L’enseignement/apprentissage du français au Maroc entre réalité et utopie


O.P. 2007 et approche actionnelle



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 3.2 O.P. 2007 et approche actionnelle
L’approche actionnelle met l’accent sur les tâches à réaliser à l’intérieur d’un projet 
global. L’action doit susciter l’interaction qui stimule le développement des compétences 
réceptives et interactives.
La perspective privilégiée est de type actionnel en ce qu’elle considère, avant tout, 
l’apprenant d’une langue comme un acteur social ayant à accomplir des tâches (qui ne sont pas 
seulement langagières) dans des circonstances et un environnement donné, à l’intérieur d’un 
domaine particulier.
L’usage d’une langue, y compris son apprentissage, comprend les actions accomplies 
par des apprenants qui comme acteurs sociaux développent un ensemble de compétences 
générales et, notamment une compétence à communiquer langagièrement. Ils mettent en œuvre 
les compétences dont ils disposent dans des contextes et des conditions variés, en se pliant à 
différentes contraintes afin de réaliser des activités langagières permettant de traiter (en 
réception et en production) des textes portant sur des thèmes à l’intérieur de domaines 
particuliers, en mobilisant les stratégies qui paraissent le mieux convenir à l’accomplissement 
de tâches à effectuer. Le contrôle de ces activités par les interlocuteurs conduit au 
renforcement ou à la modification des compétences.
En conclusion, nous avançons que l’analyse des nouveaux textes (O.P2002/2007) 
prouve que leurs concepteurs ont intégré cette nouvelle approche (approche par 
compétences).En effet, cette dernière privilégie l’apprentissage par la compréhension et la 
mise en pratique et non pas l’acquisition pure et simple d’une grande quantité de savoirs. En 
misant sur l’application des savoirs en situations authentiques ayant du sens, elle prépare ainsi 


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l’élève à étendre de manière autonome le champ de ses compétences et à poursuivre son 
apprentissage de manière continue tout au long de son cursus scolaire et professionnel. Et 
concernant l’évaluation, les notes devraient servir prioritairement à repérer les élèves qui ont 
des problèmes pour les orienter vers des filières moins exigeantes. L’évaluation doit être, 
d’une part, formative, déterminant les points forts des élèves et identifiant les obstacles à leur 
apprentissage et, d’autre part, sommative vérifiant que l’apprenant possède des compétences 
nécessaires à son évolution.
Pour ce qui est du programme souvent critiqué par les enseignants interrogés via notre 
questionnaire
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, le texte officiel de 2002 conçoit ce que ses concepteurs appellent "projet 
pédagogique". Ce dernier se constitue de séquences didactiques avec une durée connue 
d’avance et un contenu élaboré dans un manuel. D’autre part, la grande nouveauté reste 
l’introduction du texte littéraire au programme.
Dans le texte officiel de 2007, réformé encore plus par rapport à celui de 2002, le 
programme s’organise plutôt en modules adaptables selon l’horaire imparti à chaque filière et 
options. Chaque module correspond à une œuvre intégrale tenant compte des compétences à 
développer chez l’apprenant marocain et les valeurs à lui inculquer.
Mais les responsables de l’enseignement au Maroc et les concepteurs des textes 
officiels se sont-ils souciés des besoins des apprenants, de leurs attentes, de leurs motivations 
et de leurs projets ? Ont-ils pris la peine de demander l’avis des pratiquants de l’acte éducatif- 
enseignants bien sûr- en se concertant avec eux pour prendre des décisions ensemble ? Avec 
l’introduction du texte littéraire, se sont-ils demandés s’il présente un intérêt concret pour 
l’apprenant, s’il est vraiment utile quant à son apprentissage du français et s’il va lui permettre 
d’améliorer son niveau de langue ? Comment continuent-ils à parler de l’A.P.C, de 
l’acquisition des valeurs par l’éducation, de la pédagogie différenciée ou de la pédagogie de 
l’intégration alors qu’il y a manque d’enseignants, des classes archipleines (dépassant 45 
élèves), des enseignants qui n’ont pas bénéficié de stages de formation et qui n’ont pas 
participé à l’élaboration des nouveaux programmes préconisés par les dernières réformes ?
Suite à notre analyse du contenu des deux textes officiels de 2002 et de 2007, nous 
avons pu prouver qu’ils ont bien intégré l’A.C et l’A.P.C. En effet, dans ces nouveaux textes, 
l’apprenant est valorisé en participant au processus didactique. La transmission du savoir est 
réinsérée dans un circuit de communication multilatérale. Mais malheureusement, il nous 
semble - et notre analyse du questionnaire adressé aux enseignants le corrobore
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- que toutes 
les améliorations apportées par les nouvelles approches restent sur papier seulement, donc sur 
le plan théorique, alors qu’au niveau de la pratique, cela reste du domaine de l’utopique. En 
effet, comment peut-on envisager une amélioration du niveau des élèves alors que les 
nouvelles réformes ne sont pas vraiment appliquées dans la pratique de classe ; et même si 
c’est le cas, cette application ne se fait pas à bon escient. Autrement dit, le rapport 
enseignant/apprenant n’a pas vraiment évolué ; les programmes sont inadéquats selon la 
majorité des enseignants ; l’arabisation qui ne permet d’utiliser le français que dans le cours de 
français, le milieu familial et social, ce qui n’arrange pas les choses…
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Élaboré lors de notre enquête sur le terrain qui a fait l’objet de la 3
ème
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