Présentation des résultats
1. Création et répartition de richesse
En 2017, la croissance économique mondiale s’est établie à 3% après une série de crises économiques et de chocs négatifs enregistrés ces dix dernières années. L’accélération récente de la progression du produit mondial brut est attribuable pour l’essentiel au renforcement de la croissance dans plusieurs économies développées et celles émergentes et en développement.
Au niveau national, la situation macroéconomique s’est nettement améliorée plaçant le Sénégal parmi les pays à croissance rapide d’Afrique subsaharienne. Ainsi, l’activité des entreprises du secteur formel s’est encore fortifiée en 2017 avec une valeur ajoutée qui a progressé par rapport à 2016 en se chiffrant à
2 187,4 milliards de FCFA, contre 2 011,7 milliards de FCFA.
L’accroissement dans les services est lié à la progression dans les services de réparation (+11,2%), du transport et de la communication (+8,1%), des hôtels, bars et restaurants (+24,6%), de l’éducation (+11,7%) et des services collectifs, sociaux et personnels (+79,0%). La hausse dans les BTP est en relation avec la préparation de sites et la construction d'ouvrages de bâtiment ou de génie civil (+60,6%) et les travaux d’installation (+17,1%). La régression dans le commerce est due au recul enregistré dans les autres commerces (-6,7%) tandis que la valeur ajoutée du commerce de véhicules, d’accessoires et de carburant a progressé de
10,0%.
Graphique 1 : Evolution annuelle de la valeur ajoutée par macro-secteur
(en milliards FCFA)
Une légère baisse de la capacité des entreprises à générer de la richesse
La production des entreprises du secteur formel suivie dans la base du CUCI a augmenté de 11,8% en 2017 après 6,9% en
2016. Cette progression est imputable à
2 180
2 000
1 820
1 640
1 460
1 280
1 100
920
740
560
380
200
20
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
l’accroissement noté dans tous les secteurs à savoir les BTP (+45,0%), les services (+5,7%), les industries (+10,9%) et le commerce (+5,4%). Toutefois, malgré la hausse de la production, le résultat net est négatif dans le secteur des BTP et du commerce.
La valeur ajoutée des entreprises s’est accrue de 8,7% en 2017. Cette performance est due à la poursuite du dynamisme du secteur des BTP (+53,9%), des industries (+11,7%), et des services (+4,7%). Par contre, le commerce a fléchi de 0,9%, une première depuis 2011.
La croissance de la valeur ajoutée des
Source : BDEF / ANSD
Concernant la répartition sectorielle de la valeur ajoutée, la part des services demeure prépondérante avec 49,2%. Les industries viennent en deuxième position avec 37,4%, suivies du commerce (7,7%) et des BTP (5,7%). La part du commerce et des services s’est contractée respectivement de 0,8 point et
1,9 point au profit des industries (+1,0 point) et des BTP (+1,7 point).
Graphique 2 : Répartition de la valeur ajoutée par macro-secteur en 2017
INDUSTRIES;
industries est surtout portée par la reprise dans
les industries extractives (+50,6%), les industries du caoutchouc et plastiques (+39,8%), les autres industries mécaniques (+32,9%) et le secteur de l’énergie (+38,9%).
SERVICES;
49,2%
COMMERCE;
7,7%
Source : BDEF / ANSD
37,4%
BTP ET ANNEXES;
5,7%
Le taux de valeur ajoutée des entreprises s’est légèrement déprécié de 0,7 point en ressortant à 23,9% en 2017 contre 24,6% en 2016, imputable à la régression notée dans le commerce (-1,6 point) et les services (-0,3 point). Les BTP ont enregistré un accroissement de leur capacité à créer de la richesse (+0,6 point), ainsi que les industries
90,0%
70,0%
50,0%
30,0%
Graphique 4 : Evolution du taux de rémunération du travail par marco-secteur
(+0,1 point). Toutefois, les services ont le taux
de valeur ajoutée le plus important (34,1% en moyenne sur la période 2011-2017).
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE
SERVICES
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
Graphique 3 : Evolution du taux de valeur ajoutée par macro secteur
Source : BDEF / ANSD
Un léger repli de la pression fiscale
La pression fiscale, mesurée par le ratio
« impôts sur le résultat sur valeur ajoutée », s’est abaissée de 0,4 point, en passant de
8,6% en 2016 à 8,2% en 2017. Elle a
2010 2012 2014 2016 2018
Total
INDUSTRIES
BTP ET ANNEXES
COMMERCE
Source : BDEF / ANSD
La valeur ajoutée globale est essentiellement consacrée aux charges de personnel (50,6% de sa valeur), 32,3% sont réservés aux dividendes et à l’autofinancement, 10,3% sont affectés aux frais financiers et 6,8% sont consacrés aux impôts. Ainsi, les charges de personnel constituent une composante importante des charges des entreprises (9,6% du total des charges et 10,0% des charges d’exploitation).
En outre, le taux de rémunération du travail, mesuré par le poids des charges de personnel sur la valeur ajoutée, a progressé de 1,9 point en 2017 en s’établissant à 60,8% contre 58,9% en 2016. Ce taux a augmenté dans le commerce (+8,1 points), les services (+1,8 points), les industries (+1,8 point) et s’est abaissé dans les BTP (-24,9 points) où il demeure élevé (106,6%) du fait de la faiblesse de la valeur ajoutée relativement aux charges de personnel.
progressé respectivement de 0,7 point et 1,2 point dans les industries et le commerce alors qu’elle s’est repliée de 5,1 points dans les BTP et de 1,0 point dans les services. Les industries ont, comme par le passé le taux le plus faible (6,6% en 2017). Le commerce enregistre la plus forte pression fiscale (11,9%).
Rapportée à la valeur ajoutée globale, la part de l’impôt sur le résultat s’est aussi légèrement contractée de 0,3 point en passant de 7,1% en
2016 à 6,8% en 2017.
Graphique 5 : Evolution du taux de pression fiscale par macro-secteur
18,0%
13,0%
8,0%
3,0%
2010 2012 2014 2016 2018
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Source : BDEF / ANSD
Malgré la baisse de leur part (46,9% en 2016 et 44,9% en 2017), les services restent prépondérants dans la structure des impôts supportés par macro-secteur. Ils sont suivis des industries (32,0%), du commerce (15,2%) et des BTP (7,9%).
Graphique 6 : Répartition des impôts collectés par macro secteur
INDUSTRIES;
Un recul de la part de l’autofinancement dans la répartition de richesse
Malgré la légère progression de l’EBE (+3,7%), la part des dividendes et de l’autofinancement dans la valeur ajoutée globale s’est dépréciée de 1,8 point. Elle s’est établie à 32,3% en 2017 contre 34,1% en
2016, réduisant les capacités des entreprises à autofinancer les investissements et à rémunérer les apporteurs de fonds. Elle a
chuté dans trois macro-secteurs, à savoir les
SERVICES;
44,9%
Source : BDEF / ANSD
COMMERCE;
15,2%
32,0%
BTP ET ANNEXES;
7,9%
industries (-4,0 points), le commerce (-5,4 points) et les services (-0,4 point). Par contre, elle s’est améliorée dans le secteur des BTP (+6,1 points).
Graphique 7 : Répartition de la valeur ajoutée globale
Une stabilité de la part de la rémunération des apporteurs de capitaux extérieurs
La rémunération des rapporteurs de capitaux extérieurs mesurée par le poids des frais financiers dans la valeur ajoutée globale est restée stable en 2017 avec 10,3%. Ce taux est invariable dans les industries avec 12,7% et s’est abaissé de 2,5 points dans les BTP (9,6%) et de 0,1 point dans le commerce (16,6%). En revanche, il s’est apprécié de 0,3 point dans les services (7,7%).
Dividendes et autofinancement;
32,3%
Frais financiers;
10,3%
Impôts; 6,8%
Source : BDEF / ANSD
Charges de personnel; 50,6%
2. Conditions d’exploitation et productivité des facteurs
Vieillissement des équipements des entreprises du secteur moderne
Le taux de vétusté comptable, calculé par le rapport entre les amortissements cumulés et les immobilisations brutes amortissables, s’est dégradé de 2,9 points en ressortant à 36,8%
toujours plus importants dans les services (257 jours en moyenne) et les BTP (201 jours en moyenne) et plus faibles dans le commerce (71 jours en moyenne).
Graphique 9 : Evolution du délai de règlement des fournisseurs par macro- secteur
en 2017 contre 33,9% en 2016. Cette hausse
est imputable aux entreprises du sous-secteur de l’industrie. Le commerce et les services ont le taux de vétusté le plus élevé (40,3% et
41,5%) tandis que les BTP ont le taux le plus faible (17,8%). En moyenne sur la période
2011-2017, les services enregistrent le taux le plus important avec 38,3% et les entreprises des BTP le taux le plus faible avec 16,9%.
400
200
-
2010 2012 2014 2016 2018
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Source : BDEF / ANSD
50,0%
30,0%
10,0%
Graphique 8 : Evolution du taux de vétusté comptable
Les délais clients ont aussi augmenté en ressortant à 73 jours. Ils sont en moyenne de
67 jours sur la période 2011-2017. Les délais clients sont relativement faibles dans le commerce (37 jours en moyenne) et les industries (55 jours en moyenne). A contrario,
ils sont assez élevés dans les services (111
2010 2012 2014 2016 2018
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Source : BDEF / ANSD
Une amélioration du Besoin en Fonds d’Exploitation
jours en moyenne) et les BTP (141 jours en moyenne). Néanmoins, les délais de paiement des fournisseurs sont plus longs que les délais de règlement des clients, réduisant le besoin en fonds d’exploitation. Il serait donc intéressant pour les entreprises d’optimiser
davantage les délais clients.
Comme les deux dernières années, seul le secteur du commerce a eu un besoin en fonds d’exploitation en 2017 qui est ressorti à 5 jours de chiffre d’affaires contre 17 jours en 2016.
Hausse des délais de paiement des fournisseurs
Les délais accordés par les fournisseurs se sont rehaussés de 5,3% en s’établissant à 130 jours en 2017 contre 123 jours en 2016. Les délais moyens de règlement des fournisseurs sont relativement élevés (117 jours en moyenne sur la période 2011-2017). Ils sont
200
150
100
50
-
Graphique 10 : Evolution du délai de règlement des clients par macro-secteur
2010 2012 2014 2016 2018
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Source : BDEF / ANSD
Un affermissement de la rentabilité globale des facteurs
L’amélioration de la rentabilité globale des facteurs enregistrée en 2016, s’est poursuivie en 2017. Calculée en rapportant le résultat d’exploitation à la valeur ajoutée, elle s’est établie à 19,2% contre 17,9% en 2016. Cette évolution résulte d’un affermissement dans le sous-secteur des industries en raison d’une consolidation de la productivité du capital.
Concernant la productivité apparente du travail, calculée par le ratio « valeur ajoutée sur charges de personnel », elle s’est dépréciée en 2017 en ressortant à 1,65 contre
1,70 en 2016 du fait d’une hausse plus
Elle s’est établie à 3,24 dans le commerce ; 3,15 dans les services ; 2,28 dans les industries et 1,64 dans les BTP. L’accroissement le plus important de la productivité du capital a été noté dans les BTP (31,0%).
Graphique 12 : Evolution de la productivité du capital
4,00
3,50
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
vigoureuse des charges de personnel. Au niveau sectoriel, la productivité du travail a progressé dans les BTP (+23,4%), alors qu’elle s’est dépréciée dans le secteur du commerce (-11,1%), des industries (-3,6%) et des services (-3,0%).
2010 2012 2014 2016 2018
Total INDUSTRIES BTP ET ANNEXES COMMERCE SERVICES
Source : BDEF / ANSD
Un accroissement du taux de marge
2,30
1,80
1,30
0,80
0,30
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