L' acte psychanalytique



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J. Lacan - Peirce as astronomer.. .

F. Recanati -. . . donc à partir de cette ternarité il construit une logique qui se spécifie en sémiotique, Logic of semiotic, la sémiotique elle-même se spécifiant à certains niveaux comme rhétorique. Et ça c'est important pour Peirce. Tout tient dans sa définition du signe en général, le signe, il l'appelle representamen, je suis désolé de citer, « C'est quelque chose le representamen, qui, pour quelqu'un, tient lieu d'une autre chose, d'un certain point de vue ou d'une certaine manière. » Là-dedans, il y a quatre éléments, pour quelqu'un est le premier, et je re-cite Peirce: « Cela signi­fie que le signe crée dans l'esprit du destinataire un signe plus équivalent, ou même plus développé. » Le deuxième point découle de celui-là, la réception du signe est donc un deuxième signe fonctionnant comme interprétant.

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Troisièmement, la chose dont le signe tient lieu est dite « son objet ». C'est dans ces trois éléments-là qui feront les trois sommets du triangle sémiotique. Le quatrième terme qui vient est plus discret mais non moins intéressant.



Quelqu'un dans la salle - C'est de la connerie!

J. Lacan - Vous croyez que Peirce a tort, vous aussi ? [s'adressant à la personne qui est intervenue à plusieurs reprises].

La personne répond - Je pense qu'il s'allonge.

J. Lacan - Ça veut dire quoi, ça ? De toute manière c'est obscène, alors!

F. Recanati - Le quatrième terme, plus discret, c'est ce que Peirce appelle le ground. Le signe tient lieu de l'objet, non absolument mais en référence à une espèce d'idée appelée le ground, c'est-à-dire le sol, le fond de la relation du signe et de l'objet. Ces quatre termes, dans leur ensemble définissent trois relations. Et ces trois relations sont les objets respectifs des trois branches de la sémiotique.

Première relation, la relation signe-fond, sign-ground. C'est la gram­maire pure ou spéculative, dit Peirce. II s'agit de reconnaître...



J. Lacan - Parce qu'on n'a pas inventé la grammaire spéculative il y a quelques années!... comme Monsieur [s'adressant à la personne qui est déjà intervenue] voudrait nous le faire croire et...

F. Recanati - Il s'agit de reconnaître ce qui doit être vrai du signe pour avoir du sens, l'idée, en général est la focalisation du representamen sur un objet déterminé selon le ground ou le point de vue. On voit donc que la signification s'enlève, en quelque sorte, sur un fond différencié et que le ground, la détermination du ground c'est presque la détermination du pre­mier point de vue qui détermine l'inscription, tout ceci sur du potentiel. C'est-à-dire que le ground en général, c'est déjà le potentiel. De même, le representamen est, par rapport à son fond, la détermination d'un certain

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point de vue qui commande le rapport à l'objet. Le ground est donc l'espace préliminaire de l'inscription.

La deuxième relation, representamen-objet, c'est le domaine de la logique pure, pour Peirce. C'est la science de ce qui doit être vrai du representamen pour qu'il puisse tenir lieu d'un objet.

La troisième, qui est la plus importante pour ce que nous nous pro­posons ici, c'est la relation entre le representamen et l'interprétant que Peirce appelle avec génie la rhétorique pure, qui reconnaît les lois. Ça fonctionne au niveau des lois, selon lesquelles un signe donne naissance à un autre signe qui le développe selon le cursus de l'interprétant qu'on va voir. Et cette question de la rhétorique pure, Peirce l'aborde à l'aide de son triangle sémiotique. Je vais préciser chacun de ses termes pour qu'on saisisse mieux.

Quelqu'un dans la salle - Miroir!

F. Recanati - Je suis Peirce pour ce qui est de cette relation. « Le repre­sentamen, premier, a une relation primitive à un deuxième, l'objet. » L'objet dont le deuxième, le signe, est donné d'abord. « Mais cette rela­tion peut déterminer un troisième, l'interprétant à avoir la même relation à son objet que lui-même entretient. » Autrement dit, la relation de l'in­terprétant avec l'objet est commandée à être, par la relation du represen­tamen avec l'objet, à être la même relation.

La même du point de vue de l'ordre, mais différente cependant, diffé­rente, c'est-à-dire plus spécifiée, c'est-à-dire, d'une certaine manière, on a un peu réduit le champ des possibilités de ce signe qui vient, et comme ça, ça continue à l'infini, on le réduit de plus en plus, on va voir ça.

Le ground est absent ici, détermine la relation du representamen à l'objet lui-même. Et la représentation du representamen à l'objet déter­mine comme répétition la relation du représentant à l'objet qui détermi­ne comme répétition elle-même - qu'est-ce que je disais ? J'ai dit du représentant ? Oui donc le representamen-objet détermine l'interpré­tant-objet. Et d'une certaine manière on peut dire, et Peirce le dit, que l'objet de la relation entre l'interprétant et l'objet, ce n'est pas exacte­ment l'objet, qui est objet de l'interprétant, mais c'est l'ensemble de cette relation, c'est-à-dire, d'une part, tout ça - R-I.-O. - c'est l'objet de ça, I., et que, d'autre part ça, I.-O., ça doit répéter ça, pour objet. Et on pourra prendre un exemple, Peirce prend un exemple6.
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