Les paramètres économiques de la distribution d'eau


Partie I.La fonction de demande et ses outils d'évaluation



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Partie I.La fonction de demande et ses outils d'évaluation




Introduction


Problématique et objet de la recherche

La capacité d'attribuer une valeur économique aux ressources environnementales est un problème central dans la problématique du développement durable des pays industriels (Carson and Mitchell - 1993 ; Mitchell and Carson - 1989) comme des pays en voie de développement (Serageldin et Steer - 1994). Les vingt-cinq dernières années ont connu un débat vigoureux et contradictoire au sujet des mérites relatifs de différentes approches (Serageldin and Steer - 1994). L'approche indirecte déduit des conclusions à partir de l’analyse du comportement réel ; l'approche directe, ou « méthode d'évaluation contingente », déduit les siennes des réponses apportées par les enquêtés à des questions hypothétiques. La question du transfert des bénéfices en économie de l'environnement, qui se préoccupe de transposer par analogie les évaluations d'une certaine population pour estimer comment une seconde population évaluerait la même ressource, complique le débat. Ces approches ont été appliquées à d'autres secteurs, y compris la politique d'approvisionnement en eau dans les pays en développement (Banque Mondiale - 1992).


Dans ce secteur de l'approvisionnement en eau potable, la question clef est de prédire la réponse des consommateurs à un service, nouveau ou amélioré, auquel ils n'avaient pas accès précédemment ou dont ils n'ont pas l'expérience des caractéristiques. Un approvisionnement en eau domiciliaire ou par points d'eau collectifs, une augmentation de tarif ou une fiabilité améliorée en sont des exemples (Briscoe et al. – 1990 ; World Bank Water Demand Research Team - 1993).
L'approche directe (évaluation contingente de la demande) consiste alors à enquêter un échantillon représentatif d'usagers potentiels et à leur demander ce qu'ils sont prêts à payer pour différents types et niveaux de service, l'approche indirecte à collecter des données sur les comportements actuels observables (quantités d'eau prélevées à différentes sources d'approvisionnement, temps passé à la collecte, coûts supportés) puis à en inférer, à l'aide de modèles fondés sur la théorie de la demande des consommateurs, le montant que ces derniers seraient disposés à payer pour un service amélioré.
La planification de l'approvisionnement en eau dans le contexte particulier des villes et des petits centres d’Afrique sub-saharienne souffre de l'absence d'outils susceptibles de prévoir avec une fiabilité acceptable la demande des ménages pour un service amélioré, que celui-ci soit fourni sous la forme de branchements particuliers à domicile ou bien par points d’eau collectifs. Le trait caractéristique du marché de l’eau dans ce contexte réside en effet dans l’existence de relations de concurrence et de complémentarité entre différents modes d’approvisionnement , les uns relevant d’une offre de service « moderne » et souvent qualifiée d’ « améliorée » (branchements domiciliaires et points d’eau collectifs), les autres fournis par des sources traditionnelles et « gratuites » telles que les puits, les sources, l’eau de pluie, les rivières ou marigots, d’autres encore proposés par des opérateurs souvent informels sous forme de livraison à domicile d’une eau qu’ils se procurent eux-mêmes de façons diverses. Or, l'inadéquation de l'offre à la demande a de graves répercussions sur la durabilité des ouvrages, leur prise en charge par la population, l'efficacité d'une politique sanitaire ainsi que sur l'équilibre financier des sociétés distributrices ou des gestionnaires délégués des points d'eau collectifs.
Des outils opérationnels et d'une mise en œuvre simple et peu coûteuse seraient donc nécessaires pour déterminer la volonté de payer pour différents niveaux de service et pour évaluer les conséquences de cette information sur les choix des systèmes à implanter, des investissements à consentir et la tarification à adopter.
Dans quelle mesure les méthodes directes et indirectes d'évaluation de la demande constituent-elles de tels outils ? Lesquelles doit-on préférer et quels en sont les avantages et inconvénients respectifs ? Quelles précautions doit-on prendre pour les mettre en œuvre et quel crédit peut-on accorder aux prévisions fondées sur leurs résultats ? Telles sont les questions clé auxquelles la présente recherche s'attache à répondre. Nous nous proposons donc :

  • D'analyser la fonction de la demande des populations des centres secondaires et des quartiers périurbains pour des services améliorés d’approvisionnement en eau potable (points d'eau collectifs payants, branchements particuliers, livraison-portage à domicile) et ses déterminants ;

  • De présenter un état de l’art des méthodes directes et indirectes susceptibles d’être mobilisées pour évaluer cette demande ;

  • D'en déduire des recommandations pratiques pour l’utilisation optimale de ces méthodes en phase opérationnelle, c'est-à-dire dans le cadre des études d'avant-projet.



Définition de l’évaluation contingente

L’évaluation contingente mesure le consentement à payer des ménages pour un service qui n’existe pas encore. Cette situation est typiquement celle dans laquelle l’on se trouve lors des études d’avant-projet, qui vont déterminer la faisabilité d’un projet de réseau d’approvisionnement en eau visant à créer un service (réseau neuf) ou à l’améliorer (extensions, densification, nouveaux branchements ou implantations de bornes-fontaines). Le marché pour ce service est virtuel, hypothétique. Dans la mesure où son existence dépend de la réalisation effective du projet, il est de nature « contingente ».


Le consentement à payer des ménages pour un service dépend étroitement de la connaissance qu’ils peuvent en avoir, de leur expérience et de leur perception de ses caractéristiques, avantages et inconvénients. La validité de la mesure de ce consentement à payer est fortement affectée dans les situations d’information imparfaite (voir infra). Il est donc possible de distinguer plusieurs niveaux de contingence en fonction du degré de connaissance (Vézina – 1992).


Les méthodes d’évaluation diffèrent selon le niveau de …

contingence



ou de



certitude




…et selon lequel les habitants de la localité :

n’ont aucune connaissance relative au service proposé

ont vu un service analogue ailleurs ou autrefois

sont desservis par un service défaillant

sont desservis par un service de première qualité


Figure 1 : Situation du contexte de l'étude sur la plage de contingence (Vézina - 1992)

1.3.


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