'architecture en 2012.
Bibliographie (2001-2017)
Livres :
Yours critically : writings on architecture from issues 1-10 of criticat, 2016, 332p.
Gilles Perraudin, Les presses du réel, 2012, 144p.
La controverse Learning from Las Vegas, éditions Mardaga, octobre 2011, 249p.
La ville éclaircie, un parcours habité, Europan, Paris, 2005, 48p.
Essais dans ouvrages :
« Rem Koolhaas’snew urbanismin the age of neoliberalism », inNeoliberalism : An Architectural History, Ed University of Pittsburgh Press, à paraître en 2018.
“The revolution is Dead; Long Live the Revolution”, inEyes that saw, Ed. Scheidegger & Spiess, à paraître en 2017. « Le postmodernisme mort-vivant », inLa fabrique des images : l’architecture à l’ère postmoderne, Ed. Infolio, à paraître en 2017.
« Architecture et signes, architecture comme signes », inVoir l’architecture : contribution du design à la construction de savoirs, Ed. B42, 2015.
« Kraftwerk, construire sa vie », postface àKraftwerk 1 : construire une vie coopérative et durable, Editions du Linteau, 2014, 3p.
« Proclaiming the End of Postmodernism in Architecture », inInvestigating and writing architectural history : papers from the Third EAHN International Meeting, Politecnico di Torino, 2014.
« Réception critique et plasticité du livre », inRaisons d’écrire, des livres d’architectes, Editions de la Villette, 2013, 23p.
« Building the Decorated Shed in Europe », inProceedings of the 2ndInternational Conference of the European Architectural History Network, 2012, 2p.
« Durable comme la pierre », inLa ville créatrice de ressources(Le Mook), Editions Autrement, 2011, 4p.
« Rotor, ou l’adhocisme », inRotor - Coproduction, A16 & CIVA, 2010, 10p.
« Love, Revolution and Las Vegas », inBeyond #3 – Trends and Fads, Sun Publishers, 2010, 6p.
« American Center, Paris », inŒuvres construites 1948-2009 : Architectures de collection Paris Ile-de-France, Centre Pompidou, 2009, 6p.
« Le manifeste du réalisme », avant-propos à Robert Venturi, Denise Scott Brown & Steven IzenourL’enseignement de Las Vegas, Mardaga, 2008, 8p.
« Production, Consumption, and Communication : Architecture and Lansdscape in the Age of Post-Fordist Capitalism », in Landscape : Product/Production, COAC, 2008, 5p.
« When Denise was ‘Learning from Pop’ », inInterrogating Pop in Architecture, Berlin : Wasmuth, 2008, 4p.
« Doing without Architecture : Reflections on the Renovation of the Palais de Tokyo », in Looking at European Architecture : a Critical View, Bruxelles : Civa, 2008.
« Der Architekt am Rand », inTalking Cities Magazine, Allemagne, 2006, 4p.
« Histoire courte »,Le temps d’une marée(Catalogue d’exposition), Cybèle, 2005, 2p.
Articles :
« The Difficult Whole : A Reference Book on Robert Venturi, John Rauch and Denise Scott Brown »,Journal of the Society of Architectural Historians, à paraître en 2017.
« Euralille : The deconstruction of the European City »,Logn.39, hiver 2017.
« Hodnota využití, hodnota obrazu : novaškola architektury v Nantes »,ERA21, janvier 2017, 5p.
« In unklarer mission »,manege für architektur, n.1, automne 2016, 4p.
« En finir avec Euralille ? »,Criticatn°17, printemps 2016, 16p.
« entrer : cinq architecture en Belgique ,D’architecturesn°241, décembre 2015, 2p.
« Les architectes et la communication »,Criticatn°16, automne 2015, 8p.
« Un balcon en forêt »,D’architecturesn°235, mai 2015, 6p.
« Ordinaire, mais extra »,D’architecturesn°231, novembre 2014, 6p.
« Le Centre culturel des Quinconces au Mans »,D’architecturesn°229, septembre 2014, 10p.
« Une exposition d’architecture, pour quoi faire ? »,D’architecturesn°228, juillet/aout 2014, 3p.
« L’empire du BIM »,Criticatn°13, printemps 2014.
« La villa des arts »,D’architecturesn°224, mars 2014.
« Une histoire et idéologie de la suburbia »,D’architecturesn°223, janvier 2014.
« Les FRAC s’installent »,Criticatn°12, automne 2013.
« Coup double : Le FRAC Nord-pas-de-Calais, Dunkerque »,D’architecturesn°221, octobre 2013.
« Kraftwerk, vers un nouvel âge de la coopération »,Criticatn°11, printemps 2013, 11p.
« Terra incognita : Lacaton&Vassal, Palais de Tokyo »,Arquitectura Viva, février 2013, 8p.
« Architectures 80 : Une chronique métropolitaine »,Journal of the Society of Architectural Historians, décembre 2012, 3p.
« Critical cruising through Paris with Criticat »,Archithesen°5, 2012, 8p.
« Louis Kahn : le pouvoir de l’architecture »,D’architecturesn°213, novembre 2012, 4p.
« 23 logements, Béthune »,D’architecturesn°213, novembre 2012, 4p.
« Acqua bassa pour la Biennale d’architecture de Venise 2012 »,D’architecturesn°212, octobre 2012, 5p.
« Un combat toujours d’actualité »,Criticatn°10, septembre 2012.
« La théologie de la dérégulation »,Criticatn°9, mars 2012, 8p.
« Le postmodernisme, entre rébellion et futilité »,D’architecturesn°205, décembre 2011, 3p.
« OMA, work in progress »,D’architecturesn°204, novembre 2011, 4p.
« Un environnement bien tempéré : musée des vins et académie de guitare »,D’architecturesn°203, octobre 2011, 6p.
« Museum Aan de Stroom (MAS) »,D’architecturesn°203, octobre 2011.
« Violeau, Jean-Louis : Les architectes et mai 81 »,Critique d’art, n°38, automne 2011, 2p.
« Valeur d’usage, valeur d’image : la nouvelle école d’architecture de Nantes »,Criticatn°8, septembre 2011, 14p.
« Le monolithe non fracturé »,D’architecturesn°202, septembre 2011.
« Rafael Moneo, la critique comme création »,D’architecturesn°202, septembre 2011, 3p.
« Eric Babin et Jean-François Renaud : architectes en ville »,D’architecturesn°201, juin 2011.
« Ecole primaire à Matosinhos, Portugal »,D’architecturesn°199, avril 2011, 8p.
« Il Girasole : l’architecture en mouvement »,D’architecturesn°199, avril 2011, 2p.
« Le dolmen des dieux »,D’architecturesn°199, avril 2011, 4p.
« Pierre Frey : Learning from vernacular »,Critique d’art, printemps 2011.
« Choses lues »,Criticatn°7, mars 2011.
« Claude Parent : L’œuvre construite, l’œuvre graphique »,Journal of the Society of Architectural Historians, mars 2011, 2p.
« Rotor : l’architecture d’occasion »,D’architecturesn°196, décembre 2010, 6p.
« Le futur est déjà »,A+n°226, novembre 2010, 3p.
« Un centre médical en pierre de taille dans le Gard »,D’architecturesn°195, novembre 2010, 1p.
« Dreamlands : des parcs d’attractions aux cités du futur »,Critique d’art, automne 2010.
« Trente ans après : la présence du passé »,D'architecturesn°194, octobre 2010, 6p.
« Trois immeubles de bureaux à Boulogne-Billancourt»,D'architecturesn°194, octobre 2010, 8p.
« Retour à la pierre »,Criticatn°6, septembre 2010, 14p.
« Dreamlands »,D’architectures, n°192, juin 2010, 3p.
« Chandigarh en live »,AMC, n°197, mai 2010, 2p.
« Rolex Learning Center : Un paysage indéterminé »,D’architectures, n°190, avril 2010, 6p.
« L’architecture crève l’écran »,Criticatn°5, mars 2010, 12p.
« Au-delà du spectacle »,Criticatn°3, mars 2009, 12p.
« Les systèmes de Reyner Banham »,AMCn°185, février 2009, 1p.
« Learning from Camp »,Les cahiers de la Cambren°6, 2008, 11p.
« Banham loves L.A »,A+n°215, décembre 2008, 1p.
« Optimisme béat et activisme sans foi : le pavillon français à la biennale de Venise 2008 »,D’architecturesn°177, ovembre 2008.
Chroniques : « La police fait la polis », « Cocorico », « Supplice chinois », « Voyage dans l’au-delà », « La satiété du
spectacle », A+n°211, 212, 213,214, 215, 2008.
« Mémorial de l’internement et de la déportation, Compiègne », D’Architectures, n°176, octobre 2008, 2p.
« Alvéole 14 : LIN transforme une base nazie en centre d’art »,A+n°211, mai 2008, 5p.
« Au petit bonheur de l’architecture »,D’architecturesn°171, mars 2008, 1p.
« Les tribulations du 51 rue de Bercy, première œuvre de Frank O. Gehry à Paris »,Criticatn°1, janvier 2008, 16p.
« Résilience : transformation de la base sous-marine de St Nazaire »,D’Architecturesn°166, septembre 2007, 6p.
« Rinnovo urbano e alloggi »,Casabella, mai 2007, 8p.
« Ecole Jouffroy d’Abbans – Paris XVIIIe »,D’Architecturesn°164, mai 2007, 4p.
« Le renouveau des villes nouvelles : l'expérience néerlandaise », dossier,D’Architectures, n°163, avril 2007, 18p.
« Politique de la ville : la dérive urbaine »,D’Architectures, n°161, février 2007, 3p.
« Le paysage désolé de l’Amérique »,D’architecturesn°159, novembre 2006, 2p.
« La leçon d'Ypenburg »,AMC, n°163, septembre 2006, 3p.
« Aire conditionnée »,Faces, n°63, automne 2006, 4p.
« L’enfant (pas) terrible de l’architecture hollandaise »,D’architectures n°157, aout/septembre 2006, 1p.
« Deux interventions de Josep Llinas à Barcelone »,D’architecturesn°156, juin/juillet 2006, 4p.
« La condition périphérique »,D’Architectures, n°154, avril 2006, 3p.
« Restaurant interadministratif »,D’Architectures, n°153, mars 2006, 3p.
« Learning from Las Vegas : manifeste rétroactif du suburbanisme »,EAVn°11, 2006, 8p.
« Paris brûle-t-il ? »,D’Architectures, n°152, janvier/février 2006, 2p.
« Fuck the building ? »,D’Architectures, n°150, novembre 2005, 2p.
« Quelle place pour les architectes salariés ? », dossier,D’Architectures, n°149, octobre 2005, 10p.
« L'architecture comme signe et comme systèmes »,D’Architectures, n°149, octobre 2005, 3p.
« Atelier BNR, la ville éclaircie »,D’Architectures, n°148, aout/septembre 2005, 4p.
« Il ne faut pas désespérer un grand patron »,D’Architectures, n°147, juin/juillet 2005, 1p.
« Star Academy »,D’Architectures, n°146, mai 2005, 1p.
« La fin du monde tel que nous le connaissons ? »,D’Architectures, n°144, mars 2005, 2p.
« Chine, la ruée vers l'or », dossier,D’Architectures, n°143, janvier-février 2005, 13p.
Chronique « Concours d'architecture »,D’Architectures, n°139-142, 2004
« À quoi sert le starsystem ? »,D’Architectures, n°138, juin/juillet 2004, 3p.
« L'enseignement de l'architecture en France », dossier, D’Architectures, n°137, mai 2004, 13p.
« PaysBas : la fête est finie »,D’Architectures, n°135, mars 2004, 1p.
« Standartisation »,D’Architectures, n°134, février 2004, 1p.
« Bougisme »,D’Architectures, n°132, octobre 2003
« Le design du territoire »,AMCn°135, juin-juillet 2003, 3p.
« Parcours : Nasrine Seraji »,D’architectures, n°130, juin-juillet 2003
« Prodiges et vertiges de l'architecture numérique », D’architectures, n°128, mars 2003, 2p.
« New York Délire »,AMC, n°132, mars 2003, 1p.
« Faire l'économie de l'architecture : La rénovation du Palais de Tokyo »,Le Visiteurn°9, 2002, 14p.
« AUC, Ab Urbe Condita »,AMCn°123 mars 2002, 6p
Définition du BIM de DIDELON Valéry
Il s’agit d’un processus ambitieux de production et de gestion de toutes les informations relatives à la conception, la construction, l’exploitation, voir la démolition, d’un bâtiment. Tout s’organise autour d’une maquette numérique et permet une simulation en temps réel la plus détaillée et fidèle possible du bâtiment en projet. L’objectif est de faciliter l’échange et la collaboration entre les maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre, bureaux d’étude spécialisés, entreprises de construction, fabricants, gestionnaires de patrimoine, … et d‘obtenir une optimisation la plus poussée de la construction et plus tard de la maintenance de l’édifice.
Notre définition du BIM
Le BIM n’est pas un fichier ni un logiciel mais est une suite de processus ou méthodes de travail utilisés tout au long de la conception, de la construction et de l'utilisation d'un bâtiment, de son cycle de vie. Une collaboration massive est favorisée par le BIM et celui ci définit qui fait quoi, comment et à quel moment. Cet ensemble organise et structure toutes les informations relatives à un bâtiment. Tout cela se passe autour d’un modèle numérique virtuel exploitable et permet d'effectuer des analyses et simulations (énergétiques, calcul structurel, détections des conflits, etc.), des contrôles (respect des normes, du budget, etc.) et des visualisations. Tout les aspects fonctionnels et techniques du bâtiment sont alors mieux contrôlés et permettraient (ou pas) aux architectes de maitriser ces domaines essentiellement d’ingénierie. Il existe 3 niveaux du BIM.
Le BIM comprend en plus des dimensions habituelles telles que la 2D ou 3D, d’autres dimensions plus techniques et répondant à des normes autres qu’architecturales telles que la 4D, 5D voir 6D. Ci dessous se trouve leur définition :9
BIM 2D : De nombreuses entreprises travailleront encore en 2D pour les années à venir et il faudra bien échanger avec elles.
BIM 3D : Les trois dimensions géométriques X-Y-Z. Sans elles le BIM ne serait pas. Elles permettent les visualisations, les détections d'interférence, la préfabrication, les relevés de l'existant, le calcul des quantités, la mise à jour automatique des coupes et détails, etc.
BIM 4D : une donnée "temps". Permet de lier les éléments géométriques avec une information "temps" ou un planning de construction, ce qui va permettre aux différents acteurs d'un projet de visualiser dans le temps la durée d'un événement ou la progression d'une phase de construction.
BIM 5D : la donnée "coût". Permet de lier les éléments géométriques et la contrainte "temps" à un "coût" et ainsi estimer les coûts de construction ou obtenir un aperçu de la situation financière d'un projet à un moment donné.
BIM 6D : Traite de tout ce qui concerne le développement durable d'un bâtiment, par exemple les analyses énergétiques.
BIM 7D : Lie les éléments du projet à tous les aspects de la durée de vie du bâtiment. Généralement délivré à la fin de la construction, le modèle 7D tel que construit contient toutes les informations nécessaires au propriétaire pour l'utilisation et la maintenance du bâtiment.
BIM XD : Le X représente ici toutes les données additionnelles imaginables qui pourraient encore venir s'ajouter aux autres dimensions.
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L’empire du BIM de Valéry Didelon est un article de la revue CRITICAT n°13 publiée en 2014.
CRITICAT
CRITICAT a été fondée en 2007 comme un espace de réflexion indépendant des institutions et des groupes d’intérêt, et est ouverte à tous les acteurs du monde intellectuel et artistique. Cette revue associative, sans sponsors ni publicité, ne compte que sur ses lecteurs pour continuer à exister. Les membres de la revue sont : Pierre Chabard, Joseph Cho, Valéry Didelon, Martin Étienne, Françoise Fromonot, Stefanie Lew, Stéphanie Sonnette,Ariane Wilson.
CRITICAT est publiée chaque semestre et cherche par la critique de l’architecture en elle même à amener ses lecteurs à réfléchir et à débattre sur ce qu’est le monde d’aujourd’hui et ce que sera celui de demain.
« Parce que l’architecture se trouve au confluent de domaines de tous ordres, avec chacun leurs enjeux, leurs contraintes et leurs acteurs ; parce qu’elle est liée aux questions techniques et sociales autant qu’esthétiques et qu’elle dépend étroitement du politique et de l’économie, elle constitue un observatoire idéal des évolutions de la société tout entière. Plutôt que de commenter ou d’expliquer l’architecture à partir de sa propre culture, CRITICAT entend donc examiner la société et sa culture depuis le point de vue de l’architecture. »10
L’article et la revue n°13
Sommaire
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point de vue :Félix Mulle, , L’architecte un médecin de sa campagne
Sujet : penser autrement la dimension publique de l’architecture à travers l’exemple d’une pratique architecturale (de Simon Teyssou) façonnée par l’espace rurale.
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Rencontre : Pierre Chabard, Conversation avec Jean Dethier
Sujet : Un autre type de musée d’architecture est-il encore possible ?
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Visite : Martin Étienne, La Cité de la mode et du design à Paris, l’en-vert du décor
Sujet : Martin Étienne est donc allé, carnet de croquis en main, voir ce qu’il se passait sous la désormais célèbre carapace verte des architectes Jakob + MacFarlane.
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débat: Les architectes et l’informatique
« Quelques fois à travers les réalisations extravagantes des « starchitectes », mais le plus souvent dans le quotidien de millions de praticiens, les outils de conception assistée par ordinateur se sont inéluctablement imposés en quelques décennies dans le monde entier. À la différence des ingénieurs qui ont facilement intégré et contribué à développer ces nouveaux outils, les architectes entretiennent des rapports ambigus avec l’informatique, lesquels vont de la méfiance à l’euphorie ou à l’indifférence. Faut-il y voir un moyen d’améliorer la performance et la productivité des agences, l’occasion d’explorer un nouveau vocabulaire formel, ou un changement de nature en profondeur de l’acte de bâtir sous l’effet des lobbys industriels ? Selon qu’on privilégie une approche disciplinaire ou plus transversale, la révolution annoncée n’est pas la même.
Ce dossier s’ouvre par une visite de la dernière édition d’ArchiLab, manifestation phare de la culture numérique en architecture, qui s’est donnée pour mot d’ordre paradoxal de revenir à la nature via les machines. Vient ensuite une analyse du Building Information Modeling (BIM) que nombre d’acteurs du BTP embrassent aujourd’hui avec enthousiasme, sans peut-être débattre suffisamment des interrogations qu’il soulève. Pour replacer ces évolutions actuelles dans une perspective historique, une chronologie met en relation les avancées technologiques et la production architecturale depuis quatre décennies, et une anthologie rend compte des fantasmes, évanouis ou réalisés, que l’informatique suscitait chez les architectes dans les années 1980. »11
visite : Joël Onorato, Chasser le naturel
Alors que les sciences humaines nous invitent plutôt à dénaturaliser tout phénomène qui se présenterait comme une fatalité, la dernière édition d’Archilab, consacrée à l’actualité du numérique, proposait au contraire de « naturaliser l’architecture ». Que penser des visées et des contradictions de ce projet qui anime une importante institution culturelle dédiée à l’architecture, le Frac Centre ?
Analyse : Valéry Didelon, L’empire du BIM
Sous l’acronyme de BIM, une nouvelle révolution numérique s’annonce dans le monde du bâtiment. Faut-il s’en réjouir au nom d’une modernisation inéluctable des outils de conception ou, au contraire, s’inquiéter d’un possible surcroît d’aliénation pour les acteurs de la filière ?
Chronologie : Émilien Robin, De Sketchpad à l’iPad (1962 – 2009)
anthologie
Les années 1980 : la découverte de l’ordinateur.
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carte blanche : David Cousin-Marsy, Aulnay-sous-Bois, quartiers nord
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enquête : Ariane Wilson, Objectif terre
La construction en terre fut le cheval de bataille d’une mouvance architecturale alternative liée aux contestations politiques des années 1980. L’avènement du « durable » serait-il en passe d’en faire une technologie comme une autre ? Retour sur les avatars du discours destiné à promouvoir ce matériau vernaculaire dans l’architecture savante depuis plus de deux siècles.
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Correspondance : Hans Ibelings, Lettre de Montréal
Cet article est une analyse située dans la partie débat de la revue qui traite la question du rapport entre l’architecte et l’informatique.
Contexte de la publication :
L’auteur Valéry Didelon souligne trois évènements dans le texte. Tout d’abord un « Epiphénomène » l’apparition des blobs et des architectures aux formes géométriques non euclidiennes telle que l’architecture de Zaha Hadid par exemple. Ces stars ou ces artistes dont tout le monde parle et qui concentrent la majorité des commandes publiques. C’est une liberté de conception de forme offerte et permise ou engendrée par l’informatique. Ensuite, Valéry Didelon rappelle que l’utilisation du logiciel BIM par les architectes est de plus en plus fréquente. Enfin l’auteur mentionne une information contenue dans un communiqué de presse de 2014 12: « une récente directive de l’Union européenne qui prévoit que tout les pays membres pourront tous encourager, spécifier ou rendre obligatoire d’ici (2014) 2016 l’utilisation du BIM pour les projets de construction et de bâtiments financés par des fonds publics ». L’union Européenne souligne ici l’actuelle dématérialisation des procédures et recommande l’usage du BIM lors des appels d’offres et des concours de projets financés par des fonds publics.
Les intentions de l’auteur derrière l’article : L’EMPIRE DU BIM
Valéry Didelon cherche à amener le lecteur à débattre des conséquences de la nouvelle révolution numérique qui est le BIM sur la pratique de l’architecture. Une révolution « à l’heure de son triomphe » comme l’auteur le formule.
« Le BIM est il une modernisation inéluctable des outils de conception ou faut il s’inquiéter d’un éventuel surcroit d’aliénation pour les acteurs de la filière ? »
Compte rendu du texte
Depuis un quart de siècle, on a pu constater que l’informatique devenait de plus en plus intégrée à l’architecture. Quels en sont donc les effets sur l’architecture du quotidien et du présent ? Pour répondre à cette question, l’auteur retrace les grandes étapes qui ont conduit à l’utilisation des logiciels informatiques en architecture et il explique en quoi consiste le BIM. Ensuite, il analyse un par un les arguments des partisans du BIM. Cette analyse s’intéresse d’abord aux conséquences du BIM sur l’architecture puis à la remise en question de la place accordée à l’architecte et de son rôle dans l’architecture.
« DU CAO AU BIM »
Depuis 1990, la baisse des prix des ordinateurs individuels et la démocratisation d’internet a permis la diffusion massive de logiciels spécialisés pour les architectes tel que AUTOCAD. Tout le monde dessine sur ce logiciel, encore proche du dessin à la main, les documents (plans, coupes…) qui servent à la communication du projet. Cependant l’utilisation de ce logiciel tend à s’effacer au profit du BIM. Issu de l’univers technique, le BIM est « un processus de production et de gestion de toutes les informations relatives à la conception, construction, exploitation, et démolition du bâtiment » (page 72). Il cherche à « optimiser la construction et la maintenance de l’édifice » (page 73), et faciliter les échanges entre l’architecte et les autres intervenants du projet. Cela se s’organise autour d’une maquette numérique composée d’objets et qui offre une « simulation en temps réel et la plus détaillée possible de l’édifice » (page 73).
« COMPLEXITÉ », « SIMPLEXITÉ », « CRÉATIVITÉ », « PRODUCTIVITÉ ET RAPIDITÉ » DE PARFAITS OXYMORES ?
LE BIM permettrait pour certains architectes, tel que Brunet Saunier, une certaine « simplexité » (page 73) c’est à dire qu’une « simplicité formelle » peut être obtenue à partir d’une complexité du programme (exemple pour la conception des hôpitaux). D’autres s’autorisent à engendrer des formes complexes quelque soit la commande car le BIM leur épargne des difficultés techniques grâce à la maquette numérique (exemple La fondation Louis Vuitton de Gehry).
Le BIM permettrait de nourrir une logique financière car il augmente la productivité et l’efficacité du travail par l’automatisation des tâches et des échanges rapides entre les acteurs du projet. « Les gains de productivité ainsi augmentés améliorent la compétitivité et accroissent la rentabilité » (page 74). Enfin le BIM entrainerait une certaine accélération du processus de conception, des permis de construire pourraient être déposés en 24h ce qui est « aussi paradoxal qu’inquiétant » (page 74) car le temps de réflexion et conception en architecture est un processus long.
« QUALITÉS ? » « PERFORMANCES TECHNIQUES ? » VERS UNE TAYLORISATION DE L’ARCHITECTURE
Les projets seraient plus aboutis grâce à une meilleure coordination entre les acteurs du projet. Cependant le BIM n’induit rien en terme de matière d’esthétisme et de spatialité ni en terme d’usage et vécu pour les occupants. Le BIM semble donc ne répondre qu’à un souci de performance technique plutôt qu’architecturale. Cette objectivation est notamment liée au monde de l’ingénierie et de l’automobile qui recherche des solutions fonctionnelles et économiques. Au monde qui est à l’origine de sa création.
« UNE ARCHITECTURE SANS ARCHITECTE »13
L’architecte n’est plus l’acteur principal du projet. Le logiciel lui propose des « solutions toutes prêtes » (page 76) et il ne lui reste qu’a piocher dans des bibliothèques d’objets. De plus, l’aspect collaboratif entraine une remise à jour en continu de la maquette numérique, par de multiples acteurs, jusqu’à la fin de vie du bâtiment. De ce point de vue, l’architecte a-t-il encore la propriété intellectuelle du projet ? Et comment va-t-il revendiquer l’importance de son rôle dans la conception et construction du bâtiment ?
Cependant, le BIM met l’écart la division des tâches que la CAO avait entrainée par la nécessité de tout dessiner à l’ordinateur : au quotidien certains ne dessinaient que des façades, d’autre que des détails … L’architecte avec la capacité du BIM à gérer toute les tâches peut donc se consacrer entièrement au projet ce qui permet d’avoir des projets mieux intégrés. Cependant, le principal talent accordé à l’architecte est de savoir dessiner des géométraux et des détails mais ce talent est remis en question par l’apparition du BIM. Quel est donc la place de l’architecte dans l’architecture à l’heure actuelle ?
« LOGIQUE COMPUTATIONNELLE DU CAPITALISME CONTEMPORAIN » - « OUTILS DE CONTROLE DES FIRMES DE PLUS EN PLUS PUISSANTES »
Le coût du logiciel et de la formation reste élevé ce qui risque de « favoriser les structures de grandes tailles qui dominent déjà le secteur » (page 76). Les petites entreprises n’ayant pas assez d’argent ne peuvent pas acheter le logiciel et risquent de peiner pour remporter des concours (publics ou privés) face à ces adversaires allégés de leur tâches grâce au BIM. C’est donc un cercle vicieux néfaste pour les entreprises de taille moyenne et petite qui entrainerait une sélection des architectes. De plus, l’emprise des industriels sur le concepteur risque d’augmenter à cause du lobbying et des bibliothèques d’objets où ils peuvent imposer leur produit car ce sont eux qui les fournissent. Parallèlement, le nombre des filières constructives risque de se réduire car le logiciel prend en compte en majorité les matériaux nouveaux et industriels plutôt que ceux naturels et locaux tels que les murs en terre. Une uniformisation de la construction architecturale est hélas attendue. Enfin les architectes devenus « dépendants de leurs outils informatiques, deviendront dépendants de ceux qui les commercialisent » (page 77). Mais par le recours à l’obsolescence programmée, technique destinée à réduire la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement, l’architecture devient donc un produit de consommation qui profite essentiellement aux entreprises.
Citations significatives
« modernisation inéluctable des outils de conception » page 71
« aliénation des acteurs de la filières » page 71
« De quoi s’agit il ? D’un processus beaucoup plus ambitieux de production et de gestion de toutes les informations relatives à la conception, la construction, l’exploitation, voir la démolition, d’un bâtiment. » page 72
« L’objectif est de faciliter l’échange et la collaboration entre les maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre, bureaux d’étude spécialisés, entreprises de construction, fabricants, gestionnaires de patrimoine, etc » page 72
« tout s’organise autour d’une maquette numérique »
« simulation en temps réel la plus détaillé et fidèle possible du bâtiment en projet »
« optimisation de la construction et plus tard de la maintenance de l’édifice »
« qualité ? »
« Le Bim n’induit rien a priori en matière d’esthétique ou spacialité des édifices, ni en terme d’usage et de vécu pour les occupants » page 75
« performance technique » page 75
« un édifice pensé à travers le Bim est le produit d’une base de données » page 75
« une pure logique comptable » page 75
« le fiasco de l’architecture moderniste la plus taylorisée devrait servir encore de leçon » page 75
« complexité » page 73
« simplexité » page 73
« créativité » page 74
« l’invention formelle est fille de l’innovation technologique » page 71
« automatisation des tâches » page 74
« productivité et efficacité de travail » page 74
« rapidité» page 74
« accélération du processus de conception » page 74
« En fin de compte la logique est financière » page 74
« Architecture sans architecte » page 75
« craindre une uniformisation de la production ? »
« des machines qui permettront de produire de la diversité et non la subjectivité humaine » page 76
« les logiciels jouent un rôle croissant, fournissent à travers leur bibliothèque des solutions toutes prêtes » page 76
« disparition de tout point de vue singulier ? » page 75
« effacement de l’architecte en tant qu’acteur principal d’un bâtiment » page 76
« une multitude d’acteurs, impliqués à des niveaux différents, agissent en même temps sur une même maquette » « les logiciels jouent un rôle croissant, fournissent à travers leur bibliothèque des solutions toutes prêtes » page 76
« le BIM rend aux architectes une part d’intégrité que la CAO leur a retiré en faisant d’aux de dessinateurs surqualifiés mais prolétarisés »
« la logique computationnelle de capitalisme contemporain » page 76
« favoriser les structures de grandes tailles qui domine déjà le secteur » page 76
« les industriels sont succeptibles d’accroître leur emprise sur les concepteurs » page 77
« le lobbying » page 77
« les différents acteurs seront plus que jamais dépendants de leurs outils informatiques et donc de ceux qui les commercialisent » page 77
« dématérialisation progressive du stockage « page 77
« problème en terme de confidentialité de données » page 77
« progrès qu’au prix d’une forme de tyrannie » page 77
« outils de contrôle total dans les mains de firmes de plus en plus puissantes » page 77
Page 4_INTRODUCTION
DÉFINITIONS14
QUI : Architecte ou ArchiBIM?
Pronom qui sert à désigner un être humain et plus rarement une chose
SERA A L’ORIGINE DE : acteur(s)
Au commencement ou au début, une première apparition ou manifestation
LA TRANSFORMATION : quoi/comment
Opération par laquelle on transforme.
Transformer : faire passer d’une forme à une autre, donner un autre aspect, d’autre caractère formels à
LA VILLE : qui regroupe : centre-périphérie/banlieue, quartier, avenue, rue, espaces publics-espaces semi publics-espaces publics, immeuble-maison, jardins, entrée, intérieur du logement, meuble, détails d’assemblage … L’architecture et la ville
issue du latin villa « maison de campagne » et « village, bourg »
-Milieu géographique et social formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions et dont les habitants travaillent, pour la plupart, à l’intérieur de l’agglomération, au commerce, à l’industrie, à l’administration.
-La vie, les habitudes sociales dans une grande ville
DANS LE FUTUR : quand ? jusqu'à quand ? pourquoi ? pour qui ? (Dimensions, société, enjeux)
Partie du temps qui vient après le présent. C’est une suite conditionnée par ce qui la précédé.
Le bim (Building Information Modeling en anglais et Modélisation des Informations (ou données) du Bâtiment en français) accompagné de la maquette numérique est une révolution technologique au cœur des débats actuels. Novice, cette méthode de travail va devoir prouver ses performances et ses apports dans la recherche de solutions aux nouveaux enjeux de l’architecture tel que le manque de logement ou le développement durable. L’architecte (archi, chef de - et de τεκτων - tekton, charpentier-couvrir-protéger), est un technicien qui conçoit un bâtiment. Répondant aux besoins de son client, il traduit en plan une réflexion sur l'espace, la lumière, les volumes et les matériaux, puis dirige le chantier jusqu’à sa réception. Professionnel de haut niveau, il doit avoir de larges connaissances (construction, histoire, sociologie, théorie, arts plastique ...) et s'appuie sur des spécialistes pour détailler son projet. L’architecte est comme un savant capable de bâtir des édifices et des villes tout en étant conscient des questions liées à l’environnement, en gérant les eaux et l’énergie, en apportant le confort à une société, en connaissant et respectant la culturel et savoir faire de la société du site et ou il construit. D’abord dessinateur super qualifié, celui ci devient assisté par l’ordinateur et aujourd’hui, il pourrait suivre le processus instauré par le BIM. Cependant, la place de l’architecte par rapport de celle de l’ingénieur et des industriels dans l’architecture est aujourd’hui encore très controversée.
L’architecture est un média d’habiter dans le temps. Elle évolue en même temps que la société pour laquelle elle est conçue. Retraçons brièvement la chronologie de l’évolution de l’homme. L’architecture commença avec l’apparition de l’homme. D’abord proche de l’animal, celui ci cherchait un abri pour se reposer et pour se protéger des intempéries et de son rival. Il prenait alors refuge dans des grottes, habitat formé par la nature elle même. Ensuite celui s’est vu doter des capacités qui sont notamment l’usage de ses mains et la faculté de réfléchir. Il a pu en prenant ce que la nature lui offrait et en le modifiant de ses maisn et de ses outils et aussi en fonction des théories et besoins de son époque, il a bâti de multiples édifices tel que des pyramides, des temples, des huttes, des moulins, des églises, des cathédrales … Ensuite l’homme a découvert l’électricité et de nouvelle technologie qu’il utilisa pour transformer certains matériaux en d’autres. Vient le processus d’industrialisation avec la production du métal puis du béton et enfin du verre pour construire plus vite, plus haut … Aujourd’hui les technologies prennent une part importante dans la vie de l’homme (essentiellement dans les pays industrialisés) et l’actuelle dématérialisation croissante des informations conduit ou conduirait à une future dépendance de l’homme vis à vis de ces technologies. Cependant, l’architecture se doit aujourd’hui de répondre rapidement à des enjeux de développement durable et à une carence en logements.
A l’aube de ces nouveaux enjeux et en continuité avec le présent, avec la nécessité de pensée le futur pour construire le présent, on peut se demander : Qui sera à l'origine de la transformation de la ville dans le futur ? Est l’architecte, l’homme et le chef qui couvre et protège ? Est l’archiBIM, la machine et le chef qui gère toute les informations d’un édifice ? ou est ce un ou d’autre(s) acteur(s) ?
Page5_CONSTELLATION
Page 6_Concepts
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LE BIM à l’instant t=0 : Standardisation, promesses et menaces
En cet instant même, le BIM connait un essor mondial et une adoption massive dans certains pays. Le BIM BANG arrive et cette nouvelle innovation technologique va surement entrainer la numérisation complète du marché de la construction. Mais nouveaux, le BIM reste mystérieux c’est pourquoi il est inévitable de se demander ce qui se cache derrière cette révolution. Issus du milieu industriel, le BIM apporte des résolutions industrielles à la conception telles qu’une certaine rapidité et amélioration des performance fonctionnelle et économique. L’architecture est un domaine où les facteurs temps et argent ont un impact important. Cependant de telles résolutions associées à l’architecture, ne la conduiraient pas à une standardisation ? Le BIM n’accentuerai pas l’augmentation de la standardisation auquel l’architecture s’est vue confrontée depuis l’après guerre ? Cela nous amène aussi à se demander jusqu’à quel point l’architecture peut être standardisée sans perdre son sens et son identité.
Mots clés : INDUSTRIALISATION-STANDARDISATION-TAYLORISME-INNOVATION
-Performances techniques et économique-productivité
-efficacité et rapidité
-optimisation des tâches
-généralisation d’assemblages d’éléments industriels, répertorié et normés
-solution toute prêtes
-perte de la réflexion
-uniformisation et objectivation
-reproduction facilité
-control de toute les dimensions : anticipation et prévision
-durabilité
-créativité et liberté formelle-simplexité et complexité formelle
-perte de la diversité de construction
Deux membres de l’agence ANMA architectes offrent leur retour d’expérience de leur utilisation du BIM :
https://msbim.estp.fr/?p=2975#comment-1730
Vers un processus organisé-un changement de méthode- une collaboration plus effective
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Le BIM à l’instant t=1, aujourd’hui et demain : l’architecture et l’architecte controversé, vers un secteur concurrentiel
L’architecte, depuis l’apparition du numérique et de l’ingénierie puis de l’industrie s’est vu devoir justifier l’importance de se place dans la conception et de son rôle dans l’architecture. Le savant qu’il était autre fois a alors dû acquérir des compétences numériques pour continuer son métier. Un projet d’architecture fait intervenir de multiples acteurs et cette collaboration va devenir le moyen de faire un projet. On peut se demander alors qui pilote le projet. Cependant, le cout élevé du BIM et de sa formation condamne certains et privilégie d’autres. Dans cette même dimension financière et économique, la logique capitaliste prisée par les acteurs économiques et qui prône sur le monde actuel risquerai de prendre le control sur l’architecture. On peut alors se demander si l’architecte ne deviendrait pas un simple pion contrôlé par les firmes dans le marché de la construction. Et parallèlement, est ce que l’architecture est ou sera réduite à un produit issue d’une base de donnée pour augmenter la production de masse.
Mots clés : Acteurs-place-rôle-logique capitaliste
-emprise des industriels
-obsolescence programmée
-dépendance des architectes à leur outil et à ceux qui les commercialise
-perte de confidentialité
-compétence informatique comme sélection professionnelle
-vers une démocratisation de l’architecture (5 à 6 ans d’années d’étude pour quoi faire ?)
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Le BIM dans le futur : une architecture sans architecte-une discipline qui dépasse les capacités de l’homme ?
L’architecture est un domaine où les facteurs temps et argent ont un impact important : concevoir un édifice c’est crée un espace en le contrôlant dans le temps et en contrôlant le temps de sa conception. Le BIM en gérant efficacement toute les informations des dimensions jusqu’à la fin du bâtiment semblent être le garant de la conception architecturale. Dans le futur, la durabilité sera au cœur des enjeux de l’architecture. Le BIM par la gestion de toute les dimensions d’un édifice permettraient une approche écologique lors de la conception des bâtiments et dans le meilleur des cas dans la « non fin des bâtiment » par l’objectivation de la maintenance de l’édifice.
Depuis la mondialisation et l’apparition d’internet, les informations se sont petit à petit dématérialisée : presque tout peut se faire par un téléphone ou ordinateur. Si les avancées technologiques comme le BIM se poursuivent et évolue, on peut imaginer la création d’une intelligence artificielle qui pense et crée pour l’homme à partir d’un espace virtuel. On peut alors se demander jusqu’où et jusqu'à quand la maîtrise humaine aura le dessus sur celle artificielle ?
Mots clés :
-matrice d’architecture
-espaces virtuels
-dématérialisation des informations
-intelligence artificielle
-gestion de toutes les informations
-durabilité
-technologie indispensable pour l’homme
-homme indispensable pour la technologie ? Lequel ? Lesquels ?
-l’archiBIM
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Ouverture :
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Le retour de l’architecte ?
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Cohabitation de l’architecte et du BIM ?
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Arrivée d’autres acteurs ?
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