ROULER DE NUIT :
Rouler de nuit au Népal est difficile, dangereux, très difficile, très dangereux. Absence de bandes blanches latérales, routes dégradées, véhicules adverses n’ayant qu’un phare, trop souvent celui du mauvais côté, véhicules qui n’ont aucun éclairage, conducteurs qui s’endorment. Un véhicule roulant devant vous par nuit noire et qui surgit brutalement à la sortie d’un virage apporte une belle émotion. Réaliser soudain que la moto qui arrive en face, que l’on suppose rouler bien à sa droite, est un puissant poids lourd n’ayant que le phare gauche, est la source d’un brusque mouvement de volant que n’apprécient pas du tout les passagers endormis dans votre voiture. Quant aux véhicules n’ayant que des codes éclairant les étoiles et vous éblouissant, on ne les compte plus après quelques séances de conduite nocturne. Pourtant la conduite de nuit se révèle parfois nécessaire, en particulier lorsque l’on désire éviter les embouteillages qui se produisent en certains endroits de Kathmandu dès les premières lueurs du jour.
EMBOUTEILLAGES :
Ils deviennent de plus en plus nombreux dans le centre ville. Certains quartiers : Chabahil, Chakrapath, Kalanki ont les leurs qui sont quasi permanents. Et il n’y a que de rares parkings où l’on peut laisser sa voiture !
ASSURANCES :
Elles sont très chères et on dit qu’en cas d’accident il est impossible de se faire rembourser. Il en résulte que seules les plaques bleues, appartenant à des employés d’administrations étrangères… assurent leur véhicule. Le résident étranger lambda roule sans assurance. En découle pour lui, un sentiment d’insécurité qu’il parvient pourtant à oublier, ce qui est une source de danger. L’Occidental doit s’obliger à rouler doucement. En cas d’accident, une transaction permet de définir la somme à verser par le coupable. Pour un accident mortel, une somme forfaitaire est définie entre les parties. Pour un blessé, les soins sont pris en charge par le conducteur coupable. On entend dire que dans le cas d’accident grave nécessitant des soins longs et couteux, voire débouchant sur une infirmité, le fautif propose la même somme que celle qui est offerte en cas de décès et s’en va ainsi quitte de tout compte. Il est évident que, dans le cas de conducteur condamnable qui présente un visage européen, les sommes réclamées par le conducteur adverse ou la famille sont N fois plus élevées que s’il s’agit d’un Népalais, le délit de faciès existe également au Népal..
- La moyenne que l’on réalise sur route reste faible : 40 kilomètres à l’heure semble être un maximum sur de bonnes routes pour des conducteurs soucieux de leur propre vie et de celle des autres. Des vitesses de 15 à 25 kilomètres à l’heure sont normales, celles de 10 à 15 kilomètres à l’heure sont habituelles sur des routes sinueuses comme celle de Trisuli, ou en mauvais état comme celle de Dunché.
- La mousson constitue une des causes les plus importantes de dégradation des routes, glissements de terrain, effondrements de l’assise sont classiques. En ville, il est banal qu’au moment de la mousson, les canalisations enterrées cèdent sous l’effet d’une pression excessive, les eaux entraînées, accentuant le phénomène entraînement des fines du sol, causent des affaissements de la chaussée qui peuvent atteindre un mètre de côté et de profondeur ! Avant la réparation, qui peut ne s’effectuer que quelques jours plus tard, les riverains se contentent de placer quelques branches dans le trou pour le signaler. Pas toujours !
- De plus en plus de routes se construisent. N’oublions pas que la route est indispensable au développement économique d’une région, d’un pays. Peu nombreuses sont celles financées par l’état. On voit souvent des villageois, aidés parfois par des membres de l’armée, de la police, des maoïstes, qui partent à l’assaut d’une collines à entailler, n’ayant pour seul matériel que des hottes pour le transport, des barres à mine, des pelles et des pioches.
- Un Occidental qui conduit régulièrement au Népal est prêt à tout. Par exemple il n’est pas étonné quand, roulant sur un chemin carrossable, il sent les quatre roues de sa voiture s’enfoncer brutalement jusqu’à ce que le châssis touche le sol. La route avait pourtant belle apparence, mais en réalité seule sa surface était sèche, la sous-couche était constituées d’argiles saturées d’eau, de vase : un terrassement avait été effectué quelques jours avant. On ne prévient pas à l’entrée d’une route ou d’un chemin que des travaux interdisent le passage quelques centaines de mètres ou de kilomètres plus loin. Combien de marches arrière sont à faire sur des chemins qui ont à peine la largeur de la voiture et qui surplombent des vides non négligeables !
- Rappel : la Chine va payer trois échangeurs, un à Chabahil, un à Chakrapath, un à Kalanki.
- Une question : pour quand un petit échangeur, une bretelle, un tronçon de route, un pont financé par les Français ? Rêve de résidents, de trekkeurs, de membres d’expéditions gaulois.
ATTITUDES OCCIDENTALES :
Souvent, l’Occidental de passage au Népal donne des conseils aux Népalais. En voici un qui a été offert par un habitué du Népal au conducteur d’une agence de trekking pilotant un minibus : << Vous klaxonnez trop. En France le klaxon est interdit >>. Docile, respectueux, ce conducteur depuis en klaxonne plus.
CROQUIS 12.
Mais cet Occidental n’a pas tenu compte que dans la traversée des villages, même sur une route très fréquentée, les conducteurs ne ralentissent jamais, le klaxon est donc une sécurité indispensable. Avant de donner de nouveaux conseils, je recommande à cet Occidental de faire le trajet Kathmandu Pokhara avec le conducteur qu’il a éduqué, les émotions sont garanties. Ces Occidentaux qui offrent des conseils stupides, feraient mieux, lorsqu’ils affrètent un taxi, un minibus, ou un bus, d’imposer au conducteur une vitesse raisonnable en ville, dans la traversée des villages, sur routes, de ne pas doubler sans visibilité, de ne pas stationner n’importe où, de s’arrêter régulièrement…
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