Le Courrier de Lusotopie


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Votre président-serviteur rappelle qu’il ne peut inventer les publications des adhérents, et que si vous souhaitez figurer dans cette rubrique, il faut lui envoyer les références conformes ! M. C.
Walnice Galvão…
Livres :

– Desconversas, Rio de Janiero, UFRJ, 1998 (ensaios críticos)

– A donzela-guerreira, São Paulo, SENAC, 1998

– édition critique de Os Sertões, São Paulo, Attica, 1998 (2a ed. revue)



Chapitre en livre collectif :

– « Euclides : cartas do ano da guerra, in Fréancisco Foot Hardman (ed.), Morte e progresso, São Paulo, UNESP¨, 1998.



Articles :

– « O preço da modernização », introduction à Os sertões, cf supra

– « Perfil político do historiador », Teoria & Debate, juillet-sept. 1998

– Desemprego e cinema », Teoria & Debate, oct.-déc. 1998

– « Fato e ficção na obra de Euclides da Cunha », Revista da Fundação Oswaldo Cruz, Rio de janeiro, juillet 1998

– « Recepção cultural brasileira na frança », 4a Jornada de estudos Brasil-França, Instituto de estudos avançados – USP, Coll. Documentos, 1998

– « Estudando cartas », Manuscrítica, USP, vol. VII, 1998

– « Poetas e cronistas : em torno do retrato do brasil », Anais do II Seminário internacional de História da literatura, Porto Alegre, PUVRS, 1998


François Guichard, en co-auteur et co-organisateur de…
– Campagnes françaoises et ibériques de l’Atlantique, Bordeaux, Université Michel de Montaigne, Institut de géographie, CERVIN, 1998, 280 p., collection « Recherches rurtales », 2, ISSN : 1282-6952. La contrinution de François Guichard dans cet ouvrage porte sur « Quelqes enjeux actuels de la ruralité portugaise », pp.35-53.
Recherches en Anthropologie du Portugal, Paris, Groupe d’anthropologie du Portugal, n°5, 1998, 148 p., ISSN : 1240-3474, est paru (c/o GAP, 28 rue du Charolais, 75012-Paris) est paru.


Annexes


Faites-nous parvenir les textes d’annonces de colloque ou projets scientifiques ! Ainsi notre Courriuer de Lusotopie accroîtra son utilité professionnelle pour tous.
Sommaire des annexes :
– Annexe n° 1 : CODESRIA

– Annexe n° 2 : Towards Developmental Local Government ? A Comparative Study of South Africa and Mozambique

– Annexe n° 3 : Compte rendu du colloque ”Amazonie”

– Annexe n° 4 : Séminaire de Recherche du Centre d’études sur le Brésil : « Brésil et Portugal : De la relation coloniale à la construction nationale (XVIe –XXe siècles) »

– Annexe n° 5 : Séminaire du Groupe Afrique australe

– Annexe n° 6 : Colloque international ”Les Iles atlantiques : réalités et imaginaire” (Rennes)

– Annexe n° 7 : First Annual Graduate Student Conference on Lusophone History, Literature and Culture (Santa Barbara, CA)

– Annexe n° 8 : Projet de sauvegarde de l’histoire des Juifsd au Cap-Vert

– Annexe n° 9 : Contemporary Women Wrinters of the Portuguese-Speakinh World (Utrecht)

– Annexe n° 10 : Colloque sur les paysages urbains (Nice)

– Annexe n° 11 : Latin America, Spain and Portugal : Old and Njew Visions (Melbourne)

– Annexe n° 12 : Latin American Perspectives : Novos e Velhos Mitos sobre o Nordeste do Brasil (Riverside, CA)

– Annexe n° 13 : IX Congreso de la Federacion Internacional de Estudios sobre America Latina y el Caribe (Tel Aviv)

– Annexe n° 14 : Conférence internationale pluridisciplinaire : ”Etre étranger et migrant en Afrique au XXe siècle” (Paris)

– Annexe n° 15 : Projet de colloque ”Rois et chefs dans les États africains de la veille des indépendances à la fin du XXe siècle” (Paris)

– Annexe n° 16 : ”Océan : Archipel d’archipels”, Colloque francophone et lusophone de littérature et sciences humainbes (Lisbonne)

– Prospectus: Dictionnaire bilingue portugais-français. II. Saint-Thomas et Prince
Annexe n°1

Codesria
Le CODESRIA, une des principales formations de recherches en sciences sociales implantées en Afrique, organise son Assemblée générale du 14-18 décembre 1998. Pendant cette assemblée, le Département Recherche et Documentation va procéder au lancement de trois groupes multinationaux :



1. Groupe multinational sur l'Etat ses dissidences et leurs territoires: la géographie par le bas en Afrique.

2. Groupe multinational sur les processus et transformations urbains en Afrique.

3. Groupe multinational sur le genre et les politiques nationale.
En voici les textes d'appel, qui présentent un intérêt considérable pour Lusotopie.
APPEL A PROPOSITIONS DE RECHERCHE
L'ETAT SES DISSIDENCES ET LEURS TERRITOIRES:

LA GEOGRAPHIE PAR LE BAS EN AFRIQUE
Démarche et objectifs

Ce qu'on entend par " crise " et qu'on désigne ainsi sur une base empirique est aussi une crise de l'interprétation (Balandier 1988). Ce n'est pas seulement du désordre comme occultation totale ou partielle de l'ordre institué. C'est dans le même temps de l'ordre qui se transforme pour pouvoir se saisir du désordrel'interpréter lui assigner un sens le convertir en matériau de renouvellement de sa propre évidence. Le temps de cette transformation est d'autant plus ressenti comme celui d'une crise que les sciences sociales ne sont plus guère créditées de la capacité de donner le sens (dans la double acception du mot) de l'histoire qui se fait; et pas davantage de contribuer au gouvernement éclair≠ de sociétés et de cultures en procès de métamorphoses multiples (p. 63).

Le constat général vaut en particulier pour les études africaines qui avec les études asiatiques et latino-américaines ont largement contribué à l'érosion des paradigmes de la modernité occidentale (Zeleza 1994). On sait ainsi, et de mieux en mieux quels modèles théoriques n'expliquent pas la totalité du réel, quelles téléologies ne s'accomplissent pas, et donc ce " que la crise " de l'Afrique n'est pas. Reste une difficulté apparente: comment interpréter l'occultation de l'ordre cessant d'être, sans caractérisation positive de l'ordre commençant à être? Cette question appelle deux séries de remarques qui, ensemble, définissent la démarche épistémologique et politique et les objectifs du présent projet de recherche:
- L'élaboration des outils de cette caractérisation est elle-même partie intégrante des dynamiques sociales et politiques en cours. Il n'est nul besoin de disposer de ces outils élaborés pour les observer s'élaborant c'est-à-dire, notamment pour questionner ce qu'ils sont en train de faire être l'ordre commençant à être. Or un des traits saillants de la recherche contemporaine en sciences sociales est précisément l'injection, dans l'ensemble des disciplines et à doses de plus en plus massives de considérations géographiques ou géographisantes. Certes, " la crise " se manifeste en particulier sur des territoires : morcellement de facto d'un grand nombre d'Etats en plusieurs zones de souveraineté, régionalisation des réseaux de trafic d'armes et de drogue, prolifération de seigneurs de guerre jalonnant leurs déplacements de fiefs provisoires, etc. Mais c'est avant tout l'identité, autre maître-mot du discours contemporain, que l'on tend à (re)définir par une série de lieux (ceux d'où l'on vient, où l'on est, que l'on pratique ou qu'on se représente, etc.). Quelle est la portée heuristique de ce renouvellement ? Quelle est sa charge idéologique ? Et quel type de " sortie de crise " fait-il envisager ?

Rien n'autorise à penser que l'ordre d' " après-crise " mettra fin aux effets actuels du désordre (guerres, pauvreté etc.). Il suffira qu'il impose une lecture rétrospective de " la crise " pour que celle-ci, simple séquence, provisoire, d'inintelligibilité, cesse d'être, et pour que le désordre, normalisé réintègre l'ordre des choses et de leur mouvement. Il importe alors non seulement de repérer quels devenirs possibles hésitent aujourd'hui à se construire mais de les repérer dans le temps même de leur hésitation, ainsi que les forces sociales qui pourraient peser sur leur définition. Entre l'inaccessible lecture rétrospective de " la crise " et celle, prospective mais insuffisante du désordre, il s'agit d'explorer les canaux par lesquels dans leur contemporanéité, l'expérience du désordre, le renouvellement du discours et la métamorphose de l'ordre s'informent mutuellement.


De la frontière au terroir
Le durcissement du verbe intellectuel contre l'Etat dit national et l'épuisement de la rivalité Est-Ouest se sont conjugués, à la fin des années 1980 pour ranimer la question des frontières, vigoureusement débattue au tournant des indépendances dormante depuis lors. Toutefois cette question a alors été moins reprise pour ce que les frontières découpent (Asiwaju 1984), que pour ce qu'elles regroupent (Foucher 1991). Le c˛ur du débat s'était déplacé: non plus l'unité des peuples africains, comme trente ans plus tôt, mais leur diversité au sein de chaque Etat. La critique des principes de stabilité territoriale des Etats membres de l'OUA a ainsi pu déboucher sur deux perspectives alternatives, également pensables comme progressistes. L'une, récurrente et intellectuellement valorisante depuis N'Krumah, est encore et toujours l'unification politique du continent (Benmessaoud Trédano 1989). L'autre, et soudain la plus incisive, est désormais la revitalisation du droit des peuples à l'autodétermination. Ce droit dont la supériorité sur l'intangibilité des frontières passait depuis longtemps pour " incontestable [...] sur le plan " théorique " (Fall 1972: 356) l'avait en pratique rejoint le musée imaginaire des outils réputés caducs de décolonisation. Il a donc fallu comprendre les fondements idéologiques d'une telle disqualification (Shivji 1989) et avertir qu'il n'y aurait ni démocratie ni, a fortiori développement, sans sa pleine et entière reconnaissance (Anyang' Nyong'o 1989, Cahen 1991). Le Berlin de 1989, celui de la chute du Mur, se présente alors comme la figure inversée du Berlin de 1884-1885 et de sa mythique conférence : la subordination des tracés de frontières en Afrique à des équilibres extra-africains, coloniaux puis néocoloniaux et de la guerre dite froide, semble anachronique. Le temps d'un éphémère " nouvel ordre international ", les frontières, comme barrières tarifaires et douanières au moins autant que comme remparts de l'autoritarisme politique, sont alors appelées, sinon à disparaître, du moins à être durement contestées. L'idée d'un bouleversement rapide des frontières africaines fait cependant long feu. Seule la Corne a changé de contours l' Erythrée officiellement reconnue Somaliland en attente quand Mazrui (1993: 35) s'interroge: " combien de frontières nationales actuelles seront encore intactes dans un siècle? ". Et déjà, le réalisme commande de repousser le terme des projections. Les frontières résistent remarquablement. Un aspect fondamental de la question venait d'être éludé: la fixation par l'intervention coloniale de frontières africaines mouvantes. Le désordre a pourtant pris toute l'ampleur d'une reprise de mobilité face à quoi l'encadrement frontalier de par sa perméabilitéattestée par le record mondial du continent en matière de réfugiés, présente un obstacle moins rigide, et sans doute moins fragile, que la prétention de l'Etat à détenir le monopole de la violence légitime. Après un siècle de gestion souterraine du blocage cartographique et de recomposition continue des mémoires autour de nouveaux événements, traumatismes, la dimension territoriale des dynamiques en cours n'est manifestement pas univoque. Mais comment en rendre compte ?

Il semble à présent qu'un paradigme du terroir se mette en place. Des chercheurs de plus en plus nombreux lui faisant recouvrir diverses réalités voisines, sans pour autant risquer de le définir, l'imposent comme concept opératoire. Ainsi, le terroir exprime aussi bien l'historicité du politique en Afrique (Bayart 1989) que les intégrismes religieux et ethniques comme " confrontation entre le "terroir " et le " territoire " national" (Diouf 1993:45). Il présente bien sur certains avantages à commencer par le dépassement de deux oppositions forcées histoire/mémoire et réel/représentation qui ni l'une ni l'autre ne semblent plus comme on a longtemps voulu le croire fondatrices d'un principe hiérarchique (Godelier 1984). Politologues et historiens ne sont du reste pas les seuls à envisager le terroir comme creuset de l'alchimie mystérieuse au regard des anciens paradigmes du temps de l'espace des faits de conscience et des forces sociales qui déjà s'y croisent. Développeurs, journalistes, députés, tout ce qui en Afrique dite francophone s'exprime aisément en français multiplie l'emploi du mot terroir depuis le début des années 1990, sauf... les géographes ! Leur participation au projet de recherche devrait permettre de préciser quelles réalités fondent, ou non, la recevabilité d'un nouveau déterminisme géographisant. L'appel s'étend aux linguistes. L'altération romane du latin territorium en terratorium puis en tieroer, a-t-elle un équivalent en kiswahili ou en hausa ? En tigrinya, wolof ou sesotho, comment exprime-t-on la confrontation, l'opposition voire la simple différence entre territoire et terroir? Et, bien sur en anglais? Si moral community est bien chez Lonsdale notamment l' " équivalent " de terroir il serait intéressant de comparer des études d'un même cas empirique menées dans l'une et l'autre langue : dans quelle mesure varie la prise en compte des éléments géographiques? Hors des langues de travail du CODESRIA, la comparaison gagnerait à être élargie à l'arabe et au portugais voire à l'espagnol dans lesquels s'inscrit aussi le savoir intellectuel sur le continent. Plus largement, le présent projet de recherche s'adresse à l'ensemble des disciplines des sciences sociales, dont les contributions empiriques comme théoriques, devraient aider à préciser ce qui, dans les faits soumis à l'analyse et dans l'analyse de ces faits relève tantôt d'une dimension territoriale effective, tantôt d'un simple effet de métaphorisation.


Problématique
A reprendre la définition d'Amselle (1985: 31), pour qui le vocable " dissidence territoriale " renvoie au " fait qu'un conflit à l'intérieur d'un royaume [précolonial] provoque le départ de certains groupes " ; et à considérer l' " exit option " (Hirschman 1970) en son acception la plus large, comme sortie physique ou mentale d'un système de pouvoir: on peut retenir comme " dissidence territoriale " de l'Etat contemporain tout groupe humain dont la " sortie " subvertit le territoire de l'Etat. L'ensemble des rapports qui existent entre ces dissidences et les espaces qu'elles produisent et l'ensemble des processus par lesquels elles les produisent, peuvent alors être regroupés dans une " géographie par le bas ". Outre l'avantage de fournir un titre au projet de recherche Il ne s'agit cependant que de préciser les réalités dont on parle. Il n'est nul besoin d'uniformiser le vocabulaire du groupe de travail. Bien au contraire, ce sont certainement la diversité et la confrontation des approches du désordre et donc des réalités considéréeset donc des vocables les désignant qui en permettront la compréhension la plus large. " cette géographie par le bas se définit dans sa relation avec une géographie par le haut qui, elle, serait le fait des différentes corporations ayant ou ayant eu pour vocation politique ou technocratique reconnue d'établir, de défendre ou de modifier les frontières extérieures ou intérieures (administratives) des Etats constitués et d'ordonner leurs espaces: armées régulières appareils diplomatiques administrations coloniales ou contemporaines. C'est alors la relation dialectique de ces deux géographies l'une contre l'autre et l'une par l'autre, qu'il s'agit d'une part d'approcher pour elle-même, d'autre part de confronter à la géographisation des discours contemporains.
Territoire imaginés
De la littérature disponible, mais aussi de l'observation empirique, il ressort que les communautés échappant à l'emprise de l'Etat procèdent de la mobilisation sélective des mêmes représentations hétérogènes voire concurrentes de l'identité qui trouvent selon les conjonctures et les intérêts du moment à s'exprimer dans le rapport vertical à l'Etat. Le repérage géographique se complique alors par le fait que chaque représentation de l'identité renvoie à des espaces différents (selon qu'on se définit comme national d'un pays adepte d'un culte, locuteur d'une langue...) ou à des rapports différents à un même espace. En ce sens, les espaces de la géographie par le bas, au même titre que ceux de la géographie par le haut, peuvent recouvrir une variété de sous-espaces relativement homogènes sans eux-mêmes présenter d'homogénéité supérieure aux espaces étatiques. Anderson (1991) appelle " communauté imaginée " toute communauté dont les membres sont trop nombreux pour se connaître personnellement. Les territoires de la dissidence sont alors des territoires imaginés par différentes communautés imaginées, non seulement dans différents contours dont l'ajustement est plus ou moins problématique, mais aussi, et surtout, selon différents rapports à l'espace, plus ou moins contradictoires ou complémentaires.

Que l'on recoure pour déchiffrer les trajectoires territoriales de l'Etat et de ses dissidences à l'ajustement de territoires imaginés ou à la polarisation de champs concurrents (Nicolas 1987), c'est toujours d'assemblages conjoncturels dont on rend compte, et de leur précarité. Anderson (1991:170-178) a déjà donné à voir sur des exemples du sud-est asiatique, comment la carte géographique coloniale avait façonné l'imagination des colonisés jusqu'à devenir emblématique du nationalisme naissant. Des études permettant de vérifier le rôle de la carte dans la définition de certaines dissidences, seraient les bienvenues. Mais ces dissidences-là, revendicatrices d'un territoire précis circonscrit à des frontières fixes, s'inscrivent alors dans la même logique nationaliste que l'Etat dont elles entendent s'affranchir. Quel que soit le degré de leur revendication (indépendance, fédération, autonomie...), c'est là leur paradoxe : les frontières par lesquelles elles demandent à exister ne sont pas plus surdéterminantes d'une identité collective totalisante que celles de l'Etat ne suffisent à fonder l'unité dite nationale.



Cependant, la géographie par le bas est plus souvent contingente que projetée. L'emprise spatiale des " seigneurs de guerre ", notamment est tout aussi fluctuante que celle des dissidences revendicatrices d'un territoire précis, mais renvoie surtout à l'affranchissement du " symbole cartographique " dont parle Jacob (1992: 458), " au sens grec du terme, [comme] signe de reconnaissance entre ceux qui partagent la même vision du monde ".
Par ailleurs, le commerce parallèle transfrontalier, autre fait géographique par le bas, contingent lui aussi, repose jusqu'à présent sur l'exploitation des disparités monétaires et économiques entre Etats voisins (convertibilité ou non des monnaies écarts entre régimes douaniers, entre politiques de subvention, etc.). Le détournement des ressources dites nationales et l'assèchement des recettes publiques s'opposent ainsi à l'autorité de l'Etat sans pour autant contester son cadre territorial (Meagher 1993). Les croisements d'allégeance entre agents de l'Etat de haut niveau et clientèles politiques et/ou religieuses rend dès lors délicat le maniement des catégories du haut et du bas : les mêmes acteurs participent simultanément aux deux géographies. Mais cette ubiquité est elle-même rendue problématique par la criminalisation croissante du commerce parallèle, notamment son insertion dans les réseaux mafieux intercontinentaux (les trafics d'armes et de drogue tendant à supplanter ceux de l'or et des diamants), et l'émergence d'extra-territoires sur les routes qu'il emprunte. Un nouveau conflit d'intérêts objectifs se pose donc aux opérateurs ou protecteurs publics du commerce parallèle " ancienne version " entre le devoir de loyauté à l'Etat, pour l'heure encore canal privilégié de l'accumulation et un procès d'accumulation qui subvertit de plus en plus nettement son fondement territorial. Le temps des transformations ! temps du maintien de l'ubiquité ! est aussi celui du nivellement, par le bas des deux géographies. Ce nivellement figure parmi les révélateurs du " besoin de parler autrement qu'en surface " (Retaill≠ 1993). Un des achèvements majeurs d'un siècle de blocage cartographique aura en effet été le façonnement d'une image de la société : commençant ici, s'arrêtant là, correspondant à une surface délimitée par les surfaces contiguës de sociétés autres (ou par une étendue d'eau). Mais il n'y a pas plus de territoires " purs " en Afrique que dans les Balkans, et ceci d'autant moins que l'hétérogénéité des représentations de l'identité alimente la recomposition permanente des groupes sociaux et des rapports d'inter-dépendance. Le besoin, pour l'analyse sociale, est alors de " regarder ce qui est dedans " (p. 60) : les intersections (spatiales) et les interactions (économiques et politiques) de formations sociales " structurées en réseaux et non en entités délimitées " (p. 57). Cela ne signifie pas que l'Etat soit un niveau superflu d'analyse, bien au contraire. Sa définition territoriale (garante de sa reconnaissance internationale) fait de lui une " surface ", mais ses modes de fonctionnement s'enfoncent dans " ce qui est dedans " et, à des profondeurs diverses en émanent. Pour retourner une formule célèbre, un " Etat non capturé " ne se conçoit que comme idéal-type wéberien. Ce qu'exprime alors le nivellement, c'est moins la capture, éminemment banale, de l'Etat par les réseaux qu'il recouvre, qu'un degré, un niveau de capture à partir duquel l'Etat, au regard de sa définition territoriale, apparaît fragilisé. Mais dans quelle mesure l'est-il autrement qu'en surface ? Avec le façonnement d'une image de la société, un autre achèvement du blocage cartographique aura été l'encadrement, au moins partiel, des procédures de dissidence, ne serait-ce que parce que le modèle du découpage territorial a permis aux différents gouvernants depuis un siècle de " gouverner ", c'est-à-dire de " structurer le champ d'action éventuel des autres " (Foucault 1984 : 314).

La dialectique des deux géographies, par le haut et par le bas parce qu'elle laisse entrevoir des signes de remise en cause de l'hégémonie de ce modèle, appelle une dernière question à laquelle beaucoup d'autres pourraient renvoyer : quelles interprétations du désordreet donc quelles réponses nous sont imposées mais aussi interdites, par la carte d'Afrique ? Certes la netteté des contours de la carte d'Afrique, objet construite, nous la fait appréhender comme étant un objet quasi " naturel ". La variété de ses supports contemporains au centre d'innombrables logos (dont celui du CODESRIA), sur les sachets plastiques, les pagnes autour du cou, en cuir, etc.,témoigne du reste de l'ampleur de sa réappropriation. Mais toute carte est à la fois " une prothèse graphique de l'intellect " (Jacob 1992:458), permettant de penser le réel et d'agir sur lui à partir d'une représentation, et " le lieu d'archivage d'un savoir cumulatif " (p. 468), dessin synthétique des connaissances d'une époque.

A cet égard il n'est pas indifférent qu'à la naissance de la cartographie moderne, dès le XIIIe siècle, les cartographes majorquins n'aient pu envisager, a fortiori donner à voir, " aucune autre Afrique [que] les Etats musulmans et les communautés chrétiennes d'Ethiopie " (Fall 1982: 250). Ni que l'expansion océanique portugaise et espagnole, en permettant le passage d'une géographie fantastique, avec sa " mer des Ténèbres " et ses " déserts en ébullition " (Godinho 1983:3-4) à une géographie réaliste, aient fait du monde une réalité perceptible précisément en l'organisant sur la base d'une nouvelle raison marchande (pp. 35-37).

Si la perception de l'Afrique comme unité culturelle primitive a été " inventée " par l'épistémè européenne dés le XIXe-XXe siècle (Mudimbe 1988), n'a-t-elle pas d'abord été préparée par la perception de l'Afrique comme unité cartographique, fondée sur des dessins et desseins prisonniers d'une épistémè antérieure mais tout aussiétrangère ? Et l'extraction du continent de son continuum géographique renvoie-t-elle à une logique fondamentalement différente de celle de son découpage frontalier?


Indications pour le groupe de travail
Il appartient à chaque chercheur intéressé de déterminer son ou ses points d'entrée dans la problématique et de se donner les sujets de recherche qui lui semblent pertinents. Le livret vert n'arrête pas de liste des questions à examiner. Il propose plutôt une " lecture " des espaces de ce qu'on appelle crise : une armature de frontières fixes à laquelle se superpose un nouveau maillage de fronts, de pôles et de réseaux de pouvoir, dont la mobilité et les variations d'intensité traduisent les déconstruisions et re-sédimentations du rapport à l'autre et à l'espace. Cela ne suffit pas à l'ériger (ni même sa souhaitable critique) en colonne vertébrale de l'étude à entreprendre. Toutefois, et afin d'éviter que le groupe de travail ne se disperse en monologues séparés, il serait souhaitable que les propositions de recherche se rattachent à un ou plusieurs des grands thèmes suivants:

-repérage des distributions et redistributions spatiales, dans le long et le court termes, des relations de pouvoir ; mobilité et intensité variable des pôles, fronts et réseaux de structuration politique de l'espace;

- paramètres géographiques de l'activation des faits de conscience, de leur mise en sommeil ou de leur transformation ; paramètres, géographiques et non-géographiques,endogènes et exogènes, de la territorialisation des conflits contemporains;

- pertinence et limites du repérage des forces sociales à partir des espaces qu'elles produisent;

- signification et enjeux du renouvellement " géographisant " du discours sur l'Afrique ; pertinence et limites, pour la compréhension des dynamiques sociales et politiques contemporaines, des concepts, notions et métaphores empruntés à la géographie;

- incidence, dans le long et le court termes de la représentation cartographique sur la géographicité des sociétés africaines, sur leurs pratiques et représentations de l'espace;

- capacité des intellectuels africains à s'affranchir du modèle de découpage territorial pour proposer des modes éventuellement provisoires d'organisation politique des transformations sociales contemporaines.

[NDR: Nous n’avons pas reproduit les références bibliographiques qui accompagnaient cet appel]



Processus et transformations urbains en Afrique
Le document intitulé "Processus et transformations urbains en Afrique" tente de jeter les bases d'un réseau de recherche multinational sur le même thème. Cette désignation est à la fois étroite et large. En général, l'essentiel des recherches concernant les villes africaines porte sur les problèmes et les exigences de gestion urbaine, la distribution des services urbains et sur le financement et le développement des infrastructures. Cependant, les recherches sont alternativement tournées soit vers l'évaluation des dynamiques macroéconomiques et politiques qui configurent l'espace urbain africain, soit vers la description détaillée des sous-territoires ou secteurs à l'intérieur des systèmes urbains.
Aussi, cette désignation vise-t-elle à regrouper les observations sur les dynamiques socio-économiques, et sur la génération des cultures urbaines. Ces dynamiques concernent aussi le déroulement de la vie quotidienne au cours de laquelle les citadins, reliés par différentes modalités associatives et institutionnelles, modifient les différentes dimensions du pouvoir afin de produire des revenus qui symbolisent le statut et les croyances qu'ils se sont forgées; tout en adhérant aux images et exigences dominantes de ce que devrait être la vie urbaine. Ces observations cherchent à relancer les questions portant sur les aspirations et les pratiques qui configurent les particularités multiples du phénomène d'urbanité en Afrique.
Par conséquent, il est important d'exagérer l'ampleur de la crise montante des villes africaines. Cette crise se traduit par: la fragmentation, les conflits, les installations sauvages surdéveloppées, et la précarité grandissante de la vie urbaine. Il est aussi nécessaire de souligner que les transformations des villes doivent être basées sur les valeurs, coutumes et visions du monde des populations, ainsi que sur les affiliations et les structures qui naissent du voisinage. Il ne faudrait pas non plus oublier que les crises elles-mêmes sont en partie le résultat d'une urbanisation effrénée, tronquée et même répressive par moments, d'une Afrique qui s'ouvre à la vie urbaine.
Donc, le travail consiste à représenter les réalités quotidiennes multiples et diverses de la vie urbaine africaine de façon concise mais compréhensible, pouvant traduire les logiques spécifiques intervenant dans la construction de l'urbanité africaine. Car, l'espace urbain n'est pas le produit résiduel d'un système de régulation fermé. Mais plutôt le fruit d'une interaction fluide et flexible de diverses dynamiques urbaines, les intérêts, les programmes, les pouvoirs et les tendances contradictoires sont continuellement bouleversés et rééquilibrés. Même si en apparence, la qualité de vie baisse continuellement, (c'est sans doute la connotation majeure de la ville africaine) plusieurs choses sont produites et dont les significations et les perspectives d'avenir sont polyvalentes. Des perspectives et des résultats parallèles qui sont quelquefois mais aussi tout le temps liés, qui n'ont quelquefois et tout le temps aucun point commun.
De plus en plus de gens essayent de survivre dans les villes avec de moins en moins de moyens d'existence. Mais malgré cela, les populations agissent sur la ville, la façonnent; tout comme la ville agit sur eux. C'est cette grande dynamique qui nécessite des recherches approfondies.
Ainsi, les questions suivantes pourraient servir de thèmes de recherche:

- Quels sont les types d'interactions systématiques parmi les mécanismes d'organisation sociale, les formes de régulation comparables, les institutions sollicitées quotidiennement, ainsi que les agences locales, les stratégies d'action, les productions culturelles, les pratiques sociales et institutionnelles qui génèrent des modalités spécifiques de production, distribution, et de consommation de ressources à l'intérieur d'une série de contraintes et de possibilités macro-économiques?

Quels sont les véhicules de convergence entre:

- La configuration totale de l'espace et du système urbains à travers les fonctions macro-économiques, l'histoire, l'organisation institutionnelle et les cultures administratives des gestions urbaines actuelles et passées et;

- Les pratiques, logiques, associations, technologies et cadres de gouvernance souvent prévisionnels, improvisés, compensateurs, et ingénieux engendrés par les communautés locales elles-mêmes;

- Les pratiques spécifiques au travers desquelles les installations urbaines produisent et reproduisent un sens viable du voisinage et de la localité ainsi qu'un contexte ou espace d'opérations les méthodes et les projets locaux sont susceptibles de se réaliser.


Les disjonctions simultanées entre d'une part la façon dont les installations urbaines s'auto-gèrent implicitement et les pratiques des autorités locales et nationales, et d'autre part les fusions complexes existant entre les divers secteurs, activités, acteurs et associations présents au c˛ur des villes africaines.

L'association identités urbaines et vie associative ou comment la gravité de l'appauvrissement urbain a affecté les réseaux de soutien et les pratiques de survie conventionnels, et a permis de développer une dépendance générale accrue aux structures sociales souvent considérées comme échappant au contrôle des institutions dites " conventionnelles " que constituent: les associations religieuses, les organisations souvent peu structurées et illicites, les mouvements culturels et les syndicats.


Trois questions méritent d'être posées dans ce domaine:

-Si les agglomérations urbaines doivent assumer plus de responsabilités en matière de fourniture de besoins essentiels et en tenant compte de la " rationalisation " du secteur public, comment peuvent-elles mieux influer sur la répartition des richesses sociales et des ressources environnementales, nonobstant la position des gouvernements et des secteurs concernés? En d'autres termes, si une approche pyramidale est favorisée dans la mise en place des politiques urbaines, comment s'y prendront-elles, quelles sont au niveau des agglomérations les articulations appartenant au système urbain?

- Quels types d'organisations sociales se profilent ou sont en cours de mutation et qui tenteront de stopper la désintégration sociale, de fournir une réponse cohérente à l'informalisation accrue de la survie et de la gestion urbaines? Quels sont les conflits sociaux prédominants? Quelles conceptions et quelles composantes participent à la reconfiguration des contextes d'habitation, de socialisation, de prise de décision et de travail... et particulièrement, quel est le rôle joué par les ménages, les femmes et les jeunes dans ce processus?

-Comment la culture urbaine populaire arrive-t-elle à spécifier les modes de vie dans les villes, à transformer les identités traditionnelles, mais aussi à servir à créer un cadre assurant la survie des valeurs et des croyances fondamentales aux populations?


La notion de découpage en districts: quels sont les critères de distinction, d'identité spécifique à chaque territoire, district et quartier, et comment s'appliquent-ils sur le terrain? Comment les districts fonctionnent-ils comme délimitateurs, mais aussi comme véhicules de mouvements et d'échanges; comment parviennent-ils à s'ouvrir aux autres territoires, tout en se protégeant d'eux? Comment sont comblés les interstices entre les pratiques administratives, économiques et culturelles qui réaffirment chacune les identités des districts; entre les points de transit, entre le chargement et le déchargement, l'import et la consommation, la maison, le bureau, l'école, entre la décision et l'application de la décision?

- Quelles sont les politiques urbaines mises en oeuvre pour mobiliser les méthodes et les mécanismes de développement spécifiques pouvant assurer la consolidation des thèmes abordés ci-dessus; notamment dans la création de stratégies destinées à générer des emplois, assumer le contrôle des services publics et la participation démocratique.


- Quelle est la meilleure méthode de développement dans un contexte urbain africain? Si on considère que les villes africaines ont connu toute une panoplie d'initiatives internes créatives et efficaces concernant l'instauration d'infrastructures physiques et sociales, la gestion des ressources naturelles et humaines, et la production de revenus et de moyens d'existence durables au niveau de la communauté. Comment ces expériences pourront-elles être appliquées de manière plus générale et à grande échelle, et ce, de façon optimale? Existent-ils assez de points communs entre les villes africaines, afin que les instruments de résolution des problèmes et les meilleurs procédés puissent être applicables au-delà des frontières; les villes africaines ont-elles chacune un cachet particulier ne permettant pas aux politiques urbaines de franchir les frontières; sont-elles suffisamment différentes pour pouvoir établir entre elles des interactions complémentaires qui offriraient à chaque ville plus d'opportunités qu'elle n'en disposerait en étant isolée?
Etant donné la grande diversité des activités, composantes, intérêts et espaces infrastructurels et sociaux des villes africaines:

- Comment peut-on développer un sens du consensus transcendant les frontières?

- Dans quels domaines doivent ou ne doivent pas intervenir le gouvernement ou les véhicules institutionnels comme les ONG?

- Comment une meilleure perception des complexités de la vie urbaine pourrait être traduite en des modalités d'action publique efficaces; en des orientations stratégiques résistant aux contrôles excessifs, et qui soient suffisamment intéressantes, crédibles et positives pour encourager plus d'interactions productives et complémentaires entre les dynamiques et les acteurs?

- Est-ce qu'on laissera le temps aux initiatives prises par les communautés locales, (a savoir les activités génératrices de revenus, la fourniture de logements et de services) de trouver leurs propres critères d'efficacité de sorte que les habitants ne perdent pas l'envie de développer toute forme de débrouillardise, et qu'ils ne dépensent pas toute leur énergie en compenser les intrusions des instruments régulateurs de l'Etat? Comment les administrations locales peuvent-elles répondre au mieux à ces initiatives afin d'assurer une gouvernance et un planning intégrés pour l'ensemble de la ville?

- Comment les implications de la subsidiarité, la participation locale, la privatisation et la restructuration à grande échelle des ressources de gestion peuvent-elles être plus liées?

- Comment la défiance et le peu d'intérêt qui caractérisent souvent les relations entre le secteur public et le secteur privé, entre le gouvernement et la société civile et entre différents communautés et domaines de la vie courante qui font la ville, peuvent-ils être surmontés? Comment traduire des relations de confiance en des véhicules institutionnels de développement?

- De quelles manières est-il possible de conceptualiser le processus d'urbanisation en cours dans différentes régions d'Afrique comme un seul phénomène transurbain. En d'autres termes, les caractéristiques d'urbanisation à l'intérieur des centres urbains de dimension modeste sont progressivement influencées par les dynamiques d'interurbanisation. Soit avec ceux dont ils sont proches géographiquement, des domaines nationaux partagés ou distincts, soit en tissant des liens avec de grandes villes ou des régions économiquement dévelopées?


La consolidation officielle ou quasi officielle de ces zones comme des entités d'urbanisme et de développement, présente-t-elle des avantages stratégiques et si c'est le cas, quelles sont les structures administratives appropriées pouvant assurer une utilisation viable de cette masse critique et de ces relations synergiques?
Groupe multinational de travail sur le genre et les politiques nationales
Le document de travail du CODESRIA, Etudes par les femmes, études sur les femmes en Afrique dans les années 1990, recense une vaste littérature sur la question générale du genre et les études par les femmes en/sur l'Afrique. Ce document de travail montre de manière évidente que pour des raisons liées à l'histoire, la plupart de la recherche disponible est produite par des femmes et porte sur les femmes.

La recherche sur le genre portant soit sur les relations de genre soit sur les hommes, est quasi inexistante, et peu d'Africains entreprennent des recherches sur le genre, ou envisagent sérieusement de travailler sur l'un de ses aspects, ou sur les relations qu'il organise. Des inégalités persistantes qui ne peuvent être écartées que par un désir de correction politique, attestent que la majeure partie des publications est l'oeuvre de femmes basées en Occident. Le besoin des Africaines et Africains de prendre part au travail intellectuel qui doit accompagner et informer la transformation des relations de genre est évident. La recherche et l'activisme sur le genre ont été confisqués par les bailleurs de fonds et les régimes dictatoriauxcause de la réticence des universitaires et des activités pro-démocratiquess'y engager.

Les études africaines sur le genre posent des problèmes théoriques et méthodologiques à la recherche future qui ne doit pas seulement être attentive au genre, de manière technocratique, comme nécessité analytique, elle doit êtremotivée et guidée par les préoccupations du mouvement régional pour l'égalité des genres.

Les politiques sur le genre constituent un aspect essentiel des mutations décisives qui s'opèrent sur le continent africain. Le développement des mouvements pro-démocratiques de la période postcoloniale a été renforcé et accélèré≠ par la participation active des organisations féminines et l'activisme sur le genre.

Il a été constaté que les Etats, de même que les sentiments nationalistes, sont forcément influencés par les relations de genre. Les plus sévères dictatures militaires, qui exhibent des valeurs particulières de vaillance masculine dans les relations du pouvoir politique, constituent un parfait exemple. Cependant, les politiques sur le genre des régimes civiles des démocraties parlementaires et multipartisanes méritent aussi une attention particulière. Si les dictatures militaires ont réussi à s'approprier le domaine productif des femmes et du développement pour leur propre légitimation, les démocraties multipartites ont-elles joué un rôle différents? Les régimes de parti unique ont-ils développé d'autres types de politiques sur le genre? Quelles sont les trajectoires des politiques africaines sur le genre: se sont-elles développées par déférence pour le socialisme, en réaction au féminisme, en accord avec les notions de tradition africaine, ou ont-elles été façonnées par le capitalisme? Quelle est la psychologie qui sous tend les politiques sur le genre de l'Etat-nation à travers les différents contextes politiques de l'Afrique? Quels sont les fondements des programmes de l'Etat à l'endroit des femmes, ou l'immixtion du mouvement des femmes dans le champ politique? Ces questions sans réponse se trouvent au c˛ur de la vie politique africaine. Autant la littérature existante et les politiques sur le genre nous renseignent très peu sur le genre et l'Etat colonial, la participation des femmes au mouvement nationaliste, autant elle reste remarquablement muette sur la période d'après-indépendance et la situation contemporaine. Néanmoins, la participation des femmes dans la politique constitue un indicateur de la démocratisation. Dans le même ordre d'idées, une analyse de la dynamique du genre qui limite la participation des femmes dans la politique nationale peut nous éclairer sur notre compréhension de la politique.
Les principaux domaines à considérer sont:

- L'analyse du genre par l'Etat et les structures politiques nationales;

- L'analyse du genre par la société civile et son rôle dans les politiques nationales; et

- Le rôle de l'Etat, des mouvements et des organisations non gouvernementales féminins.


Le Groupe multinational de travail sur le genre et les politiques nationales en Afrique postcoloniale conduira une série d'études de cas qui vont établir et faire une analyse critique des politiques sur le genre de différents régimes politiques. Les propositions d'hommes et de femmes, qui sont au fait de la littérature existante, et intéressés par la construction d'une connaissance pour l'égalité des genres, sont les bienvenues.

Propositions de recherche à adresser, en précisant le groupe de travail concerné, à :

CODESRIA, P.O. Box 3304, Dakar (Sénégal), Fax:(221) 824.12.89,

courriel : ,toile :


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