Le journal du cnrs numéro 21 Avril 2008


Santé : Le point sur les maladies neuromusculaires



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Santé : Le point sur les maladies neuromusculaires


Du 26 mai au 1er juin 2008, l'Association française contre les myopathies organise à Marseille deux colloques internationaux sur les maladies neuromusculaires (Du 26 au 30 mai, un congrès rassemblera plus de 1 000 chercheurs du monde entier, spécialistes du muscle et de ses maladies, et du 30 mai au 1er juin, un autre se tiendra sur la rééducation dans les maladies). Laurent Vinay, directeur du laboratoire « Plasticité et physio-pathologie de la motricité » (Laboratoire CNRS Université Aix-Marseille 2), explique les enjeux et les difficultés que représentent ces maladies pour la recherche.

Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce que sont les maladies neuromusculaires ?

Laurent Vinay : Derrière le terme « maladies neuromusculaires » se cache une grande variété de maladies, plus de 200. Elles affectent soit le muscle, soit son innervation, parfois les deux. On peut citer la myopathie de Duchenne ou l’amyotrophie spinale infantile. Ces maladies touchent l’enfant mais aussi l’adulte et sont pour la plupart d’origine génétique. Puisqu’elles atteignent les muscles, les symptômes sont avant tout moteurs. L’enfant malade apprend à marcher tard et, durant son développement, les difficultés s’accentuent (chutes plus nombreuses, problèmes pour se relever). Ces faiblesses musculaires ont souvent des conséquences sur le squelette, ce qui peut entraîner des déformations orthopédiques. Dans des cas plus rares, des complications respiratoires ou cardiaques peuvent apparaître. La gravité de ces maladies est variable, allant d’une difficulté à marcher à l’utilisation d’un fauteuil roulant.

Sait-on aujourd’hui soigner ces maladies ?

L.V. : Une prise en charge précoce et régulière permet à l’enfant de conserver sa qualité de vie en limitant les conséquences de la maladie. Les déformations du squelette peuvent être corrigées par des appareillages, des interventions chirurgicales ou des séances de kinésithérapie. Mais aujourd’hui, on ne guérit pas d’une myopathie.

Aucun traitement curatif n’existe actuellement. Quelles sont les pistes explorées ?

L.V. : Parmi les stratégies les plus prometteuses, on peut citer la thérapie génique. Elle consiste à faire pénétrer à l’intérieur même des cellules, ici les cellules musculaires, un gène fonctionnel qui remplacera le gène muté qui ne fonctionne pas, ou à surexprimer une protéine qui aura un impact thérapeutique. Par exemple, la maladie de Duchenne est due à une déficience au niveau d’un gène codant pour une protéine, la dystrophine, qui intervient dans la stabilisation de la membrane des fibres musculaires. Lorsque cette protéine n’est pas fonctionnelle, comme c’est le cas chez les personnes atteintes de la maladie de Duchenne, les fibres musculaires sont plus vulnérables à la contraction musculaire. Après avoir identifié le gène qui code pour la dystrophine, la thérapie génique consisterait à transférer ce gène dans les cellules musculaires. Mais avant de tester une telle thérapie chez l’homme, les modèles animaux sont indispensables. Les chercheurs ont donc mis au point des souris dont le gène qui code pour la dystrophine était défaillant. Ce sont les souris dites MDX. L’injection d’un gène fonctionnel a ensuite permis de corriger la myopathie jusqu’à 80 %. Autre piste : la thérapie cellulaire, qui consiste à remplacer les cellules déficientes par des cellules saines, soit prélevées sur le malade lui-même, soit sur un donneur. Toujours dans le cas de la maladie de Duchenne, il s’agira de cellules souches (. Cellules qui, d'une part, peuvent donner des cellules spécialisées par différenciation cellulaire et, d'autre part, peuvent virtuellement se renouveler indéfiniment ). Là aussi, des essais ont été réalisés, avec un certain succès, sur des souris MDX. Enfin, la dernière solution est tout simplement d’injecter la protéine manquante. C’est la voie la plus réaliste à court terme mais les effets secondaires sont nombreux et le patient devrait être traité à vie, contrairement aux thérapies génique et cellulaire qui, en théorie, ne nécessitent qu’une seule injection.

À quelles difficultés sont confrontés les chercheurs ?

L.V. : Dans le cas de la thérapie génique, les freins sont d’abord éthiques, sociologiques et sécuritaires. Ils concernent notamment l’utilisation de vecteurs viraux (Virus modifiés génétiquement pour transporter un gène thérapeutique dans les cellules humaines) qui peuvent présenter un risque. L’utilisation de vecteurs non viraux est prometteuse de ce point de vue-là ; reste à augmenter leur efficacité. Pour ce qui est de la thérapie cellulaire, l’utilisation des cellules souches peut poser des problèmes de bioéthique. D’un point de vue purement scientifique, des verrous existent également. Même si la plupart des maladies neuromusculaires ont été décrites il y a plus d’un siècle, leur compréhension est très récente. Dans la plupart des cas, les gènes et les protéines à l’origine de ces maladies n’ont été découverts qu’à la fin des années 1980 ou au début des années 1990, ce qui fait que les essais sur l’homme n’ont, pour la plupart, pas encore pu être réalisés. Par ailleurs, la diversité de ces maladies a longtemps été sous-estimée. Derrière une seule maladie, se cachent souvent plusieurs formes, impliquant des mutations sur des gènes différents et qui nécessitent donc des stratégies différentes.

Propos recueillis par Coralie Hancok



Contact : Laurent Vinay vinay@dpm.cnrs-mrs.fr

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Belgique, une dynamique fédérale


En 1993, la Belgique devenait un État fédéral à part entière. Depuis, dans le domaine de la recherche comme ailleurs, des compétences ont été progressivement transférées d’un État central vers les nouvelles entités fédérées que sont les communautés (communautés française, flamande et germanophone) et les régions (région wallonne, région flamande et région de Bruxelles-Capitale). Néanmoins, l’État belge conserve aujourd’hui le financement des activités de recherche nécessaires à l’exercice de ses compétences propres (santé, transport, défense, environnement, etc.). Parmi la dizaine d’institutions scientifiques spécialisées placées sous sa tutelle, on compte par exemple l’Institut scientifique de santé publique, le Centre d’études de l’énergie nucléaire, l’École royale militaire ou encore l’Institut de criminalistique et de criminologie. En plus de cette mission opérationnelle, la politique scientifique fédérale remplit une mission de coordination des stratégies dans le cadre de la construction de l’Espace européen de la recherche. Les compétences publiques en termes de recherche scientifique sont attribuées aux communautés et aux régions. Les communautés prennent en charge les recherches menées dans les établissements d’enseignement supérieur (recherche fondamentale, formation) et les régions assurent un soutien général à la recherche appliquée. Cinq pôles d’excellence se sont ainsi récemment développés dans les domaines de l’aéronautique et du spatial, de l’agroalimentaire, du génie mécanique, des sciences du vivant et enfin des transports et de la logistique. La recherche belge (18 universités, des centres de recherche et des entreprises) est très ouverte au privé. Les entreprises sont à la fois le secteur qui réalise le plus de recherche et développement (R&D) en Belgique et les principaux bailleurs de fonds de cette activité (plus de 60 %). Pour encourager des collaborations structurées entre les chercheurs du CNRS et les chercheurs belges, deux nouveaux accords de coopération ont été signés en 2003. L’un avec le Fonds de la recherche scientifique (FNRS) et l’autre avec le Fonds de la recherche scientifique de Flandre (FWO). Leur objectif : soutenir les projets initiés par les chercheurs sous la forme de projets internationaux de coopération scientifique (Pics), de laboratoires européens associés (LEA) ou de groupements de recherche européens ou internationaux (GDRE/GDRI). Ces outils de coopération remportent un vif succès, notamment parmi les partenaires privilégiés du CNRS que sont l’université de Liège, l’université libre de Bruxelles et l’université catholique de Louvain. En 2008, ce ne sont pas moins de 47 projets de recherche auxquels participent conjointement des laboratoires associés au CNRS et des laboratoires belges. Six Pics sont actuellement en cours dans des disciplines variées (chimie, sciences de la vie, nanotechnologies, ingénierie et sciences sociales) et l’implication de laboratoires belges dans les GDRE et GDRI est actuellement l’une des plus importantes parmi les pays de l’Espace européen de la recherche, avec un total de 14 GDRE et 3 GDRI. Enfin, un LEA, Hires, regroupe depuis 2002 deux laboratoires associés au CNRS, deux laboratoires belges (université libre de Bruxelles et facultés universitaires Notre-Dame-de-la-Paix à Namur) et deux laboratoires allemands (université de Cologne et université de technologie d’Aix-la-Chapelle). Il développe des recherches fondamentales dans le domaine de la spectroscopie moléculaire à haute résolution, avec des applications importantes, notamment dans l’analyse fine de l’atmosphère terrestre.

EN CHIFFRES
- 48 757 chercheurs en Belgique en 2006

- 1 607 co-publications avec la France en 2005 dont 44 % avec le CNRS

- 9e partenaire du CNRS en termes de co-publications

- 108 chercheurs belges permanents au CNRS en 2006, soit 12,4 % des chercheurs permanents issus de l’Espace européen de la recherche (EER)

- 19 ingénieurs, techniciens et administratifs (ITA), soit 13,9 % de l’effectif total des ITA permanents au CNRS issus de l’EER

- Budget recherche et développement (R&D) : 1,85 % du PIB belge en 2006 ; 2/3 du budget sont financés par le secteur privé

- 2 796 missions CNRS en Belgique en 2006 (6e destination des chercheurs du CNRS) dont 26 % du département MPPU et 20 % du département SHS

Partenaires

La coopération avec la France est très importante et repose sur quatre ensembles d’accords : le partenariat Hubert Curien « Tournesol » et les bourses Lavoisier (coopération intergouvernementale), les accords interuniversitaires, la coopération transfrontalière entre la région Nord-Pas-de-Calais et la Belgique (en particulier la région flamande) au sein du programme Interreg, et enfin, les accords bilatéraux entre le CNRS et les communautés française et flamande qui permettent de cofinancer chaque année une vingtaine de projets d’échanges de chercheurs pour des séjours de courte durée.

Séverine Duparcq

Contact : Anne-Marie Brass, Direction des affaires européennes (DAE) du CNRS, Paris anne-marie.brass@cnrs-dir.fr



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