Les misérables tome I fantine



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82 Déjà connu en effet par quelques articles littéraires français et quelques traductions. Mais sa vraie vogue est plus tardive.

83 Un peu plus âgé que Hugo, ce sculpteur qui fut son ami avait 28 ans en 1817 et exposait pour la première fois. Il entre dans la série – Fourier, Saint-Simon, Byron, Lamennais, le bateau à vapeur, Hugo lui-même – des signes annonciateurs, encore ignorés, du siècle qui vient.

84 Autre souvenir recueilli par le Victor Hugo raconté… (ouv. cit., p. 128), c'est en 1821 que Hugo, introduit par le duc de Rohan, revint sur les lieux de son enfance pour y rencontrer Lamennais.

L'Institut des nobles orphelins dirigé par l'abbé Caron, qui était installé lui aussi aux Feuillantines, offre, ne serait-ce que par son nom, un singulier maillon entre le collège des Nobles, la maison d'enfance de Hugo et le couvent qui recueillera Cosette orpheline.



85 Lancée sur la Seine en août 1816, cette invention de Jouffroy semble n'avoir rencontré qu'indifférence et se solda par un échec financier. Ce thème sera repris très largement par Hugo dans Les Travailleurs de la mer.

86 « M. de Vaublanc, alors ministre, qui avait fait des académiciens par ordonnance, voulut être académicien par l'Académie. Il avait publié un gros lourd poème qu'il appelait Le Dernier des Césars. Il se présenta, fit des visites, etc. Au premier tour du scrutin, il n'eut que quatorze voix contre seize. M. de Roquelaure, qui avait voté pour lui, dit à haute voix : Donnez-moi un autre nom. Un ministre qui ne passe pas au premier tour ne passe pas du tout. » (Choses vues, édité par H. Juin, Gallimard, « Folio »> 1830-1846, p. 483).

87 Métaphore désignant le locataire : le comte d'Artois, comme plus tard le « château » désignera le roi Louis-Philippe et son entourage.

88 Le Victor Hugo raconté… a consigné l'entrevue, très encourageante et fleurie de vers, que cet académicien accorda au jeune Hugo (p. 303). Comme on sait, cette tendresse protectrice aboutit à une « collaboration » de V. Hugo aux œuvres de M. de Neuchâteau, ici reportée sur Marius (III, 6, 4).

89 C'est en fait comme « indigne », et non « infâme », que l'élection de l'abbé Grégoire à la Chambre en 1819 fut annulée par le ministère.

90 Royer-Collard ne sera élu à l'Académie qu'en 1827. En 1817, il est plus célèbre comme orateur à la Chambre que comme grammairien puriste.

91 Cet établissement réapparaîtra dans Mille Francs de récompense sous le nom de « Bal des Neuf Muses, ancien Tripot Sauvage », orné, au grand plaisir de Glapieu, du buste de Napoléon, chose étonnante sous la Restauration.

92 Village voisin de Nivelles, un des lieux de Waterloo, voir II, 1.

93 « Prière de boutonner votre culotte avant de sortir. »

94 Chanson anonyme, dans le goût oriental :

Chantez, enfants du rivage d'Asie.

Des mains d'Oscar j'ai reçu le mouchoir ;

Brûlez pour lui les.parfums d'Arabie,

Oscar s'avance, Oscar, je vais le voir.

Autre signe de la vogue de ce prénom, Glapieu, dans Mille Francs de récompense, pour se faire ouvrir par Cyprienne, lance d'abord « Alfred », puis « Oscar ». Oscar est aussi un des personnages de La Forêt mouillée.



95 D'abord prénommée Marguerite Louet (voir plus loin « marguerite ou perle », en latin margarita signifie perle – texte annoté 62), Fantine semble l'écho décapité de « enfantine ». Hugo se souvient peut-être aussi de ces fées protectrices de l'enfance, nommées Fantine par les Vaudois d'Arras, ainsi qu'aurait pu le lui apprendre, par Michelet interposé, un livre du pasteur Muston, paru en 1834, selon une hypothèse soutenue par J. Gaulmier. Sur l'onomastique des Misérables, voir d'Anne Ubersfeld, « Nommer la misère », Revue des Sciences Humaines, oct.-déc. 1974.

96 Ce qualificatif anticipa sur 1830. C'est en effet à la première d'Hernani que fut jeté le fameux cri : « à la guillotine, les genoux ». Voir Th. Gautier, Le Gilet rouge. Ce portrait peu séduisant se complète par l'étymologie grecque du nom de Tholomyès où l'on peut lire « initié – ou initiateur – à la merde ».

97 Célèbre empoisonneur, déjà cité dans Le Dernier Jour d'un condamné (chap. XI et XII) et qui se retrouvera, parmi d'autres criminels connus, en III, 1, 7.

98 Sur le même thème, le poème XXIII des Feuilles d'automne commence par les mêmes mots. Mais la nostalgie n'est plus ce qu'elle était car l'avenir réservé à Fantine, et la « fin » choisie par Tholomyès et ses amis, enlèvent de leur innocence à ces souvenirs.

99 Voir, dans La Foret mouillée (1854) :

BALMINETTE

Bigre de bigre !

Je me mouille les pieds ! Nous sommes embourbés.

Mes brodequins tout neufs de dix francs sont flambés.


100 Recueils de textes souvent sentimentaux, précieux par la reliure et les gravures. Madame Bovary stigmatise l'effet dévastateur sur la sensibilité féminine, et sur le goût, de cette mode venue d'Angleterre.

101 Ce professeur de droit (1784-1854) servira encore en III, 4, 2 : Oraison funèbre de Blondeau, par Bossuet, texte annoté 17.

102 Châle fabriqué en France par la maison Ternaux, imitant le cachemire. « Boiteux » : qui n'a de palmes que d'un côté. Pour leur mariage, Victor offrit à Adèle un « cachemire français ». Était-ce un « ternaux boiteux » ?

103 Il faut peut-être rapprocher ce mot de celui de Gavroche appelant Cosette « mamselle Chosette » (IV, 15, 2).

104 « Je suis de Badajoz ; l'amour m'appelle. Toute mon âme est dans mes yeux parce que tu montres tes jambes. » On ignore si cette chanson est authentique ou l'oeuvre de Hugo : indécision qui est l'effet volontaire du texte.

105 Cet épisode rappelle à la fois l'été 1819 où les Hugo rendaient visite aux Foucher alors en villégiature à Issy, et la balançoire des Feuillantines. Double image d'Adèle qui, comme Fantine, n'aimait pas trop être balancée (voir Victor Hugo raconté…, ouv. cit., p. 134).

106 Le jardin Beaujon, ancienne propriété du financier Beaujon, était une sorte de Luna-Park, et les « montagnes russes » y furent inaugurées le 8 juillet 1817.

107 Molière dit, plus exactement :

… Vous faisiez sous la table

Un bruit, un triquetrac de pieds épouvantable.

(L'Étourdi, IV, 4.)



108 Les trois fils Hugo avaient été décorés du Lys d'argent en avril 1814, peut-être en remerciement indirect à Sophie pour son rôle dans la conspiration Malet. Le Victor Hugo raconté… mentionne ce « lys d'argent suspendu à un ruban de moire blanche » (p. 259).

109 Rue joignant la rue Saint-Martin à la rue Montorgueil, où Blanqui et Barbes résistèrent héroïquement lors de l'insurrection de la Société des Saisons, en mai 1839.

110 Lointaine annonce du personnage de Gavroche.

111 On croirait entendre Juliette, inspiratrice d'une bonne part du discours féminin chez Hugo. Ainsi cette lettre du 13 juillet 1835 : « Homme ! prenez garde à vous d'abord. Avec cela que mes nombreux couteaux sont aiguisés à frais, il pourrait bien y avoir un carnage atroce de votre chère petite personne si je découvrais la moindre infraction à la fidélité que vous me devez. » (ouv. cit., p. 23.)

La dernière phrase fait rêver quand on songe au « flagrant délit » de 1845.



112 « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Pour la suite : Isaac signifie « qui rit » et son père, Abraham, fut pris de rire en entendant Dieu lui annoncer cette naissance ; le nom du héros batailleur de la tragédie Les Sept contre Thèbes est pris par Eschyle au sens étymologique : « qui a beaucoup de querelles » ; Cléopâtre répond à Antoine inquiet de voir Octave à Toryne que le nom de cette ville (« cuillère à pot ») montre un ennemi inoffensif.

113 Devin argien qui combattit et mourut lors de l'expédition des « Sept contre Thèbes ». Le temple élevé à sa mémoire était célèbre pour la qualité des oracles qui y étaient rendus.

114 « Il faut de la mesure en toutes choses », disait, en fait, Horace (Satires, I. 1).

115 Gula : la gueule ; gulax signifierait « le glouton » au prix d'un barbarisme.

116 Le questeur du parricide est le juge d'instruction dans les affaires d'homicides. Quant à Munatius Demens, jusqu'à preuve du contraire, comprenons Munatius « déraillé », comme le sera Javert.

117 Sylla renonça au pouvoir et Origène, en se faisant émasculer, à l'amour. Tholomyès choisit d'imiter Origène plutôt que Sylla.

118 Le père de Cosette, homme « prospère », est le seul personnage, avec Marius, à bénéficier d'un prénom romain, – comme Victor.

119 « Et maintenant c'est toi, Bacchus [Dieu du vin] que je vais chanter » : début d'une « géorgique » de Virgile (II, 2) proche du « Nunc est bibendum » : « Maintenant, il faut boire », d'Horace.

120 L'aphorisme latin dit : « Errare humanum est, perseverare diabolicum » : « L'erreur est humaine, y persister vient du diable. »

121 Ce terme « franglais » de Guernesey est attesté dans les carnets de l'exil (scrober, scrobeuse, scrobage) où Hugo notait les journées de travail des servantes venues récurer et frotter escaliers et parquets.

122 Peintre grec ; mais peut-être s'appelait-il plutôt Euphronios.

123 Voir la note 95 de ce livre. Tholomyès connaît sans doute aussi l'expression latine : « margaritas ante porcos » : « donner des perles aux cochons ».

124 Comme Léonie Biard.

125 Épisode scolairement très connu de la légende romaine. Guillaume : le Conquérant.

126 Jeu de mots : le Digeste est le code de l'empereur Justinien.

127 Chanteur d'opéra comique renommé et très cher – d'où le « gratis » –, qui venait alors de se retirer.

128 Voir, dans Les Contemplations, « Melancholia » (III, 2), mais aussi l'histoire comparable de la charrette Fauchelevent (I, 5, 6). Par image et par solidarité symbolique, cette mort d'une jument anticipe l'exécution de Fantine, seule à plaindre ce cheval mourant et assimilée à lui par Dahlia : « fichue bête ».

129 Hugo, encore adolescent, y avait participé avec Abel et Eugène à des « dîners littéraires » en 1818. Il y lut la nouvelle Bug-Jargal. Voir le Victor Hugo raconté., , p. 311 et suiv.

130 Dans les premières pages de L'Ane d'or, Apulée décrit un certain nombre d'auberges.

131 « Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » (L'Ecclésiaste.)

132 « L'amour est le même pour tous. » (Géorgiques, III, 244.)

133 L'équarisseur abattait les animaux impropres à la consommation et en tirait tout ce qui pouvait être employé : os, peau, graisse, corne.

134 Parodie du texte de Malherbe, Consolation à M. du Perier, qui peut s'appliquer aussi à Fantine :

Elle était de ce monde où les plus belles choses

Ont le pire destin

Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses,

L'espace d'un matin.


135 En septembre 1845, Hugo y était passé, peut-être en compagnie de Léonie Biard, lors d'une brève et mystérieuse excursion à l'est de Paris. Dès 1827, Paul de Kock y avait situé l'action de son roman, La Laitière de Montfermeil.

136 La source probable de la présence étrange du fardier est une chose vue, un souvenir du retour d'Espagne, l'un de très rares conservés par V. Hugo. Supprimé du Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie publié en 1863, il est connu seulement par le manuscrit de Mme Hugo : « Des auberges où il passa alors, il ne se souvient que d'une, ou, du moins, d'une cour où était une immense voiture de roulier dételée, avec des chaînes qui pendaient. Pourquoi, dans un voyage long, accidenté, où à coup sûr il se trouvait des choses curieuses et frappantes, se souvenir de cette insignifiance ? N'est-ce pas là un mystère ? » (Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, ouv. cit., p. 243.)

137 Romance genre troubadour Imogine et Alonzo en dix couplets, dont le premier dit :

Il le faut disait un guerrier

A la belle et tendre Imogine

Il le faut, je suis chevalier

Et je pars pour la Palestine.

Tu me pleures en ce moment,

Que ces pleurs ont pour moi de charmes !

Mais il viendra quelque autre amant

Et sa main essuiera tes larmes

Cette chanson n'est pas sans analogie avec une autre romance troubadour devenue hymne du Second Empire, Partant pour la Syrie.



138 Hugo avait songé, et sagement renoncé à faire réapparaître le personnage. A la cérémonie de ses noces, une petite fille s'avançait – Cosette – et lui disait : « Papa ! » Voir le dossier des Misérables au tome Océan-Chantier.

139 Inventé dès la première rédaction, ce nom a peut-être été construit par dérivation sur celui de Mlle Thénard qui tenait un second rôle à la création d'Hernani. Mais voir aussi V, 9 et la note 1.

140 Cette Pépita est un souvenir du palais Masserano, en Espagne, évoqué dans le Victor Hugo raconté… (p. 216) : « Il se trouvait là une nommée Pépita, encore petite fille […]. Il y eut des idylles, me disait mon mari, dans ces grandes pièces […] ». Cette jeune fille réapparaîtra dans Le Dernier Jour d'un condamné (chap. XXXIII) et dans L'Art d'être grand-père (IX, 1, Les Fredaines du grand-père enfant) :

Et c'était presque une femme

Que Pépita mes amours,

L'indolente avait mon âme



Sous son coude de velours.

141 La Thénardier dévore ce que Hugo enfant savourait chez le libraire Royol – voir III, 5, note 3.

142 Jusqu'en 1860, elles s'appelaient Palmyre et Malvina. Plusieurs réminiscences ont pu concourir à l'adoption d'Éponine : le titre d'un livre de Delisle de Sales, Éponine ou la République, un vers des Petites Vieilles de Baudelaire évoquant la déchéance des courtisanes : « Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, / Éponine ou Laîs… », l'histoire héroïque de cette gauloise qui – comme le demande Dona Sol – partagea le sort de son mari, Julius Sabinus, traqué par les Romains après l'échec d'une révolte, et que désigne un titre noté, par Hugo en 1860 : « Éponine et Sabinus ou la généreuse épouse, roman héroïde ». Ajoutons que la rime et le sens apparentent Eponine à Fantine, deux noms qui font écho à celui de Léopoldine.

143 Arthur comme Wellington, Alfred comme de Vigny, Alphonse comme Lamartine.

144 Ce surnom a peut-être été suggéré à Hugo par le premier nom donné à la fille de Fantine (Marguerite Louet) : Anna Louet.

145 Pourquoi cette petite ville du Pas-de-Calais ? Peut-être parce que le jour que Hugo y passa, en 1837, était un 4 septembre, devenu, lorsqu'il écrit Les Misérables, l'anniversaire de la mort de Léopoldine. La veille au soir, il écrit à sa fille : « Je viens de me promener au bord de la mer en pensant à toi, mon pauvre petit ange. J'ai cueilli pour toi cette fleur dans la dune. […] Et puis, mon ange, j'ai tracé ton nom sur le sable : Didi. La vague de la haute mer l'effacera cette nuit, mais ce que rien n'effacera, c'est l'amour que ton père a pour toi. » C'est aussi à Montreuil qu'il songea, une lettre le dit, à cette loi de l'unité de la création qui deviendra un des grands thèmes de son œuvre et, fondant une universelle métaphore, un des principes de sa poétique : « Toute chose se reflète, en haut dans une plus parfaite, en bas dans une plus grossière qui lui ressemble. »

146 Hugo s'était documenté sur cette industrie dès 1829-1830. Voir l'Historique de l'édition de l'Imprimerie nationale (t. II, p. 601).

147 On compta 1 662 exposants à cette première des trois expositions nationales des produits de l'industrie organisées à Paris pendant la Restauration.

148 Ces « recettes » ont quelque parenté avec les secrets, impopulaires eux, de Gilliatt dans Les Travailleurs de la mer. Les « petits ouvrages de paille » rappellent l'habileté avec laquelle Hugo lui-même fabriquait cette sorte de jouets pour ses enfants. Plus loin l'anecdote de l'ortie est une reprise, et une transformation, des deux paraboles évangéliques du grain semé (Matthieu, XIII, 1-30). Enfin un poème des Contemplations, « J'aime l'araignée et l'ortie… » (III, 27), dit le même amour pour la misérable des plantes et la misérable des bêtes.

149 Myriel meurt la même année que Napoléon (mai 1821) et que Sophie (juin 1821).

150 La cécité est un fantasme personnel à Hugo. Milton dans Cromwell, le poème XX du premier livre des Contemplations» « A un poète aveugle », écrit en 1842,. plus tard le personnage de Dea dans L'Homme qui rit, montrent quelle importance il faut lui donner.

151 L'information a été notée par Hugo le 29 octobre 1846 dans le Journal de ce que j'apprends chaque jour (Choses vues, ouv. cit., 1830-1846, p. 449) : « Dans certaines provinces, les paysans sont convaincus que, dans toute portée de louve il y a un chien-loup, lequel est tué par la mère, afin qu'en grandissant il ne dévore pas les autres petits. »

152 Cette école voit dans la Révolution le châtiment providentiel de la décadence de la société au XVIIIe siècle, rachetée dans le sang. Elle propose une conception théocratique de l'État où la figure du bourreau, héroïsée, incarne le droit de tuer exercé par le Roi au nom de Dieu.

153 Ce geste est également symbolique. Jean Valjean s'agenouille ici comme à Digne, dans la nuit suivant le vol de Petit-Gervais, devant la maison de l'évêque (I, 2, 13). Dans cette scène il est probable que Hugo investit un souvenir d'enfance : celui des grenadiers hollandais, sur la route d'Espagne, redressant la berline de Mme Hugo arrêtée au bord d'un précipice et prête à verser. (Voir le Victor Hugo raconté…, ouv. cité, p. 197.)

154 Encore une allusion à l'épisode du « flagrant délit » de 1845 ?

155 Variation sur les deux expressions : « rester de glace » et « cœur de pierre ».

156 Le portrait de Fantine en I, 3, 2 – « Elle avait de l'or et des perles pour dot, mais son or était sur sa tête et ses perles étaient dans sa bouche » – donne le prix exact de ce sacrifice : les misérables, ne possédant que leur corps, n'ont rien d'autre à vendre, ni à donner.

157 Maladie éruptive, aussi appelée « suette miliaire », souvent mortelle, comme lors de la grave épidémie de 1821, date correspondant en effet à la maladie prétendue de Cosette.

158 Cette formule souligne l'analogie de l'histoire de Fantine avec la « descente » décrite dans le récit de Jules Janin, Elle se vend au détail, publié en 1832.

159 « Le Christ nous a libérés. » L'antiphrase terrible de ce titre tiré de saint Paul (Gal., V, 1) ne dit rien du Christ, mais beaucoup sur son Église.

160 Cette description évoque un souvenir et une leçon retranscrits ainsi par Adèle : « Un nommé Gilé, un imprimeur, représentait l'élégant. C'était le temps des habits en queue de morue. Les boutons, toujours de métal, montaient jusqu'aux épaules, et la queue jusqu'à la nuque ; la couleur de mode était l'olive. Les pantalons, de nankin l'été, étaient très serrés aux genoux et se terminaient en pied d'éléphant ; avec cela le chapeau relevé sur l'oreille et une touffe de cheveux qui sortait du côté relevé.

« Le degré de fashion se calculait comme les quartiers de noblesse, par le nombre des passepoils du pantalon. Un seul sentait la roture. Gilé en portait quinze.

« Victor trouvait Gilé bien habillé. Il eut une pointe de coquetterie, la seule de sa jeunesse. […] Il s'aventura un jour et dit timidement à sa mère qu'il pourrait être mieux habillé. Sa mère lui dit : « Est-ce que tu vas t'occuper de cela maintenant ? Quelle importance ont les habits ? N'oublie pas cela : l'homme ne compte que par sa valeur morale, par l'intérieur, il n'est rien par l'extérieur. » (Victor Hugo raconté…, ouv. cit., p. 311.)

Il fallait que le sentiment de culpabilité du jeune Victor fût bien grand pour que la coquetterie soit le trait commun de trois personnages infâmes des Misérables, Tholomyès, Bamatabois et Montparnasse, entre lesquels se répartissent tous les éléments de la description de Gilé.



161 Hugo situe à cette date de janvier 1823 une aventure dont il fut témoin et acteur le 9 janvier 1841 à Paris, aventure recueillie par sa femme qui en rédigea le récit, à tort intégré dans Choses vues (ouv. cit., 1830-1846, p. 204-208).

162 L'épisode est d'une telle importance dans le roman qu'on est tenté d'y voir une des origines de l'invention de l'intrigue et du mouvement qui détermine, en novembre 1845, le début de la rédaction du livre. Dans cette hypothèse, on prendra garde, dans le texte de Choses vues, au fait que l'incident a lieu le lendemain de la réception de Hugo à l'Académie, à la sortie d'un dîner où elle était fêtée, chez Mme de Girardin. A deux reprises sont notés les motifs que Hugo a de demeurer à l'écart : « Il se dit qu'il était bien connu, que justement les journaux étaient pleins de son nom depuis deux jours et que se mêler à une semblable affaire, c'était prêter le flanc à toutes sortes de plaisanteries. » La plus acide aurait peut-être brodé sur cette récidive après Juliette, en se demandant jusqu'où irait l'Académicien dans son goût des « femmes tombées ». Quant à la calomnie, le commissaire la suggère lui-même : « Monsieur, votre déposition, plus ou moins intéressée, ne sera d'aucune valeur… » Demandons-nous donc quels durent être les sentiments de Hugo lorsqu'il vit, quatre ans plus tard, Mme Léonie Biard mise à Saint-Lazare, comme les prostituées, après le flagrant délit de son adultère avec lui, l'ancien sauveur des femmes perdues. Il venait de retourner en mal tout ce qu'il avait fait de meilleur. La même chose – et l'inverse aussi – arrivera à Jean Valjean.

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