Nous adoptons ici le principe de l'analyse de la syllabe (S) en deux constituants :
l'attaque (A) et la rime (R). La rime comprend d'une part le noyau syllabique (N°), et d'autre
part les segments qui le suivent et forment la coda (C°), tandis que l'attaque précède le noyau
et la coda. La structure peut s’exprimer ainsi :
Précisons que les constituants A et C° peuvent rester « vides », seul le constituant N° devant
Remarque : Dans les langues telles que l’anglais, où des consonnes sont dites syllabiques, comme
/l/ dans cattle, /.kæt.l./, nous considérons que la consonne en question reste {–syllabique} en
termes de traits, et qu’elle est sommet (= tête) de syllabe (ou pic de sonorité), tout en étant dans la
coda et non dans la position nucléaire, cette position restant vide. Ce problème ne se pose pas en
latin, mais il s’est posé en indo-européen (voir Martinet, 1994 : 136-7).
Dans la syllabe latine, seules les voyelles peuvent occuper la position nucléaire. Les
consonnes en sont exclues, ainsi que les semi-voyelles (/j, w/). La situation est donc claire : en
latin, tout segment +syllabique dans le système est noyau (N°) de syllabe, cette position lui
étant exclusivement réservée.
Les syllabes se regroupent en constituants de rang supérieur : les pieds (P), eux-mêmes
constituant le mot (M). Le poids des syllabes se mesure en mores (m). Voici à titre d’exemple
la structure de la forme d’accusatif civitatem, /kiiwitáatem/ (‘cité’) avec un /aa/ accentué :
M
P
P’
S’
S
S’
S
R
R
R
R
A
N°
A
N°
A
N°
A
N° C°
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