Séminaire «accompagnement éducatif», insa de Rouen le mercredi 17 mars 2010



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Prise de notes : Franck Meyer, pour le CAREP.


Séminaire « accompagnement éducatif »

INSA de Rouen le mercredi 17 mars 2010
Intervention de Chantal Blanchard

Professeur, formatrice, chargée de la mission académique « réussir en seconde ».
Seul le prononcé fait foi
Plan de l’exposé :
- Les différentes légitimités de l’accompagnement
- Les enjeux (les « périmètres » de l’accompagnement, la personnalisation de l’offre, la collégialité nécessaire, l’autonomie de l’élève) et les postures professionnelles des adultes qui accompagnent.
- La démarche d’accompagnement (les conditions d’efficacité)
1. Les différentes légitimités de l’accompagnement.
La nature du nouveau public d’élèves : passer d’une logique de diffusion à une logique de réception. Il faut s’assurer du chemin que les connaissances scolaires tracent dans l’esprit des élèves.
L’hétérogénéité des profils, des niveaux, des caractères, des modes de vie, qui définie une variabilité de besoins.
L’accompagnement s’adresse à une personne. On considère un élève et un individu. L’accompagnement vise la réussite de chaque élève.
Le concept d’accompagnement résout de manière optimale la tension entre le singulier et l’universel. Apprendre c’est sortir de soi pour prendre sa place dans la condition humaine.
L’accompagnement a une dynamique centrifuge : va chercher l’élève où il est pour l’emmener vers l’intégration sociale, le monde dans lequel il vit.

2. Les enjeux.
2.1. Les « périmètres » de l’accompagnement éducatif.


  • Le périmètre éducatif.

L’aide à l’élève relève du ressort pédagogique et deux positions peuvent être identifiées facilement, face à la difficulté scolaire.


La position essentialisme : on relève la difficulté scolaire comme un état (« je suis nul en …) et même un état indépassable parfois. Le seul espoir c’est celui de l’échec ! C’est une difficulté identitaire (« être nul »). Alors que certains élèves sont en difficulté dans une matière, ils se sentent en difficulté « par contagion » dans toutes les matières.
Le postulat de la perfectibilité :

La difficulté est perçue comme « étape de l’apprentissage ». Elle est la norme de l’apprentissage, dédramatisant l’erreur. L’expression « élève en difficulté » devient un pléonasme ; dès qu’on apprend on est en difficulté ! La perfectibilité de l’élève est alors postulée. Il faut donc être patient ! Les élèves attendent une augmentation très rapide, mécanique de leurs résultats dès qu’ils sont aidés, mais il y a une progressivité des apprentissages. Ce qui suppose une programmation, une progression concertée, mise en place par les adultes aidant.


Installer des rituels dans l’apprentissage :


  • Assiduité : pour un accompagnement efficace

  • Evaluation : la considération que nous avons par les efforts consentis par les élèves. Pour un élève un effort non reconnu n’a pas existé !



    • L’épanouissement de la personne.

Cela relève de la découverte de soi et de l’expression de soi (plaisir de faire sans risque de pénalité). L’enrichissement de la personnalité, c’est aussi un axe de l’accompagnement éducatif. Toute activité accompagnée permettra au jeune de se découvrir de façon non anxiogène.


1ère posture de l’accompagnant : se positionner comme un adulte bienveillant, pour donner confiance en l’avenir. La manière dont on regarde un élève rétroagi sur la façon dont il se perçoit (promesse d’une meilleure estime de soi).
2ème posture : un adulte exigent, pour mettre l’élève en situation de relever des défis. Le temps d’accompagnement est un espace d’apprentissage.

2.2. La personnalisation.
C’est la prise en compte du caractère « personnel » de l’élève, de la réponse à ses besoins. Il y a donc un dialogue singulier qui s’instaure entre l’élève et celui qui l’accompagne.
La personnalisation a des limites, des écueils, des difficultés à ne pas oublier :


  • La finesse et la pertinence du repérage, liées à la lecture des messages que les élèves nous envoient (déni, besoins de motivations annoncés qui cachent d’autres besoins réels). Il faut donc décrypter les besoins, remonter aux sources des « symptômes » lisibles. Le regard des familles peut nous être précieux pour ajuster notre regard.

  • La saisie des envies. Un élève peut avoir besoin d’une activité physique mais ne pas en avoir envie … ! On peut aborder les plus jeunes élèves sous l’angle de l’envie et dépister ensuite des besoins.

  • Les élèves ne sont pas « stables » : l’accompagnement doit donc s’adapter en permanence.


3ème posture : être un observateur vigilant. Formuler des hypothèses de réussite pour révéler l’élève à lui-même.
4ème posture : le médiateur de l’apprentissage. L’élève peut rester très loin de la norme, du socle commune, si on ne va pas au devant de l’élève. Mais si un ajuste trop, on incarcère l’élève sans lui permettre d’évoluer.
2.3. La collégialité.
L’accompagnement est un concept puissamment fédérateur. On ne peut accompagner un élève seul et ce n’est pas souhaitable. Pour accompagner il faut agir en équipe. La collégialité commence dans le repérage en croisant les regards disciplinaires et statutaires.
On évite l’arbitraire du regard monoculaire car on n’identifie chez les élèves que les besoins que nous nous sentons en capacité de satisfaire !

Si nous regardons seul un élève, nous risquons de survaloriser un aspect de sa personnalité.

Nous délimitons les besoins de nos élèves en fonction de ce que nous pensons être « la réussite scolaire ».
Plus le repérage est collégial plus il est ajusté. Les axes majeurs de la personnalité de l’élève pourront être dégagés.
Collégialité de la mise en œuvre de l’accompagnement. La complémentarité des actions proposées :


  • Complémentarité pour éviter la redondance et la concurrence.

  • Complémentarité intentionnelle, programmatique, afin de viser l’efficacité de l’accompagnement.

  • Complémentarité pour exprimer l’inventivité des équipes.

  • Complémentarité pour faire émerger le « parcours de l’élève ». La complémentarité permet la lisibilité du parcours.

Envisager la collégialité de l’évaluation, du projet d’accompagnement en lui-même, la modification des pratiques enseignantes, des relations au sein de l’établissement.


5ème posture : accompagnateur « maillon » qui accepte de penser son action dans un tout, ou l’intervention des « autres » est acceptée. Il faut accepter de partager l’information (ce qui ne se résume pas à un simple échange de documents).
2.4. L’autonomie de l’élève.
C’est un enjeu paradoxal : ces élèves « accompagnés » ne sont-ils pas assistés ?
L’accompagnement permet l’autonomie de l’élève à certaines conditions.
Mauvaises façons d’accompagner :


  • Stigmatiser en aidant. « on ne veut pas d’aide car on n’est pas nul », disent parfois les élèves. Attention à la manière dont l’accompagnement est présenté à l’élève !

  • La séduction : étayage affectif. Attention aux projections narcissiques qui sont invalidantes.

  • L’écrasement : dans un petit groupe la « prégnance » de l’adulte se fait plus grande ! L’élève, sous l’abondance de conseils, peut se sentir écrasé.

  • Se substituer, faire à la place. L’urgence des programmes nous conduit parfois à agir à la place de nos élèves ! Mais il faut savoir s’effacer.


Bonnes façons d’accompagner :


  • Eviter les attitudes de « consommateurs » de l’élève.

  • Favoriser le transfert des compétences acquises hors du cours, à la périphérie du cours, dans le cours. Solliciter ces transferts en nommant les compétences travailler avec l’élève. Ce dernier doit avoir conscience de ce qu’il acquiert et comment il apprend. Pratiquer une pédagogie analogique, de « l’autrement dit ».

  • Favoriser la réactivation, les rappels, les mises en lien.

  • Varier les densités : doser l’accompagnement à certains moments de l’année, pour rendre l’accompagnement moins prégnant et peu à peu plus léger. On prépare ainsi progressivement l’autonomie de l’élève.

  • Equilibre à trouver entre le « trop » et le « trop peu ». Il faut savoir être ferme en restant souple, guider sans écraser.



3. La démarche d’accompagnement.
Cheminement partagé dans un but, dans une direction.

C’est un parcours exploratoire et initiatique. L’accompagnateur, on le désigne quelquefois par les termes de tuteur (qui apporte son soutien à l’élève), de référent (qui marche à côté de l‘élève).


L’accompagnement c’est une posture de l’adulte : ce n’est pas un ennième dispositif mais bien une posture humaine, professionnelle. Accompagner est au cœur de notre métier.
Le temps d’accompagnement est à la fois :


  • Instance de dialogue : appropriation par l’élève de ses besoins.

  • Lieu de sens : favoriser chez l’élève du sens et des finalités de l’accompagnement. Le travail sur le sens se fait dans un dialogue inaugural. Parlons d’adhésion (le sens de l’action est perçue par l’élève et sa famille) et non pas de volontariat.

  • Lieu de régulation des apprentissages : pour garantir les acquisitions du socle commun, apprendre à apprendre. On est plus sur des démarches et des postures intellectuelles destinées à favoriser l’apprentissage.

  • Lieu d’approfondissement : apprentissage de l’excellence pour s’épanouir.

  • Instance de régulation du parcours : clarifier les représentations que l’ élève se fait de l’apprentissage, de ses pairs, de la réussite, des enseignants, du monde adulte, des tâches proposées … .

Pour réguler le parcours d’un élève, il faut aider les jeunes à faire des choix conscients.


Les conditions d’efficacité.


  • Résoudre le paradoxe de la souplesse et de la fermeté : mettre en projet l’accompagnement sous entend la nécessité d’un cadre pour être efficace. L’objectif doit être visible et ferme, mais il n’y pas d’accompagnement sans préservation des « pulsations de la vie ». La rigidité est destructrice.

  • La cohérence : entre les besoins de l’élève (qui ne se réduisent pas à ses envies) et l’offre d’accompagnement. Le projet d’accompagnement doit s’intégrer aux projets d’écoles ou d’établissements. Travailler la cohérence entre les compétences acquises dans et en dehors des cours.



En conclusion :
L’accompagnement nous permet de fabriquer du lien dans un espace intermédiaire, en prévenant les ruptures. Ce lien prend la forme du transfert entre les compétences acquises, il relie l’élève à lui même. Ce lien est celui du présent et de l’avenir, entre les différents accompagnateurs et intervenants. C’est le lien entre l’école et ses partenaires, au premier rang desquels se trouve la famille. L’accompagnement est donc au cœur de notre métier.
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