Monographie Maths-Surdité


 : Organisation de l’année scolaire



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1 : Organisation de l’année scolaire



Comme Yves ,je commence l’année scolaire par des notions peu verbeuses : révisions de calcul, ensembles de nombres, intervalles, équations, en faisant la « chasse aux erreurs » Je commence la démonstration en Novembre, lorsque nous nous comprenons mieux, puis j’alterne les chapitres plus calculatoires, les plus faciles pour eux, avec les chapitres qui nécessitent plus de raisonnement et de verbalisation, afin de ne pas les décourager .
2 : Organisation du cours et des exercices
Expliciter.Visualiser.

L’usage des polycopiés est à proscrire, car les sourds ne peuvent pas lire la feuille, en lisant sur les lèvres. Le cours est clairement séparé entre exercices et cours, et entre algèbre, géométrie, statistiques. Je dis, j’écris au tableau, et je signe : « cours, exercices, pour demain ,etc »Cela évite que les élèves ne mélangent les différentes activités.



Cours

Toutes les notions nouvelles sont introduites à l’aide d’exercices, jusqu’à compréhension totale. Puis, j’écris, au tableau, un cours à trous, que les élèves vont compléter.

J’ouvre, dans la partie droite de la page, une large marge, où j’écris les explications, les calculs annexes, les méthodes ,répétées autant de fois que nécessaire.

Usage de la couleur codée

Les définitions sont toujours écrites en vert, les propriétés sont toujours en rouge, et les explications annexes, en marge, en orange. Cela permet aux élèves de se repérer dans le cours, et de « voir » l’essentiel d’un coup d’œil.



Exercices d’application, et problèmes plus complexes.

Pour les parties techniques, demandant de l’entraînement, comme les résolutions d’équations par exemple, je donne des listes d’exercices, et chaque élève apporte son travail au bureau, où je le corrige. Cela me permet de débusquer les origines de leurs erreurs, souvent des lacunes venant d’une mauvaise assimilation antérieure, et d’adapter ma pédagogie.

Pour les problèmes plus longs et complexes ,ils travaillent sur table , et je passe dans les rangs.

3 : Problèmes de vocabulaire, de liens logique
Problème des «  petits mots » , problèmes avec l’ordre. Les élèves sourds ne «voient » pas bien les «petits mots » : de, dans, et, ou, dessus, dessous, avant, après. Il faut beaucoup insister sur leur sens , et leur utilité. Ne jamais utiliser, ni autoriser, d’abréviations, qui dérivent très vite hors de leur sens. Utiliser des gestes pour préciser la signification.

Pour les sourds, l’espace est structuré par rapport au corps. On peut, pour faire comprendre les notions de « positif » , « négatif », « supérieur », « inférieur », si difficiles pour eux,se placer de profil devant un axe dessiné au tableau, au niveau de zéro. Les nombres positifs seront alors devant, les négatifs , derrière.

Il faut tout écrire,définir chaque mot nouveau. 


Pas d’implicite , utiliser, et exiger un vocabulaire très précis et employé avec pertinence.

Liens logique

Il faut passer du temps sur les connecteurs logiques, sans compliquer.

« Si... alors, Comme... alors, Donc, Equivaut à » suffisent.

Et s’il y a un public où on peut se servir utilement des flèches et doubles flèches bannies ailleurs, c’est celui des malentendants. Elles correspondent si bien à leur visualisation.

Inconvénient : ils les confondent avec =. Pour y remédier, montrer qu’une équation est un énoncé : sujet, verbe , complément .Ici aussi, il est indispensable d’avoir une extrême rigueur.
4° : Problèmes de calcul, avec les symboles, les signes
Comme les autres, mais plus qu’eux, les sourds confondent les signes opératoires et les règles de calcul .Ils ont des problèmes avec le signe - . Par exemple, pour dire « a est inférieur à zéro » ,ils écrivent « -a » ; ab=c devient b= ac ou b=c/a ou b= a/c ;3x=0 devient x=3, ou x=–3 ou x=1/3.Sans se lasser, il faut leur faire retrouver la faute , remplacer , jusquà ce qu’ils ne la fassent plus. Mettre des parenthèses sur les traits de fraction, pour éviter les fautes de signe.
5° : Comment les faire décrocher de leurs recettes de cuisine.

Les sourds ont du mal à comprendre les liens logiques, donc à les mémoriser. Il n’y a pas ou peu d’effet boule de neige des connaissances .Pour pallier leurs difficultés, ils ont la tentation de s’accrocher à des recettes de cuisine.

Pour lutter contre cette dérive ,aller à la racine du sens, faire comprendre, puis appliquer .

Poser des problèmes à l’envers : Exemple : retrouver l’inéquation dont voici S.

Faire rédiger les synthèses , qui les obligent à réfléchir, et à organiser leurs connaissances
6°Comment enseigner la démonstration.
La démonstration est, certainement, le plus grand écueil que le professeur de mathématiques rencontre avec les élèves malentendants. J’utilise des déductogrammes :

En séparant la partie déductogramme de la partie rédaction, il est possible de savoir si les difficultés sont de l’ordre du raisonnement, ou de l’ordre de l’expression.

Certains jeunes semblent incapables de faire une relation de cause à effet, confondent l’une et l’autre. Il semble que cela soit lié à des difficultés de nature spatiale, ou temporelle.

Quant aux difficultés relevant de l’expression, elles sont plus faciles à combattre en maths qu’en Français. Chaque mot étant univoque, il n’y a pas, dans notre matière, ces pièges terribles des doubles sens...

A chaque pas de démonstration, les hypothèses sont entourées de vert, les conclusions de rouge , et reliées par une flèche .Sur cette flèche, dans un cadre, est écrite la propriété utilisée.

Lorsqu’on passe au pas suivant, la conclusion précédente devient hypothèse. Pour marquer son changement de statut, on dessine autour du cadre rouge précédent, un nouveau cadre, vert.

Les différentes hypothèses du problème peuvent générer des raisonnements parallèles, convergeant vers la conclusion du problème. On organise alors le déductogramme dans le travers d’une feuille.

Lorsque le déductogramme est bien acquis, les élèves apprennent à rédiger à partir de déductogrammes donnés .Enfin, seulement on peut passer à des exercices complets, comprenant la construction du raisonnement et sa rédaction.

Autre difficulté, les figures : Les malentendants « ne voient pas les figures ». C’est assez surprenant lorsqu’on connaît leur sens de l’observation. En fait ils ne saisissent pas la dynamique d’une figure, ceci étant lié à leur difficulté à créer des liens.

Pour recréer cette dynamique, je réalise des bandes dessinées, où la figure est décomposée en plusieurs étapes. Sous chaque étape , on écrit le membre de phrase correspondant.

Je fais aussi construire des boites à outils , sortes de tableaux synthétiques, formés de cadres et de flèches, qui permettent de gagner du temps.


  1. Mise en équation de problèmes.

Autre grande difficulté pour les sourds : passer du langage usuel au langage mathématique, Ici s’additionnent les difficultés qu’ils rencontrent dans les deux langages.

Il faut s’assurer que les mots du texte sont connus, sinon, les expliquer. Il faut également reformuler le texte en phrases simples. Pour la partie mathématiques, l’usage de tableaux est souvent une aide efficace. Cela oblige à clairement séparer les différentes étapes .

Enfin , faire réfléchir sur la question essentielle : Une équation est une égalité, Quelles sont les grandeurs égales dans ce problème ?


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