3.1. Le binarisme
On a les classes suivantes de paramètres : (1) privatifs, (2) équipollents, (3) graduels.
Ce classement correspond à celui de l’école de Prague (Troubetzkoy, 1976). Un même
paramètre, l’aperture vocalique par exemple, peut entraîner une opposition graduelle dans
certaines langues et privative dans d’autres. En principe, dans la conception de l’école de
Prague, seules les oppositions privatives sont aptes à être décrites avec des traits binaires.
En latin classique, le degré d’aperture des voyelles est de type graduel et les
oppositions de lieu d’articulation des consonnes sont équipollentes. Malgré l’existence de ces
oppositions graduelles et équipollentes, nous avons choisi de « binariser » le système et de
traiter sur le plan formel tous les paramètres comme s’ils étaient privatifs. Il nous semble que
cette méthode de digitalisation généralisée simplifie considérablement l’appareil formel, sans
réellement déformer la réalité phonologique.
En conséquence, tous les traits que nous proposons sont binaires, étant entendu qu’il
faut distinguer le binarisme ontologique et le binarisme méthodologique formel. Nous
adhérons à un binarisme ontologique partiel et c’est pour des raisons méthodologiques que
nous proposons une généralisation du binarisme.
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