1.5jamais une nouvelle technologie ne s'était imposée aussi rapidement
En tout état de cause Internet a déclenché un gigantesque mouvement de fond. Jamais une technologie ne s'était répandue aussi rapidement au niveau mondial : pour atteindre 30 millions de personnes l'automobile a mis 40 ans, Internet 5 ans
Document aimablement fourni par Xavier Dalloz. Animation ppt à www.yolin.net/croissance.ppt
De plus en plus de personnes pensent aujourd'hui que cette technologie, conjuguée à l'accès nomade, touche à la valeur de paramètres aussi essentiels que l'espace et le temps, et qu'elle modifie les relations de pouvoir dans les organisations et réduit les pouvoirs des Etats,
"Malgré les discours rien ne changeait vraiment . le vrai déclic ne s'est produit que tout récemment. Le phénomène internet a pris comme un feu de poudre dans les entreprises américaines. Il embrase aujourd'hui l'Europe. l'Internet devient l'outil d'une révolution culturelle dans l'entreprise" (Jean-Marie Messier président de Vivendi )
"j'estime pour ma part ,que la révolution de l'imprimerie, dite de Gutenberg, n'a rien été au regard de celle qui s'annonce, des techniques de l'information …en sidérurgie comme dans n'importe quel autre secteur" Francis Mer, président d'Usinor
de ce fait elles considèrent qu'elle va déclencher un nouveau cycle économique, social et politique
loin d'être un outil déshumanisant renvoyant à un face à face entre l'homme et la machine c'est un outil de communication qui permet en se déchargeant des taches mécaniques et en s'affranchissant des distances, de se concentrer sur l'essentiel: l'écoute de l'autre, la créativité et la dimension humaine de la relation
Qui peut raisonnablement prendre le risque de l'ignorer ?
Encore faut-il voir en quoi précisément chacun est concerné
2Un degré d'implication des entreprises dans Internet qui dépend aujourd'hui fortement du poids relatif du coût informationnel dans leur valeur ajoutée 2.1L'information une part majeure et toujours croissante de la valeur ajoutée
De plus en plus fréquemment, le contenu informationnel dans un produit dépasse, en valeur, son contenu en énergie, en matière première et en heures de travail manufacturier.
Nous entendons par coûts informationnels :
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études préliminaires du marché, marketing, détermination des besoins du client, analyse de la concurrence, intelligence économique
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coûts de conception : R&D, bureau d'étude, mise au point, protection juridique, veille technologique
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coûts de fabrication de la partie immatérielle : élaboration des modes d'emploi, de la documentation technique et du suivi qualité, écriture des logiciels nécessaires pour le produit,....
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coûts de transmission de l'information (Telecom)
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coûts de traitement de l'information (informatique)
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coûts immatériels au niveau de l'atelier de production, bureau des méthodes, organisation de la production, cercles de qualité, programmation des machines-outils à commandes numériques, choix techniques réalisés par les opérateurs (définition des paramètres d'usinage, choix des matériaux …)
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recherche de sous-traitants ou de partenaires
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coûts de gestion :procédures administratives relatives au paiement des taxes, aux demandes d'autorisations ou aux questionnaires statistiques, comptabilité, facturation,…
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communication, relations publiques
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coûts de commercialisation : publicité, conseil au client, catalogue, formation des clients, négociation du prix et des clauses du contrat, recherche de nouveaux distributeurs, de nouveaux clients, de nouveaux marchés
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coûts de gestion du personnel : recrutement, paye, formation des agents
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coûts liés à la logistique : gestion et organisation du transport et du stockage, ,....
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coûts des services financiers : négociation, optimisations, gestion de trésorerie
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coûts des achats, recherche de fournisseurs, du lancement des appels d'offre ou du suivi des chantiers.
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coûts du service après vente : maintenance, upgrading7, contentieux,....
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....sans oublier le coût des informations que l'on achète : brevets, licences, accès à des banques de données,.....
de plus la compétitivité d'une entreprise, liée à la pertinence de ses décisions, dépend largement de la qualité des informations dont elle dispose et de sa capacité à les capitaliser et à les traiter.
Elle dépend également de sa réactivité et donc de la performance de son "système nerveux".
Tous ces processus touchant l'information, sa production, sa consommation, son échange, son traitement ou sa capitalisation sont susceptibles d'être concernés par les technologies de l'Internet.
2.2Internet: une mutation majeure dans les processus économiques, il écrase le temps en lançant l'ensemble des phases simultanément et non l'une après l'autre
C'est là une des principale modification qu'Internet apporte au fonctionnement de l'économie (et donc à terme à sa structuration) et pourtant peu la perçoivent dans toutes ses conséquences
2.2.1aujourd'hui des stades de production effectués les uns après les autres
Prenons l'exemple d'un fabricant de meubles :
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aujourd'hui le client va dans une boutique, il choisit un meuble et passe sa commande (ou, pressé, emporte un produit disponible en stock)
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le commerçant envoie un ordre de fabrication à l'usine (le meuble commandé ou un réassort pour son stock), voire même à un grossiste qui lui-même s'adresse au producteur
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le fabriquant transmets les instructions de fabrication à l'atelier
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le bureau d'étude et le bureau des méthode programment les machines et ordonnancent la production
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pour certains éléments le fabriquant passe également commande à ses fournisseurs et sous-traitants
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ceux-ci après production des pièces nécessaires livrent l'usine qui procède au montage et au contrôle qualité
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il est alors fait appel à un transporteur qui assure la livraison de la marchandise
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il en va de même pour les factures et les paiements qui suivent un processus identique: opérations après opérations avec la lenteur, les couts et les risques d'erreur liés à la resaisie des chiffres
2.2.2Vers un processus continu: délais écrasés, stocks supprimés, une personnalisation de masse
Une des mutations majeures entrainée par l'Internet est la remise en cause radicale de ces process de conception, de production et de vente :
Jusqu'alors, dans l'économie traditionnelle, chacune des opérations (prise de commande, approvisionnement, production, appel à des sous-traitants, livraison,...) était initiée et lancée l'une après l'autre: on était dans un processus économique "séquentiel"
Ce que permet l'Internet, en interconnectant l'ensemble des acteurs de la chaîne, c'est de lancer l'ensemble de ces opérations simultanément. On passe ainsi à un processus "continu" avec comme principale conséquence un écrasement radical des délais
C'est cette mutation qui permet (nous le verrons moins) de produire des objet "sur mesure" pour chaque client, avec des prix d'une production de masse, des délais de livraison inférieure ceux de l'économie traditionnelle tout en évitant d'avoir à financer des stocks
Dans la nouvelle organisation qui se dessine, l'ensemble des opérateurs est interconnecté grâce à l'Internet, véritable système nerveux qui les relie entre eux (on appelle cela un "extranet" voir page 155),
Demain notre client trouvera chez lui ou chez son marchand, un outil de simulation et de visualisation lui permettant de "créer" sa bibliothèque en fonction de ses gouts, de ses contraintes de place et de son budget (mensurations, tiroirs, partie vitrée, accessoires,...): lorsque son choix sera fait son "clic" de commande n'envoie pas une simple "information" mais une "instruction" qui traverse sans délai l'ensemble des maillons de la chaîne de production-livraison-paiement sans aucune resaisie
Lorsque que le client lance sa commande, celle-ci "'irrigue", d'un clic, sans aucun délais, chacun des acteurs avec les instructions qui le concerne : il lance directement l'ensemble des processus de fabrication, de facturation et de paiement: Ce qu'il envoie alors sur l'Internet, ce n'est pas seulement des informations, mais des instructions exécutoires.
Sans aucune resaisie intermédiaire, les mensurations qu'il aura choisies iront directement commander la machine à commande numérique qui usinera les panneaux dans l'usine, initiera les commandes de serrurerie, lancera la production chez les sous-traitants concernés, organisera la logistique pour la livraison, transmettra les ordres de paiement relatifs à chacune de ces opérations, entrainera la passation de l'ensemble des opérations comptables...
La valeur ajoutée des différents opérateurs change alors profondément de nature. Elle se situera en particulier dans la définition préalable de l'ensemble des process: ceux-ci devront faire l'objet d'une programmation afin de pouvoir être déclenchés automatiquement par les choix du client (programmation de la machine-outil, ordonnancement de la production, processus comptable, organisation de la logistique,...)
L'action des acteurs se situe dorénavant au niveau de la conception, de l'amélioration permanente et du contrôle de ce process (notamment de la gestion des anomalies qui permet d'en améliorer l'efficacité) et non plus de son exécution qui est automatisée
On comprend ainsi comment cette nouvelle organisation, permise par les technologies de l'Internet, peut écraser les délais et éviter d'avoir à constituer les stocks de produits aujourd'hui nécessaires pour être en mesure de répondre dans des délais courts au client (et cela avec des produits qui correspondent seulement "à peu près" à ses besoins) voir l'exemple des meubles Grange page 42 ou de Buronomic www.buronomic.fr
Animation ppt accessible à www.yolin.net/process.ppt
Mutatis mutandis, avec une organisation industrielle infiniment plus complexe (voir page 169) l'industrie automobile bascule dans cette nouvelle organisation avec pour objectif
de fournir aux clients exactement la voiture qu'il désire (et non le modèle en stocks qu'un "bon" garagiste arrivera à lui "fourguer" éventuellement avec une remise). Renault estime
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que cela permettra d'augmenter la valeur du produit vendu grâce à un beaucoup plus large choix de variantes et la disponibilitéde toutes les options souhaitées
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de raccourcir les délais entre la prise de commandes et la livraison (2 semaines dès 2001)
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de diviser par 2 les stocks qui ne se bonifient pas toujours avec le temps et nécessitent une considérable immobilisation stérile de capital
"Cela va nécessiter une adaptation de l'outil industriel et la formation de 28000 personnes pour être capable de produire une voiture avec un préavis de 5 jours ...internet va booster la diversité des modèles … jusqu'à présent nos voitures neuves attendaient les clients qui devaient se rabattre sur les modèles disponibles" (André Bodis, Renault aux Echos
Bien entendu, tout au long de cette chaîne, le produit et ses composants seront très précisément localisés avec un suivi qualité continu
Derrière cette digression d'apparence très technique se cache une profonde révolution :
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les délais qui pour la plupart proviennent des temps morts entre les étapes de fabrication ("mon acier passe son temps à attendre", a coutume de dire Francis Mer Pdg d'Usinor) sont réduits d'un ordre de grandeur, d'où cette expression de "dog years" illustrant l'accélération du temps d'un facteur 7. Cette accélération amplifiée par l'impatience des clients qui ont perdu l'habitude d'attendre "l'unité de temps n'est plus la même nous devons répondre au client dans les 24h" (Darty)
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le capital immobilisé peut ainsi être réduit dans des proportions significatives (les capitaux immobilisés pour les stocks et les en-cours sont souvent du même ordre que pour l'outil de production lui-même) : Bill Crist, le patron du fonds de pension Calpers, un des principaux investisseurs mondiaux (il dispose de 200Milliards d'€) considère que c'est là le principal potentiel de gain en terme d'immobilisation comme de réactivité pour les entreprises
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ce processus continu ne nécessite plus de stocks ce qui permet de produire les commandes une à une et donc de les personnaliser "marketing one to one" voir voir page 97
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ce process qui ne nécessite pas d'interventions en cours de fabrication permet une productivité voisine de la grande série "mass customisation"
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les évolutions que cela peut entrainer en matière d'urbanisme: aujourd'hui les magasins sont immenses, plutot en périphérie à cause des impératifs de stocks et de parking. Demain ils pourraient être plus petits, réduits à des boutiques d'exposition en centre ville (il sera encore longtemps demandé par le client la possibilité d'évaluer la qualité du meuble en le touchant)
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de compétences des commerciaux : avec des vendeurs-conseillers et non des commerciaux chargés d'écouler les stocks
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