Le 27 avril 1998, Jean Long a présenté un exposé, à l’inetop, lors du séminaire du greo, créé en 1997



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Mais il est temps de voir un peu comment s’est construit le service. Non seulement nous étions dans une période de reconstruction, de reprise de la vie de la nation, avec une énorme contradiction à surmonter, tous ceux qui avaient vécu un avant-guerre différent pensaient que la vie s’était arrêtée pendant quatre ans et qu’elle allait reprendre de même, mais pas plus que pour le ravitaillement, la vie n’a repris de la même façon et les structures ont évolué et les demandes pour ces structures aussi ont évolué. La période 1940-1947 est féconde en création et en impulsions internationales. N’oubliez pas la création de l’UNESCO et un des premiers directeurs, Julian Huxley parlait d’orientation professionnelle et s’intéressait à la psychologie dans l’enseignement. C’est la période également où l’Organisation internationale du travail reprend ses activités qui avaient été suspendues comme la Société des nations, avec les hostilités, et où le Bureau international du travail, le BIT propose une déclaration sur l’orientation professionnelle 23. Et, signe caractéristique, le ministère de l’Education nationale puisqu’à partir de ce moment là ce n’est plus l’Instruction publique, mais c’est l’Education nationale, désigne comme représentant de la France à la commission d’études qui se tient à San-Francisco, Giraud Inspecteur principal de l’enseignement technique, responsable de l’Académie de Paris. Car étant donné la masse et les problèmes que pouvait représenter l’Académie de Paris , la direction de l’Enseignement technique ne s’était pas limitée à un secrétaire d’OP pour Paris mais en avait mis deux, plus chapeautant le tout un Inspecteur principal de l’enseignement technique. A l’époque leur bureau était place de la Madeleine sur la rue Pasquier. Où nous avons eu les uns et les autres pour les plus anciens l’occasion de nous rendre pour des démarches administratives ou syndicales.

Bref, cette déclaration sur l’orientation professionnelle a été très articulée et bien qu’elle ait un peu vieilli, on peut encore s’y reporter, lorsqu’on appartient au monde du travail, et nous n’avons pas encore réalisé tout ce qu’elle promettait de réaliser si elle avait été pleinement développée. C’est aussi à partir de 1946-1947, la mise en place du maillage des centres. Caroff a pris quelques évaluations, mais c’est assez difficile, parce que vous aviez soit des Offices créés dans l’empire du décret de 1922, qui survivaient, qui n’avaient pas encore été transformés en centres publics d’orientation ; vous aviez des endroits où il n’y avait rien, pourquoi pas ; vous aviez aussi des endroits où l’Office qui avait existé, avait disparu à cause de la guerre. C’est la situation de Bourges où j’ai exercé un moment donné, où le centre d’orientation avait été créé par un maire qui était parlementaire, qui s’appelait Henri Laudier et qui au moment de la création de ce centre avait certainement connaissance des travaux préliminaires au décret de 1922, car dans les statuts du centre qui est antérieur à 1922 on trouvait des dispositions ou une partie des dispositions du décret, et Chevillard qui dirigeait l’Office a pris sa retraite, réelle puisque la retraite administrative était déjà là et l’Office a disparu juste au moment de l’Occupation. J’ai pu récupérer, j’espère que mes collègues qui m’ont succédé à Bourges, l’ont encore dans leurs archives, les archives de cet Office où il y avait en particulier une collection complète des BINOP depuis 1929 à 1941.

Bon, cela ce sont des anecdotes. Mais je crois que dans un tel vécu ce sont les anecdotes qui font vivre et non la suite des textes administratifs, vous les trouverez toujours bien assez tôt

C’est le moment donc où avec un maillage à peu près complet des centres d’orientation s’esquisse la compétition avec le BUS 24 . Et il y des coïncidences, je crois que nous en avons parlé le jour où nous avons abordé la question du BUS, où tel texte vital pour l’orientation est prêt, mais ne sort pas au Parlement, parce que le texte parallèle, symétrique nécessaire pour le BUS n’est pas sorti. Et là il faut reconnaître le très grand entregent et la qualité de grand fonctionnaire de Rosier 25 . Nous n’étions pas sur la même longueur d’ondes, mais c’est un homme pour lequel j’ai beaucoup de respect, et avec lequel les contacts ont toujours été parfaitement courtois et clairs. Bien sûr nous n’avions pas les mêmes buts, et il avait construit quelque chose, il était très attaché à ce qu’il avait construit, ça c’était normal. Donc l’OP développe une activité systématique pour la population des Fins d’études. Situation à l’époque, il y avait un certain nombre d’outils psychologiques qui étaient faits pour des consultations, telles que celles que pratiquait la consultation de l’INOP, pour des centres d’orientation recevant des isolés mais pas grand-chose permettant un travail systématique dans des établissements scolaires. Il a fallu donc se mettre au travail pour créer le matériel nécessaire et pour répondre à la première mission, qui était inclus dans le décret loi de 1938, favoriser l’entrée au travail par la délivrance du certificat d’orientation ou l’entrée dans les structures de formation professionnelle, qui permettraient ensuite d’aller au travail. Et dans cette occurrence, il faut dire que ce n’était pas évident et que là nous avons eu [ inaudible]

René Gille.

Mais d’abord il y avait la personnalité du directeur du centre départemental de la Seine, René Gille 26 , il était sorti de l’INOP avant les hostilités, il avait déjà fait un certain nombre d’épreuves psychologiques, dont le test Mosaïque qui avait été utilisé pour l’évaluation du niveau intellectuel des écoliers français, test qui était une évolution et une adaptation à une application de masse d’un test de la société Alfred Binet qui s’appelait le Perret Vaucluse. Les plus anciens d’entre vous l’ont peut-être appliqué, il se donnait dans les consultations quand on avait besoin d’un niveau intellectuel. Gille, donc, s’est attelé à la tâche avec l’appui de cette maison, c’était Madame Piéron qui dirigeait le centre de recherches, Maurice Reuchlin 27 n’y est entré que fin 1946, après une année dans un centre, je crois que c’était le quatorzième, je n’en suis pas sûr, et la Fiche d’examen psychologique de Madame Piéron qui existe encore dans nos archives, n’était pas particulièrement maniable pour donner des collectifs dans une école. C’était un test consommable, c'est-à-dire qu’une fois qu’on avait rempli le cahier il était dans le dossier de l’enfant, il n’y avait plus rien, trop onéreux par rapport aux faibles ressources que nous avions. Donc nous options pour des tests dits économiques, un cahier d’une part une feuille de réponse de l’autre. Les anciens, vous en avez manipulé, je ne fais pas de croquis, pour les autres que cela a tellement passé dans les vieilles lunes que ce n’est pas la peine de s’appesantir. Mais René Gille a avec le service de recherches conçu toute une série de tests dérivés, comme des IVP une série de sigles comme cela que vous retrouverez dans les publications de l’époque car le BINOP était truffé de références techniques, de comparaisons d’étalonnages, d’autres choses qui paraîtraient peu congruents dans la revue de l’orientation professionnelle.

Kouteynikoff.

D’autre part il y a eu un effort par un collègue maintenant disparu mais resté très présent dans la pensée de nos amis du Nord, Kouteynikoff 28 qui a commencé, on oublie toujours de le dire, à Belfort et ce sont les Batteries Belfort Lille et non les Batteries de Lille. Kouteynikoff était de ma promo comme celle de Reuchlin, il avait une formation d’ingénieur, suivie en Egypte, car c’était un descendant d’exilé russe qui avait passé par l’Egypte avant d’arriver en France, un certain goût pour les mathématiques comme en ont souvent les russes et qui avait adhéré à l’analyse factorielle de Thurstone. Il a donc décalqué des tests anglais ou plutôt anglo-américains de Thurstone mais a commis un péché capital que lui a lourdement reproché notre ami Reuchlin c’est de ne pas avoir fait lui-même suffisamment de vérifications par analyse en se contentant du décalque, d’où une coupure entre deux hommes de qualité, que pour ma part j’ai toujours regretté car il y aurait pu y avoir un autre développement, aussi bien du travail de Koutey que du travail de Maurice Reuchlin au service de recherches. Ne revenons pas sur le passé, mais je tenais à rendre hommage aux services rendus à l’orientation par Kouteynikoff car il a eu une manière de présenter les consignes des tests qui innovait sur ce qui se faisait jusqu’alors, jusqu’alors c’était l’aspect scientifique une consigne c’est une mise en situation, il faut qu’elle soit donnée ne varietur et si on avait pu avoir un perroquet perché sur l‘épaule pour la dire a notre place c’était mieux, parce que le perroquet a toujours le même ton de voix.

Pour Kouteynikoff s’était d’abord s’assurer que la tâche à faire était comprise d’où toute une période d’apprentissage qui ne comptait pas à la correction, et ensuite une période qui servait à l’évaluation et au résultat. Et rien que ce fait que en tant que tenant des pédagogies actives j’ai toujours apprécié, les deux logiques, les deux méthodes ne pouvaient pas se concilier. Il est certain que, ensuite, et là c’est une des grandes qualités de Reuchlin qui a su abandonner ce rationalisme strict que nous connaissions au temps de Piéron, il a dit, le test ce n’est pas une compréhension de consigne, mais c’est l’application d’une consigne, donc ceci se dit toujours dans la maison, donc ce n’est pas du tout pour mettre en cause qui que ce soit que je rapporte ces questions anecdotiques mais c’est pour rappeler un climat de recherche intense où nous étions livrés à nos seules forces, car nous y reviendrons il y a toujours eu un problème de bureau d’études pour l’orientation. A partir de ces activités systématiques il y a eu aussi d’autres personnes que je tiens à rappeler, comme Henri au Mans, grand lecteur de presse anglo-saxonne, de lectures très différentes de celle de Kouteynikoff, mais qui, par exemple, a traduit le Terman B qui a traduit des questionnaires de personnalité ou d’intérêt dont l’un a été utilisé quand nous participions à la sélection pour l’INSA de Lyon.

Lafaye.


Il y a aussi quelqu’un qui a fait un très gros travail, je crois qu’il vit encore, et si vous pouviez le toucher, c’est quelqu’un qui pourrait peut-être nous donner des informations intéressantes, c’est Lafaye qui a l’époque se trouvait à Moulins, puis il est passé à Villeurbanne, on parle en général des batteries motrices de Villeurbanne et qui fini sa carrière à Aix-en-Provence, s’il vit encore, il était domicilié à Lambesc, et les tests de Lafaye étaient intéressants. Gille aussi a fait des tests moteurs, il y avait une certaine plaquette de Duralumin avec des trous où il fallait enfiler un lacet, il y avait un cube fait avec des pièces métalliques qu’il fallait assembler, toutes choses qui n’étaient pas du tout négligeables et qui permettaient, moyennant beaucoup de précautions d’avoir une première évaluation de la motricité des élèves. Il y a eu aussi un test mis au point par Vallin qui était passé un moment donné au service de recherches c’était le test du fil de fer de Streng modifié, un triangle en fil de fer avec des boucles au milieu et lorsque l’élève le réussissait il y avait un bon pronostic, pour l’échec je n’en dirai pas autant mais c’est déjà pas mal d’avoir trié ceux qui réussissaient.

Jean Beaussier.

Parmi les moteurs de l’époque qui n’ont pas créé de test mais qui ont favorisé la systématisation du travail, il faut rappeler Jean Beaussier 29 qui était dans le centre départemental de Seine-et-Oise et qui a su faire un travail systématique qui très rapidement a débordé sur le second degré, qui a pris en charge le problème de la dyslexie au temps où il existait seulement Borel-Maisonny et Chassagny et qui a dans un lycée, dans un lycée de prestige, qui existe toujours, le lycée Hoche à Versailles, mis au point la rééducation dyslexique en sixième, avec un certain succès et surtout avec des ouvertures vers le personnel du second degré qui appréciait cette coopération qu’ils découvraient. Mais je m’égare, je me laisse aller à des souvenirs, l’heure tourne et il vaut mieux que nous avancions.

Demande d’éducation et orientation.

Dans cette période que je pourrai dire de 1949-1952, il y eu la conjonction d’une demande spontanée d’éducation secondaire, d’accroissement de la scolarité, demandée par les familles, comme conseiller à Colombes je me souviens d’une famille qui me disait « peu importe le temps je veux qu’il ait son brevet ». Ca, c’était neuf, ça ne correspondait pas du tout à l’attitude d’une autre enfant dont les résultats étaient surprenants par rapport à sa classe, elle crevait tous les plafonds aux étalonnages et comme nous posions incidemment la question pourquoi n’es-tu pas allé en sixième, « parce que ce n’est pas l’habitude dans notre famille « et il y avait une censure, et pourtant la sixième de cours complémentaire on ne peut pas dire qu’elle était bourgeoise et huppée, nous étions à Colombes dans une cité qui était très ouvrière à l’époque, en dépit de son stade que Paris nous enviait. Donc là il y a vraiment une demande spontanée qu’il a fallu prendre en compte et qui a poussé sur les structures, qui a poussé sur la répartition des élèves. Quelle réponse donner, entrer dans les Cours moyens deuxième année, c’est là que se faisait le choix, c’était là qu’un certain nombre d’élèves, sans aller dans des structures qui auraient été trop onéreuses ou trop difficiles, n’oubliez pas qu’il n’y avait presque pas de lycée en banlieue. A l’époque lycées et collèges préparaient au baccalauréat donc pour Colombes il y avait un collège rue de Lambrecht à Courbevoie, point à la ligne, pour les lycées il fallait aller à Paris, déplacements, fournitures payantes etc, c’était exceptionnel qu’un enfant qui n’ait pas une famille très a son aise aille au lycée quand il habitait Colombes. On allait un tout petit peu au collège et le reste du temps au Cours complémentaire, et encore il y avait des Cours complémentaires industriels et commerciaux qui recrutaient après le Certificat d’études et c’était bien souvent la seule possibilité ou alors les Lycées techniques qui à l’époque s’appelaient Collèges techniques, le plus proche ce devait être Puteaux, ensuite il y avait Suresnes, qui étaient des lycées qui permettaient une véritable promotion, y compris les Arts et métiers. On a oublié qu’il y avait un concours spécial pour les Ecoles nationales professionnelles et que c’était pas évident de présenter ce concours puisqu’il était à la fin de la quatrième au niveau troisième, donc ou bien ça exigeait de redoubler et en préparant des épreuves spéciales, on bien si on était pas dans un établissement technique on allait pas en Ecole nationale professionnelle.

Revenons à nos moutons.

Continuités et ruptures.

C’est la période de l’instabilité ministérielle chronique, la quatrième République n’a pas été capable, malgré dix ou onze projets, d’adopter une réforme de l’enseignement, il a fallu que celle-ci sorte par ordonnance du général de Gaulle après mai 1958. Ceci aussi c’est lourd au passif de la Quatrième, ce n’est pas le seule chose. Il y a quand même eu deux éléments qui ont pour le service diminué les inconvénients de cette instabilité ministérielle, c’est la longévité des directeurs : André Le Rolland 30 comme directeur de l’Enseignement technique, ca a été le maintien à l’Education nationale de ministres qui gardaient la même fonction au cours de plusieurs ministères successifs. Donc entre les directeurs qui restaient en place et les ministres qui ont eu une vision plus longue que celle d’un ministère qui parfois durait dix jours ou un mois, il y a eu quand même une certaine continuité, mais ne permettant pas de construire, ne permettant pas de faire ce qui était nécessaire. Je me souviens d’un texte touchant de Pierre Mendès-France, disant je n’ai pas encore eu l’occasion d’attacher mon travail à l’éducation, il sortait de régler les problèmes d’Indochine et il est tombé avant d’avoir pu aborder le problème. Là vraiment pour moi j’ai des souvenirs amers de cette période parce que c’était un peu la période des occasions manquées, pour beaucoup de choses.

Le syndicalisme.

Donc, en plus de cela, et si on se rappelle tout ce qu’il y a, c’est les problèmes politiques, quand de Gaulle a rompu avec le Parti Communiste et qu’il n’y a plus eu de ministre communiste 31 , lorsqu’en répercussion, un an après il y a eu la scission syndicale de la CGT qui a abouti à FO d’une part et l’autonomie de la FEN d’autre part, toutes fractures qui ont laissé de lourdes cicatrices et qui pour le jeune militant syndical que j’étais à l’époque ont été sources, non seulement de désillusions, mais de blessures, de fractures, qui ne se sont pas guéries facilement. Le syndicalisme nous en avons parlé brièvement, donc il y avait d’une part le SNET, mais ce SNET c’était les professeurs de Collèges technique de l’époque. Il y avait à côté un SNET AA pour les Centres d’apprentissage et nos principaux interlocuteurs c’était les instituteurs puisque nous allions dans les écoles primaires, c’était parfois les professeurs du second degré, eux étaient au SNES et quand nous parlions avec le syndicat qui devait nous défendre qui devait aider au développement de l’orientation, nous avions au mieux des gens qui nous disaient « tu ne m’a pas envoyé assez de clients, mon concours n’était pas assez sélectif et j’ai une classe qui marche mal ». C’était un dialogue pas facile et il y eu un certain nombre de tractations, pas toujours très nettes sur notre dos, quand il y avait contestation entre le syndicat, la direction de l’enseignement technique, sur le budget, sur telle ou telle disposition et je me rappelle d’une année où il y a eu un scandale, l’ensemble des syndiqués à l’orientation ont voté contre le rapport moral du secrétaire général du SNES, en lui disant « tu ne nous as pas écouté, même si ce que tu as fait est bon nous votons contre «  A la suite de ce scandale Denise Galloy puis Briot qui étaient les secrétaires du syndicat ont été un peu mieux entendus. Ca n’a peut-être pas changé entièrement par la suite, lorsque le SNET s’est fondu dans le SNES, mais à l’époque c’était une autre histoire, nous en reparlerons peut-être une autre fois.

Prise en charge par l’Etat.

Comme délégué syndical, je dois dire que j’ai eu affaire à des interlocuteurs qui étaient souvent cassants, comme François Legay, mais avec lesquels à condition de dire non possumus comme un certain Luther on pouvait avancer et il est arrivé assez souvent que nous fûmes dans cette situation. A la suite des problèmes financiers que j’ai évoqué tout à l’heure, il fut décidé une prise en charge de l’orientation par l’Etat, et celle-ci, dès l’adoption de la loi de finances de 1951 a mis en mouvement la Direction de l’enseignement technique qui s’est attelée à transformer le service très vite, mais les tractations ont été très lentes, ce qui fait que le décret portant statut des personnels n’est sorti qu’en 1956. Cinq ans, et il n’était pas toujours évident de proposer à des services simplement subventionnés, gérés par les départements de transformer leurs méthodes de travail, d’être installés dans des locaux plus adaptés, d’avoir les moyens de se déplacer pour aller dans les campagnes car à l’époque je me trouvais dans le Cher. Bien des choses ne se sont pas mises comme il aurait fallu, mais je dois reconnaître que les autorités départementales du Cher ont toujours répondu avec la plus grande largesse à ce que j’ai demandé, ce que parfois l’Etat ne nous a pas donné par la suite, après le statut de 1956.

Les méthodes de travail.

Alors, méthodes de travail, il y a eu une première tentative de normalisation des méthodes de travail, mais compte tenu de ce que le matériel disponible au point de vue test n’était pas très, n’était pas suffisant, il faut le dire, il n’y a eu que quelques indications et la normalisation dans ce domaine là a été très faible, là où par contre la normalisation a été plus grande et si cette maison n’a pas de collection je lui donnerai volontiers la mienne, c’est dans les imprimés administratifs : fiches de parents, dossier d’orientation des élèves, fiche médicale, fiche scolaire, fiche sociale et j’en passe, il y en a eu beaucoup, sur lesquels très gravement on nous a dit, il faut que vous mettiez comme ça, tant pour les enseignements, tant pour les résultats, tant pour la partie rédactionnelle, etc ce n’était peut-être pas inutile, mais j’aurai préféré qu’il y eut un bureau d’études qui nous permette de voir où nous allions et comment nous le ferions. C’est la période aussi où on s’inquiète sur la formation des psychologues et sur la différenciation des différentes branches de la psychologie, je vous rappelle, je crois que c’est en 1952 qu’il y a eu un numéro spécial, non plusieurs numéros spéciaux avec une série d’articles sur la formation des psychologues, série introduite par Henri Piéron, il y a eu Gratiot-Alphandéry 32 , il y a eu un certain nombre d’autres et toutes choses qui étaient très nécessaires, mais qui montrent aussi les flottements qu’on vivait à l’époque. Ce qui pour moi caractérise, dans cette période de prise en charge de l’orientation par l’Etat, c’est d’une part un très grand souci de rationalité, de disposer de bases scientifiques sûres, et ces bases scientifiques on en était tellement imprégnés que j’ai retrouvé à Bourges le discours de Doladille demandant au Conseil général de créer un centre départemental et il disait « maintenant nous avons des méthodes sûres qui nous permettent d’orienter les gens », a posteriori on est un peu inquiets et anxieux de ce qu’ont pu comprendre ces interlocuteurs mais c’était l’esprit du temps . Quand on parcourt les BINOP de l’époque on est aussi surpris de l’ampleur des lectures de Piéron et des notes de lecture qu’il y met, c’est prodigieux et cela nous rend très humble par rapport à nos capacités de travail et d’étude, mais que prendre là dedans, sur quoi construire, avec quoi faire son miel comme aurait dit Montaigne ? Chacun était livré à lui-même, il y a eu du bon et du moins bon, j’espère qu’il n’y a pas eu de pire.

La médecine d’OP.

Mais, au-delà de tout cela, l’extension des interventions hors des classes de Fin d’études sont devenues pratiquement systématiques, pourtant il restait toujours deux ou trois coins de la vieille orientation, premièrement l’étude de la motricité, nous l’avons évoqué avec Lafaye ou Gille, la prise en compte d’une visite médicale si possible par un médecin diplômé d’OP et là il y a eu quelques contestations avec le service de santé scolaire qui ne voyait pas l’utilité de redoubler son travail, et qui ne voyait pas non plus l’utilité de former ses médecins à la médecine d’OP, si André Delmas 33 était là il pourrait en parler beaucoup mieux que moi. Enfin il y avait aussi le respect des contre-indications professionnelles appliqué sans état d’âme, car nous pensions qu’il y allait ou de la vie sociale de la société ou de la santé et de l’évolution de l’individu lui-même et que cela méritait quelques sacrifices. Là aussi je rends hommage à Delmas qui nous a appris à nuancer à justifier les choses. Une anecdote, je me souviens d’un enfant épileptique, la mention de cette contre-indication l’avait fait refuser à l’entrée du centre d’apprentissage de la carrosserie automobile de Puteaux, parce qu’on y manipulait des outils coupants, c’était dangereux, pas de risques. Je revois trois mois après l’enfant « qu’est ce que tu deviens ? » « Ah bien je travaille, je suis ravi « « qu’est-ce que tu fais ? » «  J’ai un poste de coursier pour une pharmacie et je suis toute la journée sur une bicyclette dans la circulation ». A partir de cela, les contre indications impératives on les remet en question, aidés par Delmas et par les médecins d’orientation, et je tenais à le dire.

Nous avions l’impression, sans doute fallacieuse, mais qui nous motivait beaucoup, de participer à l’élévation du niveau social, de participer à l’allongement de la scolarité par une meilleure culture, de participer à l’acquisition d’une qualification professionnelle pour un plus grand nombre.

Formations et emploi.

C’était encore, je vous rappelle le temps où il y avait un certain fixisme dans les formations professionnelles, dans les qualifications, on était tout juste en train d’introduire des nuances dans les groupements professionnels en disant, ça c’est un métier qualifié, ça c’est un emploi qualifié, ça c’est un poste de travail qualifié et il a fallu la commission de la main d’œuvre du troisième plan ou du deuxième plan dirigé par Fourastié 34 le plan est de 1954-1958, non 1954-1960, et la commission a siégé en 1953 et Fourastié a montré que toutes les prévisions sur lesquelles nous étions très demandeurs parce que c’était dans l’esprit du temps, n’étaient pas possible à faire, qu’il fallait donner des formations générales de niveau professionnel et ajuster ensuite sur l’emploi. Vieux problème qui n’est pas encore résolu. Donc, participation à, comment dirai-je, à la démocratisation du savoir mais aussi, le changement de société et ça nous amène à mon dernier point qui est vers l’orientation scolaire et professionnelle.
Il y a d’abord une contradiction, contradiction qui est le profond décalage qui existe toujours entre le rythme long de l’évolution des structures scolaires et des programmes scolaires avec tout leur appareil et du rythme rapide lui, de l’évolution économique et sociale, de l’évolution des forces de travail . On n’avait pas encore découvert à l’époque qu’un même produit peut être obtenu par des lignes de production différentes, mettant en jeu des personnels de qualifications différentes, et même parfois de professions inconciliables. J’ai découvert ça un jour où à Bourges dans l’industrie aéronautique , pour avoir des plasturgistes chargés de fondre des structures de matière plastique, il était préférable d’avoir d’anciens tôliers que d’avoir des fondeurs, car les tôliers avaient un sens de la forme qu’on devait acquérir que n’avaient pas les autres. Et on s’est trouvé comme ça avec toutes sortes de cheminements professionnels qui sont passionnants, qui ont été bien abandonnés par certains de nos collègues, les tâches d’adaptation scolaire ont pris le pas pendant longtemps sur la connaissance du milieu professionnel, il faudra bien y revenir un jour, mais il y a là toute une révolution dans le monde du travail, que nous n’avons pas fini de digérer.

Orientation scolaire et professionnelle et réforme de l’enseignement.

Avec le décret du 6 janvier 1959, se trouve mis en place une réforme de l’enseignement qui ne l’oublions pas prolonge la scolarité jusqu’à seize ans, mais à terme, c’est-à-dire pour les années 1969-1970 et qui d’autre part, introduit des structures qui très rapidement isoleront les premiers cycles du second cycle, mais ce n’est pas inclus dans les textes de la réforme, c’est une conséquence de ce qu’elle propose. D’autre part il se trouve que par la grâce d’un rédacteur qui est resté anonyme mais qui était bienveillant envers la psychologie et l’orientation, l’orientation est qualifiée de scolaire et professionnelle. Il a fallu deux ans avant que le ministère sorte une circulaire indiquant « les centres publics d’orientation professionnelle doivent être changés de nom, ce sont les centres d’orientation scolaire et professionnelle ». Entre temps nous nous étions affrontés à d’excellents collègues du second degré qui à l’occasion de conseils de classe nous disaient, la réglementation prévoit la présence d’un conseiller d’orientation scolaire et professionnelle, est-ce que vous l’êtes ? Bien sûr nous avions notre modeste diplôme d’Etat de conseiller d’OP point à la ligne et il fallait faire sa place, ne pas être trop regardant sur les rebuffades, leur montrer que même agrégé ils pouvaient avoir quelques lacunes dans l’appréciation de leurs élèves et dans la façon dont ils les enseignaient, mais je vous assure que je garde des souvenirs très très pittoresques de l’époque. Il faut dire que le maître d’œuvre de cette réforme de l’enseignement de 1959 était Berthoin, sénateur de l’Isère qui a plusieurs reprises avait été ministre de l’Education dans la Quatrième République et qui avait lui-même mené un projet de réforme assez avancé et fort proche et de celui qui était pendant, au moment de la disparition de la Quatrième République, qui était le projet Billères 35 car le projet Billères a été jusqu’aux liasses distribuées aux parlementaires, qui n’attendaient que la discussion en séance publique et le vote. La déliquescence de la Quatrième République n’a pas permis ce vote, l’ordonnance a repris de très nombreuses dispositions du projet Billières.

Diversité des pratiques.

Nous avons fait face comme nous avons pu, mais le transfert des compétences et l’évolution du champ d’activité n’ont jamais été suivis des moyens indispensables pour faire face, d’où des choix à faire, être présent, on ne peut pas se couper en morceaux, qu’est ce qu’il faut délaisser, qu’est-ce qu’il faut abandonner, comment le faire ; et les anciens qui sont ici se rappellent des problèmes que cela nous a posé. Je dois dire qu’en 1953 quittant le Cher, en 1964 , donc après la période que nous regardons, quittant le Cher pour aller dans la Côte-d’Or j’assumais encore pleinement les Fin d’études tout en pénétrant le second degré, mon collègue de Côte-d’Or avait délesté les Fins d’études depuis trois ans et il ne faisait que du premier cycle du second degré, par contre il voyait beaucoup plus de certificats d’OP que j’en voyais. Il y avait vraiment une disparité d’un département à l’autre, faute d’avoir tout simplement une vision claire des besoins, des instructions pratiques effectives et un plan de développement avec des moyens nécessaires.

Réforme de l’enseignement.

Nous nous sommes donc trouvés reportés sur l’échelon essentiel du Cours moyen deuxième année, surtout à partir du moment où l’examen d’admission a été supprimé. Il y a eu pour le passage du CM2 en sixième, trois départements expérimentaux qu’il faut rappeler : l’Eure, l’Hérault et le Loiret, où alors là, avec convention des autorités départementales et de l‘Education nationale on a fait passer systématiquement des examens psychologiques aux élèves de CM2, on les a exploités avec les enseignants, pour préparer l’entrée en sixième. Il y a aussi une expérience fort intéressante qui a eu lieu à la même époque à Pont-de-l’Arche, Pont-de-l’Arche qui était desservi à l’époque par

[fin de la deuxième face de la première bande et interruption de l’enregistrement]



l’Inspecteur primaire que tous les enfants de Cours moyen deuxième année qui n’avaient pas de retard scolaire passeraient en sixième volens nolens et qu’ils feraient tous du latin. Et ,oh surprise au bout d’un an il n’y avait pas plus de déchets chez ce « tout venant » entre guillemets des CM2 que lorsque l’on avait en sixième classique uniquement des volontaires pour faire du latin. Il y avait là une belle démonstration pédagogique. Autre expérience, qui n’est pas très connue et qui mérite d’être rappelée, c’est celle de Colmar où le proviseur actuel, à l’époque c’était un principal, et surtout le censeur des études du lycée technique a ouvert des sixièmes et cinquièmes techniques préparant aussi bien à entrer en quatrième de classe technique, que de classe générale, là aussi succès, qui alors s’est répercuté au plan réglementaire puisque après ce succès de Colmar, ce doit être je pense dans les années 1955 où par là, on a ouvert dans beaucoup de lycées techniques et surtout d’Ecoles nationales professionnelles, des sixièmes cinquièmes et quatrièmes techniques, alors là dans un soucis purement alimentaire, pourvu que les élèves ne nous échappent pas, car si on les envoie dans la filière secondaire, ils ne nous reviendront pas. Malheureusement nos collègues qui travaillaient pour leurs paroisses n’avaient pas entièrement tort et ces discussions se retrouvent actuellement dans le statut donné à l’enseignement technique par rapport au second degré. En dehors de ces expériences, il faut tenir compte de la présence des conseillers à ce qu’on appelait les conseils d’orientation de district. Pour un certain nombre d’entre nous cela avait un aspect un peu farce, parce que ils n’ont jamais pris un rythme de croisière réel, c’était les professeurs principaux de toutes les classes d’un district qui se réunissaient par niveau et qui échangeaient sur les résultats de leurs classes. La plupart du temps là où cela se passait le moins mal c’était une espèce de comptabilité, en disant sur trente élèves j’en ai tant qui sont au-dessus de la moyenne, tant qui à la moyenne tant qui sont au-dessous de la moyenne et vous voyez les pourcentages, on regardait si le voisin faisait mieux ou moins bien on ne se demandait pas comment s’était parvenu quel était le niveau de la classe en question et tout le monde était très content, on avait satisfait à l’obligation administrative et on repartait en paix chez soi continuer de moudre en rond sa pédagogie. Le conseiller d’orientation qu’est-ce qu’il faisait dans cette galère ? Bien, il se trouve qu’il connaissait un certain nombre d’établissements, qu’il connaissait un certain nombre de classes et qu’il pouvait déjà induire qu’il y avait des différences de niveau, qu’il y avait des différences d’objectifs, de gestion et qu’on pourrait peut-être en tenir compte, il y avait aussi qu’on pouvait travailler avec ces enfants et que ce n’était pas ne varietur, la docimologie vous connaissez, donc ça n’a pas été inutile ça a ouvert des quantités de portes, mais c’était du travail de bricolage, ce n’était pas efficace. Assez rapidement ces conseils de district ont disparu, cela a fait partie de l’évolution qui a séparé les premiers cycles de lycée, qui a fondu les classes dites de cours complémentaire, héritage du primaire supérieur dans les classes ordinaires, qui a inclus aussi les PEGC c’est-à-dire les professeurs d’enseignement général des cours complémentaire dans l’enseignement du second degré ce qui n’était pas évident à obtenir du syndicat concurrent qui s’appelait le SNES. Enfin vous reviendrez peut-être une fois sur ces questions, elles sont très éclairantes sur les hésitations du développement de la réforme de l’enseignement, sur les rebroussements que l’on a observé, sur certaines séquelles qui existent encore.

La place des services d’orientation.

Alors, quid du service d’orientation ? Nous avions toujours les mêmes besoins techniques, nous étions toujours en voie d’intégration quelque part : quitter le premier degré pour s’intégrer dans le second cycle, pénétrer dans le second cycle où les proviseurs au début nous regardaient d’une manière peu plaisante ? Vous retrouverez des articles du proviseur Bazin qui sont très éloquents là-dessus, je ne m’appesantis pas. Mais, essentiellement la nécessité d’une nouvelle définition du champ d’activité des services d’orientation. Et, alors là, ça a abouti en novembre 1960, à une immense circulaire sur l’ordre de priorité des tâches des centres d’orientation qui est un monument administratif. Hélas l’auteur était un ancien secrétaire d’OP, devenu inspecteur par la grâce de la loi de 1951, c’était l’ami Abraham et ne voulant faire de la peine à personne, il a repris le faisceau des activités que nous exercions et les a mises dans cette circulaire sur les priorités, sans oser dire, il y a du plus prioritaire et du moins prioritaire, alors on a continué sur notre lancée, nous avions des points de fracture où on pouvait pénétrer, on s’y est inséré, il y avait des hobby de l’un ou de l’autre. Bref pour terminer ce que j’aurai à dire sur cette phase, nous avons collectionné un nombre impressionnant de prototypes valables, qui n’étaient pas des fantaisies, mais qui n’étaient pas généralisables et il n’était pas évident au terme de cette période, quand la réforme de l’enseignement s’est trouvée affrontée à 1968 et à son second souffle, d’avoir des activités qui s’imposaient à l’orientation, mais ça je pense que vous le reverrez plus tard.

Donc, voilà brièvement et en peut-être oubliant beaucoup de choses, parce que je n’ai pas voulu faire quelque chose d’écrit et de détaillé mais simplement évoquer des phases, ce que nous pouvions voir.

Conclusion.

Quelles conclusions peut-on en tirer ?

Dans les années 1959-1960, l’orientation est devenue un véritable service public, il est structuré, il est compétent avec des personnels affutés qui peuvent répondre, il est opérationnel, mais parallèlement, il est très largement sous-équipé et il peut difficilement faire face aux activités nouvelles, nous venons d’en parler. N’oublions pas qu’au départ le service était prévu pour participer à l’insertion, dans un niveau local, au mieux départemental, des jeunes se présentant au monde du travail, et par force, les équipements accordés par les départements même après la prise en charge par l’Etat sont restés très très divers d’un département à l’autre, nous l’avons vu à propos des plans d’activité, mais c’était vrai aussi pour le nombre de conseillers et pour l’équipement dont ils disposaient. Par la force des choses et des hommes et j’insiste sur ce terme d’homme et de femme, il n’y a pas dans mon sens de sexisme, le service a très largement débordé du cadre qui lui avait été assigné par le législateur de 1938, d’une part par son ouverture sur le monde économique et social, sur le monde professionnel et technique, et là nous le devons à la formation qui nous a été donnée pour préparer le diplôme d’Etat, mais aussi nous le devons, et je regrette que Zerwetz 36 ne soit pas là parce que je n’ai pas tout à fait la même opinion que lui , à la diversité d’origine nous n’étions pas tous des psychologues, nous n’étions pas tous des enseignants, nous avions tous quelque chose à apporter à l’édifice qui en se partageant les un les autres ont construit le service. De par cette ouverture, nous avons pu répondre à un certain nombre de besoins et participer à l’insertion des jeunes, dans la vie telle qu’elle se présentait dans un monde en mouvement, qui n’a pas cessé d’être en mouvement.

Pour le service d’OP, il ne faut pas oublier non plus la somme du bénévolat qu’il a suscité et donc il s’est nourri. Bénévolat dans des contacts très larges avec les milieux professionnels et sociaux, des activités dans les associations de parents d’élèves, des causeries du soir dans les préaux d’écoles, des contacts avec les services sociaux. Je rappelle que pendant très longtemps l’ACOF a été membre de la Fédération des services sociaux, ce n’était pas innocent, cela correspondait à des buts communs, et tout cela bien entendu en-dehors des horaires officiels, tout cela même parfois contre le sentiment de l’administration qui n’en pouvait mais et qui n’avait pas trop de prise puisque c’était pendant notre temps libre. Souvent menacé, toujours fragile, le service d’orientation a échappé, je dirai comme par miracle a de nombreuses menaces et sa disparition ou sa perte d’identité a été souvent à deux doigts d’une signature, d’une période où il y a eu un soubresaut, où un changement de ministère. Le dernier acte s’étant joué dans les années soixante-dix, mais c’est une autre histoire. Simplement nous pouvons dire qu’en 1970 nous avons été dépossédés de l’usage exclusif du mot orientation et que, on en fait autre chose que ce qui était prévu pour nous, au point qu’à un moment donné certains se demandaient s’il ne fallait pas changer le titre de notre fonction parce qu’on ne s’y retrouvait pas avec l’orientation telle qu’elle était pratiquée dans les établissements scolaires. Et pourtant, le service a connu de graves lacunes que j’ai essayé d’esquisser au cours de notre entretien, lacunes qui auraient pu tout faire capoter. Premièrement, et là j’insiste, non pas parce que nous sommes à l’INOP mais parce que je crois que c’est essentiel, il n’ y a jamais eu de bureau d’études pour mettre au point des méthodes de travail et de contrôle de ces méthodes, pour permettre une évolution réaliste systématique du service sur le terrain. Certes, nous avons toujours eu l’appui du service de recherches de l’INOP, mais celui-ci de par son appartenance au CNRS doit faire de la recherche fondamentale et le travail de bureau d’études, le travail de recherche appliquée ne correspond pas aux missions qui lui sont données et aux crédits qui lui sont alloués par le CNRS. Là je dois dire qu’il y a un certain nombre de chercheurs, je pense à Solange Larcebeau qui vient de disparaître, je pense à Madame Pelnard-Considéré, je pense à Valin dont nous parlions tout à l’heure, et à un certain nombre d’autres, qui dans cette maison nous ont profondément aidés, mais ils l’ont fait en plus de leurs recherches, ils l’ont fait en prenant sur leurs tâches de chercheurs du CNRS et le bureau d’études reste encore à construire, ce n’est pas ce qui existe actuellement au ministère comme cellule de recherche et d’étude ou de méthode qui répondra à ce besoin.


Deuxième lacune, il n’y a jamais eu de vision claire et ferme, au niveau national sur ce que devait fournir comme prestation le service, sur les priorités réelles auxquelles on s’attachait mais qui entraînaient immédiatement d’y allouer les moyens en hommes, en matériels, et en espèces correspondant à l’aboutissement de ce projet, d’où trop de diversifications, nous l’avons vu, trop de prototypes. Là c’est la tutelle comme on aime à dire qui est responsable. Enfin pour nous, conseillers d’orientation de terrain, nous avons été soutenus, conduits, par le sentiment exaltant d’avoir participé à une aventure formidable, de voir se développer un nouveau métier, de voir se constituer un service valable et apprécié au sein de l’Education nationale, et non en dehors de celle-ci comme cela aurait pu être, comme cela est dans certains pays, je pense à la République allemande où à d’autres régions où les Italiens qui n’ont jamais réussi à avoir un service national. Fierté aussi que ce service a pu faire la preuve de son efficacité, de son utilité, de la possibilité d’agir, en dépit des lacunes techniques, que j’ai évoqué il y a un instant. Conscience aussi de nos limites pour tant de besoins non encore satisfaits. Là, je ne voudrai pas être méchant par rapport à nos collègues psychologues scolaires, mais je dirai que c’est là où se situe la différence essentielle entre les conseillers d’orientation et les psychologues scolaires, c’est que ils n’ont jamais voulu sortir de l’école, ils n’ont jamais voulu sortir des horaires de la fonction enseignante, il n’ont jamais voulu comprendre qu’il y avait un continuum entre l’observation des élèves, les choix de filières scolaires et l’insertion ultime dans une activité professionnelle. Je souhaite qu’il y ait prochainement une comparaison des démarches des deux services, dont nous parlions avant de commencer cet entretien, et que sans aucun esprit d’acrimonie ou de diminuer ou d’abaisser qui que ce soit, on cherche ce que l’on peut tirer comme conséquences de ces deux démarches. Pour moi, c’était au moment de la commission nationale de 1970, le refus des psychologues scolaires du service commun, qui a mon sens a scellé je ne dirai pas le déclin, mais l’ossification du service de psychologie scolaire. Aucune amertume au contraire beaucoup de fierté et je crois légitime, que dans la mesure de nos moyens nous ayons pu participer à l’idée généreuse de Georges Friedmann 37d’un humanisme du travail.

Jean Long a ensuite répondu à une série de questions :

Le service de psychologie scolaire.

Le service de psychologie scolaire a durement ressenti l’enterrement du plan Langevin-Wallon, et jusque à la période où ils ont été mis, on peut dire sous le boisseau, il n’y a pas eu d’hostilité. Il y avait un service qui était en train de se constituer, nous avions chacun notre pré carré et on avait pas entrepris quoi que ce soit.

Si on revenait sur les psychologues scolaires dans le second degré Violette, Lepez, Dague, étaient psychologues scolaires du second degré, les deux derniers ont repris pour l’enseignement supérieur, seul Violette est resté dans son lycée Voltaire. Jusqu’à ce moment là il n’y a pas eu d’opposition, l’opposition c’est dans les années 1953-1957 quand Zazzo a essayé de remonter son service, et j’ai retrouvé des correspondances avec Hermant d’Albertville, enfin toute une série de choses sur lesquelles on se traitait dans les meilleurs effets de tribune de mauvaise foi et de ne pas avoir compris, sur la place que devaient avoir les uns et les autres. Et, à mon sens, le moment décisif où les psychologues scolaires ont choisi d’être ce qu’ils sont maintenant, c’est 1970, lorsqu’il y a eu la commission post 1968.

Formations et emploi.

Là je crois qu’il faut revenir à la commission du Plan de 1953 avec Fourastié, car elle montre bien qu’on ne peut pas obtenir des prévisions à long terme, des engagements, qui permettent d’investir dans des sections de formation professionnelle. On a des besoins immédiats à court terme actuellement vous voyez des grands placards, il faut des informaticiens, une formation d’informaticien, mais à partir de quelqu’un qui est rapidement consommable comme informaticien. A long cours cela ne les intéresse pas, quand ils arriveront sur le marché de l’emploi ils n’en auront plus besoin. Et l’expérience de la période c’est que quand on a peu de travail, qu’il y a du chômage, on est très difficile et on a des gens surqualifiés que l’on déclasse en les employant à des tâches subalternes. Quand il y a du travail et qu’on a personne, on prend bourre et balle, on s’en contente et on lui fait faire du bon travail. Ce qui veut dire que les appréciations des entreprises sur ce qui est nécessaire pour exercer chez eux est terriblement subjective et fluctuant. Là je suis peut-être un peu dur, mais c’est l’expérience.

Le Recteur Capelle .

Le recteur Jean Capelle, qui dès 1952, proposait l’unification des services qui avait fait sortir de ses gonds Rosier, et l’article de Rosier est pathétique parce que ses arguments sont tout à fait recevables et l’évolution de l’histoire ne permettait pas de lui donner satisfaction, et Jean Capelle qui par la suite a été le Directeur de l’Enseignement secondaire, qui s’est cassé les dents sur Peyreffitte et sur un certain nombre de difficultés inhérentes à l’époque et à la politique de l’époque et dont le testament pédagogique c’est le livre La réforme de l’enseignement reste à faire. C’est un livre essentiel dont il faut reprendre les conclusions.

Les syndicats.

Il est certain que lorsque j’ai été agrégé au syndicat, c’était un moment de crise de ce syndicat, où il y avait grosso modo un certain nombre de tenants de la vieille SFIO qui pensaient qu’ils pouvaient avoir barre sur le Directeur départemental, René Gille qu’on venait de nommer, et ceux qui étaient plus près de la ligne CGT, comme Berthe Lévy-Bruhl et d’autres, avec laquelle à l’époque je travaillais, qui pensaient que le syndicat était une force de contestation, mais qu’il n’avait pas à se substituer à l’administration, et on est parti sur ces données. La scission syndicale a fait que une partie de ceux dont nous parlions tout à l’heure ont adhéré à FO et qu’il y a eu une section orientation professionnelle à FO, son animateur vit toujours c’était Raymond Imbert, un bon camarade, mais avec lequel on a eu des mots, c’était normal, nous ne défendions pas le même bout de gras. J’ai aussi d’autres souvenirs plus personnels et pas toujours très drôles de mouvements de grève où les trois syndicats SNET, FO et SGEN décident d’appeler à la grève et puis à la dernière minute, c’était uniquement pour la région parisienne, Eudier pour le SGEN se retire du jeu. Bon les relations sont un peu fraîche après, on ne s’est jamais tapé dessus on ne s’est jamais disputé, mais il y avait des moments où on disait « dis-donc ça ». Noël connaît la question. Donc je crois que là au point de vue syndical, vous avez raison, a mon sens la qualité essentielle du syndicalisme dans l’orientation ça a été non pas d’être une force de contestation mais une force de proposition, d’avoir réfléchi.

Il y a un point que je n’ai pas abordé, je l’avais noté ailleurs et je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas repris, c’est que la profession c’est largement et constamment soucié de formation continue, de perfectionnement. L’administration avait des journées nationales qui ne réunissaient pas tout le monde, entre tous les deux et quatre ans. Les syndicats ont essayé d’avoir des journées d’études. Le SNET avait une commission pédagogique, nous y avons largement participé. Je dois dire à ma grande insatisfaction, quand il s’agissait du rapport de la commission pédagogique à la commission plénière il y avait plus personnes, parce qu’on s’était tellement disputé sur les courants et les tendances, que les gens lassés avaient quitté la séance et la pédagogie elle était adoptée sans discussion, ce qui ne faisait pas progresser les choses. Nous avons eu comme cela toute une série de congrès de l’ACOF qui à partir de 1951-1952 ont été préparés par une commission technique annuelle animée par Jean Beaussier d’abord, par Joyer de Saint-Etienne, ensuite qui prévoyaient les interventions, les rapporteurs, ce qui se fait encore à l’ACOF actuellement. Là c’est quelque chose qui a été mis en route il y a quarante ans. Il ne faut pas l’oublier tout cela, la profession était intensément désireuse de coller au terrain, de se perfectionner et de répondre aux demandes qui dépassaient très largement ce que prescrivait le décret-loi de 1938.

Non, les conflits dont je vous parle sont humains, et correspondent aussi aux politiques des centrales. Quand Eudier m’a laissé tomber, c’était pas pour me laisser tomber, c’est parce qu’il se mettait en conflit avec sa centrale. Il faut tenir compte de ces choses là. Je dirai également que les conflits de tendance, ont donné lieu à un renversement de tendance au SNES, pas au SNET, au SNES en 1968-1969, jusqu’alors c’était la branche réformiste avec Briot, d’un seul coup ça a été la branche plus transformiste avec Romian, il n’y a pas eu de clash, il y a eu un passage, simplement Briot était pour une certaine forme d’évolution, Romian s’est toujours attaché aux conseillers psychologues qui devenaient presque une valeur totémique, quitte à manquer certaines occurrences. Nous ne nous sommes pas toujours entendu là-dessus. J’étais de la même tendance que lui avant que celle-ci soit au pouvoir, donc je n’ai pas de regret, mais à l’époque j’étais président de l’ACOF, et j’ai eu, parce que justement comme président de l’ACOF je ne me voulais plus dans une tendance syndicale, à voir les choses autrement. A l’époque, du reste, les contacts avec le SGEN, qui était représenté par Hélène Angeville, il y avait également Geneviève Latreille dont on a parlé la dernière fois, se passaient tout à fait bien. Et bon, il y avait les missions données par chacune des centrales et il puis il y avait la mise en musique. On ne s’est jamais accroché là-dessus, simplement, vous savez que le proverbe indien dit, pour avoir un trait de sillon droit il faut l’accrocher à une étoile, nous n’étions pas des étoiles de la même constellation, c’est tout.

L’inspection.

Au point de vue de l’inspection, il y une petite disposition du texte qui n’est peut-être pas toujours vue, c’est que l’Inspecteur d’Académie a le droit d’inspecter les centres d’orientation et se droit s’est maintenu du fait que le secrétaire départemental ayant disparu et remplacé par un secrétaire régional, celui-ci quand il inspectait un centre le faisait par délégation de l’Inspecteur d’Académie en résidence. Et si nous n’avions pas eu de délégation de l’Inspecteur d’Académie en résidence, les inspecteurs n’auraient pas eu le droit d’inspecter. Cela, a été oublié. Je reviens au texte, pardon. Mais j’ai été déformé, mais alors déformé par ma formation.

INETOP et professionnels.

Deuxièmement, dans la capacité à s’investir. Je suis pleinement d’accord avec vous. Mais les conseillers du travail auraient très bien pu être des diplômés de l’orientation, cette maison n’a formé que pour l’orientation, un diplôme qui pourtant était polyvalent. Les gens qui travaillaient pour l’AFPA et qui faisaient de la psychologie à l’AFPA, ils ont été formés au CERP, ils auraient très bien pu être formés ici. Au début des PAIO, nous avons été présents dans l’académie de Rouen et très rapidement on a vu l’ampleur de la tâche. Ou-bien on saborde ce que l’on fait ou-bien on dit nous sommes là, on peut vous épauler, mais de manière très limitée. Si vous prenez contact avec le centre de Sotteville, le centre de Sotteville a encore des contacts avec la PAIO, mais par force on ne peut pas la prendre. Je connais même un certain nombre de conseillers d’orientation qui sont passés, comme conseillers ou autre chose, puisque la formation continue avait aussi ses postes là-dedans. Nous avons des conseillers qui sont devenus délégués à la formation continue.

INETOP et bureau d’études.

Disons, si vous voulez, pour faire simple. Que au moment de la première INOP, le service de recherches étudiait les outils. L’INOP ensuite est passée dans la dépendance du Conservatoire, et à partir de ce moment là, le centre de recherches de l’INOP a cherché un financement qui a été donné par le CNRS. Il y a donc eu un glissement progressif et la réponse, nous ne sommes pas un bureau d’étude a été donné d’une manière je dirai tout à fait normale, dans les années 1948-1950, jusqu’alors c’était toujours le service des tests. Du reste, le premier travail de Reuchlin, par lequel il a pris vraiment sa place ici, c’est la BCR. Et la BCR, c’était un travail de bureau d’étude. Mais assez rapidement on a demandé à se service de faire autre chose. Au temps où Antoine Léon et Nahoum étaient ici on leur demandait déjà autre chose, et ça s’est fait progressivement. Je n’ai pas les éléments et cela mériterait d’être vu avec Reuchlin ou Madame Cambon. Et d’autre part, quand je parle de bureau de recherche appliquée, je pense nettement à ce qu’on appelle dans une usine le bureau d’étude, ce qui n’est pas du tout la même chose. Dans un bureau des méthodes et d’étude on met au point des fabrications, on est sur le terrain pour étudier les lignes, on regarde si cela marche ou si cela ne marche pas. Le centre de recherches n’a jamais pu assumer cela, je ne sais pas s’il l’a souhaité ou pas. Mais cela n’a jamais été sa fonction.

L’INETOP.

Je vous dirai une boutade, et il faut la prendre comme une boutade qui m’avait été rapportée à l’époque par quelqu’un qui connaissait bien l’histoire de cette maison, le bâtiment actuel de l’INOP est la conjonction d’une série de camarades scientifiques qui ont trouvé l’occasion en accordant leurs besoins d’avoir les laboratoires qui leur étaient nécessaires. Et pour cela on a trouvé un chapeau commun qui s’appelait l’INETOP, et la stratification par étages , c’est pour cela que je vous disait tout à l’heure, quand on prenait l’ascenseur en allant au cinquième on faisait la boucle pour ce qui était au quatrième au troisième, le premier et le deuxième c’était l’OP, il y avait comme ça toute une série, il y avait le laboratoire de Bonnardel il y avait…

D’autant plus que chacun avait sans doute à l’époque droit à des mètres carrés, parce qu’il avait favorisé le financement.

Jean Alexandre Long

Né le 9 juillet 1918 à Genève où ses parents étaient réfugiés, décédé le 6 mai 2010 à Rouen 38.

Toute son enfance et sa jeunesse se passent à Nice dans un cadre familial qui l’a ouvert à la curiosité intellectuelle et à l’attention aux autres.

Son père, pasteur de l’Eglise Baptiste de Nice, décède en 1934.

Marié en septembre 1945, avec Elisabeth Lods, pharmacienne, dont il aura quatre enfants.

Il prend sa retraite à 66 ans, en 1984.

Très présent dans sa famille et très investi dans sa profession qui a été la grande passion de sa vie, il s’intéressait aussi à de nombreux domaines: histoire, sociologie, archéologie, paléographie, généalogie, horticulture.
Croyant, paroissien actif, il était Président d’honneur de la Société d’Histoire du protestantisme en Normandie.

On ne peut mieux le rappeler au souvenir de ceux qui l’ont connu que de rapporter les propos tenus lors de ses obsèques, par le pasteur Réformé, parlant de ses engagements de laïc et de républicain, de son caractère flamboyant, charmeur et anticonformiste.

Formation.

Elève à l’école primaire publique de son quartier à Nice. En butte à l’hostilité de ses condisciples, il termine sa scolarité primaire instruit par ses parents. Admis en sixième au lycée Carnot de Nice, il y demeure jusqu’en première. Son année de terminale, en Mathématiques élémentaires a lieu au lycées Henri IV à Paris.

Participe activement à différents mouvements de jeunesse, au scoutisme et aux œuvres sociales.

Après son baccalauréat, il a un premier contact avec le centre d’OP de Nice.

Participe aux Chantiers de Jeunesse après sa démobilisation. Il devient ensuite « aide conseiller « psychotechnicien » à Nice en 1942. Employé en qualité de Moniteur et d’adjoint d’Orientation Professionnelle à Nice à partir du 1 janvier 1943, en mai 1943, il suit le stage de formation de sélectionneurs à Belle-Ombre et en juillet et août 1944, celui de l’Ecole de Cadres de Crépieux la Pape dans l’Ain.

Sur le registre d’inscription de l’INETOP, à la date du 5 octobre 1944, l’étudiant Jean Long, habitant au 47 rue de l’Economie à Drancy, est présenté comme « bachelier mathématique élémentaire, licencié en droit, assistant au centre d’O.P. de Nice. On mentionne aussi « demande de bourse refusée. »

Marque notable de ses intérêts, il obtient des certificats de licence en psychologie de l’enfant et de psychologie sociale avec le Diplôme d’Etat de conseiller d’OP le 31 juillet 1945. Le BINOP indique «  Reçu cinquième, avec 164 points, mention Bien, à la première session d’examen du diplôme d’Etat de Conseiller d’Orientation professionnelle. ».

Activités professionnelles.

Conseiller au centre de Paris XVème, puis à Colombes, de 1945 à 1953. Nommé ensuite en 1953, directeur du centre de Bourges (Cher), puis de Dijon de 1964 à 1970.

Après le concours d’IPET, il devient Inspecteur principal de l’Enseignement technique et délégué régional de l’ONISEP de l’Académie de Rouen ( 1969-1984).

Syndicat National de l’Enseignement Technique (S.N.E.T.).

Militant syndical dès sa prise de fonction, il devient secrétaire de la région parisienne en 1948, alors que le Bureau de la section Orientation Professionnelle est, suite à la création de la CGT Force ou ouvrière et du choix de l’autonomie, composé de quatre CGT et un autonome. De 1949 à 1953, il participe au bureau de la Région parisienne du S.N.E.T.et de 1952 à 1953 au bureau national de la section O.P. du S.N.E.T...En 1952, il participe au congrès du SNET et au « Bureau de travail, sans tenir compte des tendances » élu à cette occasion, pour les années 1952-1953. A l’assemblée nationale de la section, le 28 mars 1953, il présente un rapport sur le personnel administratif et est réélu au Bureau.

Activités dans le domaine de la recherche.

Il intervient lors du XI ème congrès international de psychotechnique à Paris des 27 au 31 juillet 1953, sur « Les causeries aux parents : moyen d’accroître l’efficacité et le rendement des conseils d’orientation professionnelle ». Il explique alors que pour lui : « L’enfant a droit au Conseil d’Orientation comme à l’instruction gratuite ».

En 1954, le BINOP, dans son numéro 1, publie son étude technique: Forme réduite du test des Cubes de Kohs.

Membre du Conseil de rédaction de L’orientation scolaire et professionnelle, de 1972 à nos jours.

Au début des années 1980, il conseille André Guiehou Lezao, dans la rédaction de sa thèse de doctorat de 3erème cycle L’évolution de l’orientation professionnelle en France et les objectifs et pratiques sous-jacents : analyse à partir des congrès de l’Association des conseillers d’orientation de France (A.C.O.F.), soutenue en septembre 1986.

L’Association des Conseillers d’Orientation de France (A.C.O.F.).

Au congrès de l’ACOF de 1957 qui se déroule à Toulouse, du 9 au 12 septembre, il occupe les fonctions de Rapporteur général. L’année suivante il devient membre de la commission technique pour la préparation des congrès et intervient au congrès mondial d’OP de Bruxelles sur : L’O.P. féminine.

Elu secrétaire général adjoint de l’ACOF en juillet 1958, il le restera jusqu’en 1966.

En 1960, il rapporte au sujet de nouveaux statuts. Lors du XIIIème congrès des 3à 6 juin 1960, il contribue à animer une commission sur : Quels débouchés sont offerts aux moins doués.

Au congrès de Douai de l’ACOF, du 7 au 10 octobre 1965, il est élu président et le demeurera jusqu’en 1971.

Ces années 1965-1968, sont celles du « Projet Laurent », où comme l’écrit André Caroff : « Les éléments d’une réforme d’ensemble de l’orientation, encore épars et non coordonnés en un système, émergent « . Elle comporte une réorganisation des services, une réforme des mécanismes d’orientation et des personnels qui vont susciter une opposition résolue des personnels animée par l’association.

En 1970, il publie une étude « Les prévisions de l’emploi et la détermination des besoins de main-d’œuvre ». Il cite en exergue Sénèque : «  Il n’est de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va ».

Lors du Comité de l’Acof du 13 février 1971, il « demande que le Comité veuille bien désigner un autre président, en raison des tâches nouvelles qu’il doit assumer, en particulier au sein de l’A.I.O.S.P. dont il est maintenant membre élu du Comité directeur. »

Il devient chargé des relations internationales du Comité et le demeure jusqu’en 1979.

L’Association Internationale d’Orientation Scolaire et Professionnelle (A.I.O.S.P.).

Il participe au premier congrès de l’AIOSP à Bonn en 1954, devient Vice-président en 1975 et Président en 1983, il organise les séminaires de Dublin et Mexico. En 1985, l’AIOSP organise un congrès à Dubrovnik et un séminaire à Jérusalem auquel participe Donald Super. Il intervient lors du séminaire international organisé par Bernhard Jenschke pour l’AIOSP avec le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (CEDEFOP) à Berlin. Ainsi que l’écrit Bernhard Jenschke, qui fut président de 1999 à 2007, « il se positionna toujours pour « une orientation démocratique » - ce qui signifie un accès libre à l’orientation pour tous dans une société démocratique, ». Il participe à l’organisation de la 12ème conférence internationale de l’AIOSP à Annecy en 1987, date de la fin son mandat de Président.

En 2001, suite au congrès de l’AIOSP, il écrivait «  Avec l’AIOSP nous pouvons avoir des ouvertures mondiales, ce qui ne signifie pas forcément une ouverture sur l’Europe, qui est notre proche environnement ; dans la mesure du possible, il faudrait que l’ACOP-F puisse y trouver sa place pour y soutenir sa conception éducative de l’Orientation, car les antagonismes que j’ai eu l’occasion de rappeler dans ma brève intervention existent toujours comme vous avez pu l’entendre dans le discours de l’actuel président de l’AIOSP. »

UNESCO.

Délégué à l’UNESCO à partir de 1987 jusqu’en 1995, il affermit durablement les relations entre les deux organisations par son activité à l’assemblée des Organisations Non Gouvernementales (ONG) de l’UNESCO dont l’AIOSP fait partie. Si l’UNESCO a reconnu l’AIOSP comme une ONG ayant des liens officiels, c’est grâce à son travail et ses interventions, en particulier lors de l’assemblée mondiale bisannuelle. C’est probablement grâce à ce travail de fond depuis une longue période que le congrès de septembre 2001 a pu se tenir dans les locaux de l’UNESCO à Paris à la demande de l’ACOP France (Jean Luc Brun était alors représentant de l’AIOSP à l’UNESCO).



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