A situation nouvelle, problèmes nouveaux
Cette mutation technologique a été incroyablement rapide : entre la sortie du premier iPhone, initiateur d’une nouvelle lignée d’équipements, et le tournant de 2014, 5 ans se sont écoulés. Et sur cette période, les modèles ont énormément évolué : tailles d’écran, capacités, performances, interfaces… Chaque année, les modèles les plus avancés technologiquement sont surclassés par la génération suivante, et deviennent le tout-venant, avant d’être totalement obsolètes. La fréquence de renouvellement des smartphones est évaluée à 18 mois, alors que celle des ordinateurs est de 3 à 4 ans. Et encore, d’un PC au suivant, les fonctionnalités disponibles évoluent peu ; seul le rapport performances/coût change significativement.
L’écosystème n’est pas en reste : tant pour iOS qu’Android, les deux systèmes dominants, une version majeure est proposée chaque année, tandis que les systèmes d’exploitation plus traditionnels mettent plusieurs années à être renouvelés. Suivant cette logique d’évolution permanente, les applications sont régulièrement mises à jour, parfois en continu, de manière transparente pour l’utilisateur.
Dans ce contexte perpétuellement mouvant, tant au niveau des technologies, des usages, que des besoins, il est difficile de mettre au point des standards et des pratiques de développement stables. Difficulté accrue par les différences marquées entre les systèmes d’exploitation, en particulier au niveau des lecteurs d’écran intégrés par défaut ; au point que, pour les applications natives, les techniques de mise en accessibilité diffèrent notablement d’une plateforme à l’autre, pour chacune de ses versions majeures, et même d’un constructeur à l’autre.
Fait significatif : il n’existe pas, à ce jour, de normes d’accessibilité directement applicables aux équipements mobiles. Plus révélateur encore : les standards existants, relatifs à l’accessibilité des contenus Web, n’ont pas anticipé l’importance prise par les interactions tactiles dans ce nouveau paysage, et n’en font tout simplement pas mention.
C’est dans ce contexte paradoxal – besoins immédiats et importants, mais peu de recul et de connaissances formalisées – que les institutions et les professionnels tentent d’apporter des réponses aux besoins d’accessibilité.
Le 22ème Séminaire du Groupe de Travail AccessiWeb, consacré à l’accessibilité mobile, a permis de présenter les travaux initiés par l’État Français pour outiller les concepteurs et développeurs désireux de rendre leurs productions accessibles sur terminaux mobiles et tactiles. Des retours d’expérience sur la mise en place de méthodes, d’outils, de pratiques de développement, à l’échelle d’une entité ou d’un projet, ont illustré les challenges rencontrés, et les solutions apportées. Une étude basée sur l’observation des usages mobiles a permis de faire le lien entre ergonomie et accessibilité. Enfin, un atelier interactif a permis d’initier les participants aux tests d’accessibilité sur mobile, en particulier au travers d’un lecteur d’écran.
Ce Livre Blanc est la synthèse d’une sélection de ces différentes présentations. Bonne lecture !
Dostları ilə paylaş: |