G.J. Hyland , The Lancet , 2000, 356:1833-1836.
Le professeur Hyland de l’Université de Warwick propose dans cet article une théorie concernant les effets de nature non thermiques des ondes des téléphones mobiles. Il rappelle brièvement les données de base sur la téléphonie mobile et sur les effets thermiques. Il aborde ensuite les effets non-thermiques en exposant son hypothèse de base qui est que l’organisme réagit aux ondes modulées car celles-ci peuvent interférer avec les oscillations de certains processus biologiques. La comparaison est faite avec les phénomènes d’interférence rencontrés en compatibilité électromagnétique. Suit une liste d’exemples d’effets observés, tels que :
L’activité épileptique dans des tranches de cerveau de rat, observée par Tattersall (or l’effet est observé aussi bien à 700 MHz GSM que non-modulé…) ;
Les effets d’ondes millimétriques sur la croissance de Saccharomyces cerevisiae, obervés par Grundler en 1992,mais que l’équipe de Gos n’a pas pu répliquer (2000),
Dans tous les résultats choisis, sauf ceux de Repacholi, l’amplitude des effets biologiques est faible et ne correspond pas à des effets sanitaires prévisibles.
Commentaire du groupe d’experts : La démonstration est affaiblie par le choix sélectif des articles de la littérature, puisque les expériences négatives, en particulier de réplication, ne sont pas citées et que les exemples sont pris aussi bien dans les gammes ELF que RF et millimétrique sans que ce soit explicite. Par ailleurs, certaines références citées sont relatives à des travaux non publiés. Ainsi, dans la seconde table, les travaux du groupe de M. Bastide sont cités alors qu’ils ne sont pas publiés et qu’ils concernent les très basses fréquences (ELF). Devant l’impossibilité de reproduction de certains résultats, l’auteur invoque le caractère « non-linéaire » des phénomènes (chaos, effet « papillon »), pour expliquer que les résultats dépendant tellement des conditions initiales que leur reproduction n’est pas possible ! Il s’agit là d’un argument irrecevable sur le plan scientifique. Les citations de données de type épidémiologique sont également biaisées et la conclusion sur l’épisode fameux de l’irradiation de l’ambassade américaine à Moscou est hors de propos, du point de vue des RF de la téléphonie mobile.
En conclusion, il est très étonnant qu’un journal scientifique tel que The Lancet ait publié cet article qui ne respecte pas dans son contenu ni dans sa forme les règles élémentaires de la communication scientifique.