Louis Guinamard 3 questions à Anne Voileau Fière de lui
Rédactrice en chef de votre revue ÊTRE Handicap Information, Anne Voileau soutient fermement Vouloir.
Comment avez-vous contribué à la création de Vouloir ?
Quand il est venu me voir, Abdel Kader Azouz voulait se renseigner sur la faisabilité d’un journal comme notre revue ÊTRE. Il s’inquiétait des difficultés financières, de la réalisation. Je l’ai d’abord rassuré. En termes de contenu, je lui ai suggéré de s’inspirer fortement de la structure et de l’approche d’ÊTRE.
De plus, le fait que je lui aie donné ma caution par courrier a fortement contribué à rassurer les autorités algériennes. Cela a permis de faciliter l’obtention des autorisations pour la déclaration de Vouloir.
Quel peut être le rôle de ce magazine ?
Il a d’abord un rôle d’information pour les acteurs locaux. Mais il a aussi un rôle fédérateur pour les personnes handicapées. C’est la raison pour laquelle il faut être transversal et traiter de l’ensemble des handicaps. Cela était d’autant plus important pour Vouloir qu’il n’y a pas d’autres revues sur le handicap dans le pays.
Qu’est-ce qui vous a convaincue dans Vouloir ?
Avant tout, j’ai trouvé Abdel Kader Azouz extrêmement volontaire, accroché à son projet. Pour preuve, il parvient à publier régulièrement Vouloir. Je suis réellement fière de ce qu’il a fait et d’avoir contribué à la naissance de son journal.
Titre 8 : Accéder aux loisirs, sports et tourisme
5 millions d'euros annuels pour les équipements sportifs
Un protocole pour promouvoir l’accessibilité des équipements sportifs auprès des personnes en situation de handicap a été signé en mars dernier par Jean-François Lamour, alors ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, Raymond-Max Aubert, président du conseil d’administration du Centre national pour le développement du sport (CNDS) et Bertrand Jarrige, son directeur général, André Auberger, président du Comité paralympique et sportif français et Gérard Bayol, administrateur-directeur général de Dexia Crédit local. Afin d’aider les collectivités territoriales et les associations à effectuer les travaux permettant de rendre accessibles aux personnes handicapées les équipements sportifs dont elles ont la responsabilité, l’État, au travers du CNDS, a mis en place une procédure spécifique de subventions, dotée depuis 2006 d’une enveloppe annuelle de 5 millions d’euros (elle était d’un peu plus de 100 000 euros en 2002).
Accéder au jeu avec Handilud
Depuis 1992, “Handilud” poursuit le même objectif : redonner à toute personne le droit fondamental de jouer. Dans cette optique, des familles ayant un adulte ou enfant handicapé et des groupes de personnes handicapées en provenance d’institutions diverses sont accueillis régulièrement dans les ludothèques de “Quai des Ludes” et “Ludélire” à Lyon, par des personnes formées et expérimentées. Depuis 1999, avec une expérience de sept années menée à Quai des Ludes, un stage intitulé “Handilud, jeu et handicap” se déroule deux fois par an. Parallèlement, des analyses de jeux et de jouets ont permis d’en sélectionner 200, non spécialisés mais convenant à des personnes ayant un handicap. De cette sélection est né le Guide jeux et jouets Handilud, publié en juin 2007, qui recense 80 bonnes idées pour des jeux d'exercice, de symboles, de construction et de règles adaptés aux besoins d'enfants ou d'adultes handicapés.
http://www.quaidesludes-formation.com/html/guidehandilud.html
Depuis 2001, l'association Tourisme et handicaps, mandatée par le ministère chargé du Tourisme, attribue un label garantissant à la personne handicapée un accueil adapté.
Hébergements, offices de tourisme, équipements sportifs, de loisirs ou à vocation culturelle, plages et sites naturels.
Ce que dit la loi
Les équipements sportifs, culturels, de loisirs et de tourisme, en tant qu'établissements recevant du public (ERP), sont concernés par les prescriptions architecturales et fonctionnelles de la loi aux fins de rendre les locaux accessibles à tous, quel que soit le type de handicap, d'ici à 2015.
Un décret d'application du 19 décembre 2005 a institué une aide humaine de 30 heures par mois sous la forme de la prestation de compensation, pour permettre à une personne handicapée de participer à des activités culturelles et de loisirs.
2. Voyager comme tout le monde
Partir en voyage lorsqu'on a un handicap n'est pas toujours facile. Et d'autant moins si l'on souhaite profiter des mêmes tarifs que les personnes valides. L'agence Vitavie Travel est née de cette double ambition.
Vitavie Travel a vu le jour en 2006, sous l'impulsion de Ludovic Rey-Robert, triple médaillé paralympique de ski, et de Raynald Servain, ancien manager de Lastminute.com. « En étant sportif de haut niveau, j'ai eu l'occasion de beaucoup voyager, explique Ludovic Rey-Robert. Je me suis rendu compte qu'il y avait une réelle demande venant de la clientèle qui avait des besoins particuliers. »
L'idée lui est donc venue de créer un outil qui permettrait de faire connaître les établissements prenant en considération l'attente de ces clients et de fournir les informations nécessaires à ceux qui ont des besoins spécifiques afin qu'ils soient rassurés avant de partir. En prenant soin de valider les conditions d'accès aux services pour des personnes à mobilité réduite, l'agence amenait automatiquement un service de qualité pour les clients traditionnels. Car Ludovic Rey-Robert a le désir de ne pas cloisonner les genres, mais de s'adresser à tous, valides ou non, et de leur proposer les mêmes tarifs. « L'idée est de montrer que l'on est capable de mettre en totale mixité les clients non valides et les clients valides, pas de créer des ghettos ! » Et si le site de l'agence est complètement accessible selon la réglementation W3C, et qu'il présente un certain nombre de séjours accessibles aux personnes à mobilité réduite à l'aide d'un pictogramme spécifique, il ne s'affiche pas comme un site spécialisé.
Du Kenya à l’Égypte
Vitavie Travel est plutôt une agence ouverte à tous les besoins. On y trouve cependant des voyages accessibles de A à Z aux personnes à mobilité réduite. C'est le cas d'un safari au Kenya où chaque hébergement propose au moins une chambre adaptée pour des personnes en fauteuil roulant. Les transferts, visites et safaris dans les réserves s'effectuent en minibus et une place avant peut accueillir une personne en fauteuil. « Nous disposons d'un certain nombre de séjours qui présentent une chaîne complète d'accessibilité pour les personnes handicapées moteurs. Depuis peu, Vitavie Travel propose des séjours en Tunisie et en Égypte véritablement accessibles. En Égypte, les personnes peuvent partir en croisière sur le Nil, avec transferts en minibus adapté à chaque escale, par exemple. « En Mauritanie aussi, c'est un séjour qui offre des conditions sanitaires exceptionnelles, organisé en 4x4, en quad, et avec hébergement dans une auberge où l'accessibilité a été développée. Il y a même un bivouac prévu en plein désert avec des planches en aggloméré pour que les fauteuils puissent circuler, des WC, des douches... » Pour le moment, l'agence se concentre uniquement sur le handicap moteur. « C'est le handicap qui demande le plus d'attention pour le transfert entre l'aéroport, l'hôtel et les excursions, et tous les équipements. Et ce sont les éléments que les fournisseurs nous communiquent le plus facilement. » Le projet de Vitavie Travel est aussi de sensibiliser les tour-opérateurs sur le flux que peut représenter une clientèle de personnes handicapées moteurs. « Une fois qu'ils seront rassurés sur le type de services qu'on leur demande, on pourra leur amener petit à petit une clientèle différente. Finalement, ce sont eux qui sont demandeurs d'information pour les accueillir et non l'inverse ! » Alors, prêts pour un safari au Kenya ou une thalasso en Tunisie ?
Cécile Blanchard
Vitavie Travel : 0892 69 09 08 (0,34 euros/min).
Site Internet : www.vitavietravel.com
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