Art science technologie



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RŽfŽrences


Actes du colloque "du corps au corpus technologique", avec la participation de Louis Bec, Bernard Stiegler, Sally J. Norman, N+N Corsino, Carole Tafforin, Kitsou Dubois, organisation et publication Odyssud (Blagnac). 1996.

Borillo Mario & Sauvageot Anne (sous la direction de). ” Les cinq sens de la crŽation de la crŽation - Art, technologie, sensorialitŽ“. Collection Milieux. Champ Vallon, Seyssel, 1996.

Claude Cadoz. ” Les rŽalitŽs virtuelles “ - Collection DOMINOS - Flammarion - Paris 1994. Traduit en espagnol (1995), en corŽen (1996), en italien (1996).

Patrick Callet. "Couleur-Lumire, couleur-matire" Diderot Žditeur. Arts et sciences, 1998.

Edmond Couchot. "L'image : de l'optique au numŽrique", Herms, Paris, Janvier 1988.

Culture et recherche, Mensuel ŽditŽe par le Ministre de la culture, mission de la recherche et de la technologie (Jean-Pierre DalbŽra).

Longavesne Jean-Pierre. Portrait de la Couleur Ç De Chevreul aux nouvelles technologies de la Couleur È Edition I.A.V, 1993.

Longavesne Jean-Pierre. Que veulent les nouveaux historicistes ? Ç Machines ˆ peindreÈ, L'åNE, Le magazine Freudien, Oct/DŽc., 1993 .

Longavesne Jean-Pierre. La science et la mŽtamorphose des arts, Ç Machines ˆ peindre et informatique picturale È. Collection Nelle EncyclopŽdie, Diderot Ed P.U.F, 1994 .

Longavesne Jean-Pierre. O est passŽe la peinture ? Ç Les artisans en peinture et le thŽatre des machines È, Art presse, Hors sŽrie NumŽro 16, 1995 .

Longavesne Jean-Pierre. Les cinq sens de la crŽation, Ç Ironie Digitale, Machines ˆ peindre et informatique picturale È, Collection Milieux Ed, Champ Vallon, 1996.

Michel Lucas. La recherche en synthse d'images en France depuis 30 ans, rapport de recherche IRIN, Ecole Centrale de Nantes et UniversitŽ de Nantes, 1995.

Puck : la revue de la marionnette et des autres arts N¡9 : Images virtuelles, Edition "Institut de la marionnette, Charleville-MŽzires, 1996.

Revue TechnŽ : la science au service de l'histoire de l'art et des civilisations, ŽditŽe par le Ministre de la culture et la rŽunion des MusŽes Nationaux.

Sally Jane Norman. TransdisciplinaritŽ et gense de nouvelles formes artistiques. Rapport d'Žtude ˆ la DŽlŽgation aux Arts plastiques, Ministre de la Culture. Camelopard SARL, 57 rue Montreuil, 75011 Paris (E-mail norman@wanadoo.fr). 1997.

Franoise ViŽnot, J-P. Longavesne, Michel-Eugne Chevreul. Un savant, des couleurs ! Ç De Chevreul aux nouvelles technologies informatiques dans le domaine de la couleur È, Editions du MusŽum d'Histoire Naturelle, Paris, 1997.

Notes

1. Bien supŽrieure ˆ la plate auto-similaritŽ qui a soulevŽ pourtant tant d'extases il y a dŽjˆ 25 ans.

2. Nous regroupons sous ce vocable les programmes informatiques et les moyens physiques (car les uns n'existeraient pas sans les autres) de mŽdiation corporelle tels que visio-casques, gants de donnŽes et capteurs de positions, exo-squelettes, nouvelles enveloppes, etc., ainsi que toutes les formes de " prothses " ˆ venir.

REPƒRAGE DES RESSOURCES Remarques sur les rŽseaux informatiques

Jean-Claude Risset



L'apparition de rŽseaux de communication promettant de devenir de vŽritables "autoroutes" de l'information est l'un des faits marquants de la fin du XXe sicle. Il est vain d'essayer d'endiguer le dŽveloppement de ces rŽseaux: il importe au contraire d'y tre prŽsent de la faon la plus efficace possible, de faon ˆ y prendre part et ˆ l'influencer au lieu de se faire prendre de vitesse et de subir les modalitŽs dŽjˆ arrtŽes.
La sensibilisation a commencŽ en France, mais l'importance de la question para”t encore sous-estimŽe. Les rŽsistances contre la dominance linguistique anglo-saxonne tendent ˆ freiner l'usage du web. Dans de nombreuses Žtablissements non commerciaux, il y a peu d'incitation institutionnelle ˆ constituer ou ˆ mettre ˆ jour des sites web. L'enregistrement d'un site web est plus cher et plus ouvrageux en France que dans la plupart des autres pays. Il semble que les serveurs web des UniversitŽs franaises soient tous diffŽrents, alors que les UniversitŽs amŽricaines auraient commencŽ ˆ unifier leurs prŽsentations - et pourtant l'AmŽrique n'est pas friande de rŽglementations.
A la diffŽrence de l'Žnergie, l'information peut se dupliquer sans cožt dans la mesure o les technologies le permettent. L'accs par rŽseau permet cette utopie (au sens propre) de pouvoir puiser dans tout le savoir humain. On sait bien que cela pose de faon critique le problme d'accŽder ˆ des informations pertinentes et vŽrifiŽes. Sites pŽdophiles et rŽvisionnistes ont prolifŽrŽ par milliers sur le web, le plus grand rŽservoir d'informations mais aussi la plus grande poubelle du monde. Et un moteur de recherche renverra ˆ des dizaines de milliers de sites en rŽponse au nom d'un compositeur comme Mozart ou Beethoven.
La situation est actuellement extrmement mouvante et pour ainsi dire indŽchiffrable, en tout cas imprŽvisible : aussi les remarques qui suivent sont-elles rarement conclusives.
La notion d'hypertexte rŽsulte de la possibilitŽ de reprŽsenter numŽriquement des images et des sons aussi bien que des textes ordinaires. Selon Alain Giffard, les possibilitŽs d'hypertexte jointes ˆ l'ubiquitŽ des rŽseaux font de la "bibliothque virtuelle" bien plus qu'une simple bibliothque Žlectronique ou informatisŽe. Dans le domaine AST, ces possibilitŽs ouvrent de fascinantes possibilitŽs de crŽation et de diffusion. Toutefois, ˆ moins de disposer d'un rŽseau de haut dŽbit - ce qui pour l'instant reste compliquŽ et cožteux - la transmission des sons et plus encore des images reste lente. Les Etats-Unis entreprennent la construction d'un nouveau rŽseau - Internet est saturŽ, et la mise en Ïuvre d'un rŽseau plus performant est ˆ l'Žtude. En France, le GIP RENATER - RŽseau National de TŽlŽcommunications pour la Technologie, l'Enseignement et la Recherche - est ma”tre d'ouvrage d'un rŽseau national ˆ trs haut dŽbit en cours de rŽalisation. Cependant des Ïuvres d'art font appel depuis longtemps ˆ des rŽseaux techniques. Diverses productions artistiques font appel explicitement aux rŽseaux et ˆ l'interactivitŽ. A l'aube du sicle qui s'achve, Cahill a connu aux Etats-Unis un grand succs commercial avec son "Dynamophone" ou "Telharmonium" tant qu'il a pu "livrer ˆ domicile" sa musique Žlectrique sur le rŽseau tŽlŽphonique. Avant la seconde guerre mondiale, Walter Benjamin avait rŽflŽchi sur les changements introduits par les possibilitŽs de reproduction et de tŽlŽdiffusion. Ds 1969, Max Neuhaus rŽalise "Telephone access", une pice sonore interactive auquel on peut accŽder du monde entier par tŽlŽphone. Parmi les pionniers, il faut citer Keith Sonnier, Robert Adrian, Roy Ascott. L'importance conceptuelle de ces dŽmarches est indŽniable, mais le recul manque pour les juger.
La nŽcessitŽ de transmettre sur les rŽseaux les nombreux bits correspondant ˆ des sons ou des images a redonnŽ une nouvelle actualitŽ aux recherches sur la compression de l'information dans les signaux. Un codage rŽduisant l'information rend souvent plus difficile de modifier le signal ˆ volontŽ : ainsi des sons codŽs de faon non linŽaire ne peuvent tre mixŽs par ajout des Žchantillons les reprŽsentant. Les codages tentent de tirer parti des limitations de la perception, et par exemple, pour le son, de laisser tomber les composantes masquŽes ˆ l'oreille par d'autres composantes - c'est le cas des standards MPEG sur lesquels travaille le groupe ISO-MPEG. Des travaux visent ˆ rendre possible dans le cadre de MPEG5 l'utilisation de possibilitŽs de synthse dŽrivŽes du langage Music 5 (SAOL, Eric Scheirer, Media Lab, MIT).
Dans l'ordre du "tŽlŽtravail", les rŽseaux peuvent apporter des possibilitŽs artistiques nouvelles, notamment le traitement d'images ou de sons ˆ distance (studio en ligne de l'IRCAM, traitement du son ˆ distance ˆ l'UniversitŽ d'York ou ˆ l'UniversitŽ Pompeu Fabra de Barcelone). Les dŽbits ŽlevŽs requis se heurtent souvent ˆ la saturation des rŽseaux, ˆ moins de pouvoir disposer d'une liaison spŽcialisŽe, ce qui est pour l'instant difficile et dispendieux. Le chapitre du rapport "Quelques propositions touchant les orientations de travail en musique et musicologie du XXe sicle", rŽdigŽ par Hugues Dufourt, propose certaines directions de recherche en musicologie tirant parti des possibilitŽs des rŽseaux et du multimŽdia : introduction de liens hypermŽdia dans les documents musicaux accessibles en rŽseau ; utilisation d'outils de crŽation musicale pour la consultation et l'analyse des matŽriaux musicaux (sonores ou symboliques) accessibles sur le rŽseau.
L'accs - "libre" ou commercial - par le rŽseau pose des problmes auxquels toute rŽponse ne peut tre que prŽmaturŽe ou provisoire:
• sur la fragilitŽ des rŽseaux, la dŽpendance vis-ˆ-vis des hautes technologies, les abus technocratiques auxquels cette dŽpendance peut mener et la lassitude ou les rŽactions de rejet qu'elle pourrait entra”ner.
Actuellement un petit nombre de personnes peut peser sur le world wide web (IANA, Internet Assigned Numbers Authority, gre la distribution des messages Internet via un rŽseau d'ordinateurs, et NSI, Network Solutions Inc., enregistre les adresses de sites ; fin janvier 1998, un homme a pu dŽtourner le trafic des demandes d'adresses, habituellement gŽrŽ par un ordinateur du gouvernement amŽricain). Des spŽcialistes comme Klaus Brunnstein, de l'UniversitŽ de Hambourg, nous rappellent que la sŽcuritŽ de fonctionnement reste problŽmatique pour tout programme informatique complexe ; et les experts de l'archivage insistent sur les problmes que la lecture des archives informatiques va poser ˆ terme, mme si des dŽmarches comme celles du langage Java permettent d'espŽrer des solutions.
• sur les articulations entre le principe d'un accs libre et gratuit aux informations et l'usage commercial du rŽseau.
• sur la possibilitŽ de garantir une certaine validitŽ des informations disponibles.
Les rŽglementations, labels, se heurtent au c™tŽ extra-territorial des rŽseaux: on peut Žchapper ˆ la juridiction d'un pays en s'inscrivant sur le rŽseau ˆ partir d'un autre pays (cf. le point qui suit)
• sur le vide juridique ou au moins la facilitŽ d'Žchapper aux lois d'un pays dans un espace non pas privŽ et restreint, mais public et planŽtaire.
RŽcemment (septembre 1998) le Conseil d'Etat vient d'estimer qu'il n'y avait pas lieu de crŽer un droit spŽcifique ˆ Internet: il serait d'ailleurs difficile ˆ faire respecter. Le rapport envisage la crŽation d'une "cellule interministŽrielle pour la criminalitŽ de haute technologie".
• sur la possibilitŽ de prŽserver l'identitŽ et la propriŽtŽ intellectuelle et

artistique, qui courent de grands risques, et sur les moyens d'Žviter les piratages abusifs, les plagiats, les appropriations indues.


Il y a actuellement un conflit entre la conception franaise du droit d'auteur, qui implique un droit patrimonial et moral inaliŽnable de l'auteur sur son Ïuvre, et le point de vue anglo-saxon et amŽricain, qui prŽvoit une cession de droit lŽgale et forfaitaire du crŽateur au producteur - cette dernire conception facilite l'exploitation commerciale, mais le crŽateur perd le contr™le sur l'usage qui peut tre fait de son oeuvre, et il est dŽfavorisŽ si cette oeuvre conna”t un succs tardif. Telle grande compagnie d'aviation diffuse sur ses lignes un programme musical classique o sont indiquŽs les titres (Petite musique de nuit, BolŽro) et non les compositeurs - peut-tre pour ne pas avoir ˆ payer de redevances. Or la gratuitŽ est un mythe. Si les droits d'auteur sont escamotŽs pour amŽliorer les profits, la crŽation et l'Ždition en seront trs affectŽes et la diffusion tournera en rond avec le patrimoine existant. DŽjˆ le "photocopillage" dŽtournait les revenus des auteurs et des Žditeurs au profit de Xerox, Canon ou Mita : en raison de la baisse des ventes, les Žditeurs qui ont investi et pris des risques financiers sur des Ïuvres doivent augmenter leurs prix, incitant davantage encore les usagers ˆ faire des photocopies illŽgales. Cette question devient bržlante avec l'usage des rŽseaux. Auteurs et surtout Žditeurs ont fait de nombreux procs contre des sociŽtŽs qui proposent ˆ leurs clients de tŽlŽcharger sur le web des partitions et des musiques alors que ces sociŽtŽs n'en possdent pas les droits. On notera l'existence d'un groupe, RTMark, actif sur Internet, et qui a pignon sur rue : pour sa participation au Forum du Festival Ars Electronica ˆ Linz en 1998, il se prŽsente comme suit: "Artist group, channels funds from donors to workers for sabotage of corporate products, and for intelligent subversion in general". Divers organismes (rtmark@paranoia.com, illegalart.detritus.net, mark@negativland.com) promeuvent l'art "illŽgal" et revendiquent la licence d'exploiter le contenu de toute Ïuvre d'art, protŽgŽe ou non (ce que pratiquent certains acteurs de la musique techno).
La session "Knowright'98" du World Computer Congress de l'IFIP (Vienne-Budapest, 31 aožt-4 septembre 1998) se penche sur les problmes de piraterie, de contrefaon, et de protection de la propriŽtŽ intellectuelle sur le World Wide Web, et sur les rgles et lois qui pourraient tre opŽrantes face aux dangers encourus.(http://www.ocg.or.at/ifip98.html,http://www.njszt.iif.hu/ifip98.html).

Des techniques sŽcurisŽes respectant les droits des auteurs et des interprtes sur les rŽseaux sont en cours d'Žtude pour assurer l'usage de produits artistiques en ligne. Un projet Esprit de la CommunautŽ EuropŽenne, comprenant notamment la SociŽtŽ Euritis (Marseille) et les artistes de l’UNESCO, COSEPPA vise 3 objectifs  :

• rŽaliser une plate-forme pilote offrant aux artistes individuels un libre accs ˆ la sociŽtŽ de l’information

• Žtablir un cadre juridique autour d’une plate-forme de commerce Žlectronique des Ïuvres dans le monde  : promotion, nŽgociation pour le compte des artistes des droits de reproduction des Ïuvres dans le respect de leur droit de propriŽtŽ intellectuelle.

• FŽdŽrer les artistes autour d’un label qualitŽ et d’un code dŽontologique sur le rŽseau soutenu par l’UNESCO.

La plate forme pilote anime un serveur Web sŽcurisŽ comprenant un systme de gestion en ligne des droits, qui intgre  :

• un catalogue multilingue couplŽ ˆ un systme d’indexation pour le rŽfŽrencement des Ïuvres

• un systme de rŽservation et de commande en ligne et de paiement des Ïuvres.

• Un espace de discussion et de conseils d’experts sur le mŽtier

• Une galerie virtuelle pour la promotion des Ïuvres. (Source : Euritis)


• sur le fait que la disponibilitŽ de l'image dans le multimŽdia risque de faire reculer le son au profit de l'image ou de formes d'art vŽritablement multimŽdia - ou au contraire que la lassitude du papillotement des images et de l'hypnose qu'elle engendre peut susciter un grand retour du son - de l'art radiophonique aux conversations parlŽes.
• sur le fait que ces possibilitŽs considŽrables vont soit converger vers des points forts, soit donner lieu ˆ une poussire de pratiques sans synergie.
L'Žtablissement de normes peut aider ˆ cristalliser des actions Žparses: mais les normes peuvent tre biaisŽes ou restrictives, surtout si elles sont Žtablies prŽmaturŽment.
Le discours multimŽdia ne suffit pas ˆ dŽfinir ce que sera la pratique multimŽdia. Communiquer : communiquer quoi ? On "surfe" sur Internet, on se laisse porter, on dŽambule, vagabonde - jouissance plut™t que voyage vers quelque part. A lui seul, le dispositif du virtuel ne nourrit pas l'imaginaire. Le medium ne prŽjuge pas du message artistique. Ce qui compte, ce n'est pas la technologie, mais sa mise en Ïuvre ; pas le support, les matŽriels, les rŽseaux, mais le contenu, les logiciels, les programmes ; pas la machine, mais la pratique. Lucien Sfez l'avait fait remarquer ˆ propos du c‰blage optique : pour quelles diffusions? Il y a quinze ans, Bernard Stiegler nous avait mis en garde : il faut s'approprier les nouveaux outils technologiques, dŽvelopper une pratique et une rŽflexion critique. L'usage de ces outils devrait tre mŽdiat : l'accs immŽdiat est un miroir aux alouettes. Lorsque dans les annŽes 80 l'Education nationale a voulu introduire l'informatique dans les Žcoles, elle a fourni des infrastructures matŽrielles sans contenu, sans enseignants : Žchec - les enfants sont restŽs "illettrŽs", sans culture informatique. L'usage de nouvelles technologies ne constitue pas ˆ lui-seul un programme pŽdagogique: pour chaque situation, il faut Žvaluer avec soin ses avantages et ses limites.
Paul Virilio dŽnonce les dangers de la vitesse. Le spontanŽisme et l'immŽdiatetŽ tuent la rŽflexion critique au profit du rŽflexe - archa•que ou routinier. Demeurent l'exigence du travail, l'importance des Ïuvres, la nŽcessitŽ de dŽvelopper une culture. De ce point de vue, la continuitŽ l'emporte sur la rupture : l'efflorescence du numŽrique et de ses reprŽsentations ne fait qu'amplifier l'artifice d'Žcriture.

• sur le fait que la dŽmocratisation des moyens de production artistique n'entra”ne pas nŽcessairement la possibilitŽ pour un individu d'tre vu, entendu, reconnu dans les milieux artistiques en dehors de l'intervention de centres ou de circuits ayant une masse critique et une reconnaissance.


Le r™le des grandes institutions de recherche artistique est dŽplacŽ par la dŽmocratisation de l'accs aux outils et ˆ l'information (gr‰ce ˆ l'industrie et aux rŽseaux) : ce r™le reste vital en ce qui concerne la diffusion, mais aussi la recherche. Les utilisateurs de technologies artistiques se lasseront trs vite des pauvres menus offerts par le commerce : la recherche artistique doit lui proposer des possibilitŽs ŽlaborŽes et restaurer une pratique artistique exigeante. Cela suppose le rapprochement des crŽateurs professionnels et d'un "public" Žvasif et dŽlocalisŽ, mais soucieux d'tre acteur et pas seulement spectateur et auditeur. Mme si l'artiste sur rŽseau dispose d'une station de travail personnelle, ses ressouces et sa pratique sont tributaires d'une rŽflexion et d'un travail collectif qui doivent se poursuivre. On ne peut monnayer indŽfiniment un mme corpus figŽ de savoirs et de savoir-faire : il faut le dŽvelopper et l'adapter aux problmes nouveaux, aux conditions nouvelles ; il faut aussi travailler pour assurer une certaine pŽrennitŽ ˆ des Ïuvres qui dŽpendent de dispositifs qui, pour des raisons commerciales, ne restent pas longtemps sur le marchŽ.
Pour une vision optimiste des possibilitŽs offertes par le multimŽdia, on pourra se reporter aux conceptions du philosophe Pierre LŽvy. Pour lui, Internet symbolise la fin du nŽolithique. L'invention de l'agriculture signifie la fin du nomadisme - mais Internet signifie la fin de la territorialisation et le regain de la mobilitŽ. Il permet aussi de nouveaux modes de relations, de discussions et de diffusion au sein d'une communautŽ qui compte dŽjˆ des dizaines de millions d'utilisateurs. Ainsi les rŽseaux peuvent aider dans le domaine artistique ˆ renouveler les pratiques de prŽsentation et de distribution, mme pour des techniques de production trs anciennes et nullement "hi-tech".
Un exemple : dans la rŽgion Provence-Alpes-C™te d'Azur, la compagnie Opiocolor a rŽussi ˆ Žtendre sa clientle asiatique en permettant aux acheteurs de choisir leurs modles et leur coloris de cŽramiques avant fabrication, cela en simulant les produits en images de synthse vŽhiculŽes par Internet.
Selon Pierre LŽvy, le savoir n'est pas une marchandise, et son Žconomie serait un contrepoids ˆ la mentalitŽ marchande - elle devrait gouverner le monde Žconomique, dans la mesure o l'intelligence collective est extrmement prŽcieuse.
Il est clair que le contr™le des rŽseaux d'information est gŽnŽrateur de pouvoir Žconomique et politique. Il y a actuellement une bataille en cours pour la ma”trise de ces rŽseaux. Comme l'Žcrit Castells (1998), "le pouvoir des flux prend le pas sur les flux de pouvoir". La logique du marchŽ ne garantit pas que les meilleurs gagnent, mme dans des domaines hautement techniques, ni que les plus forts se sentent tenus par des considŽrations d'utilitŽ publique.
Ainsi, ˆ la suite de bras de fer entre grandes compagnies au sujet de la norme grand public pour les magnŽtoscopes, VHS l'avait emportŽ sur Betamax en dŽpit de la supŽrioritŽ technique indŽniable de Betamax. Dans le domaine de l'informatique, on peut rester perplexe sur les stratŽgies de telle compagnie dont la seule justification semble tre de perpŽtuer et d'Žtendre sa position dominante. On peut donc s'interroger sur les bienfaits sociaux du c‰blage gŽnŽralisŽ (avantages vantŽs de la faon suivante suivant Schiller : "la communication vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour toute la famille ; une Žducation assurŽe en ligne par les meilleurs professeurs du pays ; la disponibilitŽ des ressources artistiques, littŽraires et scientifiques mondiales ; des services de santŽ en ligne pour tous et sans liste d'attente ; le tŽlŽtravail, le dernier divertissement ˆ la mode dans le salon de chaque AmŽricain ; un accs facile aux responsables administratifs, et toutes sortes d'information via Internet"). En 1993 l'"Agenda for Action" de l'Infrastructure nationale d'information amŽricaine (National Information Infrastructure, NII) annonait : "le secteur privŽ pilotera le dŽveloppement de la NII... C'est aux entreprises privŽes qu'incomberont sa crŽation et son fonctionnement" (cf. Barber, 1998). Il est douteux qu'un pilotage privŽ assure ˆ lui-seul le maintien d'un fonctionnement suffisamment soucieux d'utilitŽ publique.
L'expansion massive et sans entraves du commerce Žlectronique est actuellement favorisŽe, au dŽtriment des spŽcificitŽs culturelles et du respect de la propriŽtŽ intellectuelle et artistique. Les Anglo-saxons - particulirement les AmŽricains - souhaitent faciliter au maximum les transactions commerciales : ils proposent ainsi de faire sauter la notion europŽenne de droit d'auteur - qui implique un droit moral inaliŽnable de l'auteur sur sa crŽation et pas seulement un droit commercial - par la notion de copyright, plus facilement nŽgociable. Le risque est grand de voir, sous couvert d'Žclectisme apparent - voire d'indiffŽrence esthŽtique - la libertŽ de choix du public sŽvrement menacŽe par la tyrannie de l'indice d'Žcoute et de la rentabilitŽ immŽdiate, comme c'est dŽjˆ le cas sur les cha”nes de tŽlŽvision, et aussi par d'insidieuses considŽrations de "corporate image" - de l'image de marque que tiennent ˆ prŽserver les sociŽtŽs privŽes qui pratiquent le mŽcŽnat. La logique commerciale conduit actuellement ˆ une concentration effrŽnŽe - les fusions constituent des monopoles regroupant les secteurs de l'information, des tŽlŽcommunications et du spectacle. On peut lŽgitimement craindre de voir l'activitŽ artistique la plus ambitieuse cŽder le pas ˆ des rŽalisations conues en fonction d'un grand marchŽ, imbattables ˆ l'indice d'Žcoute, au zapping ou ˆ l'applaudimtre, qui produisent trs vite la satiŽtŽ.
RŽcemment la plus importante compagnie d'enregistrements musicaux europŽenne, Polygram, est passŽe sous le contr™le de Seagram, un groupe qui a fait sa rŽputation sur le whisky. La compagnie Microsoft a acquis les droits sur les collections de musŽes importants : elle aura le monopole de prŽsentation sur CD, et donc la ma”trise du mode de prŽsentation. Selon Benjamin Barber, PrŽsident du Centre Whitman pour la culture et la politique de la dŽmocratie (UniversitŽ Rutgers), la culture mondiale amŽricaine - (culture McWorld), qui vise en principe une "dŽmocratie de consommateurs" en multipliant les possibilitŽs de choix, met en fait hors jeu ceux qui souhaitent une sociŽtŽ civile internationale constituŽe de citoyens libres issus de cultures variŽes.
Mme et surtout si on les dŽplore, on ne peut faire mine d'ignorer les dŽveloppements actuels. Nous sommes ˆ un moment crucial qui peut tre celui d'une nouvelle renaissance : la faon dont s'instaure l'usage des rŽseaux peut avoir une influence durable (certains archa•smes ont la vie dure, comme la disposition des touches du clavier alphanumŽrique, conue pour des machines mŽcaniques d'un type particulier et loin d'tre optimale pour les ordinateurs). Il importe d'observer avec la plus grande attention les pratiques nouvelles que suscitent les rŽseaux, et de faire le maximum pour que l'Žvolution ne soit pas portŽe par des impŽratifs purement commerciaux. Il faut tre prŽsent dans les nouveaux mŽdias, les nouveaux supports, les nouveaux rŽseaux : les enjeux culturels sont importants, et les facteurs culturels jouent un r™le trs important dans la suprŽmatie de tel ou tel dispositif.

Remarques et points de repre historiques concernant les rŽseaux et le son

Le numŽrique permet de coder sous la mme forme texte, image, son et geste, et ce codage protge contre la distorsion et l'ensevelissement dans le bruit. Les rŽalitŽs virtuelles Žtaient inŽvitables ds la mise en Ïuvre des ordinateurs Žlectroniques - et mme, selon Jean-Marie Souriau, ds le thŽorme de Pythagore, qui donne dŽjˆ par le nombre prise sur l'espace (on peut construire un angle droit ˆ partir de 3, 4, 5 - et les Egyptiens utilisaient dŽjˆ ce procŽdŽ, comme le rappelait Jean-Etienne Marie). La musique a convaincu Pythagore de l'harmonie des sphres : "les nombres gouvernent le monde". Le moyen de communication privilŽgiŽ avec un ordinateur ou avec un rŽseau numŽrique reste le clavier : la musique a inventŽ le premier clavier digital, celui de l'orgue.


Internet n'est pas muet : de nombreux sites diffusent parole, exemples sonores et musique. Avec les espaces sonores illusoires, c'est la synthse numŽrique du son qui, la premire, a explorŽ les territoires virtuels. L'idŽe du rŽseau planŽtaire Žtait dŽjˆ lˆ au dŽbut de la musique par ordinateur. Dans les annŽes 60, les explorateurs de la synthse sonore comme John Chowning et Jean-Claude Risset se communiquaient les donnŽes numŽriques de leurs essais : ils ont envisagŽ de faciliter cette communication gr‰ce ˆ la constitution d'un rŽseau, avec l'aide de John Pierce, pionnier avec Max Mathews du son numŽrique et inventeur de la communication par satellite. La transmission des sons eux-mme n'Žtait alors pas praticable : la musique est trop gourmande en quantitŽ d'information - moins cependant que les images. La bande passante s'est vite dŽmocratisŽe. En 1976, messages et programmes Žtaient transmis par rŽseau entre l'IRCAM et Stanford - un rŽseau dont il a fallu des mois pour dŽcouvrir qui payait les communications (c'Žtait l'h™pital de Stanford). C'est dire si le contexte Žconomique des rŽseaux est souvent opaque... Dans les annŽes 80, l'ordinateur NexT ouvrait la possibilitŽ de messageries sonores. Alors que le regard prŽserve notre isolement par rapport aux phŽnomnes que nous examinons de l'extŽrieur, notre relation au son est une immersion. La signalŽtique sonore va se dŽvelopper, avec des consŽquences imprŽvisibles. On danse sur la musique mieux que sur l'image animŽe.
Les musiciens ont aujourd'hui conscience des limitations qu'introduit le temps rŽel, et de l'importance de puiser dans des ressources de savoir-faire - pas seulement des programmes, mais aussi des banques de sons, de donnŽes, des protocoles d'utilisation d'un logiciel ou d'une station de travail. Les rŽseaux mettront ces ressources ˆ portŽe, plus facilement. Il existe dŽjˆ plusieurs tentatives pour permettre l'utilisation ˆ distance de serveurs pour fournir ou modifier des sons : le traitement du son distribuŽ aux UniversitŽs d'York et de Barcelone (Pompeu Fabra), le studio en ligne de l'IRCAM. Sur le site http://www.imaginet.fr/manca, on peut Žcouter des fragments d'exŽcutions au festival MANCA - une fonction de vitrine - et aussi tenter quelques expŽriences visuelles et auditives, par exemple une espce de "brocante sonore" o on peut apporter ou Žcouter des documents rares.
Les rŽseaux pourront permettre ausi d'Žtendre l'activitŽ de l'auditeur, qui pourra intervenir aussi comme interprte, improvisateur, voire compositeur : Max Mathews expŽrimentait sur ces possibilitŽs il y a trente ans dŽjˆ. Des Ïuvres-matrices pourront laisser ˆ l'auditeur la facultŽ d'agencer et de modifier des fragments prŽparŽs ˆ l'avance. PossibilitŽs ˆ mme de raviver une pratique musicale.
Internet fait fi des territoires : des communautŽs se dŽfinissent par le choix d'un domaine d'intŽrt, sans ancrage gŽographique. Plus d'effet de distance, de voisinage ou d'Žloignement. Singulier, ˆ une Žpoque de rŽsurgence des nationalismes et de recherche anxieuse d'identitŽ et de racines. Un accs aussi ubiquiste aux informations est-il bien raisonnable? et sans danger? En tout cas, avec la fibre optique, la bande passante sera gratuite, comme l'air que nous respirons - on n'y pensera mme plus : pourtant sa disponibilitŽ sera vitale aux nouvelles pratiques interactives du multimŽdia, tout comme l'air est indispensable ˆ la survie. La discrimination se fera par l'accs - ou non - ˆ la technologie, et une haute technologie est toujours fragile.
On en a fait l'expŽrience lors du concert transatlantique des MANCA 92, organisŽes par Michel Redolfi, le directeur du CIRM de Nice, avec la participation de Jean-Claude Risset et de Michel Pascal : la lumire ne se propage pas assez vite pour synchroniser la terre entire. Riley ˆ Nice, Rosenboom ˆ Los Angeles : chacun entendait l'autre avec un peu de retard. Curieusement, il s'introduit ˆ l'Žchelle de la plante un dŽlai perceptible, d'une fraction de seconde, du mme ordre que celui qu'introduit l'inertie mŽcanique (par exemple dans le suivi quasi-immŽdiat - mais pas tout-ˆ-fait - du piano Disklavier, qui ne peut, dans les duos interactifs pour un pianiste de Jean-Claude Risset, que suivre ˆ la trace les caprices de l'interprte). Les instrumentistes vivants rŽptent ˆ l'avance. Peut-tre la rŽponse instantanŽe est-elle un leurre. Aux MANCA de 1996, Redolfi et Martinez ont transmis une exŽcution de l'Harmonic Choir de David Hykes dans la salle du Kitchen ˆ New York jusqu'ˆ l'abbaye du Thoronet, qui y a ajoutŽ sa belle acoustique rŽverbŽrante, puis de nouveau ˆ New York, de faon que les auditeurs bŽnŽficient de cette "tŽlŽacoustique". Ici les quelques dix secondes de rŽverbŽration sont bien plus longues que le temps de propagation des signaux.
Roland Barthes dŽnonait (ˆ propos de Dietrich Fischer-Dieskau) un phŽnochant sans gŽnochant, une apparence en l'absence d'un corps - dŽjˆ mise en scne par Jules Verne dans le Ch‰teau des Karpathes. Les rŽalitŽs virtuelles veulent donner valeur d'Žpiphanies, consistance phŽnomŽnale, ˆ des reprŽsentations numŽriques. Cette consistance sera plus profonde si elle est ancrŽe dans le corps du spectateur, si elle fait jouer les mŽcanismes perceptifs de faon ˆ suggŽrer un monde illusoire mais prŽgnant. Et ces mŽcanismes se sont constituŽs dans un monde matŽriel au cours de millŽnaires d'Žvolution : on ne peut y Žchapper, mme si la technologie nous permet de produire des images et des sons immatŽriels, affranchis des contraintes mŽcaniques. Mais alors, quel pouvoir de manipulation, si l'on sait bien en tenir compte! Les sens sont nos seules fentres sur le monde extŽrieur. L'hyperrŽalisme virtuel nous fera-t-il prendre des vessies pour des lanternes? Les fŽeries artistiques seront-elles dŽtournŽes pour potemkiniser la rŽalitŽ au profit des marchands d'illusions ?
L'idŽe du freeware est sŽduisante : mais elle peut aussi mettre en faillite les entrepreneurs culturels - producteurs, Žditeurs - et compromettre la protection des intŽrts Žconomiques et du droit moral des artistes. Le mercantilisme-roi va bien trouver insidieusement son compte dans un contexte o il ne semble gure avoir sa place. La loi du marchŽ est redoutable. Mme dans le domaine technique, ce n'est pas toujours l'originalitŽ, l'efficacitŽ ou la qualitŽ que sanctionne la rŽussite commerciale - voir VHS et Betamax, ou Windows de Microsoft. Alors, dans le domaine artistique! Problme institutionnel d'importance : qui dŽcidera de l'accessibilitŽ et de la promotion des Ïuvres sur le rŽseau ?
Comment Žchapper ˆ la gratuitŽ de la relation audio-visuelle - ˆ l'odieux visuel? Si l'on excepte des interactions causales Žvidentes, la relation image-son reste mystŽrieuse - l'aspect visuel tendant ˆ primer sur l'aspect auditif - mais le son crŽŽe un "climat" qui peut expliquer l'identitŽ d'un opŽra au travers de mises en scne compltement diffŽrentes. Il semble aujourd'hui que notre ancrage dans un univers mŽcanique implique la force de certaines corrŽlations : ainsi la notion de mouvement pourrait tre un paradigme clŽ pour la relation image-son. La musique est danse des sons, ars bene movandi (Saint Augustin) : pour le compositeur comme pour l'interprte, le mouvement est plus qu'une mŽtaphore.

RŽfŽrences RŽseaux

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