Dialogues et débats dans la ville.
Compost, par Benjamin Blond, Lyon 3e.
Habitant un appartement, je suis prêt à m’équiper d’un composteur individuel que je mettrai sur mon balcon ou dans mon garage. Mais je trouve le prix prohibitif (75 à 400 €)… Si les pouvoirs publics veulent confirmer les engagements du Grenelle de l’environnement, pourquoi ces composteurs ne seraient-ils pas donnés aux citoyens ? Le coût d’achat serait en partie compensé par les économies réalisées avec la diminution des déchets à collecter?
Bonne nouvelle pour vous : le Grand Lyon va dans votre sens en incitant les particuliers à s’équiper de composteurs individuels. Concrètement, il finance votre achat à hauteur de 30 € forfaitaires. Comment en bénéficier ? Vous faites votre acquisition (selon le Grand Lyon, les prix s’échelonnent de 30 à 60 € en grande surface) puis vous vous rendez à la mairie de votre arrondissement muni d’une facture et d’un RIB. La mairie transmet au Grand Lyon qui vous règle dans les meilleurs délais par virement bancaire. Que dites-vous de cela, Benjamin ?
P-Vélo, par Alain Saint-Bonnet, Lyon 7e.
De plus en plus de vélos circulent de façon dangereuse sur les trottoirs, ce qui est formellement interdit par le code de la route (au-dessus de 13 ans). Ils passent notamment le long des façades et rendent dangereuses les sorties d’immeubles. Il semble que la Police municipale ait des instructions pour ne pas verbaliser…
Oh !, la vilaine pensée, Alain…, la Ville de Lyon favoriserait les cyclistes au détriment de la sécurité des piétons ? Lors de la mise en place des Vélo’v, la Police municipale a eu l’instruction, c’est vrai, de faire - à titre temporaire - de la pédagogie, de l’incitation à la bonne conduite, puis de l’injonction. Mais cette période est révolue. Si la pédagogie reste de mise, la verbalisation s’exerce pleinement, si déterminée soit la volonté de continuer à encourager et développer les modes de déplacement doux. En 2007, la Police municipale a infligé 1.144 PV aux cyclistes en infraction. Et de janvier à août 2008 (dernière statistique en date) : 1.095. Sans compter les PV émis par la Police nationale. Cela dit, les automobilistes mettant les cyclistes en danger n’ont pas été épargnés : durant les mêmes périodes, 2.043 et 1.464 PV. Mais nul ne cherche à battre des records. L’un des meilleurs indicateurs de la bonne intelligence entre tous les usagers de l’espace public sera la baisse du nombre de PV. De tous les PV. Si chacun y met du sien, c’est jouable…
Bonne idée, par R. Drenato, Lyon.
Pour faciliter le travail des services de nettoiement, ne pourrait-on mettre à leur disposition des petits papillons à glisser sur le pare-brise invitant les automobilistes qui stationnent à ne pas “coller” leurs roues à la bordure du trottoir ? Cela permettrait aussi d’économiser l’eau. Au fait, l’eau qui sert à nettoyer la voirie est-elle la même que celle que nous buvons ?
Bonne idée”, nous a répondu la direction Propreté du Grand Lyon ; votre proposition a été transmise aux services opérationnels qui vont évaluer l’aide que cela pourrait leur apporter. L’eau utilisée est effectivement celle du réseau (unique) d’eau non usée. Mais de nettes diminutions de consommation sont faites, et planifiées, grâce à l’extension du nettoiement mécanisé.
De garde, par B. Lafait, Lyon 4e.
Pourquoi n’y a-t-il pas de maison médicale de garde à la Croix-Rousse ? Vaise, cela fait loin si vous avez passé 70 ans…
Les 4 maisons médicales de garde (MMG) ont été implantées de manière à “couvrir” du mieux possible le territoire de la ville et selon les disponibilités en locaux. Comme elles répondent bien aux besoins, et parce que le coût pour la collectivité demeure élevé, il n’est pas envisagé d’en créer de nouvelles. En revanche, dès novembre, vous pourrez accéder plus facilement à la MMG de Vaise ; en effet, celle-ci sera située place Valmy, donc directement desservie par le métro. Mais quoi qu’il en soit, pensez à toujours téléphoner “avant” afin d’avoir un entretien avec le médecin régulateur (04 72 33 00 33). Il indique toujours non seulement la MMG la plus proche mais aussi celle où l’attente est la plus brève.
Partenaires et acteurs de la ville.
Souris : liberté, égalité, logiciel.
L’ALDIL fête les 10 ans de son enfant : les Journées du logiciel libre. L’occasion de redire que loin d’être des pirates, les adeptes du “libre” (parmi lesquels la Gendarmerie nationale, la Ville de Lyon… et des millions de particuliers et d’entreprises dans le monde) militent pour l’informatique citoyenne.
Les logiciels libres, qu’est-ce que c’est ? Des programmes gratuits pour utiliser son ordinateur. À la différence des logiciels dits “propriétaires”, on peut les modifier selon ses besoins et en faire profiter les autres. Ce que font des millions d’utilisateurs parmi lesquels la Ville de Lyon, notamment dans le cadre de son plan de développement de l’informatique citoyenne (PLSI). Car le “libre” est déterminant pour la réduction de la “fracture numérique” : 200 € d’économie minimum (coût des licences) par ordinateur. Aussi a-t-il la préférence, parmi ses utilisateurs massifs, du monde associatif et s’impose de plus en plus dans l’univers de l’éducation et de la formation. Mais pas seulement. Pour reprendre l’exemple de la Ville de Lyon (qui par ailleurs se félicite de son partenariat avec Microsoft, preuve qu’aucun sectarisme n’est de mise), 50 % de ses applications sont enregistrées comme logiciel libre. Pour son site Internet, elle utilise historiquement comme outil de gestion (CMS) une “open source”, c’est-à-dire un programme dont le code est public et dont chaque développement est accessible tant au particulier (qui maîtrise) qu’à l’institution qui souhaite s’en inspirer.
De sorte qu’on peut parler, à Lyon, d’une authentique culture du logiciel libre qui génère une véritable industrie. Au sein du cluster lyonnais “Edition de logiciels”, les éditeurs fournissent à leurs clients des logiciels gratuits (libres de droits) tout en proposant des prestations d’intégration à leur installation, de formation et de maintenance qui, elles, sont payantes donc rentables comme dans n’importe quel secteur économique. Pour le particulier, tout est possible et ouvert. Retoucher des photos, rédiger des courriers, monter des vidéos, naviguer sur Internet, voir sa famille à l’autre bout de la planète, jouer, créer de la musique…, le tout sous logiciels libres. Pour s’en convaincre et découvrir l’univers infini du “libre”, rien de mieux qu’un petit tour aux “Journées” (voir ci-contre) où les professionnels attendent les professionnels et le grand public.
Entretien avec Vincent Mabillot, membre hyperactif de l’ALDIL, expert en déverrouillage d’idées reçues, pédagogue…
-J’ai un ordinateur. Je voudrais me mettre au logiciel libre. Qu’est-ce que je fais ?
-Cinq solutions. 1. À petites doses ; je télécharge (gratuitement) des logiciels libres sur Internet (par exemple : Firefox pour Internet et Open office pour les autres applications). 2. Sans toucher au disque dur, j’utilise un “live CD” (en vente en ligne) où tout est installé. 3. Le double boot : je transfère le live CD sur le disque dur tout en gardant l’ancien système. 4. J’installe tout l’ordi en libre avec son environnement. 5. J’achète (en ligne) un ordi entièrement préinstallé en libre.
-Et si je ne comprends rien aux solutions 1, 2, 3, 4 ?
-Vous participez à une “Install party” de l’ALDIL (elles sont très fréquentées, je vous le signale, par les seniors) ou vous vous formez en rejoignant le réseau des Espaces publics numériques du Lyonnais.
-Fastoche… Mais alors, quels sont les freins au développement du “libre” ?
-Les idées reçues. «Quand j’achète un ordinateur, toute la configuration propriétaire est déjà installée gratuitement» ; c’est inclus dans le prix, nuance. «Le libre est moins sûr» ; au contraire : par exemple, tous les “libres” Internet sont sécurisés enfants, d’ailleurs un site Web sur 2 fonctionne avec un logiciel libre. «C’est mauvais pour l’économie» ; faux, pour leurs logiciels métiers, par exemple, les entreprises font vivre tout un secteur d’éditeurs. «L’ordinateur dure moins longtemps» ; au contraire, les logiciels libres ne nécessitent pas d’ordinateur dernier cri, ce qui les prolonge de 2 à 5 ans.
Journées du “libre”.
Pendant 2 jours, le gratin du logiciel libre à la disposition des professionnels (le 17 octobre) puis du public (le 18). Parmi les stars prêtes à tout expliquer : les fondations Mozilla (Firefox 3), OpenOffice (suite bureautique 3), Wikimedia… Les 17 et 18 octobre de 9h à 18h, CPE Lyon - Villeurbanne, campus de la Doua.
Game connection.
Des centaines de créateurs de jeux vidéos internationaux face à des centaines de partenaires potentiels…, c’est la ruche Game connection, 8e du nom, dont les organisateurs (lyonnais) préparent simultanément les Game connections Europe (2008) et America (2009). 5 et 7 novembre, Cité centre de congrès.
TV seule pour tous.
Succédant à Cécile Taillandier (après un hommage méritée à la responsable historique) à la direction de Cap Canal (dont il demeure le pilote pédagogique), Philippe Meirieu a réaffirmé son credo : il n’existe en Europe aucune chaîne de TV spécialisée dans l’éducation ; c’est un défi que Cap Canal doit continuer de relever seule en en couvrant tous les domaines.
Sciences : l’Europe consulte les jeunes.
Le 28 octobre, 20 recommandations, portant notamment sur les grands enjeux environne?mentaux et sociétaux et émanant de 300 jeunes Européens, seront remises au président de l’Union. La question de l’eau sera traitée à Lyon.
Dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche pilote le projet “Les jeunes Européens dans la construction d’une société de la connaissance”. Il en a confié l’organisation à l’association Les petits débrouillards en partenariat avec le CNRS, et le patronage à Yves Chauvin, prix Nobel de chimie. Du sérieux, donc. Au total, le projet associe 300 jeunes (de toute provenance sociale), autant de scientifiques garants de la faisabilité des choses et pour la France, 5 grandes villes où les jeunes passeront les élus “à la question” sur un thème précis. À Lyon : l’eau, composition, exploitation, accès, transport, veille sanitaire, assainissement…
Imaginons alors l’hémicycle de l’Hôtel de Ville “occupé” par des jeunes venant d’Italie, Hongrie, Estonie, Finlande et Autriche, face aux élus lyonnais parmi lesquels Najat Vallaud-Belkacem, Adjointe au maire déléguée à la Jeunesse, qui soutient le projet. Cela se passera le 22 octobre au matin après des mois de préparation (des jeunes). On s’attend à des questions précises, passant de l’hypothèse scientifique à la réalité avérée, ce qui est tout l’intérêt de ces échanges.
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