Le point sur la démarche hqe et la certification en cours


La non prise en compte du territoire



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La non prise en compte du territoire

Pour l’instant, la démarche s’applique au bâtiment mais il serait intéressant qu’elle commence à intégrer des notions d’aménagement du territoire, de « quartiers et collectivités durables » comme on peut le lire dans différentes publications. Le LEED US est en train de mettre en place une certification « LEED ND » pour Neighborhood Development, afin d’intéresser les lotisseurs à des notions de densité, minimisations des surfaces imperméabilisées, réduction des parcelles, maintien des espèces végétales en place, etc.




  1. Qu'est-ce qui vous plait dans l'association HQE?


Déjà, qu’elle existe et que des gens aient donné du temps et de l’énergie pour la mettre en place, malgré ses imperfections. Si personne ne se lance, (les architectes l’ont fait en s’opposant et non en proposant il me semble), rien ne bougera pas. Et si l’on veut être mieux respecté par les techniciens, ingénieurs et normalisateurs, il faut déjà commencer par ne pas juger trop vite leurs motivations et suspecter qu’elles soient forcément dans le sens inverse des nôtres. Il y a des gens intègres partout ! Il faut maintenant que l’association puisse davantage s’ouvrir à des membres individuels (voir point suivant) entre autres pour y trouver une meilleure représentation des architectes. Et je pense ainsi qu’on pourra améliorer ce système d’évaluation et mieux contrer les dérives redoutées.

  1. Qu'est-ce qui vous dérange dans l'association HQE?



La limitation de l’adhésion de membres à titre individuel


L’impossibilité pour un professionnel d’être membre à titre individuel. Pour être membre de l’association CaGBC (Canadian Green Building Council-certification LEED Canada) un architecte seul en libéral paie 100$ cad (60 euros environ, le montant dépendant du chiffre d’affaires). Pour l’iiSBE (International Initiative for Sustainable Built Environment), il en coûte 75$ cad en tarif de base (moitié prix pour les étudiants et citoyens de pays en voie de développement). Il y a aujourd’hui 450 adhérents au CaGBC pour une population canadienne de 30 millions d’habitants. Si l’on ramène ce ratio à la France, ça voudrait dire 900 membres alors que l’association HQE avec son système d’adhésion actuel en compte seulement 65. Et les architectes sont bien représentés dans le CaGBC : le vice-président est lui-même architecte !



  1. Pensez-vous qu'une certification de la qualité environnementale soit nécessaire ?



Ayant beaucoup réfléchi à la question, comme nous tous, j’en suis venue à la conclusion suivante : à la lecture du dernier rapport du GIEC pour les décideurs (http://www.ipcc.ch/pub/un/syrfrench/spm.pdf) et de plusieurs articles parus notamment dans le numéro de juin-juillet de la revue du Monde Diplomatique (« Ecologie, le grand défi », n° 81), je pense qu’il nous faut aller vite et que nous devons essayer d’agir sur tous les plans possibles pour que les choses évoluent réellement. Je suis de plus en plus consciente de l’ampleur des sévices que nous avons infligés à notre planète et au risque très sérieux que nous n’arrivions pas à nous en sortir sans subir de très grosses pertes et ce, à plus courte échéance que je ne l’entrevoyais.

Bien sûr, le risque que la certification environnementale appauvrisse la qualité architecturale existe, simplement déjà par le « transfert » des surcoûts investissement au détriment de l’espace, des matériaux, d’une qualité d’usage, etc. (surtout pour les projets privés où les subventions ne peuvent combler la différence). La notion de coût global est difficile à appliquer pour des raisons strictement comptables et il faudra encore du temps avant que cela ne change. La qualité environnementale certifiée n’est pas un gage de qualité du bâtiment comme nous l’entendons en tant qu’architectes (ce qui confirme que le nom HQE® est mal choisi).




La certification HQE®, qui ne prend pas en compte le territoire, les facteurs sociaux et culturels, est certes un outil imparfait, mais doit-on pour autant la mettre à l’index ?

Comparaison avec les certifications en agroalimentaires

Si l’on fait la comparaison avec le secteur agroalimentaire qui a mis en place les premières certifications qualité il y a plus de 15 ans, on réalise que globalement, le secteur a énormément profité de ces certifications. La France est reconnue pour la qualité de ses produits alimentaires et a largement contribué à inspirer la réglementation européenne sur ce point. Aujourd’hui, il existe entre autres des certifications qualité « production» (ex. Agriculture Biologique AB, CCP) et des certifications qualité « produit » (ex. Label Rouge, AOC).

La certification AB “est la garantie d’une qualité attachée à un mode de production respectueux de l’environnement. La mention AB atteste que le produit est issu d’un mode de production naturel, exempt de produits chimiques de synthèse, et respectueux des équilibres naturels et du bien-être animal »


La certification LABEL ROUGE « est la garantie d’un produit de qualité supérieure. Le label atteste que le produit possède un ensemble de caractéristiques spécifiques établissant un niveau de qualité supérieure à un produit courant similaire. (…) le produit doit répondre à des contrôles et exigences en matière de qualité et de goût qui passent notamment par la réalisation de profils sensoriels et de tests hédoniques… »

On comprend donc qu’un même produit peut à la fois recevoir les deux labels, sachant que ceux-ci s’attachent à reconnaître la qualité sous deux aspects différents mais complémentaires. Un produit certifié AB n’est pas nécessairement un « bon » produit si on l’analyse du point de vue gustatif par exemple.



Si l’on revient à la HQE, on pourrait dire en simplifiant que c’est une certification plutôt de type « qualité production » et qu’il y manque en effet la prise en compte de la « qualité produit ».
La mise en place par Alsace Qualité Environnement d’un palmarès « Ruban Vert » va justement dans ce sens, c’est-à-dire compléter la reconnaissance de la qualité environnementale d’un bâtiment par une reconnaissance de la qualité architecturale et innovante, au regard de critères sociaux et culturels.
En résumé, je suis donc favorable à la certification HQE pour les raisons que je décris ci-dessous et parallèlement, à la mise en place d’un « LABEL ou RUBAN VERT » qui permettrait de combler ce qui ne peut pas être pris en compte par la HQE.



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