Deuxième année Partis Politiques et Systèmes de Partis 2009/2010



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A) Le bipartisme
Lowell distingue les systèmes du bipartisme des systèmes multipartistes. Il va estimer le bipartisme comme étant le plus apte à assurer la stabilité gouvernementale. Même constat chez Holcombe en 1933 avec une nuance : la particularité du bipartisme réside dans le fait que les deux grands partis tendent à se rapprocher vers le centre.

Jean Blondel écrit en 68 un article sur les systèmes de partis. Il distingue deux systèmes de bipartisme : 1) Le bipartisme parfait. On est en présence de deux grands partis rassemblant plus de 90% des suffrages. Cela veut dire qu’il reste quelque chose (10% au maximum) pour des petits partis qui n’ont aucune chance d’accéder au pouvoir. Les grands partis n’ont pas besoin des petits partis pour gouverner. A la fin des années 60, les systèmes de bipartisme parfait sont les Etats-Unis, l’Australie, l’Autriche, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. On a ici des partis qui sont proches l’un de l’autre et sont susceptibles d’accéder successivement au pouvoir. Blondel parle d’un bipartisme équilibré où chacun des partis possèdent un poids équivalent. Si l’équilibre se rompt, on va tendre vers un parti unique. 2) Le bipartisme imparfait. Il y a deux grands partis et un parti d’appoint qui rassemblent 75% des suffrages. Les exemples en sont la RFA, le Luxembourg, le Belgique et l’Irlande. Blondel considère que les écarts entre les deux grands partis peuvent être très importants. Le parti d’appoint est plus faible, il peut temporairement rejoindre un autre pour constituer une majorité mais cela ne s’ancrera pas dans le temps puisque les voix se répartissent naturellement entre les deux grands partis.

Selon Sartori, il y a différents critères qui définissent le bipartisme : 1) Deux partis sont en compétition pour la majorité parlementaire. 2) L’un des partis parvient à remporter une majorité suffisante pour gouverner seul. 3) Ce parti veut gouverner seul. 4) Les alternances sont possibles. Sartori ne différencie pas des bipartismes différents mais l’on est proche du bipartisme parfait de Blondel puisqu’un parti d’appoint fait basculer dans le multipartisme. En effet, un système à deux partis et demi est-il toujours homogène, est-il toujours un bipartisme ?

B) Le multipartisme
Là aussi plusieurs distinctions. Jean Blondel poursuit sa typologie des systèmes de partis et considère qu’on peut parler de multipartisme là où il y a trois partis ou plus. Il différent plusieurs types de multipartisme : 1) Multipartisme à parti dominant. Dans ce cadre là, on a deux partis puissants qui totalisent 2/3 des suffrages à peu près. Parmi ces deux partis, il y a un parti qui obtient au moins 40% des voix, un second qui obtient 25% et deux ou trois autres partis qui font entre 10 et 20%. C’est le Danemark, la Norvège, la Suède et l’Islande mais aussi la France de la première République. 2) Le multipartisme pur. Il y a toujours deux partis principaux mais qui ne totalisent à deux que 50% des suffrages. Il n’y a pas de parti dominant longuement la vie politique. C’est la Suisse, les Pays-Bas, la France. Il va falloir nouer des alliances afin d’obtenir des majorités parlementaires et gouvernementales sauf si un mode de scrutin donne un avantage à des partis arrivés en tête.

Sartori distingue deux types de multipartisme : le modéré et l’extrême. Sur le modéré, il y a 3 à 5 partis politiques qui se partagent l’ensemble des voix. On est proche du multipartisme à parti dominant de Blondel. C’est, pour Sartori, un système faiblement polarisé. C’est le produit des stratégies d’alliance électorale. Il faut se rapprocher du centre si l’on veut participer à une alliance parlementaire ou gouvernementale. On est donc modéré du fait du nombre et de la tendance vers le centre. Le multipartisme extrême rassemble plus de 5 partis. On est toujours sur le critère du nombre, pas de critère d’interactions. C’est un système multipolaire, fortement centripète.


II) Le fruit des modes de scrutin ?
A) Un mode de scrutin déterminant
On repart ici de l’hypothèse de Duverger selon laquelle le système de parti est fortement définit par le mode de scrutin. On doit souligner que Duverger est dans un projet normatif. Pour lui, le bipartisme correspond à une tendance naturelle des partis : « les partis se présentent de manière traditionnelle sous une forme dualiste ». La position de Duverger suppose que ces dualismes se superposent. Il va y avoir une grande ligne de clivage qui va valoir pour tous les thèmes et qui ne partagera jamais les partis eux-mêmes.

Duverger indique que le scrutin proportionnel tend à un système de partis multiples, rigides (structures partisanes contraignantes) et indépendants les uns des autres. Dans ce cadre là, si un élu n’est pas en accord avec la ligne du parti, il devra en sortir car il ne sera pas exclu. Ceux qui fonderaient un nouveau parti pourraient toujours avoir l’espoir d’avoir une place dans le jeu politique. Les partis sont indépendants, il y a peu de stratégies d’alliance électorales. En revanche, pour gouverner, il va falloir des coalitions parlementaires ou gouvernementales. Ici, on a donc un effet net et évident du scrutin proportionnel qui permettrait à tout parti de remporter des sièges et survivre, accéder au pouvoir.

Le scrutin majoritaire à deux tours tend lui vers un système de partis multiples, souples (du point de vue de l’idéologie et de l’organisation) et dépendants. Au deuxième tour ne vont rester que deux listes, trois ou quatre exceptionnellement, il va donc falloir négocier avant le premier tour ou pendant l’entre-deux-tours pour obtenir des sièges. Les partis sont dépendants dans la mesure où ils souhaitent l’emporter.

Le scrutin majoritaire va tendre à un bipartisme fort. Seuls veux partis vont avoir une chance de gagner et tout va contribuer à faire gagner ces partis. Le mode de scrutin va demander un vote utile, pour un parti ayant des chances de l’emporter. Des électeurs de petites formations vont voter pour des grandes formations dont ils se sentent proches. La seule chance pour un petit parti de parvenir à siéger c’est de conclure une alliance avec un grand parti. Néanmoins, si l’on suit la logique de Duverger, les petits partis finiront par être absorbés par les gros partis. La seule chance pour les petits partis de gagner seuls dépend du découpage des circonscriptions qui permettraient à certain partis de disposer d’un ancrage territorial fort.

Ces lois établies par Duverger sont vérifiées par un certain nombre de travaux, notamment sur les évolutions en Grande-Bretagne où les libéraux progressent dans les années 70 (plus de 10% des voix) grâce à une modification du mode de scrutin alors qu’ils n’ont que 2% des sièges aux Communes au scrutin majoritaire à un tour. Les thèses de Blondel et Jean Charlot confirment les écrits de Duverger.
B) Une analyse contestée
Il va y avoir une série de contre-exemples alors que le mode de scrutin est stable, durable. C’est notamment les travaux de Douglas Rae dans les années 1971 où une étude empirique test un certain nombre d’hypothèses sur les partis politiques. Partant de plus de 107 scrutins différents à travers le monde et trouve 97 conformes. Les deux principaux écarts viennent de l’Autriche (scrutins proportionnels associés au bipartisme) et le Canada (scrutin majoritaire à un tour associés au multipartisme). On sait qu’en Autriche, les partis minoritaires ne trouvent pas d’électorat (du fait du mode de polarisation autrichien) et les électeurs tendent à voter pour les deux grands partis susceptibles de gouverner seuls (électeur rationnel, stratège). Au Canada, il y a des minorités locales fortement implantées qui sont valorisées par le découpage des circonscriptions. A l’échelle de chaque circonscription, on va avoir du bipartisme mais au niveau national, cela crée un multipartisme. Les exceptions sont également notées par Riker en 76 à propos de l’Inde. Il l’explique par un parti relativement fort (le parti du congrès situé au centre) et un vote qui va se porter soit sur ce grand parti soit sur une multitude de petits partis se trouvant à la gauche et à la droite de ce grand parti. Cela donne un multipartisme avec des partis indépendants les uns des autres puisque le parti du congrès peut gouverner seul.

Haegel propose un article sur le bipartisme imparfait en France et en Europe. Quelque soit le mode de scrutin (et ils sont très différents pour les législatives en Europe), on a cette tendance à des systèmes de plus en plus bipartisans. Il additionne les voix obtenues par les deux partis arrivés en tête dans différents pays et souligne le fait qu’ils cumulent 70%, 80% des voix. C’est un bipartisme imparfait mais qui remet à plat la théorie de Duverger.


III) Les effets des règles du jeu sur l’ouverture du marché politique
A) Restriction des candidatures et seuils électoraux
Questionner le mode de scrutin, c’est dire qu’un mode de scrutin donné offre plus ou moins de possibilités d’accès au pouvoir et que cet accès va définir le nombre de partis en présence. Les partis sans aucune chance de prendre le pouvoir du fait du mode de scrutin disparaitraient.

Sur la restriction des candidatures, il y a un élément qui va jouer sur le nombre des partis en présence, c’est la possibilité de se présenter aux élections. Un parti qui ne se présente pas aux élections va avoir une espérance de vie assez faible. Pour se présenter à des élections, il faut verser une caution où rassembler un certain nombre de signatures (maires, membres du parlement, etc.). Il existe des pays où la caution financière est particulièrement élevée (5 salaires moyens mensuels par candidat) ce qui peut être difficile pour des petits pays. Ce principe a été retenu très fréquemment dans des pays d’Europe centrale et orientale. Le cautionnement par les signatures a les mêmes effets. Comment un petit parti peut-il obtenir des signatures de parlementaire qui, par définitions, n’appartiennent pas à leur parti ? Cela impliquerait que des partis acceptent que leurs élus cautionnent d’autres partis.

Sur la question des seuils électoraux, cela se pose uniquement dans le cas des scrutins proportionnels ou mixtes. A partir du moment où l’on obtient des voix dans un nombre supérieur au quotient, on devrait obtenir des sièges. Or, certaines législations imposent un seuil pour obtenir des sièges. Là encore, cela ouvre ou ferme le marché politique. Cela va contribuer à augmenter ou baisser le nombre de partis dans la campagne électoral.
B) Le découpage des circonscriptions
Si l’on a des petits partis très implantés localement avec une circonscription très mince, elles vont être fortement représentées. Néanmoins, si le découpage des circonscriptions est très large, ils vont être noyés dans les suffrages. L’intérêt pour de petits partis locaux, il va être important d’avoir de petites circonscriptions. A contrario, les petits partis déployés sur tout le territoire vont avoir intérêt à des circonscriptions larges et uniques avec une grande magnitude (beaucoup de sièges). On parle souvent à propos du découpage des circonscriptions de « charcutage électoral » ou de « Gerrymandering ». Dans une circonscription très limitée, un parti obtenant 20% des voix gagne 2 sièges sur 10. Si l’on taille les circonscriptions différemment en ne donnant pas le même nombre de sièges par circonscription, ce parti fortement implanté régionalement pourrait remporter deux circonscriptions et avoir toujours deux sièges. Mais si le découpage est autre et qu’il ne fait pas correspondre le parti aux circonscriptions, il peut se retrouver avec 0 sièges sur les 10. On peut aussi découper de manière à la surreprésenter en lui faisant obtenir trois sièges.
CCL : Il y a des effets nets des circonscriptions et des modes de scrutins sur les votes. Néanmoins, il y a trop d’exceptions pour en tirer des règles. Il faut se méfier de ces règles mécaniques. Duverger à une hypothèse lourde selon laquelle les systèmes de partis seraient uniquement définis par l’élection or un parti politique ne peut pas se définir uniquement par son électorat et son marché politique.

Chapitre II : Le système de parti comme clivages sociaux

Une distinction reposant sur des marqueurs idéologiques ne fait pas une distinction sociale. D’une manière générale, il n’y a pas de correspondance entre un parti et un groupe social. Se pose dès lors la question de savoir comment se construit une idéologie, à qui s’adresse-t-elle et correspond-t-elle à des clivages sociaux ?

Différentes approches. On peut dire qu’en effet, il y a des idéologies qui dépassent les intérêts d’un seul groupe puisqu’on est dans un marché politique. Ce sont des citoyens universels qui vont faire des choix politiques et non pas des groupes sociaux. Autre réponse, on a affaire à des partis complètement en décalage avec les aspirations d’individus d’abord définis par ce qu’ils sont socialement.
I) Formation des clivages sociaux et partisans en Europe
On revoit à Rokkan et Lipset. Le propos des deux auteurs c’est de dire que les partis politiques actuels sont le produit de clivages qui se sont formés depuis le XVIème siècle. Et donc, ces partis reflètent des oppositions sociales qui ont structurées les sociétés occidentales à un moment donné de leur Histoire. Rokkan et Lipset parlent de « clivages gelés » : se sont des oppositions durables, institutionnalisés, entre les partis ;
A) Les grands clivages et leur traduction dans les systèmes de partis
Pour parler de clivage, il faut qu’il y ait un enjeu social extrêmement fort qui divise une société. Lipset et Rokkan distingue 4 clivages sociaux :

- Autour de la question de l’état, le clivage centre/périphéries. Il date de l’époque de renaissance, de contre-réforme et du début des états-nations. L’état va revendiquer le monopole de la violence physique légitime et se substituer à d’autres formes d’organisations. On assiste du même coup à la disparition de spécificités locales. Certains groupes y trouveront des avantages et d’autres entreront en résistance (minorités linguistiques, religieuses, communautés rurales). Il y a dès lors un véritable clivage social qui se traduit par une situation avec gagnants et perdants (révolutions par exemple). Cela va se traduire sous la forme des partis jacobins (favorables à la nationalisation politique, à l’uniformisation) et girondins (vont insister sur les particularismes locaux).

- Le clivage état/Eglise. Il apparait surtout au XVIIIème siècle et va se renforcer au XIXème en parallèle avec le processus de sécularisation de la société. Il y a réflexion sur la place que doivent tenir l’Etat et l’Eglise dans les sociétés modernes. Certains vont se féliciter du retour de la religion dans la sphère privé alors que d’autres préfèreront le maintient d’un rôle social et moral de l’Eglise. Ceux qui vont plaider pour le maintient d’une Eglise forte ne sont pas forcement les plus religieux mais peuvent la voir comme la garantie de la préservation d’un ordre social. Cela entrainera la naissance des partis anticléricaux et cléricaux ou religieux.

- La révolution industrielle. Les gagnants de cette révolution industrielle sont en milieu urbain (professions libérales, grands investisseurs industriels, etc.) alors que les perdants sont essentiellement en milieu rural (petits exploitants agricoles, petits entrepreneurs dans l’industrie, le commerce ou l’artisanat sous la forme familiale, etc.). Cela va entrainer un clivage entre agrarien et paysans.

- Le clivage entre ceux qui maitrisent l’outil de travail industriels et ceux qui ne le détiennent pas ou qui perdent la capacité à orienter les principales prises de décision. On passe à des modes d’organisation totalement différente avec une division du travail figée sur elle-même. On va avoir un clivage entre partis conservateurs et socialistes ou alors entre partis bourgeois et partis ouvriers.

A partir de ces quatre clivages, on arrive à des systèmes de partis qui peuvent comprendre 8 types de partis différents. En pratique, les auteurs nous disent seulement 7 car sur la question du clivage villes/campagnes, il n’y a pas de parti défendant la ville. Rokkan intègre un autre type de clivage concernant les partis ouvriers ou travailleurs. Un clivage va se former autour de la révolution bolchevique. Un certain nombre de partis travailleurs vont se poser pour ou contre celle-ci, même question concernant le rapport au régime soviétique. Il y a un premier clivage qui oppose socialistes et communistes.

Daniel-Louis Seiler va prolonger ces analyses. Il diffuse la théorie des clivages en France (et ne prend pas en compte le 5ème clivage de Rokkon). Il nomme sur le premier clivage les partis démocrates chrétiens et les partis anticléricaux, sur le deuxième clivage les partis centralistes et les partis populistes, sur le troisième clivage les partis agrariens et les partis généralistes (un peu problématique, ce parti généraliste se construit sur un clivage ?) et sur le quatrième clivage entre les partis bourgeois et travailleurs. Les partis peuvent se constituer autour d’un clivage ou de deux ou trois clivages. Par exemple, les démocrates chrétiens se constituent autour d’un seul clivage parce que le contexte n’a pas favorisé un autre clivage dans certains pays. S’il y a plusieurs clivages dans une société, il va y avoir vraisemblablement plus de 4 types de partis. Les partis ouvriers ne vont pas être forcement centralistes, mais ils le peuvent. En combinant toutes les possibilités, il peut y avoir 16 combinaisons possibles.

D’autres auteurs vont compléter l’analyse en introduisant de nouveaux clivages. Von Beyme propose d’ajouter deux autres clivages qui n’auraient pas été oubliés par Lipset et Rokkan mais qui apparaissent plus tardivement : 1) Un clivage autour de l’état-providence entre ceux qui en sont bénéficiaires et ceux que s’estiment lésés. Il va y avoir un clivage entre des partis libéraux économiquement et des partis interventionnistes. 2) Autour de la société de consommation avec un clivage entre ceux qui la considèrent comme un confort et ceux qui la rejette pour ses conséquences sociales, économiques ou environnementales. Se sont là deux conceptions du développement des sociétés. Cela se traduit par des partis écologistes et des partis favorables à un mode traditionnel de développement économique. Ces nouveaux clivages se superposent aux anciens clivages gelés mais ne les remplacent pas.


B) La consolidation des clivages
Ces partis présentés par les auteurs sont des partis idéaux, on ne les retrouve pas tels quel. Souvent, les partis vont se positionner sur plusieurs clivages. C’est d’ailleurs ce qui va faire en partie la force d’un parti politique. En Allemagne, la CDU/CSU est à la fois un parti clérical, rural et possédant. Parfois, à l’intérieur d’un parti donné, on va avoir des oppositions autour d’un clivage. A l’intérieur du PS des années 70-80, il y avait à la fois des courants qui se positionnaient sur des principes centralistes alors que d’autres étaient favorables à la décentralisation. Là aussi, cela peut se voir comme un atout pour attirer d’avantages d’électeurs. Néanmoins, cela brouille aussi l’image du parti. Surtout, cette approche en termes de clivages permet de rendre compte de la genèse des oppositions partisanes. Elle souligne toujours que, à l’origine des oppositions partisanes, il y a un conflit, une position forte qui a put disparaitre et ne plus faire sens aujourd’hui. Néanmoins, les partis construits sur ces positons existent toujours. On peut nuancer en disant que si les clivages sociaux disparaissent, c’est parce que les partis politiques vont contribuer à les canaliser avec une fonction tribunicienne. En même temps, les partis vont survivre des clivages sociaux qui auraient peut être disparus sans eux. Seiler parle des partis politiques comme des « témoins des conflits révolus ». Cette approche va permettre de distinguer, d’expliquer des configurations partisanes sensiblement différentes d’un pays à un autre. Il y aurait des explications historiques au nombre de partis d’un pays (cela n’est pas dut au système de suffrage par exemple). Selon Rokkan, le clivage patron/travailleur est le seul clivage existant partout en Europe occidentale. Si l’on adopte cette perspective plus globale, on va pouvoir dire que plutôt qu’entrer dans le détail de programmes liés au contexte, on va étudier leur positionnement sur ces clivages. Ainsi, on pourra définir des familles politiques.
II) Enjeux et questionnements contemporains
Très clairement, Rokkan et Lipset déclarent pouvoir appliquer leur théorie des clivages qu’en Europe occidentale. C’est une théorie qui ne fonctionne qu’avec une Histoire commune. C’est ce qui entraine le questionnement sur sa pertinence et sa capacité à s’étendre sur d’autres aires géographiques et temporelles.
A) Quelle grille de lecture en dehors de l’Europe de l’ouest ?
On va d’abord se poser la question concernant l’exportation aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis, on se trouve dans un système bipartisan : est-ce à dire qu’il n’y a que deux clivages ou alors que les clivages se sont tous superposés ? Les différentes analyses montrent que le système partisan s’est structuré aux USA différemment par rapport à l’Europe. Il y a eut très tôt un consensus entre les deux partis et la société sur des positions partagées. Deuxième élément, il n’y a pas de clivage possédant/travailleur exprimé dans les partis. Le clivage essentiel serait le clivage centre/périphéries avec un point qui pose problème : quelle place, quel rôle pour l’état dans un contexte où l’on a des colons qui arrivent aux USA et l’envisage comme une terre de liberté individuelle mais il y a aussi des colons qui arrivent avec une conception de l’état très différente. Dans un premier temps, ce sont les Démocrates qui vont sembler se positionner d’avantage sur le versant périphérie alors que les républicains se portaient vers une position centraliste. Cela va déboucher sur un positionnement fort des partis concernant d’autres questions au cours de l’Histoire des Etats-Unis. Sur la question de l’esclavage, le clivage centre/périphérie a engendré, pour Lobel et Zoller dans Les Etats des Noirs, un positionnement sur l’esclavage. Au milieu du XIXème, on a affaire à des républicains centralistes et abolitionnistes en vertu du Vème amendement de la constitution sur la liberté de la vie. En revanche, mes démocrates prônant la souveraineté des états vont déclarer que c’est à chaque état de décider s’il veut abolir ou non l’esclavage. Même chose dans d’autres domaines, notamment celui de l’Affirmative Accion. Certains juges vont déclarer que l’Affirmative Accion est une forme de discrimination et qu’il faut un droit commun pour l’ensemble du territoire.

Autre type de pays : ceux où se mettent en place des systèmes de partis pluralistes. Comment se constitue t-il ? Tout d’abord, en Europe de l’est, on retrouve les quatre grands clivages dans la constitution des partis politiques. Le clivage religieux est très fort. On a la formation de partis agrariens (Bulgarie, Lettonie) ce qui a totalement disparut en Europe de l’ouest. Pour le Tiers-Monde, Jacques et Monica Charlot considèrent qu’il manque un clivage Etat/Société Civile. Janda propose de distinguer les partis politiques dans ces pays autour des appartenances ethniques.

Toutes ces approches vont demander de contextualiser les approches des systèmes de parti. L’approche par le système électoral ne suffit pas. Il n’y a pas de clivage universel, les pays et les régions donnent à voir de nouveau clivages suivant leur Histoire. Définir un grand précepte général n’est pas pertinent.
B) L’Union Européenne : de nouveaux clivages ?
Dans la perspective Rokkanienne, on ne voit pas de systèmes partisans se restructurer sur la question européenne ni de parti émerger sur cette question. A partir du moment où il y a clivage social, il devrait y avoir une refonte du système partisan. Le problème de Rokkan, c’est qu’il est difficile de prendre en compte l’émergence de nouveaux clivages dans des sociétés avec des partis préexistants. Dans la mesure où l’on ne se base pas sur l’analyse de la production idéologique d’un parti, on n’a pas la possibilité de se rendre compte de son évolution concernant de nouveaux clivages. Des partis préexistants se sont saisis de la question européenne (ex : Europe Ecologie aux européennes). Ce sont pour l’essentiel ceux qui se positionnent contre le processus de construction européenne. On se retrouverait avec des partis qui se posent sur un versant mais pas sur l’autre (à l’instar du clivage villes/campagnes). On a des opposions qui se dessinent entre fédérations et groupements de partis.

Si l’on suit certains auteurs, il existe des clivages qui définissent les partis européens. Magnette voit un clivage gauche/droite sur les questions économiques. C’est un clivage proprement européen puisque si l’on observe ce qui se passe à l’échelle de chaque état, il n’y a pas de redistribution. C’est un clivage sur la régulation. La gauche est favorable à une régulation et la droite est favorable à la libéralisation. Magnette voit un autre clivage autour de la liberté, de la justice et de la sécurité. La gauche va se poser sur le versant des libertés alors que la droite insiste sur le concept sécuritaire. En même temps, il existe des questions qui brouillent la visibilité de ce clivage, notamment avec le fédéralisme. Il n’y a pas pour cette question de répartition claire entre la gauche et la droite. Magnette émet quelques hypothèses : on peut observer des clivages qui se croisent mais ne superposent pas mais, à terme, ils devraient s’aligner. La gauche étant régulationniste, elle devrait être favorable, à terme, à une intégration. A contrario, la droite libérale devrait se diriger, à terme, sur une réserve concernant l’intégration qui renforcerait la régulation. Cette hypothèse est problématique puisqu’elle considère que l’intégration serait synonyme de régulation. Une autre position considère que les alignements gauche/droite sont conjoncturels, ponctuels : on pousse à l’intégration quand on est bien positionné politiquement au niveau européen. On revient ici à d’autres hypothèses d’autres auteurs considérant que le fédéralisme n’est ni de gauche, ni de droite mais de l’un ou de l’autre suivant le contexte et les intérêts que défendent la gauche et la droite. Le problème de Magnette, c’est qu’il y a une différenciation entre la gauche et la droite, ce qui va a contrario de Lipset et Rokkan. Autre chose, Magnette parle de clivage mais est-ce un clivage comme l’entendent Lipset et Rokkan ? La question de l’espace de liberté et de sécurité ne sépare pas profondément la société. Ce sont plus, pour Magnette, des enjeux politiques.

Bartolini distingue 3 clivages : 1) Sur les orientations générales (pour ou contre l’Union en fait). 2) Sur les enjeux constitutifs (enjeux portant sur les caractéristiques du régime de l’UE : états-membres, compétences, processus de décision, etc.). 3) Sur des enjeux isomorphes (ceux qui ont la même forme que l’on soit à l’échelle nationale ou à l’échelle européenne). Là encore, on peut se demander si le terme clivage possède le même sens que celui de Lipset et Rokkan. Ces enjeux font-ils sens pour ceux qui occupent des postes à responsabilité, pour des partis, pour des électeurs ? Bartolini considère qu’on est dans une nouvelle révolution, la révolution de l’intégration et qu’il faut donc intégrer ce nouveau facteur dans la théorie de Lipset et Rokkan puisqu’il y a gagnants et perdants. On sent bien ici qu’il y a hypothèse et qu’il faudra atteindre plusieurs années pour voir s’il y a eut révolution de l’intégration. On manque sans doute de recul sur l’UE. Arondson considère l’idée d’un « non-clivage » à propos de l’Europe.
CCL : Cette analyse en termes de clivages a été contestée. D’abord, parce qu’elle semblait trop binaire, que ce serait une simplification du réel. Néanmoins, d’autres vont faire remarquer que les opposions en politique sont souvent binaire. D’autres auteurs imposent sur la question historique. Ils contestent le fait que les partis politiques aient été définis il y a des siècles. Ils insistent sur l’existence et le rôle des acteurs et des pratiques politiques. Autre chose, on se donne la possibilité de se libérer des analyses simplistes par droite/gauche ou par programme partisan avec l’analyse de Rokkan et Lipset. Leur analyse est sûrement plus fine que les approches reposant sur l’idéologie. Enfin, on peut se demander comment les électeurs conçoivent les partis.

Chapitre XII (c’est marrant la numérotation, j’ai toujours crut que III venait après II) : le système de parti comme représentation du monde politique

On est toujours dans la perspective que les partis politiques forment un tout et qu’ils ne peuvent être étudiés de manière isolé. Il faut donc étudier tous les partis dans un ensemble pour comprendre leurs choix, leurs stratégies. On laisse tomber l’idée d’une construction historique de long terme et l’on retient l’idée qu’ils vont terme en étant identifiés les uns par rapport aux autres, notamment par les acteurs électeurs mais aussi les acteurs professionnels de la politique. On part ici d’une approche développée par Bourdieu en 1981 dans un article titré La représentation politique. Les partis d’un système donné font système dans la mesure où les dirigeants de ces partis partagent, au moins implicitement, un ensemble de convictions. Ce que partagent les élites politiques, c’est un accord sur la nécessité des professionnels de la politique (indispensables pour animer la vie politique), un accord sur la nécessité des partis politique et leur pluralisme, un accord sur l’importance du travail politique (le travail politique peut changer les choses), un accord sur la nature de la compétition politique (verbale en prime) et un accord sur « l’espace du jeu » (thèmes). Ici on revient sur plusieurs analyses qui montrent ces connivences entre les élites (Mills).

Les partis politiques constituent un tout.
I) Appréhender la complexité du monde politique
Vincent Tiberj propose d’envisager la manière dont le système partisan constitue pour les électeurs un « espace des possibles » qui s’inscrit dans le « tournant cognitiviste de la sociologie électorale ». On se contentait de constater les résultats du vote, on ne se posait pas la question des processus cognitifs qui aboutissaient à un choix électoral donné. On va trouver des analyses en ce sens qui suivent étroitement un certain nombre de grands paradigmes de psychologie (ex : le paradigme du Michigan repose sur le paradigme behavioriste).

Ici, on va s’appuyer sur le concept de l’électeur rationnel, ce qui ne remet pas en cause la socialisation de l’électeur. Au contraire, on va se demander ce qui va faire que la socialisation va influer sur le choix électoral.


II) Ordonner le monde politique
Frederick Bon reprend Lévi-Strauss et son étude sur les mythes. Il s’intéresse surtout au discours des professionnels de la politique, des élites, des militants. Il dit que ces discours qui ont une structure mythique ont un effet sur les électeurs. Mais, en même temps, les représentations du monde politique des électeurs ne peuvent se réduire à l’image que veulent en donner les hommes politiques. La logique la plus questionnée a été celle concernant l’axe gauche/droite ou la logique binaire gauche/droite. Globalement, les électeurs considèrent les partis comme étant plus centrés que les partis ne s’auto-considèrent. L’axe gauche/droite est un principe classifiant. Les personnes interrogées le manipule facilement. Tiberj étudie cela avec les critères « gauche, droite ou centre » et compare les réponses avec celles données par les partis. Le pourcentage de réponses « correctes », il y a plus de 80% de réponses correctes (sauf pour les Verts).
III) Se positionner par rapport aux partis politiques
Se pose ici la question de la manière dont les électeurs se positionnent par rapport aux partis politiques. Il y a le positionnement positif (les électeurs se sentent proches d’un parti politique). En même temps, la distinction entre ceux qui se sentent très proches d’un parti et ceux qui se sentent peu proches permet de distinguer des sympathisants positifs et des sympathisants par défaut.2

La plupart du temps, l’espace du possible pour les choix entre les partis va être à l’intérieur de chaque grande formation politique (gauche, centre, droite).



Conclusion

Sujet II : Astronomie et Frêche
Cycle de vie des partis politiques. On peut lister ce qui relèverait du déclin des partis politiques. On peut parler de la perte de mobilisation

« Etoiles mortes » : qu’on été les partis qu’ils ne sont plus aujourd’hui ? Il faut voir les théories qui présentent les partis comme des exemples, des éléments mélioratifs. Il faut également considérer Frêche comme un notable. Le contexte n’est pas innocent : Frêche vient de remporter les élections, l’abstention est forte, on peut s’interroger sur le nombre de listes en présence pas toujours menées par des partis, etc.

Il est possible de nuancer la citation voir même de la contester vigoureusement. Les partis politiques demeurent, pour l’instant, les grands animateurs du débat politique, particulièrement en période électorale. Les citoyens se repèrent encore assez bien sur le clivage gauche/droite et s’identifient dans des partis politiques qu’ils se représentent. Sans un parti, un candidat n’a qu’une chance très maigre de réussir à se faire élire. De plus, il y a un regain d’adhésion dans les partis.

Une organisation est nécessaire pour remporter les élections. S’agit-il des partis politiques ? Pas nécessairement pour Frêche.

On peut parler du fait que les partis politiques ont été importants et qu’aujourd’hui, ils témoignent encore de ces clivages passés.

Plan : plusieurs approches possibles (thèse, antithèse, plus ou moins synthèse). Celui de la prof :

I) La métaphore de l’étoile morte

A) Partis politiques centraux dans la constitution des démocraties représentatives

B) Le déclin des partis

II) Les régionales de 2010 comme représentatives du déclin

A) L’abstention

B) Déclin des partis dans l’offre électorale (organismes publics)

III) Des partis toujours actifs et structurants

A) Offre électorale structurée autour des partis politiques

B) Une compréhension de la vie politique restée structurée par les partis


Conclusion : on pouvait aller dans le sens de Frêche mais il y a un décalage avec l’idée du cycle de vie puisque de nouveaux partis politiques, pour Frêche, n’apparaissent pas. Il considère cette mort comme un mouvement général. Ici, il y a un intérêt pour l’acteur donnant son avis de dire que les partis meurent. Il n’envisage pas la question de la crise du système, des institutions, de la confiance, de la représentativité.
Sujet I : la définition wébérienne des partis politiques
Objet partisan : partis politiques comme objet de la science politique.

On peut revenir sur le terme sociation, sur la distinction entre les chefs et les militants actifs, etc. On peut donner les définitions ultérieures à Weber (Palombara). On ne parle pas de l’interdépendance entre les partis. On retient ici la rationalité de l’acteur, il peut y avoir d’autres éléments comme l’idéologie. La définition ne prend pas en compte tous les aspects des partis politiques mais peut également d’autres choses que les partis politiques.



1 Voulu par Coline

2 La secrétaire brune tend à harceler le chef pour une augmentation. Stop. La secrétaire blonde dénoncera bien entendu cette attitude à la direction. Stop.

En espérant que la direction prendra la décision qui s’impose. Stop.





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