« Le jardin potager de Boudonville, c’est la première approche que j’ai eue avec la culture de la terre. Après les cours, la tête bien remplie des théories accumulées durant la journée, ça nous faisait un bien fou de venir nous décharger sur notre parcelle de terrain », se rappelle William, 25 ans, qui compte retourner à la fac de lettres à la rentrée pour préparer le concours d’enseignement de l’histoire. C’est lorsqu’une association de culture libertaire s’intéresse au potager, en 2011, que le jeune homme va s’y impliquer.
« Je découvrais tout d’un coup, à ce moment-là, la politique, le militantisme... Dans cette association, nous apprenions à ne pas seulement nous opposer au système, mais aussi à construire de nos mains notre propre alternative, à proposer un projet autogéré. C’était une découverte essentielle pour moi. Militer en ville — en manifestant, par exemple — et parvenir à subsister de ses propres récoltes participe à une même façon de lutter. » Une première expérience qui peut ouvrir la voie à d’autres possibles. Aujourd’hui, William veut construire sa propre maison, « une grosse cabane de 20 m2 », dans la Meuse, sur le terrain d’un ami qui fait pousser des plantes médicinales. En attendant, il vit chez un autre ami, maraîcher, et continue d’aller à Boudonville pour entretenir le potager.