Baron rouge T3



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Nowhere Men T1

Amateurs de récits originaux, Nowhere Men est fait pour vous ! Discret ces dernières années en tant qu'auteur, Eric Stephenson est surtout connu pour être l'un des éditeurs principaux d'Image Comics. De retour à l'écriture, il a conçu une histoire particulièrement étonnante. En unissant leur talent, 4 scientifiques vont révolutionner le monde. Seulement, à mesure que les années passent, de nouveaux dégâts apparaissent. Tensions et manipulations auront la peau de cette union sacrée. Eric Stephenson aménage son récit de façon extrêmement habile et faussement déconstruite. On alterne les flashbacks et les lieux avec régularité. De prime abord, on pourrait trouver cela un peu indigeste mais au fur et à mesure que l'on plonge dans l'univers de Nowhere Men, on finit par succomber, un peu comme avec Manhattan Projects ou East of West. Le dessinateur est Nathan Bellegarde, un artiste que l'on a pu voir sur Invicible et Brit. Son style est très particulier, son trait est fin et manque de détails au niveau des décors. La colorisation de Jordie Bellaire ajoute un petit côté froid à la série, ce qui lui convient parfaitement. Nowhere Men est une nouvelle série ambitieuse et intéressante. On espère qu'elle se poursuivra rapidement, les ennuis de santé du dessinateur ayant mis en pause le titre quelques temps aux USA.

Jacquou le croquant

C'est clairement à destination des enfants que ce joli album a été conçu, pour permettre à un public renouvelé de découvrir la vie étonnante de Jacquou le Croquant. Un fils de paysan confronté trop tôt à des responsabilités d'adulte, dans une société injuste où le courage est la seule richesse des plus modestes. Le scénariste Christophe Lemoine parvient à découper un récit efficace, ce qui n'est pas une mince affaire pour traverser la vie du héros en seulement 48 pages. La dessinatrice Cécile, dans un style très influencé par l'animation, campe des personnages crédibles, expressifs, qui là aussi devraient plaire aux plus jeunes. Evidemment, la tension du récit souffre d'une condensation extrême, ce qui accentue le côté enfantin de son déroulement. La dimension purement sociale de la vie du héros, et ce qu'elle dit de son époque, sont également très peu présents. Ce n'est pas le propos des auteurs pour cet album joliment mis en images, malgré des couleurs qui ne rendent pas toujours justice à la profondeur des décors de Cécile.

Les quatre de Baker street T6

Si les Quatre de Baker Street et Sherlock Holmes ont pu stopper les agissements de Keene, ils leur restent encore deux personnes à arrêter pour mettre un terme définitif à la « Succession Moriarty », à savoir le Colonel Moran et le policier corrompus Blackstone. Et c’est ce dernier qui est mis en avant dans cette nouvelle intrigue. En effet, le superintendant vient d’être nommé à la Special Branch et se retrouve donc avec une marge de manœuvre encore plus conséquente pour s’attaquer à ses uniques adversaires. En poursuivant ce qui a démarré dans le tome précédent, mais également en remettant en scène des personnages découverts dans le tome 4, les scénaristes Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand nous livrent une nouvelle pépite policière où le danger autour des trois gamins des rues n’a jamais été aussi palpable. Cernés par la police et l’ennemi, et contraint de se réfugier dans un quartier irlandais des plus inquiétants, Billy, Charlie et Black Tom vont faire face à de nombreux rebondissements qui les marqueront à jamais. Bref, vous l’aurez compris, l’histoire est toujours aussi inventive et efficace. Elle a également la force de pouvoir être lue sans connaître les précédents épisodes, même si l’avoir fait apporte un plus indéniable. Aux dessins, David Etien fait preuve d’un travail remarquable, tant concernant les décors du Londres Victorien, que du dynamisme de l’ensemble ou des trognes parfois inquiétantes des personnages qui jonchent l’aventure. Si vous ne connaissez pas encore cette série, il est grand temps de vous plonger dans cette œuvre majeure du 9ème art !

Wonderball T2

La toile complexe qu'ont tissée Fred Duval et Jean-Pierre Pécau nous oriente petit à petit vers des révélations inattendues sur l'origine du tueur de San Francisco. Ce deuxième volume extrêmement dense donne une idée de la structure solide de la série qui se construit, chaque élément de l'enquête ou de la vie de Spadaccini devenant plus précis. Les scénaristes s'efforcent de fournir beaucoup d'explications nouvelles dans cet album, qui justifie la patience des lecteurs après un premier tome prometteur. Parfois presque bavard, il demande une vraie concentration. Comme un polar au cinéma ne supporte pas vraiment une pause de cinq minutes si on ne veut pas en perdre le fil. Mais la mise en scène de Colin Wilson nous embarque tout naturellement. Le dessinateur réussit un bel équilibre entre le souci du détail et la nécessaire lisibilité de ses pages. Passé la remise dans le contexte, l'intrigue autour des mystérieux Alpha se développe de manière enthousiasmante. Elle entremêle savamment les déboires de l'inspecteur avec sa hiérarchie, une mystérieuse organisation qui veut l'éliminer, une auto-stoppeuse blonde trop inattendue pour être honnête, et des souvenirs d'enfance qui viennent frapper l'esprit de Wonderball. Le tout soutenu par des dialogues percutants et parfois drôles, mais qui ne font jamais baisser la tension du récit. On trépigne de savoir où tout cela va nous emmener, surtout après cette scène de fin dévastatrice qui semble indiquer que rien ne va s'arranger. Tant mieux !

Nous, les morts T1

Le scénariste croate Darko Macan, prolifique aussi bien dans son pays d'origine que sur le marché US, a trouvé en Igor Kordey un partenaire rêvé pour une tétralogie totalement inattendue, qui navigue entre uchronie historique et récit d'anticipation sur fond de zombies. Le dessinateur le plus productif du monde pourrait-on dire, tant il enchaîne à un rythme effréné de multiples séries, ne renonce toujours pas à son exigence graphique. Le souci du détail est toujours obsessionnel, aussi bien dans les visages des premiers zombies à la peau grise, que dans les nervures de la coque des bateaux volants des Inkas. Ce premier épisode nous offre plusieurs chocs aussi bien scénaristiques que visuels, chaque nouvelle dimension de l'univers de Macan étant inattendue, mais palpable. Kordey a ce côté charnel qui rappelle Richard Corben, dessinateur américain dont les femmes exagérément plantureuses ont fait fantasmer les lecteurs de comics des années 70. Sans être jamais parfaitement réalistes, les gueules de Kordey sont pourtant réelles, pleines de vie et d'énergie. Les couleurs de Yana, chatoyantes à souhait en pays Inka et Aztèque, apportent une touche supplémentaire à cette aventure qui décoiffe littéralement. Il est bien trop tôt pour savoir si les auteurs vont tenir la durée, mais cette première incursion est surprenante, déjantée et culottée. Les confrontations décalées que les auteurs mettent en scène entre peuples éloignés et époques différentes sont absolument improbables, mais très enthousiasmantes. Le tout sur un ton de série B incorrect et réjouissant. Un très bon départ, donc.

Fairy Quest T2

Revisiter la thématique des contes n'est pas forcément quelque chose de simple. Dans les comics, il y a un titre qui fait jurisprudence : Fables. Loin d'être découragé par l'immense succès de la série de Bill Willingham, le scénariste Paul Jenkins choisit une approche originale et plus grand public que celle de son collègue. En effet, dès les premières pages, nous apprenons que les personnages ne sont que des acteurs jouant les rôles des contes élaborés par Grimm ! Lorsque Chaperon Rouge avoue qu'elle est amie avec le Loup, rien ne va plus. La surprise qu'était le premier ne demandait qu'à être transformée. C'est le cas avec une suite qui continue de multiplier les clins d'œil aux différents univers qu'elle revisite. Si les premières pages pourraient laisser croire que le récit progressera peu, ce n'est pas le cas puisque Paul Jenkins, en vétéran qu'il est, surprend par des rebondissements aussi drôles qu'ingénieux. En outre, le dessinateur Humberto Ramos ne manque pas de sublimer l'histoire avec son style cartoony ultra-dynamique. L'artiste mexicain rend en plus des planches plus détaillées que celles qu'il livre habituellement pour Marvel. Fairy Quest est une série soignée par ses créateurs et peut être lu par les petits comme par les plus grands.

Le Gouffre de Padirac T2

Laurent Bidot continue l’aventure du Gouffre de Padirac en bandes dessinées. Après avoir consacré son premier tome à la découverte du lieu par Edouard Alfred Martel, le tome deux s’intéresse aux décennies suivantes. Comment le gouffre peut-il perdurer et faire venir autant de visiteurs pendant des années et des années ? On sort donc du contexte de l’aventure et de l’exploration pour rentrer dans des considérations sociales et économiques. La narration est beaucoup plus pointue et donne de nombreux détails sur les réaménagements successifs opérés dans le gouffre, avec force détails et termes techniques et spécialisés. C’est malgré tout une aventure humaine plus large qui nous est donnée à voir. Tous les métiers et artisans vont tenter d’apporter leur pierre à l’édifice (ou plutôt à cet immense trou !). Ainsi, les auteurs mettent en lumière des hommes méconnus comme Roumazelles, qui a conçu l’éclairage et pensé tous les problèmes d’électricité ; Gaupillat qui a pris de nombreuses photos du site ; et Hugo d’Alesi qui s’est occupé des affiches publicitaires. Le récit joue sur les retours en arrière pour mieux expliquer le succès grandissant du gouffre. Le thème est pourtant loin d’être glamour et transcendant, mais Bidot parvient à intéresser le lecteur en alternant discours pédagogiques et dialogues vivants. Il parsème également l’opus d’anecdotes croustillantes et de coïncidences étonnantes. Le travail graphique de Lucien Rollin est remarquable et aide grandement à plonger dans cette histoire ultra réaliste. L’artiste s’emploie à représenter des décors majestueux. Le gouffre est surtout l’occasion de plans vertigineux et la bouche béante de l’entrée est particulièrement impressionnante. Le cadrage est parfois osé et casse le ton monocorde de l’ensemble. Ce tome deux risqué et peu attractif en apparence a le mérite de prendre des risques : l’appel du vide ?

Le Caravage 1

Quand un maître du 9ème art s’intéresse à la vie d’un génie de la peinture, on est en droit de s’attendre à du grandiose. De ce côté-là, on n’est pas déçu. Rome est magnifique, les reproductions de toiles, celles d’Arpin comme celles de Caravage, sont captivantes. Les femmes sont belles, comme toujours chez Milo Manara. Mais ce sont les hommes qui sont le plus souvent nus, surtout Mario, le modèle du Caravage. On n’en est pas sûr, mais il semblerait que les hommes aient eu la préférence du Caravage. Celui-ci a eu une vie tumultueuse : meurtrier exilé, montré du doigt par l’Eglise pour avoir pris des prostituées comme modèle pour la Vierge… Manara adapte son histoire, sur laquelle de nombreux voiles sont encore laissés. Le vieux maître en profite pour tisser un lien dramatique entre son héros et l’homme qu’il a assassiné au cours d’un duel, Ranuccio Tomassoni. Le caractère passionné de Caravage et ce fait divers l’ont longtemps fait passer pour un homme violent. Cela permet à Manara de donner de la vie à l’intrigue et de faire en sorte que cette biographie romancée soit suffisamment romanesque. C’est aussi une œuvre militante qui permet à l’auteur italien de redonner un souffle à un peintre qui a été « descendu » par l’intelligentsia de l’époque, notamment parce qu’il était un rebelle… Ombres et lumières, comme dans l’œuvre de Caravage, sont présentes partout, au propre comme au figuré. Le tout se lit avec un grand plaisir. L’objectif de Manara est atteint : on aime ce Caravage, on a envie de le suivre…

La peur géante T2

L'adaptation du roman de Stefan Wul, La peur géante, avait produit une forte impression sur ses lecteurs avec le premier album. Extrêmement bien rythmé, le récit bénéficiait d'une narration millimétrée et d'un graphisme des plus soignés. Ce second volet conserve les mêmes qualités, à peu de choses près. Commençons tout d'abord par la performance impeccable de Mathieu Reynès. Le dessinateur n'en finit plus de nous combler en réalisant des planches cinématographiques et très dynamiques. L'occasion pour lui de présenter certains monuments parisiens partiellement sous les eaux. A l'instar du film Edge of tomorrow, nous assistons à une scène d'action qui se passe dans un des hauts lieux du tourisme parisien. Visuellement impeccable, cette suite reste très intéressante, elle souffre juste d'un manque de rebondissements. Denis Lapière évite aux lecteurs d'avoir une histoire trop dense... mais en faisant cela, il étire peut-être trop l'intrigue générale. Rien de grave, cela nous promet un dernier opus haletant et, parions-le dès à présent, spectaculaire !

Arsène Lupin, les origines T2

Après un premier tome qui s’était attaché à mettre en place les bases des Origines de Lupin, Le dernier des Romains entre dans le vif du sujet. Ici, l’histoire ne se perd pas dans les méandres. On suit parallèlement plusieurs histoires qui ne manqueront pas de toute évidence de se recouper dans un ultime tome. D’un côté, le jeune Arsène se lie d’amitié avec Arès et Béranger. Cette relation à trois sera mise à mal par l’arrivée d’Athéna, une jeune fille aussi belle que pleine de tempérament. D’un autre côté, Jacob et Toulouse, évadés du bagne, s’installent dans les alentours de Marseille, après une escapade patagonienne. Jacob s’amourache d’une jeune femme... bien mal lui en a pris. Quant au Comte de La Marche, il rencontre une femme qui ressemble à s’y méprendre à Feue la Comtesse, œuvre d’une sombre machination des lombards. Comme à l’accoutumée, Benoît Abtey privilégie l’efficacité narrative avec des phrases courtes et directes, empreintes d’expressions croquignolettes originaires du XIXème siècle (il va tremper ses braies). Ce parti-pris est salutaire, car les actions s’enchaînent sans temps morts, à une vitesse vertigineuse. Le terrain d’expression graphique de Christophe Gaultier est toujours aussi vaste (jamais plus de 7 cases par planches), ce qui permet à son style et ses hachures caractéristiques de prendre place. Son trait reste dans la même veine, avec plus de souplesse dans l’expression des personnages (pas toujours facile à discerner surtout quand l’histoire s’emballe, notamment dans les olympiades de l’École). À la lecture des dernières pages de cet album, on se dit que le troisième et dernier tome sera riche en rebondissements...

Hans


Hans est un petit format (15x21) dans tous les sens du terme. Gnome de son (minuscule) état, il mène sa vie en plein air avec le courage d’un lion et veille sur son territoire en véritable chef. Aux commandes de ce mini album, Jérôme Anfré (La colline et le cosmos, Du Graal plein la bouche…) raconte les péripéties de cet être minuscule avec les yeux de l’enfance, où un morceau de bois devient une arme redoutable, où une petite butte rocheuse devient une montagne à conquérir. La poésie inhérente à la nature sert de terreau aux saynètes qui présentent le mini héros dans sa vie quotidienne : se nourrir, s’abriter de la pluie, défendre son rocher ou juste admirer le ciel ; le tout mâtiné d’un humour léger et subtil… trop parfois ? Peut-être, puisque le sens de certaines planches est parfois difficile à saisir. La faute au dessin format « pattes de mouche » et à l’ambiance sans parole. Heureusement, la plupart du temps, les facéties du gnome sont amusantes et en cherchant un peu, des métaphores apparaissent, renvoyant à la condition humaine de manière espiègle. Gnomes ou humains sont minuscules, une fois ramenés à l’échelle de l’univers, mais ça ne les empêche pas de montrer une agressivité exagérée pour dominer leur territoire. Avec manifestement quelques réticences à partager et collaborer… Ça ne vous rappelle rien ?

Maakies T2 : Bijoux de famille (intégrale)

Ce second volume des aventures du macaque Gabby et du corbeau Dinky Crow, intitulé Bijoux de familles, reprend le même schéma que le précédent. Cet opus, édité chez Rackham, est aussi épais que le premier volume et on y retrouve avec le même bonheur le trait incisif de Scott Richardson alias Tony Millionnaire associé à un humour corrosif, noir et cynique. La construction permet de suivre deux niveaux de lecture de manière indépendante avec un premier niveau tourné vers les aventures des deux animaux et un second niveau montre de petites histoires souvent très trash mais qui offrent matière à réfléchir sur les travers de la société contemporaine en soulignant de manière sanglante ses nombreux travers. Bête et méchant au premier abord, Bijoux de Familles peut tout aussi bien faire rire les amateurs de scatologie au premier degré que les lecteurs qui apprécient un humour vache mais bien senti. Quant aux plus sages, ils passeront leur chemin. Si vous appréciez les comics décalés, saisissez-vous avec délice de cet ouvrage.

Maester et boules de gomme

Les éditions Glénat continuent de rendre hommage à l’un des dessinateurs phare du magazine Fluide Glacial, Maëster lui-même. Cette réédition de l'une des œuvres cultes comprend douze histoires courtes d’humour déjanté dans lequel l’auteur se livre corps et âmes à son art préféré : la caricature. C’est durant le début des années 80 que Master fait ses armes au sein de Fluide. Il imagine alors moult personnes et caricatures en piochant allègrement son inspiration dans le cinéma et la bande dessinée. En effet, il caricature ça et là acteurs et héros du cinéma, les contes pour enfants, voire l’univers des Tex Avery. Ainsi, Blanche-neige, Tintin, Cendrillon voire Gotlib himself sont les héros de courtes histoires dont humour et délire pur sont les deux mamelles. A l’aide d’un dessin très réussi, d'un dynamisme fou, déjà parfaitement en place, il met en scène des personnages dont le phrasé et l’humour font mouches. Maëster utilise le noir et blanc, une technique qui donne du punch au graphisme afin d’accentuer le dynamisme de la mise en scène. Dans cet album, on redécouvre les histoires de ses débuts dans Fluide, ainsi qu’un cahier bonus de dessins inédits pour pleinement satisfaire les fans.

Route 78


Pas besoin d’être un fan de la Beat Generation pour rentrer dans ce one shot extraordinaire. De l’aveu même d’Eric Cartier, ce bouquin est l’œuvre de sa vie. En fait, il y a plein de vrais bons gros morceaux de sa propre vie dedans. C’est Audrey Alwett qui lui a proposé de se lancer dans cette aventure. A force de l’entendre raconter des anecdotes sur ce fameux voyage, elle lui a proposé de l’aider à l’accoucher (et le coucher) sur le papier. Résultat : quatre ans de boulot, des premiers échanges entre Eric Cartier et Audrey Alwet, jusqu’à ce beau bébé de 180 pages, qu’on avale comme un rien. Bien sûr, à l’arrivée, ce n’est plus le recueil d’anecdotes d’un baba cool qui gagne sa vie en dessinant des petits mickey. Petit à petit, c’est devenu quelque chose de plus ambitieux. Cartier raconte comment, pourquoi il s’est rendu compte –juste à temps – que sa came, ce n’était pas le shit, ni l’alcool, ni toutes les drogues qu’il va toucher pendant ce voyage. Sa drogue, c’est son amoureuse, c’est Patricia. La raison pour laquelle cet album touche juste et fort, c’est que Cartier se fout complètement à poil. Ça aurait pu faire un grand roman, notamment grâce à un découpage du récit très réussi par Alwett. Mais le héros n’est finalement pas devenu instit. Il est devenu dessinateur. Du coup, il nous plonge complètement dans cette Amérique de la fin des seventies, grâce à un trait très dynamique, très souple, proprement magnifié par les couleurs douces et sensibles de Pierô Lalune. Le ton est léger, direct, les textes sont très « parlés », quelquefois fredonnés, ce qui donne une complicité avec l’auteur. En bref, cette tranche de vie, qui nous fait rire, sourire, pleurer aussi, nous colle une jolie petite banane un rien nostalgique dès la dernière page tournée. Et ça fait du bien.

Les Souliers rouges T2

La clôture de ce diptyque montre une belle progression dans la technique du dessinateur Damien Cuvillier. Si les premières pages de l'album restent marquées avant tout par la couleur directe et des personnages qui se fondent un peu dans le décor, un encrage plus appuyé fait faire un bond à la lisibilité de ce deuxième volume. Le changement s'opère vers le milieu du récit, juste avant que le déferlement de violence fasse basculer ce qui aurait pu n'être qu'une chronique villageoise en temps de guerre. Les personnages deviennent alors plus durs et la violence à son paroxysme parvient à provoquer un véritable sentiment de malaise, très certainement voulu par le scénariste. Gérard Cousseau ne nous épargne rien, faisant clairement passer le message de l'ignominie du comportement des miliciens, incarnés par le répugnant Daiguer et ses acolytes. Ce durcissement radical surprend dans un premier temps, avant que la fin de l'album donne un sens nouveau à l'ensemble de cette tranche d'histoire. Même si les thèmes et le style graphique de ce projet rappellent d'autres albums récents et ne surprennent pas outre mesure, Les souliers Rouges reste un récit bien construit, à la conclusion très habile.

Les Divisions de fer T3

Pour son troisième tome sur la seconde guerre mondiale à la sauce uchronique, où l’Allemagne a gardé l’avantage grâce à l’invention de Mekapanzers, le scénariste Jean-Luc Sala place son récit (pouvant se lire indépendamment des autres) chronologiquement entre les deux premiers. En ce début d’année 1947, on découvre donc un groupe d’Hommes qui ne s’entendent pas vraiment mais qui ont l’importante mission de délivrer Albert Einstein. Pour ce faire, les soldats se font passer pour un groupe de l’Axe, alors qu’un paquet d’obstacles les attend. Ce troisième récit monte encore le ton. Grâce à une action intense, de nombreuses surprises et de multiples rebondissements, on s’accroche avec beaucoup d’intérêt pour cette nouvelle mission-suicide des alliés. On retrouve aussi avec le même plaisir Tanya Yakvolev, l’attachante pilote de l’armée rouge découverte dans le premier album. Et les quelques flashbacks qui parsèment cet ultime tome sont également des plus intéressants. Ils lèvent le voile sur certains mystères, tout en donnant plus de profondeur à l’intrigue. Stefano Martino se charge avec talent de mettre en images ce tome 3 dont la mise en couleurs est toujours assurée par Digikore Studios. Une excellente série concept à découvrir rapidement, si vous ne l’avez pas encore fait…

Conquistador T4

Avec ce second diptyque, Jean Dufaux poursuit son épopée montrant l'affrontement sur les terres sud-américaines de soldats espagnols aux ambitions conquérantes. Qu'ils soient légalistes ou animés d'une ambition personnelle, qu'ils aient plongé corps et âme dans la culture aztèque ou qu'ils souhaitent imposer les croyances de leur pays d'origine, tous les personnages de cette aventure sont démesurés, hallucinés, violents. Le scénariste mise tout sur le concept de cette lutte de pouvoirs aux alliances complexes, et sur les images fascinantes qu'elle provoque. Il peut s'appuyer sur un dessinateur brillant, qui donne vie aux bâtiments superbes entourés de jungle, et une grande force aux visages fous des guerriers. Les ambiances crées par Philippe Xavier sont palpables, humides et effrayantes, et constituent la réelle force de cette série. Dufaux surfe sur un mélange d'éléments historiques et d'inventions scénaristiques, sans insister outre mesure sur un personnage en particulier. La multiplicité des acteurs et leurs alliances complexes obligent le scénariste à changer sans cesse d'angle de vue, ce qui ne simplifie pas la tâche du lecteur par ailleurs surpris par certains traits d'humour inattendus. Il faut attendre la scène finale de l'album pour plonger réellement dans l'ambiance de fuite en avant qui constitue a priori la colonne vertébrale de cette série. Aussi dense, fouillée et parfois confuse que la végétation que traversent ses protagonistes...

Vietnam T2

Dur, très dur de se remettre dans l’histoire. Alors que le premier tome avait vu l’intrigue se complexifier progressivement, ce second tome nous lâche dans un bordel innommable. Les Vietcongs essaient de doubler la Mafia, le FBI double sa propre armée et au milieu de tout ça, une jeune femme qui joue clairement perso et qui n’est pas la petite chose fragile qu’on avait crue, naïvement, appréhender dans le premier tome. Le scénar’ est donc sur-vitaminé, mais l’action aussi ! Ça trahit dans tous les coins, ça tire dans tous les sens, Brrémaud s’est fait clairement plaisir. D’autant que les morts s’accumulent, prétextes à de nombreux gags. Dérision et humour noir sont au rendez-vous de ce final, qui ne tient pourtant pas toutes ses promesses jusqu’à la fin, un poil rapide. Comme pour le premier tome, Pacheco découpe l’action de manière très dynamique, entre action, plan de coupe et paysages colorés et agréables. Les personnages ne sont pas d’une précision diabolique mais bien marqués et stylés. Le tout est un joyeux album, agréable à regarder, complètement fou et très fun. Pas super-super abouti sur la fin, mais on aura tout de même passé un moment sympa ! Encourageant.


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