Deuxième année Partis Politiques et Systèmes de Partis 2009/2010


A) Des « enfants du suffrage universel » ?



Yüklə 259,09 Kb.
səhifə2/6
tarix07.01.2019
ölçüsü259,09 Kb.
#91044
1   2   3   4   5   6

A) Des « enfants du suffrage universel » ?
Formule de Weber.

Pour lui, avec le suffrage universel, on ne désigne plus les représentants parmi les notables (qui défendent leurs intérêts) ou au sein d’un réseau social. Il faut désormais aller chercher les voix plus loin et il faut des structures pour organiser cela : les partis politiques. Pour Ostrogorski, aux Etats-Unis, au tout début du XIXème, le choix des candidats se fait par cooptation (entre parlementaires essentiellement). Cette pratique va être de plus en plus contestée et l’on va voir se mettre en place des conventions. Elles apparaissent en 1824 et apparaissent à plusieurs niveaux : municipal, comté, fédéral, etc. Pour Ostrogorski, en Angleterre, il y a un lien étroit entre SU et partis politiques. En 1832, une loi donne le droit de vote censitaire aux habitants des villes. Le corps électoral s’élargit mais le sens demeure élevé. Néanmoins se pose la question de l’inscription sur les listes électorales. Des organisations vont apparaître pour faire en sorte que ceux qui répondent aux critères du cens viennent s’inscrire. Ces associations sont en concurrence suivant le candidat qu’elles soutiennent : ce sont les registrations societies qui apparaissent d’abord au niveau local. En 1961, on voit apparaître la première société nationale, celle des libéraux. On voit alors des structures dont l’objectif n’est pas seulement l’inscription sur des listes électorales. Les lois de 1867 et 1885 élargissent le droit de suffrage, ce qui accroit l’enjeu politique pour les registrations societies. Les organisations se développent et deviennent de véritables machines électorales dénommées caucus. Ces caucus ont des leaders qui seront chargés de présider le gouvernement en cas de victoire de leur parti.

On a un contre-exemple : celui de la France. En effet, le SU a été proclamé en 1848 mais les partis ne se font qu’au début du XXème siècle. En 1848, on voit des groupes se structurer autour des clivages politiques. De nombreuses candidatures restent ancrées localement et l’on ne voit pas apparaître de structure politique nationale et durable. Le second empire avec sa logique plébiscitaire et son encadrement du politique ne favorise pas l’apparition des partis politiques. Sous la IIIème république, des organisations politiques commencent à apparaître mais il faut attendre 30 ans pour voir naître les, partis politiques. Cela s’explique par la survivance des candidatures officielles (les élections de 1877 se soldent par l’annulation de certaines élections). L’Eglise est très présente dans les compétitions électorales et l’on verra souvent s’affronter le candidat du préfet face au candidat de l’Eglise. Au niveau institutionnel, on a un parlement qui ne nécessite pas l’apparition d’un leader (contrairement à l’Angleterre). Le chef du gouvernement vient après les députés qui le choisissent.

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne sont clairement les enfants du suffrage universel. Mais en Norvège ou en Suède, les partis politiques ont précédés le SU. D’autres pays comme la France ou le Danemark ont vu apparaître leurs partis politiques bien après le SU. Pierre Avril, Essais sur les partis politiques, considère que d’autres critères doivent être pris en compte : l’esprit des institutions, les conjonctures historiques variées, etc.


B) Une « typologie historique des partis politiques »
Expression de Sartori

Maurice Duverger propose une autre distinction que la distinction masse/cadre : les partis d’origine électorale et parlementaire et les partis d’origine extérieure. Les partis d’origine électorale apparaissent avec le SU mais les partis d’origine extérieure ne sont pas liés au SU. Les partis d’origine extérieure sont mis en place par des acteurs extérieurs au jeu politique : des syndicats (parti travailliste anglais), des sociétés de pensée (travaillistes toujours), des organisations professionnelles (partis agraires dans les pays scandinaves), des partis dont la franc-maçonnerie est à l’origine (l’Alliance en Belgique, les Radicaux en France), l’Eglise ou les Eglises (plusieurs partis aux Pays-Bas, les catholiques conservateurs en Belgique) et les anciens combattants (fascistes dans l’entre-deux guerres, Croix-de-Feu en 1936, mais se sont plutôt des Ligues que des partis : visent moins à avoir des élus qu’à se faire entendre, ce sont des machines à propagande. Mais elles se transforment parfois en partis politiques). Il y aurait des enjeux professionnels et sociaux dans l’apparition des partis politiques.

Cela permet de créer une typologie. Pour Sartori, il y a : 1) Les réseaux d’opinions ou de clientèle qui sont les ancêtres des partis politiques dans les systèmes censitaires. Ils se structurent autour des parlementaires et ont pour vocation de gagner des suffrages. Les relations interpersonnelles sont centrales dans ces partis. On va alors apparaitre des agents électoraux recrutés au moment des élections pour obtenir des soutiens. 2) Les partis parlementaires. Plus structurés, ils ont des objectifs qui vont au-delà de l’élection d’un leader ou d’un chef de file. Il s’agit de créer les conditions d’obtention de majorités au sein du parlement. Il y a des recherches de coalition, parfois des plates-formes communes. Ces partis sont caractérisés par une dimension programmatique que les précédents n’avaient pas. 3) Les partis électoralistes. Structurés autour des parlementaires, ils ont une forte implantation territoriale contrairement aux précédents. Il ne s’agit plus de faire le lien entre des candidats mais de mobiliser largement des suffrages au moment de l’apparition du SU. C’est essentiellement ces partis que l’on voit émerger au tournant fin XIXème début XXème. 4) Les partis organisateurs de masse. L’objectif principal est d’organiser l’action politique des masses. Ils apparaissent dans la 1ère moitié du XXème siècle en Europe.

Si l’on suit une chronologie, ces partis apparaissent successivement mais ne se remplacent pas, ce qui explique l’existence de partis aux structures très différentes. On fait le postulat d’une inertie des formes partisanes : un parti va conserver les grands traits de ses caractéristiques initiales.


II) Evolution et permanence des formes partisanes
On se pose la question des héritages, des fidélités mais aussi les transformations observables sur le long-terme tout comme les transformations brutales qui vont affecter le système partisan.
A) Les transformations des partis
Il existe une approche par les cycles de vie des partis politiques (analogie avec le vivant : naissance, vie, mort) :


Séquences chronologique

Caractéristiques politiques

Phase 1

Construction



- Ferveur militante

- Forte inclination au débat d’idées

- Cercle dirigeant en équilibre fluide

- Jeunesse relative des leaders



Phase 2

Consolidation



- Succès électoraux

- Nouveaux militants préoccupés d’efficacité

- Renforcement de l’emprise sur le parti (élus)

- Stabilisation des luttes parmi les dirigeants



Phase 3

Vieillissement



- Stagnation électorale

- Dépérissement des débats d’idées internes

- Fossilisation des luttes parmi les dirigeants

- Vieillissement et inamovibilité des leaders



Phase 4

Reconstruction OU Echec des tentatives de renouvellement



- Déclin électoral

- Emergence en interne des courants dissidents

- Contestation ouverte du leadership institué

- Renversement de l’équipe dirigeante ou nécrose




Cette approche permet de rendre compte du passage d’un parti d’un type à un autre. Ainsi, elle permet de voir l’évolution du pôle militantiste vers le pôle efficace/rationnel. Des auteurs se sont particulièrement intéressés à la phase 4. Rose et Mackie comparent des partis politiques dans 19 pays depuis le XIXème siècle et disent que les partis ont d’autant plus de chance de persister qu’ils sont apparus de manière précoce sur la scène électorale. Ils remettent en question l’idée que les partis plus anciens se sont solidifiés autour de clivage anciens et périmés. Rose et Mackie pensent que ces clivages ont été gelés au profit de ces partis : ce sont les premiers à s’être positionné et ils en tirent une légitimité. L’un des facteurs déterminants va être la capacité à obtenir des succès électoraux et à participer à des gouvernements.

Le changement est une nécessité pour un parti mais aussi un risque. Il doit se transformer pour survivre mais s’il se transforme trop, il risque de perdre ses fidèles. Pour les militants, les adhérents et les électeurs (même les plus jeunes), un parti, c’est aussi ce qu’il a été.



Quelques critiques de cette approche par le système de vie peuvent être faites : Il s’agit là d’une base biologique comme l’on en faisait à la fin du XIXème siècle. Cette analyse ne permet pas de saisir la diversité des partis politiques et leurs évolutions. Cela tient au fait que l’on a affaire à un modèle séquentiel avec l’idée que tous les pays évoluent de la même manière et dans le même ordre. On peut aussi se demander comment dater la naissance d’un parti politique. Offerlé montre cela avec le parti radical : 1871, naissance du groupe radial, 1895, rassemblement de journalistes pour établir un programme républicain, 1901 quand le nom naît, 1905 quand le statut est voté ou 1907 quand le programme est voté ? Autre critique, à l’égard du modèle séquentiel, que fait-on des labels, des intitulés des partis ? On peut très bien avoir sous un même label un parti qui se transforme profondément. De même, un parti changeant de nom peut garder la même ligne idéologique. Doit-on se fier à son nom ou à ses caractéristiques organisationnelles et idéologiques identifiables. Offerlé prend l’exemple du parti socialiste qui a changé 5 fois de nom depuis le début du siècle. Dès lors, existe-il cinq partis ou un seul qui change de nom ? Seiler tranche en disant que les étiquettes comptent peu, ce qui compte c’est le projet politique. Le projet n’est pas le programme, l’idéologie ou la profession de foi, c’est le « plus petit commun dénominateur que l’on peut dégager entre les diverses et multiples expressions idéologiques doctrinales et programmatiques produites par un parti donné tout au long de son histoire ».
B) Héritages idéologiques et organisationnels
On va se référer à Panebianco. Pour lui, les caractéristiques d’un parti dépendent plus de son histoire que de tout autre facteur. Les décideurs originaux sont capables d’influencer des décisions des décennies plus tard. L’organisation partisane peut d’abord être expliqué par l’histoire du parti, pas par sa situation actuelle. Plusieurs éléments vont devoir être soulignés : 1) Le rôle du fondateur. On va insister sur ce point quand on estime qu’on a affaire à un leader charismatique qui est parvenu à transformer sa domination charismatique en une domination légale rationnelle. Il y a une routinisation du charisme mais cette figure va continuer à marquer durablement le parti politique, son projet, ses références, la manière dont les adhérents considèrent leur participation. Cette figure du fondateur est aussi une référence obligée vis-à-vis de certains électeurs pour lequel cela va avoir une valeur de caution. La liste Pim Fortuyn aux Pays-Bas portait le nom du leader alors qu’il était mort un an avant. 2) Le contexte d’apparition et de développement va aussi influencer les ressources et les contraintes qui pourront peser sur un parti. Ex : parmi les partis qui se sont constitués au début des années 90 en Europe de l’est, certains entraient dans la continuité d’associations s’étant soulevés contre le régime en place. Souvent, ces partis vont porter les marques de leur passé et les contraindre à une certaine politique : interdiction de certaines alliances par exemple. Dans l’histoire du SPD, le congrès de Bad Godesberg en 1959 a beaucoup marqué les militants en bouleversant le cadre idéologique (vers le marxisme). Cela reste aujourd’hui encore un moment marquant dans la conception du parti. 3) L’accès au pouvoir marque aussi le parti. C’est un moment qui structure très largement la mémoire (ex : les 110 propositions des socialistes en 1981). 4) Les stratégies d’alliances ont de l’influence. Le programme commun reste une référence forte dans le discours politique de gauche. 5) Le çà-va-de-soit, l’héritage commun, les valeurs communes qui font l’histoire d’un parti politique. Même si le contexte présent joue puisque le parti doit s’y adapter, les valeurs historiques restent fortes.

Chapitre IV : Question de recherche

I) Questions et postulat
Trois approches : 1) Le discours politique peut être considéré comme l’expression d’un projet politique. L’activité discursive est la simple expression de positions et d’idées défendues par les acteurs. Il y a un reflet du projet, un projet qui est neutre. Cela appelle à l’idée de l’idéal du part : « un ensemble d’hommes qui partagent les mêmes principes et les mêmes valeurs ». 2) Autre approche, le discours peut être appréhendé comme une production idéologique (discours qui vise à masquer la réalité dans le but de maintenir la domination d’une classe sur une autre, approche marxiste du terme). L’état et ses institutions sont productifs d’une idéologie, la religion elle-aussi. Gramsci traite la question de l’hégémonie comme résultante d’un travail discursif, d’imposition de valeurs, de conceptions du monde qui permettent de contrôler une société. Le discours politique n’est pas un reflet de ce que pensent et souhaitent les acteurs. Nonhoff appelle ce type d’analyse l’analyse du discours critique (la critique s’appliquant à l’analyse). C’est une critique de l’idéologie à valeur pédagogique. Ce type d’analyse s’est répandue en France mais c’est confronté à la théorie d’Habermas en Allemagne (L’espace public et la théorie de l’agir communicationnel où le discours politique tient un rôle essentiel pour parvenir à des solutions rationnelles). Pour étudier les discours, on peut utiliser une démarche hypothético-déductive. On a une thèse de départ que l’on va affirmer ou infirmer. Pour Nonhoff, il y a l’idée que tous les partis politiques vont convergé vers une idéologie commune puisqu’ils veulent donner à voir le monde de la même manière. 3) Le discours politique peut être considéré comme un reflet du champ politique et de la position du locuteur dans ce champ à un moment donné. Le Bart synthétise les principales caractéristiques de cette approche (analyse du champ politique). Cette approche rejette les deux précédents. C’est l’idée que le discours politique nous parle d’abord de la scène politique et de sa structuration ainsi que des liens entre les acteurs. On est dans une approche des champs à la Bourdieu mais veut concilier la théorie de la grandeur théorisé notamment par Boltanski. Dans le champ politique, l’illusio (Bourdieu) fait que les acteurs adhèrent pleinement à ce qu’ils disent et au jeu de la démocratie représentative. En même temps, le champ politique n’est jamais totalement autonome, clos, distinct d’autres champs tout simplement parce qu’il en est dépendant. On aurait, selon Le Bart, aujourd’hui, des politiques qui ne parviendraient plus à faire partager les croyances du champ politique et importerait donc des grandeurs, des justifications venues d’autres champs.
II) Protocoles de recherche
Les manières de concevoir les techniques de recherche sont assez différentes. L’approche lexico métrique : On peut faire apparaitre des spécificités dans les discours de certains acteurs au niveau du choix des mots dans un discours. Ex : lors de la révolution, on utilisait le terme « peuple » ou le terme « ouvrier » suivant ses penchants politiques. Les spécificités positives et négatives le sont seulement en tant que comparaison. On peut faire apparaitre une fréquence mais on ne peut dire s’il elle est élevée ou faible qu’en comparant. Il n’y a pas de norme de langage a priori mais l’emploi d’un certain vocable. Labbé et Monière ont analysés les discours de certains candidats aux élections présidentielles (132 discours pour devenir président de la République). On va pouvoir voir l’intégration dans un parti par l’occurrence de certains termes qui sont la marque, la culture lexicale du parti.

Chapitre V : La division du travail partisan, oligarchie ou démocratie interne ?

La division du travail, social ou partisan, se traduit par une différenciation des acteurs et une spécialisation de ces acteurs. Si on suit Durkheim, cette différenciation et cette spécialisation ne sont pas synonyme de rupture du lien social. Parce qu’ils sont spécialisés, les acteurs deviennent complémentaires les uns des autres. Cette division du travail caractériserait les sociétés modernes mais aussi les organisations qui les composent : on aurait une forme de rationalisation des sociétés autant du point de vue économique que du point de vue politique.

En ce qui concerne les partis, la division du travail émerge très tôt. On en voit déjà dans les proto-partis, les comités électoraux qui apparaissent lors de l’élargissement du suffrage. On va voir apparaitre des acteurs possédant des fonctions distinctes et spécialisées (militer, rédaction du programme, etc.). On va voir apparaitre des activités dévolues aux militants et d’autres relevant de l’élite partisane. Nous allons voir s’il y a complémentarité des fonctions et s’il existe des relations entre ces fonctions.

Pierre Brechon considère dans son manuel de sciences politiques que « selon le modèle démocratique idéal fortement ancré dans les pays occidentaux, c’est la base du parti qui devrait établir son programme ». On devrait avoir affaire à des partis où l’ensemble des programmes sont définis collectivement. Or, très tôt, les analyses vont souligner une tendance oligarchique dans le gouvernement des partis.


I) La division du travail partisan contre la démocratie ?
A) La loi d’airain de l’oligarchie dans les partis
Roberto Michels, Les partis politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties, 1911 : « L’organisation est la source d’où nait la domination des élus sur les électeurs, des mandataires sur les mandants, des délégués sur ceux qui délèguent. Qui dit organisation dit oligarchie ». Michels parle d’une loi d’airain de l’oligarchie, une loi qui n’épargne aucun parti. Tous sont voués à avoir une forme oligarchique quelque soit leur culture, leur idéologie ou leur moyen de légitimation. L’ensemble des travaux menés dans cette perspective montrent que le pouvoir revient toujours à une élite restreinte composée de professionnels de la politiques possédant des caractéristiques différents de leurs adhérents (culturelles, sociales, sociologiques, économiques, etc.). Avec quelques nuances, on peut dire que les partis sont plus ou moins oligarchiques. Les partis du pôle efficace/rationnel de Wright seraient plus oligarchiques que les autres.

Eldersveld propose de prendre en considération les partis stratarchiques avec une division du travail en interne. La strate supérieure est constituée de professionnels possédant une connaissance précise de la politique et une strate de base constituée de personnel mobilisable pour toute sorte de tâches, essentiellement manuelles comme la distribution de tracts. Pour Eldersveld, il n’y a pas d’organisations égalitaires. La strate inférieure est un instrument au service de la strate supérieure. Ces dirigeants parviennent à ce maintenir parce qu’ils disposent de nombreuses ressources dont ne disposent pas les autres. Ces ressources sont tout d’abord des privilèges statutaires (accès à un ensemble d’instruments de gestion du parti politique : finances, liste des membres du parti et informations, etc.). Ils ont la possibilité de fixer les réunions et leur ordre du jour. Deuxième type de ressource : les privilèges d’information. Les dirigeants sont les mieux placés pour accéder à toute sorte d’information auxquelles leurs concurrents ne peuvent accéder. Troisième type de ressource : un privilège de notoriété, à la fois en interne et en externe. En raison de leur visibilité, les dirigeants acquièrent une notoriété comme par exemple le qualificatif de présidentiable.

La faible rotation des fonctions renforcent le caractère oligarchique. Néanmoins, certains défendent l’idée que la présence d’une élite stable n’est pas forcément nuisible à la démocratie. Goldstein se penche sur les syndicats et constate qu’il y a une forte satisfaction partisane de l’élite constituée. C’est un modèle contestable car on part du principe que l’absence de contestation implique satisfaction. On peut aussi considérer que l’organisation est légitime car les dirigeants sont élus. Dans le modèle par output, c’est la production de l’organisation qui légitime les dirigeants. Si les membres en sont satisfaits, les dirigeants sont légitimés.

Hirschman suppose l’existence de plusieurs solutions en cas de désaccord en cas d’un membre de l’organisation avec ses dirigeants : exit, voice, loyalty. Barry considère qu’il existe une quatrième solution : sortir du parti mais exprimer tout de même son insatisfaction (en formant par exemple un autre parti). Si l’on prolonge Hirschlan, la possibilité de la stratégie de contestation serait une marque d’un fonctionnement interne démocratique.


B) Les effets de l’oligarchie partisane sur le système politique
Michels nous dit que l’absence de démocratie au sein des démocraties est un danger pour le système démocratique. Eldersveld va dans le même sens et considère que les partis stratarchiques engendrent un système politique possédant les mêmes caractéristiques. Si l’on suit cet exemple, le tout aurait les caractéristiques des éléments qui le composent. Le principe de légitimation du système est le même que celui des partis. Il y a ici un problème de logique puisque la plupart des analyses montrent que les caractéristiques du tout ne correspondent pas forcément à celles de ses éléments. Un système ne peut être réduit à une somme de composants semblables. Michels nuance l’idée selon laquelle l’organisation oligarchique des partis doit mener à des tares du système politique. Il existe un risque mais, en même temps, le plus gros danger serait de ne pas avoir de parti politique : « La démocratie ne se conçoit pas sans organisation. […] L’organisation est, entre les mains des faibles, une arme de lutte contre les forts ».

On retrouve la dimension wébérienne avec l’existence d’acteurs vivant par et pour la politique. On a une tentative de monopolisation des fonctions politiques. Sans professionnalisation, on ne peut pas voir apparaître ces personnes vivant de la politique ce qui la conserve pour une élite économique. Plutôt qu’une oligarchie, on a alors affaire à une ploutocratie.


II) Les réponses aux tendances oligarchiques
A) Les critiques radicales : suppression des élites, suppression des partis
Tout au long de l’Histoire, on voit revenir des partis politiques qui vont proposer une rotation des élites dirigeantes pour empêcher le phénomène de stagnation des élites. On va trouver çà avec des partis ouvriers et socialistes à la fin du XIXème et au début du XXème. Leur but est d’empêcher l’institutionnalisation d’une élite. Le problème, c’est que dès qu’il s’agit de conquérir les votes, il faut faire émerger des candidats. L’entrée dans l’arène électorale s’accompagne de la mise en avant des candidats ce qui dégage une élite. Le phénomène est renforcé dans certains types de systèmes électoraux. Ce phénomène serait plus limiter avec les scrutins de liste qu’avec les scrutins uninominaux. Se pose aussi la question de l’existence ou non d’élections d’un président ou d’un chef de gouvernement car cela donne un leader qui va incarner le parti et que le parti va soutenir. Mais tout au long du siècle, les pays ayant fait le choix de l’élection du président au suffrage universel direct a augmenté dans le but de légitimer le dirigeant.

Michels questionne les partis de classe. On postule que les partis de classe représentent une classe sociale et ses dirigeants ne sont pas censés être une élite mais des représentants de cette classe. Michels dément cette illusion et voit une autonomisation du parti politique vis-à-vis de la classe.

Simon Weil reprend le contrat social de Rousseau et définit que les luttes partisanes ne sont pas définies par la raison mais par des passions. Or, les passions ne vont pas dans le sens de l’intérêt général mais poursuivent des buts égoïstes. De fait, elle propose de supprimer les partis politiques afin d’obtenir des sociétés correspondant au mieux à l’intérêt général.

Ostrogorski plaide en faveur d’un remplacement des partis politiques, ou en tout cas généralistes, par des partis add-hock : des structures avec un objectif clairement définis.


Yüklə 259,09 Kb.

Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4   5   6




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©muhaz.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

gir | qeydiyyatdan keç
    Ana səhifə


yükləyin