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Annexe 2 : Retranscription de l’entretien 1



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Annexe 2 : Retranscription de l’entretien 1


L’entretien suivant a été réalisé dans le bureau de l’interviewé à Lille1. Avant de commencer l’entretien, je lui ai rappelé le principe d’un entretien semi-directif et je lui ai demandé si je pouvais l’enregistrer. L’entretien a commencé à 17h le 30 mai 2011. Voici donc la retranscription de cet entretien :

Enquêteur : Bonjour, est-ce que vous pouvez me parler de votre formation initiale ?

Enquêté : J’ai fait une thèse et puis HDR et puis voilà.

Enquêteur : Quelle est votre profession ?

Enquêté : Je suis directeur de Recherche.

Enquêteur : Dans quelle discipline ?

Enquêté : En informatique à l’INRIA.

Enquêteur : Enseignez-vous en même temps ou non ?

Enquêté : Un petit peu.

Enquêteur : Dans quelle matière ?

Enquêté : Informatique

Enquêteur : Quel est le temps de travail que vous mettez pour l’activité de recherche et d’enseignement ?

Enquêté : Ben, c’est toute la semaine.

Enquêteur : Quels outils utilisez-vous sur le web principalement ?

Enquêté : Les outils sur le web ? Pour quoi faire ?

Enquêteur : Outil de collaboration, de traitement de texte par exemple…

Enquêté : Le minimum. Donc un peu Google Docs de temps en temps mais c’est tout. Mais sinon, si c’est de la collaboration, nous on a nos propres outils de synchronisation de documents. Donc avec des systèmes de versions comme SVN… C’est des systèmes de versions de contrôle. Mais c’est fait pour gérer du code, mais ça marche très bien pour les articles.

Enquêteur : Vous réalisez quels types de documents avec principalement ?

Enquêté : Des articles de recherche.

Enquêteur : Quel type de contenu y mettez-vous ?

Enquêté : Euh, oui, donc je mets des graphiques en plus du texte.

Enquêteur : Quelle est la fréquence d’utilisation de ces outils ?

Enquêté : Tous les jours.

Enquêteur : Quelle utilité ont pour vous ces outils ?

Enquêté : Euh, Google Docs, là, c’est juste un truc pour me synchroniser avec les gens qui n’ont pas accès à ce que nous on utilise. Mais sinon, je ne l’utiliserai pas.

Enquêteur : Utilisez-vous un outil d’archives ouvertes ?

Enquêté : Oui, nous on a une archive ouverte qui s’appelle HAL, donc voilà, et tous nos documents sont dedans.

Enquêteur : Quels services utilisez-vous sur HAL ?

Enquêté : Juste ce qu’on doit mettre dedans.

Enquêteur : Juste le dépôt ?

Enquêté : Ouais… Et c’est très mal foutu donc de toute façon…

Enquêteur : Pourquoi utilisez-vous ce site là ?

Enquêté : Parce que là, l’INRIA nous oblige à le faire !

Enquêteur : Depuis combien de temps l’utilisez-vous ?

Enquêté : 2007

Enquêteur : Et avant, vous publiez en revue ?

Enquêté : Non, pas forcément. Avant, on n’avait pas d’archives ouvertes, moi je n’utilisai pas d’archives ouvertes mais par contre mes papiers je les mettais sur le web. Pour moi, les archives ouvertes c’est juste que ça institutionnalise un peu le processus, c’est tout.

Enquêteur : Y a-t-il une incitation au dépôt ou une obligation ?

Enquêté : Oui, il y a une obligation : nous, tous nos articles doivent être dans HAL. Donc c’est ça.

Enquêteur : Qui dépose ? Vous ou le laboratoire ?

Enquêté : C’est nous, l’INRIA a son propre HAL. Donc c’est, on sait que c’est fait par l’INRIA de toute façon. Tous les articles sont(…), il y a le laboratoire du(…), des auteurs, donc de toute façon on a tout tout suivi par rapport à ça quoi.

Enquêteur : C’est quel type de document ?

Enquêté : PDF, plutôt des articles scientifiques.

Enquêteur : C’est du texte intégral ou non ?

Enquêté : Ça dépend, souvent non.

Enquêteur : Quel type vous mettez dans vos documents ?

Enquêté : Ah oui, de temps en temps, on met des captures d’écran, mais nous, on ne met pas de photos. Je sais qu’il y a des gens qui mettent des photos pour leurs expériences. Nous c’est(…), le maximum qu’on peut avoir, c’est des graphiques.   

Enquêteur : C’est plutôt des postprints ou des préprints ?

Enquêté : Euh(…), Moi je mettrai tout et après par contre je ne mets pas la version de l’éditeur.
Mais de toute façon je suis contre le modèle éditorial à l’heure actuelle, on fait tout le travail et c’est eux qui vendent les choses. Je pense que le monde va mal, je marche sur la paix.

Enquêteur : Est-ce que vous publiez des articles qui sont déjà publiés en revue ?

Enquêté : Les préprints.

Enquêteur : Dans quelle discipline vous déposez ?

Enquêté : Ben, en informatique.

Enquêteur : Combien de documents sont déposés par an ?

Enquêté : Par an peut-être 10 à 20, quelque chose comme ça, du moins pour l’équipe.

Enquêteur : Et à vous tout seul ça fait combien ?

Enquêté : Je ne sais pas. Ça doit être du même ordre peut-être une dizaine. Si on écrit un article par mois, c’est déjà pas mal.

Enquêteur : Quel est le nombre moyen de pages par dépôt ?

Enquêté : Une vingtaine.

Enquêteur : Par rapport à la consultation, est-ce que vous consultez des documents sur HAL ?

Enquêté : Rarement. Rarement parce que je pense que ça va plus vite, ça dépend si les articles sont indexés ou pas ou s’ils sont disponibles ailleurs.

Enquêteur : S’ils sont disponibles ailleurs, vous les consultez où ?

Enquêté : Ben ça dépend de ce que Google me propose.

Enquêteur : Quand vous allez voir sur HAL, comment consultez-vous ?

Enquêté : Généralement, moi je pense que je recherche par titre ou par auteur tout simplement.

Enquêteur : Quand vous consultez, est-ce que vous consultez la notice, le résumé, … ?

Enquêté : Euh non, en général c’est plus la totalité du document, donc si c’est possible.

Enquêteur : Quelle est votre fréquence de consultation sur HAL ?

Enquêté : Elle est très faible.

Enquêteur : Combien mettez-vous à consulter un document ?

Enquêté : Ca je pense que ça varie. C’est pas(…), c’est pas ça le facteur.

Enquêteur : Est-ce que vous téléchargez aussi des documents ?

Enquêté : Ben pour le moment, je ne m’en rappelle pas vraiment, je dirais que non. Mais c’est pareil après, ça veut dire qu’à partir du moment où c’est intégré dans un moteur de recherche, ben ça sera fait quoi. 

Enquêteur : Est-ce que vous utilisez des outils de recherche avancée, recherche simple sur HAL ?

Enquêté : Non pas vraiment, pour nous ça ne veut pas dire grand-chose. Nous, on arrive à bien identifier les choses, les articles de recherche sont suffisamment assez barbare pour que ça soit un bon identifiant.

Enquêteur : Quel enjeu revête pour vous le dépôt, la consultation ?

Enquêté : C’est un enjeu politique, ce n’est pas un enjeu pratique de mon point de vue. Donc ça veut dire que ce n’est pas normal que l’État nous paye pour produire des informations qui soient privées. Ce n’est pas normal. Donc moi, ben(…), j’ai écrit pas mal de livres, ils sont tous en accès libre. Je crée des logiciels, ils sont en accès libre aussi. Et ce n’est pas normal que les gens ne puissent pas accéder à ce qu’on a écrit parce qu’on a fait tout le boulot. Parce que les éditeurs ne font rien quand même dans le travail : Zéro ! Moi je pense, à mon avis, ils ne servent à rien. Donc, moi je pense que le futur c’est les archives ouvertes.

Enquêteur : Vous déposiez où avant ?

Enquêté : Sur ma page personnelle.

Enquêteur : Quand avez-vous commencé à publier en ligne ?

Enquêté : 97

Enquêteur : Quel est le nombre de documents que vous mettiez en ligne à l’époque ?

Enquêté : Je ne sais pas, peut-être une trentaine. Maintenant tous mes articles sont en ligne de toute façon.

Enquêteur : Quels sont selon vous les points forts ou les points faibles du site ?

Enquêté : Les points forts ben à la limite, c’est que ça permet d’avoir toute la production de l’INRIA dans un point. Les points faibles c’est que c’est mal fait, mais bon. Après je pense qu’il ne faut pas généraliser, c’est juste une implémentation d’une archive. Moi, ce qui m’intéresse c’est le concept. 

Enquêteur : Qu’est-ce que vous aimeriez retrouver sur un site comme celui-ci ?

Enquêté : Euh…

Enquêteur : Du point de vue de l’architecture ou de l’ergonomie par exemple ?

Enquêté : Que l’entrée de documents soit facile !

Enquêteur : Par rapport à la langue du site ?

Enquêté : Il n’y a pas d’importance.

Enquêteur : Et les outils que vous aimeriez retrouver sur ce site ?

Enquêté : Non pas vraiment besoin d’outils en particulier. Potentiellement, si ça génère une entrée Bibtex automatiquement, pourquoi pas. Là par exemple HAL, ça permet aux chercheurs de générer automatiquement leur page web. Mais moi je le fais automatiquement aussi, donc bon. En tant que programmeur, j’ai fait ça il y a longtemps, ça marche donc je n’ai pas besoin de HAL pour faire ça, ni pour mettre à jour ma base. Donc HAL c’est bien pour les gens qui n’avaient aucune infrastructure. Donc après ils avaient aucune infrastructures, ils entrent leurs données dedans, ah le site génère pleins de trucs pour eux, donc ça c’est super. Moi j’avais déjà tout. 

HAL c’est plus “Oh tu dois le faire en plus, donc c’est un doublon“, et c’est pas demain la veille que je ne vais pas utiliser mes propres outils pour faire ce que j’ai fait parce que moi mes outils je les contrôle. 

Et nous, on est un peu spéciaux parce qu’on est des informaticiens donc après, j’imagine que la personne qui fait de l’histoire ou autre utilisera l’infrastructure de HAL et ce sera très bien, nous on est un peu spéciaux de ce point de vue là !

Enquêteur : Préférez-vous des sites multidisciplinaires ou non ?

Enquêté : Disons qu’à la limite, je ne préfère pas un site qui soit multidisciplinaire, comme ça ça m’introduit pas trop de bruit quand je cherche sur un moteur. Parce qu’un biologiste qui s’appelle pareil que moi, ben ça fait du bruit.

Enquêteur : Quel type de consultation aimeriez-vous retrouver ?

Enquêté : Moi c’est par auteur, par titre en général.

Enquêteur : Des documents, vous préférez en avoir en texte intégral seulement ou non ?

Enquêté : Moi je préfère en PDF que soit lisible. Moi, avoir le TeX et le fichier généré, moi ça m’intéresse pas. Si on ne peut pas lire le document, à mon avis, ça ne sert pas à grand-chose !

Enquêteur : Aimeriez-vous avoir accès à des données chiffrées, à des statistiques d’utilisation du site, de dépôt ?

Enquêté : Non, ou peut-être un truc qui serait rigolo, ça serait de savoir qui est-ce qui fait référence à des articles. Mais c’est tout.

Enquêteur : Est-ce que vous aimeriez avoir accès à des liens vers d’autres sites ?

Enquêté : Oui, pourquoi pas. Moi je pense que si ça aide à trouver des infos, alors oui. Mais sinon, pas spécialement. En fait, Google le fait pour nous, donc voilà.

Enquêteur : Aimeriez-vous avoir accès à des liens vers des sites personnels de chercheurs ?

Enquêté : Euh, c’est la même réponse : ça c’est toute la question de savoir si le site est bien indexé. S’il est bien indexé, on n’a pas besoin de le faire en plus. 

Et la question, c’est que c’est important à ne pas forcer les gens à mettre plus d’informations sur le site parce qu’on dit “ah oui, ça serait bien qu’il y ait des pages web, alors tout le monde doit rentrer sa page web, et quand vous changez, vous changez la page web, ok, ouais“.

C’est vraiment la partie de rendre l’utilisation la plus simple possible.

Enquêteur : Quelle est l’importance pour vous de la communication entre chercheurs ?

Enquêté : Ben c’est fondamental.

Enquêteur : Comment communiquez-vous entre chercheurs ?

Enquêté : Ben ça dépend, ça dépend si on les connaît ou pas. Si on les connaît par mail ou par discussion. Si on ne les connaît pas, par mail ou par papier. 

Enquêteur : Aimeriez-vous retrouver des outils tels que des forums, des espaces de communication entre chercheurs?

Enquêté : Non !

Enquêteur : Et des espaces de partage ?

Enquêté : Non plus.

Enquêteur : Des moyens pour commenter des documents, apporter des corrections ?

Enquêté : Non, non chez nous on a tout ça déjà, et ça fonctionne bien. Parce que par exemple, qu’est ce que ça veut dire, est-ce que ça doit être privé, public, est-ce que vous vous pouvez voir ce que j’ai écrit ? Est-ce que si j’écris quelque chose, est-ce que je dois écrire “modifier“, est-ce que ça insulte l’autre ?... Non, non, non, ça on le gère. On sait comment gérer ça, on sait qui est-ce qui a lu,… C’est toute une partie humaine de la chose.

Enquêteur : Quelle est la perception de vos collègues des archives ouvertes ?

Enquêté : Nous on est pour. Nous on est pour ce système-là.

Enquêteur : Quelle est pour votre équipe, l’utilité des archives ouvertes ?

Enquêté : Pour le moment, les archives ouvertes sont peu utiles, parce que je pense qu’on ne publie assez dedans, et que HAL est pas trop mal indexé par Google. Mais sinon, ouais, je pense que c’est très important politiquement parlant.

Enquêteur : Y a-t-il des freins à l’utilisation pour vous et vos collègues ?

Enquêté : Non, non, non. Le véritable problème à l’heure actuelle, c’est que dans notre domaine, il y a actupuelly, I3E, ACM. C’est notre entité qui gère toutes les connexions, et donc c’est eux ont le pouvoir quoi. Vu qu’à l’INRIA, il n’y a pas beaucoup de gens qui travaillent sur mon domaine, ben on peut le voir en France, ben j’ai très peu de probabilité de trouver un article qui m’intéresse. Donc maintenant, ça veut dire, s’il y a une plus grosse communauté qui utilise une archive ouverte, ben ils ont une plus grande possibilité de trouver de l’information dessus.

Enquêteur : les bienfaits pour vous de ces outils ?

Enquêté : c’est politique, me débarrasser des éditeurs !

Enquêteur : Et pour vos collègues ?

Enquêté : Ben, c’est la même chose, on est bien synchronisé par rapport à ça, on fait tout le travail : on crée les idées, on les met en page, on fait l’évaluation, on fait pratiquement tout : la copie, la vérification, la mise en forme. Pourquoi on devrait payer, pourquoi l’État français devrait payer Elsevier, ou je ne sais pas quoi pour produire cette information ?


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