Ces résultats sont cohérents avec ceux d’autres études ayant mesuré les champs en bande étroite centrée sur la fréquence de la station de base proche. Exprimées en pourcentage du niveau de référence pour la densité de puissance, les valeurs mesurées sont de l’ordre du millième à une valeur inférieure au millionième. Globalement les densités de puissances dues aux différentes sources autres que les stations de base sont du même ordre de grandeur et peuvent même être largement supérieures.
Avis du groupe d’experts sur ces campagnes de mesures et leurs résultats.
La méthodologie de mesure Les résultats de ces différentes études récentes sont cohérents entre eux, les mesures ont été réalisées selon des protocoles proches mais pas identiques, ce qui peut expliquer certaines différences de niveau dans les résultats. Il apparaît donc nécessaire de définir au plus vite des protocoles de mesure harmonisés au niveau européen par la voie de la normalisation, fondés sur une méthodologie éprouvée. Toutes ces mesures de stations de base (publiées dans des articles scientifiques) ont été réalisées en bande étroite, en utilisant des antennes spécifiques. Cette méthodologie est la plus appropriée actuellement en l’absence de sondes isotropes sélectives en fréquence et ayant une très bonne sensibilité, notamment en raison des faibles niveaux de champ mesurés dans les zones accessibles au public et du fait que les autres sources de radiofréquence peuvent conduire à des niveaux de champ très largement supérieurs à ceux d’une station de base proche. Ceci est parfaitement compréhensible lorsque l’on sait que, par exemple, un émetteur de télévision de 1 mégawatts représente en termes de puissance rayonnée près de 2 fois la totalité des stations de base de téléphonie mobile du territoire français. La mesure sur site, à l’aide de sondes isotropes à large spectre est à rejeter, la mesure n’étant pas alors représentative de la seule station de base mais de l’ensemble du spectre de radiofréquence, et les sondes étant trop imprécises à de tels niveaux de champ. Cette méthode de mesure doit rester réservée à la mesure en chambre anéchoïde pour la certification des stations de base.
Évaluation de la puissance maximale La puissance d’une station de base varie dans le temps dès lors qu’elle dispose de plus d’un canal (canal pilote dont la puissance reste constante). L’évaluation de la puissance maximale de l’antenne ne peut se faire que d’une manière parfaitement rigoureuse, soit à partir du champ issu du seul canal pilote, multiplié par la racine carrée du nombre de canaux, soit en maintenant la station à sa puissance maximum durant la mesure, ou autre méthodologie définie de manière harmonisée. Les normes devront définir une procédure adaptée car toute estimation de la puissance maximale qui serait fondée sur une évaluation arbitraire ne peut être considérée comme représentative de la réalité.
Respect des niveaux de référence à proximité de l’antenne A proximité immédiate de l’antenne et dans le faisceau de celle-ci, les niveaux de champ mesurés sont susceptibles de dépasser les niveaux de référence fixés par la recommandation du Conseil de l’Union européenne du 12 juillet 1999. En raison du caractère très directionnel de ces antennes dans le plan vertical, la distance à laquelle ces niveaux de référence sont dépassés dans des zones accessibles au public dépend notamment de la géométrie de l’installation, une telle situation ne peut s’observer en pratique que sur des terrasses accessibles, et lorsqu’il est possible de se déplacer devant l’antenne dans le faisceau. Il est donc indispensable de définir au cas par cas, lorsqu’une telle situation se présente, une zone de sécurité matérialisée dans laquelle il conviendra de ne pas stationner et dans laquelle les porteurs de prothèses actives (pacemakers par exemple) ne devraient pas pénétrer. La manière de matérialiser cette zone de sécurité devrait être harmonisée au plan international. Afin de s’assurer du respect de ces dispositions, les modalités d’installation des antennes devraient être conformes à un cahier des charges technique dont l’application devrait être rendue obligatoire. Un tel document est actuellement en cours de réalisation dans le cadre du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment et devrait être prochainement publié.
Valeurs de champ dans les lieux accessibles au public et effet de la distance à l’antenne Dans les lieux de vie, (immeubles d’habitation ou de bureau, établissements scolaires) les niveaux de champ mesurés sont très largement inférieurs aux niveaux de référence définis dans la recommandation européenne. Les valeurs mesurées restent toujours très inférieures aux niveaux de référence, de l’ordre du millième au millionième de cette valeur. Compte tenu de la géométrie des faisceaux, le niveau de champ est très faible sous les antennes et croît progressivement en s’éloignant pour atteindre une valeur maximale à une distance qui dépend de la hauteur de l’antenne par rapport au site de mesure, de la géométrie de l’installation et de la présence éventuelle de constructions faisant écran. Les mesures réalisées par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment montrent qu’un voile de béton armé atténue le faisceau d’un facteur 30 environ et une cloison de plâtre d’un facteur 5. Les constructions constituent donc une bonne protection contre le rayonnement des antennes, en particulier lorsque l’antenne est au dessus de la construction ou à proximité immédiate et qu’en conséquence la construction ne se trouve pas dans le faisceau. Il n’y a donc pas d’argument rationnel qui permettrait de proposer d’éloigner les antennes de certains bâtiments (écoles notamment), la meilleure protection contre le rayonnement étant de se situer sous l’antenne. Par contre, le groupe d’experts estime nécessaire que l'axe des faisceaux principaux des antennes ne soit pas orienté directement vers les lieux de vie à courte distance (moins de 100 mètres), même si les niveaux de champ mesurés sont très faibles et indiscernables du ‘bruit de fond’ RF, notamment des bandes FM et radio, et cela pour deux raisons : afin d’éviter de diriger le rayonnement de manière inutile vers le public à courte distance, dans le but de maintenir à un niveau le plus faible possible le niveau d’exposition de l’ensemble de la population; mais aussi pour un motif de bon sens : diriger le rayonnement vers des constructions, conduit à une diminution de la portée de l’antenne par absorption ou réflexion partielle. Cette proposition est parfaitement compatible avec le fait de faire passer le faisceau au-dessus ou à côté de ces lieux de vie, même si l’antenne est à courte distance.