2.7. Construction de la syllabe
Dans le mécanisme de construction des syllabes du mot, on applique le principe de
maximisation des attaques, ce qui signifie que, en cas d’alternative, on place de préférence
une consonne dans une attaque plutôt que dans une coda, à condition, bien entendu, qu’il
s’agisse d’une attaque licite. Considérons à titre d’exemple la forme actus, /áaktus/ (participe
parfait de ago, ‘faire avancer’, ‘accomplir’, etc.). Comme /kt/ n’est pas une attaque licite, la
frontière de syllabe passera entre /k/ et /t/ : /.áak.tus./.
Cette approche présuppose, comme nous l’avons indiqué plus haut, que les phonèmes
soient spécifiés pour le trait ‘syllabique’, afin que les futurs noyaux de syllabe soient
identifiables. Reprenons le cas de civitatem, /kiiwitáatem/. On peut imaginer la structure
morphologique suivante : {{kiiw+itaat}+em}. Le thème étant dérivé, il peut en effet
s’analyser en deux segments : un radical, sous la forme //kiiw-//, et un suffixe dérivationnel,
//-itaat//. Il importe de distinguer cette structuration morphologique de la structuration
phonologique. Sur le plan phonologique, il faut pouvoir reconnaître les phonèmes
+syllabique. Nous les indiquons en gras : /k ii w i t aa t e m/. Les règles de syllabation
consistent à annexer des phonèmes spécifiés –syllabique à ces voyelles. Les voyelles
(+syllabique) se voient en effet d’emblée accorder les positions nucléaires des syllabes. Il
reste donc à attribuer les consonnes (–syllabique) à des attaques de préférence, puis à des
codas pour celles qui n’ont pu trouver leur place dans des attaques. Dans notre exemple,
toutes les consonnes peuvent être placées dans une attaque, sauf bien entendu le /m/ final. On
obtiendra ainsi : /.kii.wi .taa.tem./. Il ne restera plus qu’à appliquer les règles accentuelles
(voir §2.6).
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