Gaston Bardet


LE HATHA-YOGA ET LE FEU D'EN-BAS



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LE HATHA-YOGA ET LE FEU D'EN-BAS.


Le Hatha-Yoga est une technique particulière aux ascètes hindous, aux taoïstes, ainsi qu'à certains courants gnostiques ; elle est basée sur une double série d'observations d'ordre psycho-somatique. L'une, de phénomènes d'ordre sur ou préter-naturel, jadis observés par d'authentiques mystiques investis par la Grâce. L'autre, de phénomènes d'ordre naturel concernant une énergie vitale ou psychique, dont la nature, disent les textes « est celle même de l'éclair » - par ailleurs polarisée comme l'électricité.

Tenter de reproduire les rejaillissements de la Grâce sur le corps - c'est-à-dire le Feu-d'En-Haut - en utilisant, en intensifiant, en concentrant les énergies vitales d'ordre bio-électrique - c'est-à-dire le feu d'en-bas, telle est la technique du Hatha-Yoga, technique particulièrement dangereuse et qui relève de la magie la plus violente.

En bref, il s'agit de transmuer les énergies les plus puissantes dans l'homme, qu'il peut maîtriser, à savoir l'énergie due à la respiration et l'énergie sexuelle, en énergie dite cérébrale.

La réalité d'une circulation de l'énergie est démontrée par l'acupuncture chinoise, pratiquée de plus en plus en Occident et dont le succès atteint 100% chez les animaux, 80% seulement dans le cas de l'homme chez qui intervient le pneuma.

Dans son ouvrage monumental, le Docteur Soulié de Morant étudie les méridiens et les pouls par où circule cette énergie : Tsri (le Prana ou Souffle des hindous) comparée à « la force de la vapeur soulevant un couvercle où bout du riz ».

Les douze méridiens Tsing (qui semblent établis dans le tissu sous-cutané) sont reliés « en un cercle ininterrompu où l'énergie coule toujours dans le même sens » comme dans les neurones. Le cercle entier, d'une longueur d'environ 40 mètres, est parcouru en 28 minutes 48 secondes, soit cinquante fois par 24 heures.

En dehors des douze méridiens, il existe deux lignes méridiennes, le vaisseau de conception « Jenn mo » et le vaisseau gouverneur « Tou mo » qui ne communiquent qu'entre elles - et non avec les méridiens. Leur point de départ commun est le périnée ; elles aboutissent aux lèvres. Par devant, le « Jenn mo » joint le périnée à la lèvre inférieure, point 24, en passant par le point 8 du nombril ; il est source de la naissance et de la croissance. Par derrière, le « Tou mo » suit la colonne vertébrale, passe par le point 21 au vertex pour aboutir au point 27 de la gencive supérieure ; il est le contrôleur et directeur de la vigueur et de l'action, correspondant à la force physique et mentale. Notons que le courant d'énergie dans les deux lignes médianes remonte toujours du périnée vers la bouche 151.

Nous n'insisterons pas. Il est aisé de vérifier la valeur d'un traitement par les aiguilles d'or et d'argent, que certains acupuncteurs font traverser par un léger courant électrique pour augmenter leur action.

Cette énergie, de nature bio-électrique (que l'on observe dans l'œuf humain après sa fécondation) commence à être étudiée dans les « Colloques d'électrobiologie ». Jusqu'ici, c'est l'activité électrique de l'écorce cérébrale qui semble avoir été la plus analysée ; elle a donné lieu à des enregistrements dits E.E.G. : électroencéphalogrammes (cf. chap. XI).

Dans un état de relaxation complète, des ondes dites α sont enregistrées au vertex ; leur rythme, d'environ dix à la seconde, est d'une surprenante régularité. Leur très faible voltage varie beaucoup d'un sujet à l'autre, et d'un instant à l'autre chez le même sujet. Il atteint en général quelques dizaines de micro-volts, c'est-à-dire de millionièmes de volts. Ajoutons que le rythme électrique enregistré à partir des ganglions optiques d'un coléoptère ou l'E.E.G. d'un prix Nobel offrent le même caractère ; il s'agit d'un rythme spontané d'ordre végétatif. Les ondes cérébrales ne sont pas « le corollaire physique de l'activité psychologique consciente » 152.

Au début du siècle, le Docteur Roger Vittoz, de Lausanne, décelait par palpation du bord cubital de la main sur le front une manifestation mécanique en corrélation avec l'état d'équilibre mental. Il « a recueilli la preuve d'un mouvement particulier n'étant ni le pouls, ni la contraction musculaire habituelle, mouvement caractérisé par une onde spéciale » 153. Un de ses disciples, Henriette Lefebvre, utilise ce mouvement à caractère pulsatoire pour rééduquer psychologiquement des « dispersés ». L'élève direct de Vittoz, le Docteur P. d'Espiney, de Lyon, envisagea les possibilités mécaniques et électroniques d'enregistrement de cette manifestation.

« Si l'on projette tangentiellement sur le front un faisceau lumineux, on peut, à l'aide d'un fort grossissement et par le jeu des ombres portées, voir certains déplacements de l'épiderme, déplacements qui paraissent concorder avec les perceptions recueillies par la palpation » 154.

Le Docteur d’Espiney recourut à un dispositif dérivé de l'électro-cardiographe à corde de Boulitte. Par ia suite, plaçant sur le front du sujet un petit miroir rigoureusement solidaire de l'enveloppe épidermique locale, on étudia les conditions de réflexion d'un faisceau lumineux.

Mais la manifestation de Vittoz devait prendre une importance considérable à la suite de la mise au point d'un appareil d'enregistrement électronique par le physicien Alphonse Gay. Nous en traiterons longuement au chapitre XI.

Le Docteur Thérèse Brosse, cardiologue, elle, a étudié plus spécialement, en 1936, les électrocardiogrammes de yoguins en divers états de samâdhi :

« Dans le domaine des phénomènes énergétiques, on connait maintenant la nature électrique de la fonction respiratoire et les travaux de l'électrobiologie ont découvert que l'ionisation négative de l'oxygène inspiré revitalise notre sang et nos tissus, qu'un excès d'ionisation positive conduit à la maladie, et à la mort. La science découvre peu à peu l'électrostructure qui préside aux fonctions de l'organisme humain, non seulement en mesurant les chronaxies et l'influx nerveux, mais encore en enregistrant les courbes cardio et encéphalographiques de même que les phénomènes bio-électriques de la peau » 155.

Elle a par la suite, en 1951, comparé ses enregistrements avec ceux du gayographe.

Observons que l'on ignore la nature de la manifestation de Vittoz. Les expériences ont montré que ce ne sont pas des mouvements mécaniques locaux, ni des vibrations du squelette, que le mouvement des globes oculaires (si gênant dans l'E.E.G.) y est négligeable. Il ne s'agit pas non plus d'un phénomène cutané, ni des variations du tonus musculaire des fibres striées.

Pour rendre compte de sa présence partout à la surface du corps, car le phénomène est épisomatique, il semble devoir faire « appel à une cause sanguine, à une propriété mécanique des capillaires que nous considérons être leur tension élastique ». Rapprochons cette hypothèse de « le sang c'est l'âme » (Deut. XII. 23).

Mais ce qui est beaucoup plus important, les variations d'énergie enregistrées par le gayographe ne sont pas des variations d'énergie vitale, comme on pouvait le croire.

« Le vital apporte à peine sa contribution à l'impulsion et l'aiguille du cadran ne se meut de façon significative que lorsque la polarisation consciente se saisit de ce même vital. Ainsi un sujet peut lever le bras machinalement sans que l'aiguille du cadran dévie au-delà de la position correspondant à l'état antérieur. Mais si le sujet lève le bras en y pensant, ou même s'il se borne à penser qu'il lève le bras sans accomplir réellement ce geste, la déviation est notable et elle est la même dans ces deux derniers cas » 156.

Aussi MM. Gay et Gattegno ont-ils baptisé « énergie spirituelle » l'impulsion enregistrée. Avouons que nous ignorons tout, pour l'instant, des divers caractères d'une énergie à reflet obligatoirement psychique puisque mensurable que nous appellerons générale sans plus.

Ainsi en est-il du « magnétisme» humain, cet influx nerveux dont il reste à étudier de plus près la nature. Il fait croître beaucoup plus rapidement les végétaux ; au contraire, par son action microbicide certaine, il retarde nettement la croissance du bacille d'Eberth. Par ailleurs une main coupée appartenant au cadavre d'un homme mort d'asphyxie, a été momifiée en 1913 par trois magnétiseurs : le Docteur Gaston Durville, M. Picot et Madame L. R. Au bout de 45 jours, la main était momifiée ; elle se trouvait en état de conservation parfaite en 1919. Nous avons vu certain guérisseur réaliser instantanément cette momification dans le cas d'un serpent ou d'un lézard... La momification chimique des Egyptiens n'est, sans doute, qu'une dégradation du procédé primitif.

De tous côtés, on est amené au concept d'énergie générale - d'orenda diront les Indiens d'Amérique - comme le constate le Dr Roger Godel : « On ne peut se refuser à l'évidence des faits expérimentaux - à l'intensité d'un choc émotionnel correspond une tension d'énergie susceptible d'opérer des changements d'états ».

Mais cette énergie se manifeste sous divers aspects : « Ici, elle s'extériorise en décharge psycho-motrice, en agitation, en parole, en délire, en déséquilibres neuro-végétatif, vaso-moteurs, hormonaux ou viscéraux. Mais chez cet autre sujet elle prend un cours différent ; au lieu de s'écouler vers les structures psychosomatiques pour y produire des réactions diverses, elle est redressée aussitôt et se dirige vers les voies d'intériorité, sans rien perdre de son potentiel ; absorbée et investie au dedans, elle accomplira des fins plus hautes ».

« Par le processus d'intériorisation, la charge brute a subi un changement qualitatif - une élévation de niveau dans l'échelle des valeurs. Bien qu'à l'origine elle se fût accumulée en une réserve potentielle de courants perturbateurs, dans le domaine viscéral, elle se transmue au-dedans en puissance génératrice de lucidité, en animatrice de synthèse significative » 157.

Ce changement qualitatif de l'énergie générale naturelle ne doit point nous surprendre ; nous en avons des analogues dans le monde physique. Une balle de plomb, animée d'une grande vitesse, venant à rencontrer un obstacle, non seulement s'écrase, mais fond, par suite de la transformation de l'énergie en chaleur. Il y a « dégradation », comme on dit, du travail en chaleur. De même, un fort courant électrique passant par un petit fil conducteur produit un échauffement régi par la loi de Joule. Le phénomène est réversible - avec néanmoins de fortes pertes - dans les piles thermoélectriques, où l'échauffement des métaux en contact provoque la création d'un courant électrique.

Les hindous, spécialistes du maniement de cette énergie protée - qui, tout en restant dans le plan naturel, s'allie tantôt à la chair, tantôt à l'esprit 158 - ont imaginé un élément intermédiaire, le Corps subtil, pour localiser et structurer cette énergie. C'est la conséquence de leur arbitraire séparation de l'âme et du corps, de la méconnaissance de l'unité substantielle de l'âme humaine, chef-d'œuvre de synthèse des puissances végétative, sensitive et intellectuelle. (Cf. chap. suivant).

Ce « corps subtil » n'est pas plus « intermédiaire » que le système circulatoire n'est médiat entre l'âme rationnelle et les cellules irriguées par le sang. C'est un organisme psychique qui peut se dissocier du corps physique, (comme le cerveau antérieur du postérieur) dans ses opérations.

Tout se passe au niveau des opérations et non de la substance : matière et forme n'ont point besoin d'un médiateur (invention imagée de visuels) puisqu'elles ne peuvent exister sur terre, l'une sans l'autre ; elles sont concréées.

Comprenons que pour l'hindou, le corps subtil ou transmigrant est la partie essentielle de son individualité : « il demeure après la destruction du corps grossier et poursuit son existence à travers le long cycle des naissances et des morts »… jusqu'à la dissolution ou libération. L'hindou est essentiellement celui qui doit voir pour croire. Aussi la technique du Yoga a pour but premier la perception subtile de ce corps subtil.

Attention au vocabulaire : l'une des propriétés de notre « corps glorieux » est bien la subtilité, qui lui permettra de compénétrer les autres corps glorieux sans difficulté. Le Christ ressuscité entrant au Cénacle, portes fermées, en est comme un présage.

Saint Paul s'écrie bien : « Le corps est semé dans la corruption, il se relève dans l'incorruptibilité. Il est semé dans le déshonneur, il se relève dans la gloire. Il est semé dans la faiblesse, il se relève dans la puissance. Il est semé corps animal, il se relève corps spirituel (ou subtil) » (I Cor. XV. 42).

Mais le corps subtil du bienheureux ressuscité n'est point un intermédiaire entre le corps dit « grossier » et l'âme. Ce n'est point un « fantôme » blanchâtre, une toile d'araignée au contact glacé, comme dans les dédoublements 159 provoqués par Hector Durville ou de Rochas, il y a un demi-siècle. Ce n'est point non plus cet entrelacs de fils et ganglions lumineux des 72.000 artères subtiles et chakras qui doublent le corps grossier sans pourtant se confondre avec lui et que voient, dans leur « perception subtile », yoguins et taoïstes. Notre corps subtil et glorieux - appelé généralement spirituel pour éviter toute confusion gnostique - sera un corps que l'on peut toucher : palpate et videte, un corps qui mangera et boira le sang de la Vigne !

L'origine du Hatha-Yoga est signée : « La syllabe Ha représente le soleil, la syllabe Tha représente la lune : le Hatha-Yoga est donc la conjonction du soleil et de la lune ». (Garaksha Samhita). Il s'agit de relier le courant d'énergie montant de la lune au courant descendant du Soleil. Si nous ajoutons que toute la méthode part du Centre de la base mulâdhâra chakra, au-dessus de l'anus, sous le périnée c'est-à-dire la lune - qu'à ce centre sont attribués les quatre caractères : V. Sh (palatal) Sh (cérébral) et S... sifflants, nous allons retrouver tous les éléments des rites chtoniens du matriarcat 160.

Au milieu de ce Centre est « la Yoni symbolique » (ou Kteis féminin) où gît l'Energie enroulée, c'est-à-dire la Kundalini-Shakti : (Kundali, au féminin Kundalini, veut dire lové) Serpent ou mieux Serpente lovée de la convoitise 161. Au-dessus de lui « la Brillante Semence-du-Désir erre comme une flamme » 162.

Ainsi, le matriarcat a trouvé le moyen de loger au centre de l'homme la Mère Divine, Maïa (qui a donné son nom à la Maya) 163 sous forme de la Serpente enroulée « huit fois sur elle-même », autrement dit le Shatan lové, le Léviathan de Job (3.8). Gordon insiste : « La Shakti [l'énergie] n'est autre que l'antique Mère Divine, ravalée par refoulement progressif au rang de manifestation agissante d'un dieu masculin... les fidèles sont demeurés, en fait, les adorateurs de l'antique Mamma néolithique » et des cultes phalliques.

Et Ramakrishna a voulu se tuer parce qu'il ne « voyait » pas la Mère !

Aujourd'hui, le Yoga qui nous est transmis n'est pas le Yoga initial, le mode d'union de la Révélation primitive, mais le Yoga sexualisé de l'ancien matriarcat, c'est-à-dire la pire dégradation satanique de la révélation de la Vierge-Marie.

On sait que l'Eglise Catholique naissante a dû attendre quatre siècles (jusqu'en 431, le Concile d’Ephèse) pour proclamer la Maternité Divine de Marie... afin d'éviter toute confusion avec la Grande Mère.

Le geste fondamental durant les âsanas (postures) et exercices de prânâyâma (respiration), est la contraction de la base : Mûla-bandha. Il « consiste à contracter fortement en la tirant à l'intérieur, la partie supérieure de l'anus, que l'on relâche périodiquement », et a évidemment son origine dans le « geste de la vulve » : yoni mudrâ. Actuellement, on traduit yoni par périnée et l'on vous demande de « contracter le périnée (geste symboliquement féminin) entre l'organe mâle et l'anus ».

En voici la signification physiologique : la contraction de la base, c'est la contraction du diaphragme pelvien, véritable plancher musculaire concave sur lequel reposent les ovaires de la femme, la prostate et les vésicules séminales de l'homme. Contracter spasmodiquement le muscle releveur de l'anus, c'est masser fortement les glandes génitales. C'est en outre, provoquer (par propagation de l'excitation), une vibration du plancher musculaire convexe de même chronaxie, à savoir le voile du palais sur lequel repose l'hypophyse. Secondairement c'est entraîner une vibration de l'hypophyse analogue à celle que produit le chant, la psalmodie.

Nous nous excusons de toutes ces citations scabreuses, mais il faut tout de même voir clair dans ce domaine de Shatan. Le Hatha-Yoga est une singerie diabolique de la descente du Feu-d'en-Haut : flammes du Saint-Esprit sur les Apôtres, au moyen de la montée, par pompage, du feu-d'en-bas de la concupiscence. La contraction active, l'éveil du muscle releveur de l'anus y remplace (!) l'ouverture mentale passive du vertex - symbolisée par la tonsure des clercs.

L'Ishwara-Yoga, c'est-à-dire l'union à Dieu par la prière (union à Jésus-Roi, osa « interpréter » Saint Yves d'Alveydre), celle des peuples pasteurs à structure patriarcale, a été grossièrement singée par les hiérogamies du sacerdoce féminin et pis encore, à leur suite, par des prêtres déguisés en femmes, que nous retrouvons à notre époque dans le shamanisme : car les « invertis » shamans sont possédés par des filles de Shatan.

Les successeurs des prêtresses iront plus loin encore : sous l'influence chinoise, lis inventeront le tantrisme 164 qui consiste : « à étreindre une femme désirable... tout en gardant le sperme dans son corps... S'il arrive que le sperme tombe, lorsqu'il atteint l'organe féminin, il est de nouveau aspiré vigoureusement par la puissance du yoni-mudrâ » déjà décrit.

Si les hiérogamies sacrées de Mésopotamie n'étaient que dégradation (anticipée) du Cantique des Cantiques, ici nous sommes dans la magie noire la plus basse, l'inversion maxima ; le sperme féminin (?) devant s'unir au sperme masculin dans le corps de l'homme 165, tel est le vajroli-mudrâ ou geste de la foudre.

Mircea Eliade nous dit que le tantrisme est la « dernière création de l'Inde », conçue pour les hommes du Kali-Yuga, de l'âge ténébreux autrement dit de l'homme moderne dégradé et considéré comme incapable d'obtenir la libération par l'ascétisme. C'est, en fait, une réaction contre l'ascétisme et le simple « retour à la religion de la Mère, à la religion archaïque qui a dominé l'Inde pré-aryenne de la préhistoire », un « manifeste révolutionnaire rédigé contre la métaphysique, la morale et les religions anciennes ». C'est le résultat d'une pénétration taoïste. Que les textes tantriques soient rédigés en « langage crépusculaire », à double sens, un état de conscience étant exprimé par un état érotique, cela n'empêche nullement que l'union sexuelle « cérémonielle » en soit le fondement ! Le tantrisme est l'aboutissement normal de la dégradation activiste et énergétique du Yoga primitif de dévotion ; l'Inde dravidienne se retrouve telle qu'elle était avant sa tentative de spiritualisation aryenne. Le sang noir l'a emporté (comme chez les soufis) pour pousser à l'orgie et la Chine, de son côté, y a déversé ses pratiques érotiques par le canal d'un bouddhisme décadent et totalement dévié. Cham, qui s'est moqué de l'ivresse (mystique) authentique, a bien mérité d'être maudit 166.

L'admiration occidentale pour l'athlétisme des yoguins pouvant accélérer ou ralentir, jusqu'à l'arrêt, leurs pulsations cardiaques, pouvant aspirer des liquides par le rectum ou l'urètre, n'est nullement justifiée, déclare Henri Baruk, car certaines inhibitions des fonctions psycho-motrices peuvent se réaliser en catalepsie pathologique.

« Tandis qu'à l'état normal, il existe une indépendance, une séparation entre action psychologique et certain fonctionnement viscéral comme la contraction de l'estomac, de l'intestin et d'une façon générale, ce qui met en jeu le système de la vie involontaire neurovégétative, chez certains cataleptiques, au contraire, cette indépendance diminue et ces sujets peuvent, par une action psychique, agir sur certaines fonctions viscérales, sur lesquelles un homme normal n'a pas d'action. Mais il s'agit là de possibilités pathologiques en rapport avec un affaiblissement de la volonté et qui ne correspondent nullement à un progrès, mais à une sorte de mort psychique partielle ».

Observons toutefois que l'auto-catalepsie des yoguins est d'un caractère tout spécial puisqu'elle n'implique pas - comme en catalepsie hypnotique - le ralentissement du pouls, mais permet, si l'on veut, de l'accélérer. Le fakir Tahra Bey, exercé depuis son enfance et docteur en médecine, portait par exemple son pouls à 130 pour cicatriser très rapidement les blessures qu'on lui faisait ; il provoquait également une hyperthermie ou fièvre artificielle pour détruire les germes pathogènes qui auraient pu y pénétrer. C'est une catalepsie dirigée, comme les perceptions subtiles sont des songes dirigés ; les états auto-cataleptoïdes des yoguins ne semblent pas réductibles aux états d'hypnose classique.




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