Les telephones mobiles



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Conditions d'exposition et puissance émise

La technologie UMTS se différencie du GSM par le choix d'une nouvelle technique de modulation sur l'interface radio, le CDMA (Code Division Multiple Access). Cette technique sera dans un premier temps caractérisée par une puissance émise quasi constante (contrairement au GSM), de valeur moyenne équivalente à celle du GSM.

La technologie UMTS se décline en deux modes :

• UMTS FDD (Frequency Duplex) qui utilise la technologie CDMA à large bande ;

• UMTS TDD (Time Division Duplex) qui combine la technologie CDMA avec un accès multiple à répartition dans le temps (TDMA).

Les spécifications techniques de l'UMTS ne comportent pas encore d'indications relatives à la puissance maximale des stations de base. Des classes de puissance - comme cela existe pour le GSM - seront toutefois définies en mars 2001. Les fabricants de stations de base ont annoncé des valeurs de puissance disponibles au connecteur d'antenne de leurs stations de base voisines de 20W. Cette valeur résulte d'un compromis entre deux éléments :

• les possibilités de la technologie actuelle des amplificateurs de puissance à large bande ;

• le souhait des opérateurs de réutiliser les sites radio GSM/DCS existants pour implanter des stations de base UMTS.

La fréquence d'émission utilisée pour les réseaux UMTS se situera dans un premier temps dans une bande de 1 920 à 2 200 MHz avec la perspective d'allocation de nouvelles bandes à 2,5 GHz dans quelques années. La transition de la deuxième génération vers la troisième s'effectuera progressivement.

Conditions d'exposition et changements d'usage du mobile : l'apport de la technologie Bluetooth

Le changement d'usage représente l'élément majeur susceptible d'influer sur les conditions d'exposition. Du fait des nouvelles applications de type multimédia, des modifications seront apportées au design des terminaux, notamment un agrandissement de la taille de l'écran et une utilisation d'oreillette permettant simultanément communication orale et visualisation des données et images à l'écran.

La technologie Bluetooth, destinée à éliminer les connections filaires et par infrarouge entre dispositifs - entre téléphone mobile et oreillette mais aussi entre téléphone, ordinateur, appareils photos etc - permettra ce type d'approche. Basée sur une technologie radiofréquence à 2,4 GHz et un niveau de puissance très faible (probablement inférieur à 2,5 mW pour les téléphones mobiles), son débit d'information pourra atteindre 1Mbit/s avec une portée d'environ 10 mètres.

Toutes ces technologies seront développées dans le respect des normes existantes fondées sur les conclusions des études scientifiques. Cela permet de développer des applications dans un environnement de standards solides dans le domaine de la sécurité.


En conclusion, des évolutions des conditions d'exposition pourront survenir dans le futur pour des raisons techniques et/ou d'usage et non pour des raisons sanitaires qui ne justifient pas de telles évolutions. En effet, après analyse des études scientifiques approfondies menées depuis bien des années, les experts internationaux ont conclu, à ce jour, que les faits existants rapportés ne montrent pas d'effets négatifs sur la santé publique.
20-Quelles sont les mesures mises en œuvre ou envisagées dans l'avenir par les industriels français des équipements de téléphonie mobile pour que l'exposition du public aux CEM-RF soit réduite au « plus bas niveau raisonnablement possible » (ALARA) pour les téléphones et les stations de base ?
En accord avec la position prise par l'Organisation Mondiale de la Santé, le MMF considère que ni le principe de précaution ni le principe ALARA ne s'appliquent aux champs électromagnétiques (CEM) et ne doivent donc pas servir de référence à la mise en place d'une politique de santé publique relative à l'exposition aux CEM. Les organismes de normalisation, les agences gouvernementales et les autorités sanitaires évaluent périodiquement le contenu des études scientifiques conduites sur le sujet. Les conclusions de leurs évaluations les plus récentes sont résumées dans les documents remis en séance37. D’une façon générale, les experts internationaux, sur la base des faits scientifiquement établis, concluent à la non mise en évidence d’effets négatifs sur la santé. En accord avec ces conclusions d’experts, l'OMS dit que « ALARA ne s'applique pas à la mise en place d'une politique de santé publique relative à l'exposition aux CEM. En réalité elle ne convient pas aux CEM (qu'ils soient générés par les lignes électriques ou les radiofréquences) en l'absence de tout risque attendu à ces faibles niveaux d'exposition et compte tenu de la généralisation de l'exposition ». 38
          1. Discussion avec les membres du groupe d’experts

Q : Quelles sont les incidences de la transmission de données à haut débit (au niveau visuel) sur la puissance d'information ?

R : Il n'existe aucun lien entre la puissance d'information et la transmission d'informations a haut débit. Les puissances émises en GSM et en UMTS seront du même ordre. La bande passante des canaux en GSM/DCS est faible mais sera plus larges avec l'UMTS : L'élargissement de la bande permettra de transmettre des informations ayant plus de contenu, et comprenant à la fois des données et des images, y compris des images animées. Ainsi l'usage va changer. Les objets devront être adaptés à leur usage et les services rendus également adaptés. Ainsi, même si l'on agrandit la taille de l'écran des téléphones mobiles, ce n'est pas pour autant qu'on utilisera Internet sur un téléphone mobile comme on le fait sur un ordinateur.

Q : Considérez-vous que la partie audio de l'utilisation des mobiles passera par Bluetooth plutôt que par contact direct avec l'oreille ?

R : Oui, toute l'information y compris audio passera par Bluetooth lorsque Bluetooth sera utilisée. La technologie Bluetooth permettra d'utiliser l'oreillette ou le casque plus facilement, en évitant les problèmes rencontrés actuellement avec ce genre d'accessoires.

Q : Le passage à puissance constante en UMTS est-il un impératif technique ?

R : Le problème principal est un problème de bilan de liaison et de densification de réseau. Actuellement, plus la fréquence est élevée, plus la distance est limitée. Les fréquences étant voisines, il n'y aura pas de différence de bilan de liaison. En outre, quand un réseau est peu dense, deux options sont possibles : disposer soit de stations de base plus distantes avec des niveaux de puissance plus forte, soit de stations de base plus nombreuses avec des niveaux plus faibles. Un problème économique s'ajoute aux problèmes techniques : le nombre d'appels sur une station de base étant limité, dès lors qu'il y a une densification forte du réseau, il est nécessaire de créer des microcellules complémentaires (comme on le constate en ville). Cela se traduit par des niveaux de puissance plus faibles au niveau de la station de base et du terminal. Généralement, quand la station de base est petite (petit rayon), l'utilisateur de téléphone mobile est près de cette station. La puissance des stations de base doit donc être faible pour des raisons techniques : il s'agit d'éviter les interférences avec les stations de base voisines.

Q : Le public est concerné par la multiplication des sources : téléphonie mobile, TETRA, DECT, BLR... Les constructeurs membres du MMF sont-ils concernés par les effets biologiques de la téléphonie mobile (GSM puis UMTS) et ceux des autres sources ?

R : La plupart des autres sources, notamment le DECT, émettent une puissance très faible Des licences d'installation de Boucle Locale Radio ont été accordées récemment par l'ART à de nouveaux opérateurs afin de faciliter certains points d'accès et d'éviter les accès filaires. Les fréquences utilisées fonctionnent dans la zone de 3 à 40 GHz. Deux gammes de fréquences sont utilisées en France : 3,5 GHz et 26 GHz. Les niveaux émis sont plus faibles que ceux produits par les stations de base de type conventionnel. En revanche, je ne dispose pas d'éléments précis sur les effets biologiques possibles à 26 GHz.

Q : Est-il possible d'afficher les valeurs de DAS sur l'écran de l'utilisateur et de prévoir des spécifications techniques pour que les résultats affichables soient fiables et homogènes selon le constructeur ?

R : Le DAS étant un élément technique très compliqué, il est difficile mais aussi nécessaire de l'expliquer simplement aux utilisateurs. Se contenter d'en afficher la valeur sur un écran ne permet pas d'atteindre cet objectif. En outre, le DAS est directement proportionnel à la puissance émise. Or celle-ci n'est pas constante dans le temps : elle varie quand l'utilisateur de mobile se déplace mais, même lorsqu'il ne se déplace pas elle varie en cours d'écoute. Il existe un système de « hand over » qui permet de vérifier que l'utilisateur est connecté à la bonne cellule. Il se produit un balayage avec une montée à la puissance maximale et une descente à la puissance minimale. La valeur réelle de l'exposition varie donc au cours du temps.

Remarque technique : L'inconvénient technique majeur est que la valeur de DAS change selon que le téléphone est en position sur l'oreille ou que vous le tenez dans la main. Donc pour voir le DAS qui est affiché vous n'êtes plus dans les mêmes conditions que lorsque vous écoutez. Il serait donc possible d'afficher un DAS calculé à partir de la puissance d'émission nécessaire pour atteindre la base à condition de normaliser la façon de tenir le téléphone mobile dans la main. Le couplage main/téléphone modifie la puissance d'émission du téléphone avec des variations de 1 à 10.

R : Les normes sur les méthodes de mesure du DAS vont utiliser à la fois un fantôme avec une certaine géométrie, un liquide d'indice choisi en fonction de la fréquence d'utilisation, des positions du téléphone par rapport à la tête les mesures étant effectuées a puissance maximum.

Q : Une solution possible serait que la valeur de DAS affichée à l'écran corresponde au DAS mesuré, par exemple, trois secondes auparavant, non au DAS instantané.

R : Cela me paraît compliqué pour obtenir in fine un résultat peu fiable. Actuellement, les normes prévoient des valeurs seuils qui prennent en compte des facteurs de sécurité. Quand les valeurs de DAS sont en dessous de la valeur déterminée, il n'existe pas de différence en termes de sécurité entre des utilisateurs ayant un DAS de 0,1 ou 2 W/Kg. Les industriels que je représente ne sont pas opposés à la publication des valeurs de DAS et, ce, à condition que cela soit fait sous une forme lisible et compréhensible pour le public, et seulement une fois que les normes américaines et européennes seront harmonisées, ce qui permettra de délivrer une information fiable et homogène. Quant à afficher les valeurs de DAS instantané en permanence sur le mobile, cela me paraît difficile.

Remarque technique : Par conséquent, l'affichage du DAS est techniquement possible mais la valeur affichée ne pourra être plus précise que l'affichage des barrettes de niveau qui existe déjà sur les écrans. La population utilise souvent le téléphone en accrochant les doigts dans l'antenne ce qui fait varier la valeur du DAS. Ce qui compte, c'est le DAS mesuré en laboratoire et la puissance moyenne émise par le téléphone pendant une certaine durée.

Q : L'affichage du DAS sur l'écran du téléphone mobile serait une information utile pour l'utilisateur car elle lui permettrait de modifier sa pratique de la conversation s'il sait par ailleurs que les niveaux d'exposition dépendent des conditions d'usage.

R : Les notices donnent déjà diverses informations et recommandent par exemple de ne pas tenir un téléphone mobile par l'antenne. Mesurer les valeurs de DAS dans toutes les conditions me paraît infaisable techniquement. On pourrait éventuellement imaginer de communiquer une information a caractère dosimétrique sur la puissance moyenne émise en indiquant que la valeur du DAS est reliée à cette valeur.

Q : Certains téléphones donnent un DAS maximum de 1,5 W/kg, d'autres de 0,2 W/kg. A la lecture de ces valeurs, il semble que les DAS les plus faibles sont obtenus pour les téléphones les plus performants du point de vue de la technologie, du coût, de la qualité... Est-il possible de normaliser tous les téléphones pour des qualités d'émission comparables ?

R : Au plan technique, on pourrait imaginer de définir un "facteur de qualité" prenant en compte de façon couplée, l'efficacité de l'émission du téléphone et la valeur maximum de DAS. Un téléphone qui a une efficacité extrêmement faible (ce qui n'est évidemment pas bon en termes de qualité d'émission) a probablement des valeurs maximum de DAS (la valeur affichée dans la norme) extrêmement faibles. Il n'est donc pas exact de dire que les DAS maximum les plus faibles sont systématiquement obtenus pour les téléphones les plus performants. Il est tout a fait exact de dire qu'un paramètre important est l'efficacité du téléphone et qu'une relation existe avec la valeur du DAS maximum. Personnellement, trois éléments me semblent importants :

• la technologie qui doit viser à minimiser la valeur du DAS maximum (le design du téléphone est un paramètre important, qui permet par exemple dans certains cas de d'éloigner le téléphone de la tête, ce qui est un élément favorable) ;

• la puissance (l'efficacité du téléphone). C'est un compromis efficacité/valeur maximum de DAS qui doit être optimisé ;

• les caractéristiques du réseau (à l'heure actuelle on fonctionne sur une base à 33 dBm, avec un fonctionnement à 30 dBm, le DAS maximum serait divisé par deux).



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