Denis Pryen : Nous, nous voyons l’arrivée d’Internet en temps qu’éditeur parce qu’il y a 2 aspect dans l’université : formation des étudiants, suivi des étudiants. On peut projeter l’université à 50 ans où il n’y aura plus d’université, les gens seront branchés chez eux, on peut y penser, c’est possible. Il y a de plus en plus de demandes à un apprentissage direct des gens pour qu’ils comprennent ou qu’ils apprennent. En entreprise, hériter de gens qui savent taper sur un ordinateur ou de libraires qui ne sont pas capables de trouver un bouquin en rayon sans aller chercher sur l’ordinateur, c’est totalement paralysant dans nos métiers. On voit que les jeunes qui arrivent de formations libraires préparant à un DESS édition ont un handicap énorme. Il ne savent plus réfléchir, savent taper sur un bouton mais ne savent pas chercher dans une base. Il ne faut pas se faire d’illusion sur l’ordinateur et l’éducation, je vois très bien pour avoir participé à des rencontres à Henry IV, au niveau de la seconde qu’il est facile pour les élèves de faire des copier/coller pour des devoirs en allant chercher des bouts par ci par là et on mélange. La qualité de formation ce n’est pas l’ordinateur qui la donnera mais le contact avec des gens qui vont mener dans l’université un travail de réflexion, de savoir travailler derrière et de réfléchir. Il ne suffit pas d’avoir des bons contenus encore faut-il savoir les appliquer à la réalité sociale et à la transformation sociale et le but de l’université est d’être critique pour apporter un changement et une amélioration globale sociale. Donc les moyens Internet et banque de données sont importants mais il restera derrière un travail de former humainement les gens à savoir réfléchir.
L’apport que je vois dans une édition comme la nôtre avec 13500 titres. Si nous pouvons mettre la collection « logique sociale » de 500 titres sur un disque et qui va aller nous chercher par items par exemple « scolarisation des handicapés » et nous sortir les référents et le texte, cela permettra aux chercheurs et à l’universitaire d’aller plus vite.
Nous allons essayer, bien que le passage à la numérisation soit pour nous un très lourd coût. A échéance 4/5 ans je souhaite que quelqu’un qui veut commencer un travail sur l’autisme puisse disposer des 22/25 titres que l’on a avec toutes les questions. Si nous savons garantir le contenu des livres et l’indexer, permettre une méthode de recherche, j’espère que dans 5 ans le maximum de notre fond sera à disposition. On a notamment un bouquin qui est un dictionnaire du Congo Brazzaville qui reprend en 600 pages les personnes, les origines de partis. C’est une mine à mettre sur Internet d’urgence.
Je tiens également aux livres car, rentrant de Syrie, j’ai constaté que ce n’est pas demain qu’il pourront se connecter à Internet et mettons pour l’instant 100/200 bouquins à disposition pour 200/300 chercheurs, nous partons la semaine prochaine pour le Gabon en emportant 500Kg de bouquins en 1000titres pour les mettre à disposition. On est obligé de tenir les deux pour l’instant. Partant du monde du papier on n’est pas très à l’aise dans les nouvelles technologies. Il y aura une complémentarité, les bibliothèques et les travaux disponibles physiquement auront encore longtemps leur importance parce que avant que l’on donne les moyens d’une véritable réflexion à un Bac + 4 , il y a un travail de rencontre et de contrôle long à faire. Je peux dire que dans nos métiers nous héritons d’une formation qui à été faite avec l’orthographe globale, ça veut dire qu’à Bac + 6 , pas une seule personne n’est à même de faire le travail de secrétariat ou de suivi d’édition, on ne sait si ils sauront lire un texte et le comprendre. Il faudra un complément de formation ! …..
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