Il est plutôt rare, à l’UQAM comme ailleurs, de voir un groupe de recherche universitaire célébrer son trentième anniversaire de naissance. C’est pourtant le cas du Groupe de recherche sur l’histoire de Montréal (GRHM), fondé au département d’histoire de l’UQAM en 1972 (voir le texte marquant son 25e anniversaire dans le numéro 24 du Bulletin). Au département, le Groupe est dirigé par Paul-André Linteau, Jean-Claude Robert et Joanne Burgess, auxquels est associée Michelle Comeau, chargée de cours. Depuis plusieurs années, il a débordé le cadre de l’UQAM grâce à la participation de diplômés de notre programme de doctorat qui sont aujourd’hui professeurs dans d’autres établissements : Jean-Pierre Collin, à l’INRS-Urbanisation, culture et société, Michèle Dagenais, à l’Université de Montréal, et Sylvie Taschereau, à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ainsi, d’équipe départementale, le GRHM est devenu un groupe interuniversitaire.
Au fil des ans, les membres du Groupe ont contribué de façon importante à l’étude de l’histoire de Montréal et de l’histoire urbaine. Ils ont publié quantité de livres, de brochures et d’articles et présenté de nombreuses communications en ce domaine. Ils ont collaboré à plusieurs expositions et à des émissions de radio et de télévision. Ils ont aussi dirigé un grand nombre de mémoires de maîtrise et de thèses de doctorat en associant les étudiants à leurs travaux. En 1997, le GRHM a publié un répertoire de toutes ces productions pour ses 25 premières années d’existence. Une liste semblable est en préparation pour la période 1997-2002.
Le GRHM peut être défini comme un regroupement de chercheurs - professeurs, chargés de cours et étudiants - qui travaillent sur divers aspects de l’histoire de Montréal. Chacun est responsable de ses propres projets, mais le Groupe organise des activités collectives qui, ces dernières années, ont été de deux types.
D’abord, le GRHM offre à ses membres et à la communauté universitaire en général des séminaires de recherche portant sur l’histoire de Montréal ou l’histoire urbaine. Des étudiants de maîtrise ou de doctorat y présentent le résultat de leurs recherches, des professeurs du Canada et même de l’étranger sont aussi invités à faire de même. Ces séminaires représentent des lieux d’échanges privilégiés et permettent aux étudiants de briser l’isolement qui les guette, une fois leur scolarité terminée.
De plus, le GRHM participe à des programmes collectifs d’histoire urbaine comparée à l’échelle internationale. Déjà, à la fin des années 1970 et au début de la décennie suivante, un projet de coopération France-Québec avait permis de nombreux échanges avec des historiens de Paris et de Lyon. Entre 1994 et 1998, un programme d’étude comparée du développement de Barcelone et de Montréal à l’époque contemporaine a associé le GRHM à une équipe de géographes catalans. Il a favorisé de nombreux échanges de professeurs et d’étudiants entre les deux villes et s’est clôturé par un grand colloque dont les Actes sont parus en 1998.
Depuis 1997, le GRHM participe, avec une équipe d’historiens de l’Université Libre de Bruxelles, à un nouveau programme visant à comparer l’histoire de Bruxelles et de Montréal aux XIXe et XXe siècles. Un premier colloque a eu lieu à Bruxelles, à l’automne 2000, sur le thème « Bruxelles et Montréal : des métropoles en comparaison ». Il a permis aux membres des deux équipes de s’informer mutuellement sur les grandes caractéristiques de l’évolution de leurs villes respectives, notamment sur les éléments structurants de l’espace urbain et sur les acteurs du changement. Une deuxième étape, axée sur « Les usages et les usagers de la ville » est en cours de réalisation et mènera à l’organisation d’un second colloque, au printemps 2003. Les travaux sont orientés vers six dossiers principaux : la ville et les femmes; les immigrants dans la ville; la banlieue et les banlieusards; l’usage des espaces publics; la modernisation des pratiques commerciales; l’identité urbaine. Le projet bénéficie de l’appui de la Coopération Québec-Wallonie-Bruxelles, ce qui a permis à un étudiant du département, Bryan Mac Donald, d’effectuer un stage d’un mois à Bruxelles.
Ainsi, depuis 30 ans, le GRHM a agi comme foyer de recherche et centre de diffusion à propos de Montréal et de son évolution. Il a établi de nombreuses relations avec d’autres chercheurs en histoire urbaine, à Montréal, au Canada et à l’étranger. Il a contribué de façon significative au rayonnement de l’UQAM, tant dans la communauté montréalaise que sur la scène internationale.