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Les démarches originales


Après le constat qu’un risque nul était inaccessible (cancérogène sans seuil, et présence d’un “ fond ” d’ exposition naturelle), l’étape suivante a vu l’abandon de l’idée qu’un niveau de dose “ acceptable ” ou “ négligeable ” pouvait être défini. La CIPR ne s’est pas contentée de définir un niveau à partir duquel le risque serait “ inacceptable ” (près de 1 pour 1000 par an pour un travailleur, qui correspond à la V.L.E.). Elle a indiqué qu’en deçà, une dose qui pouvait être réduite facilement n’était pas acceptable. Une dose acceptable est ainsi une dose inférieure aux limites et qui a été réduite “ aussi bas que raisonnablement possible ”. L’acceptabilité ne se juge donc plus sur un niveau de risque (le niveau peut exclure, mais pas prouver l’acceptabilité), mais sur la mise en œuvre d’une pratique de gestion. Cette approche, que l’on peut qualifier de “ gestion du risque en risque acceptable ” s’est construite graduellement, et elle est très féconde. On note qu’elle est prônée dans d’autres domaines, dont certains peuvent même être éloignés de la logique des cancérogènes sans seuil (par exemple risque industriel majeur au Royaume Uni [HSE 1989], aux Pays Bas [KUIJEN 1988], ou en Suisse [CFS 1991]).

De tels principes de gestion ne sont pas absolument originaux, et ils auraient pu rester des principes d’action sans implications concrètes. Pour le risque radiologique, l’élément qui a sans doute permis de passer à une mise en œuvre plus concrète est sans doute la mise à la disposition des opérateurs et des autorités d’un ensemble d’outils conceptuels, scientifiques, techniques et opérationnels pour l’évaluation et la gestion :

- le concept de dose efficace, et plus généralement les concepts de dose,

- la relation dose effet,

- la définition d’un homme standard (poids des organes , débit respiratoire etc...),

- la publication de coefficients permettant de passer des incorporations aux doses,

- des règles de standardisation de la dosimétrie,

- la réalisation de bilans de surveillance dosimétriques,

-des suivis dosimétriques en temps réel,

-un retour d’expérience organisé dans des entreprises,

-des “ comités ALARA ” (acronyme de As Low As Reasonably Achievable, expression du principe d’optimisation) pour la mise en place de l’optimisation dans les entreprises,

Il faut enfin citer les instituts d’expertise en appui des pouvoirs publics, eux-mêmes soutenus par une construction internationale de l’expertise. En effet, une infrastructure lourde a été mise en place aux niveaux nationaux et internationaux pour développer les outils d'évaluation et faire circuler l'information. L'analyse des pratiques de terrain n'a pas été négligée dans le développement de recommandations. L’adéquation entre un principe de gestion, la gestion en risque acceptable et pratique de l’optimisation, avec ses outils de tout type permettant sa mise en œuvre et son suivi est sans doute l’aspect le plus original de la radioprotection [HUBERT1990].


Les choix sujets à discussion


Il est difficile de porter un regard critique sur la gestion du risque radiologique, sans que le sujet ne soit obscurci par le débat sur l’industrie nucléaire. Les questions associées aux rayonnements sont rarement regardées en tant que telles. L’importance considérable du potentiel de risque associé à cette industrie explique cette situation, mais elle n’est pas cohérente avec le bilan des doses aujourd’hui. La gestion du risque radiologique souffre ainsi d’un biais de gestion qui porte sur les préoccupations du public, les efforts de l’administration, et même l’effort de recherche. Ainsi, des études épidémiologiques ont lieu autour de sites nucléaires, mais il y en a très peu sur les personnes soumises au radiodiagnostic (par exemple dépistage chez le nourrisson de la luxation congénitale de la hanche), et très peu sur les irradiations thérapeutiques. L’examen critique qui suit laisse de côté les aspects liés à l’industrie nucléaire et se faocalise sur le système de radioprotection.

Le système peut être critiqué à la fois pour sa lourdeur et un “ excès de subtilité ” (cf. débats à l’occasion de [CE 1996]). De fait, l’ambition de traiter dans une logique d’action globale des situations aussi diverses que les incidents, le travail sur des matières nucléaires ou le radon dans les locaux administratifs demande beaucoup d’agilité intellectuelle. Toutefois, cette diversité est irréductible et la seule alternative est de cloisonner ces types de gestion.

Le principe d’optimisation porte aussi en lui les germes d’une certaine lourdeur. Par exemple, la comparaison à des limites peut se contenter de calculs sommaires mais majorants. L’optimisation requiert une estimation des doses et des risques “ au plus précis ”. En conséquence, ceci suppose un renforcement de l’expertise chez les opérateurs et au sein des autorités. Si cet investissement dans l’évaluation est indubitablement un prix à payer pour plus d’efficacité, il faut rester vigilant pour simplifier les approches dès que cela est possible. En réalité la théorie de l’optimisation elle-même offre des voies de régulation puisque le coût d’accès à l’information doit être pris en compte dans la recherche de l’optimum.

La séparation entre évaluation et gestion est parfois jugée trop ténue dans la mise en œuvre du système de radioprotection. Le fonctionnement, et l’efficacité du système reposent, on l’a vu, sur le lien étroit entre évaluation et gestion et les acteurs de terrain sont censés évaluer la situation et décider de la meilleure option. Le suivi en temps réel permet même de réviser la stratégie instantanément. Les outils conceptuels sont aussi ambigus. La relation dose effet est décrite comme outil de gestion, et non d’évaluation. La dose efficace, est elle aussi, conçue comme un outil de gestion, même si elle sert à évaluer l’efficacité des pratiques. Notons que la relation dose-effet, avec ses simplifications, peut induire des actions sur des critères qui ne sont pas forcément conscients. Par exemple l’usage d’un coefficient de risque unique quels que soient le sexe et l’âge écarte d’emblée les politiques de maîtrise du risque qui les distinguent. Enfin, si l’UNSCEAR se consacre pleinement à l’évaluation, la CIPR revendique les deux rôles. En réalité, l’évaluation et la gestion, tels qu’ils sont pratiqués sur le terrain, le sont dans un cadre différent de celui de la définition des politiques, dans lequel la séparation des deux approches est prôné. L’évaluation faite sur le terrain est celle des doses, la gestion est l’application de règles prédéfinies. En amont, les domaines sont assez bien séparés, même si la CIPR est un lieu de rencontre entre ces deux perspectives.

Il reste qu’une évaluation faite dans une perspective scientifique (par exemple dimensionnement d’une étude épidémiologique, analyse de l’opportunité des mammographies) nécessite de revenir aux données de base et ne peut reposer sur la dose efficace et le coefficient de risque global. De même, pour les décisions qui ne portent pas sur la gestion de problèmes quotidiens (distribution préventive d’iode, critères de retour à la normale sur des sites pollués...), la séparation entre analyse du risque et prise de décision s’impose.

La dernière originalité du système est l’importance du rôle joué par une organisation non gouvernementale, la CIPR dont les membres sont cooptés et qui n’est donc soumise à aucun contrôle extérieur. Certains considèrent ce fonctionnement comme un garantie d’indépendance, d’autres émettent des doutes sur la légitimité de la CIPR quand elle émet des règles de santé publique. Cependant les alternatives à une telle structure ne sont pas nombreuses : organisation intergouvernementale (Commission Européenne), association professionnelles, instances internationales (UNSCEAR). Il n’est pas certain qu’un positionnement idéal soit possible, mais on peut considérer qu’un certain équilibre est atteint dans la mesure où plusieurs types de structures interviennent en réalité dans la définition des modes de gestion des risques.



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