L’intervention de Kjell Hansson Mild rapporte deux études épidémiologiques : une relative aux symptômes subjectifs et aux tumeurs cérébrales, l’autre relative uniquement à la problématique de l’induction éventuelle de tumeurs cérébrales. Concernant les symptômes subjectifs, l’auteur souligne qu’à partir de 1995, de nombreuses personnes ont rapporté éprouver différents symptômes comme des migraines, des sensations d’inconfort, de chaleur derrière ou autour de l’oreille, voire des difficultés de concentration au cours de l’usage du téléphone mobile [667, 365, 611].
Une vaste étude épidémiologique incluant 12 000 utilisateurs en Suède et 5 000 en Norvège a été engagée pour évaluer l’incidence de ce type de symptômes. La comparaison entre les utilisateurs du GSM et du NMT montre que pour ces derniers, le risque de sensation d’échauffement auriculaire est significativement plus élevé que pour les utilisateurs du GSM. Les mêmes conclusions s’appliquent en Suède pour les migraines et la sensation de fatigue [610].
Concernant le problème de la possible induction de tumeurs cérébrales, l’auteur rapporte les résultats publiés par Hardell et coll. [346], à laquelle il a lui même participé, concernant une étude cas témoins portant sur 233 patients atteints de tumeur cérébrale vivant dans les régions d’Uppsala et de Stockholm. L’augmentation du risque de tumeur cérébrale liée à l’utilisation du téléphone mobile a uniquement été observée dans les cas de tumeur dans les zones temporales, tempopariétales ou occipitales en position ipsilatérale par rapport à l’utilisation du téléphone mobile. Cette augmentation du risque n’est observée que pour le système NMT, le temps d’observation étant trop court pour étudier un éventuel effet du GSM. Ces résultats, non significatifs sur le plan statistique, ne portent cependant que sur un faible nombre d’observations (13 cas, 10 avec une tumeur maligne, 3 avec une bénigne, dont 9 exposés au NMT, 3 à la fois au NMT et au GSM et un seulement au GSM). La conclusion de l’auteur est qu’un accroissement du risque de tumeur cérébrale dans les zones anatomiques proches de l’utilisation du téléphone cellulaire doit être particulièrement surveillée dans le futur.
La contribution de Joshua Muscat et coll. rapporte les résultats d’une étude épidémiologique cas-témoins effectuée entre 1994 et 1998 dans 5 établissements hospitaliers de New-York et du Massachussetts chez 469 hommes et femmes chez lesquels une tumeur cérébrale venait d’être récemment diagnostiquée. Les résultats de cette enquête ont montré que le risque de développement d’un cancer cérébral n’apparaissait relié ni à la fréquence mensuelle d’utilisation (évaluée à partir de la facturation) ni au nombre d’années d’utilisation du téléphone mobile. Le risque de cancer était très peu élevé dans les régions cérébrales proches de l’oreille. Par contre, des analyses histologiques spécifiques ont mis en évidence un accroissement du risque pour une forme peu commune de neuroépithéliomes, ce risque étant similaire chez les gros ou les faibles consommateurs du téléphone mobile. Dans cette étude, la distribution spatiale du cancer cérébral n’a pas été reliée à l’utilisation du téléphone mobile. L’auteur pense que quelque possible effet du téléphone cellulaire peut se produire dans les phases de promotion ou de progression du développement du cancer et que de tels effets peuvent se manifester à relativement court terme. De futures études sont absolument nécessaires pour apprécier les effets sur des périodes d’induction plus prolongées.