Veille media



Yüklə 350,35 Kb.
səhifə2/5
tarix03.04.2018
ölçüsü350,35 Kb.
#46367
1   2   3   4   5

Les textes qui suivent constituent une Revue de Presse des articles parus dans les médias sur les sujets que le Collectif VAN suit au quotidien. A ce titre, s'ils ne représentent pas toujours (hélas) l'opinion de notre association, il est utile d'en prendre connaissance pour éventuellement y réagir de manière appropriée.


    1. TURQUIE

  1. Turquie: Erdogan menacé par un nouvel enregistrement compromettant



  2. RFI 
    Publié le 27-02-2014 
    par Jérôme Bastion 

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est dans une position délicate et crie au complot. Le scandale de corruption qui défraie la chronique depuis deux mois en Turquie a été relancé en début de semaine par la publication de l'enregistrement de plusieurs conversations téléphoniquescompromettantes, attribuées au Premier ministre et à son fils, Bilal. RecepTayyip Erdogan avait nié après sa mise en cause dans un premier enregistrement publié lundi soir. Démenti répété à l'occasion de la publication de ces nouveaux enregistrements. 


    Après avoir d'abord annulé, pour « raisons de santé », une réunion électorale prévue dans la ville de Mersin (sud) - ce qui constitue la deuxième annulation depuis le début de la semaine - les télévisions ont montré en direct, ce jeudi en début d'après-midi, Recep Tayyip Erdogan tenant un meeting dans la petite ville de Burdur, dans l'ouest du pays. Pour la première fois, près de 18 heures après la diffusion d'un nouvel enregistrement sonore compromettant le concernant, il a profité de cette occasion pour commenter cette bande-son en employant les termes de « montage » et de « piège ». Il a donc nié que l’enregistrement diffusé la nuit dernière sur YouTube lui appartienne. Le Premier ministre avait déjà vigoureusement démenti avoir tenu les propos cités dans un premier enregistrement diffusé lundi soir, qu’il avait qualifiés de « montage répugnant », et il avait ordonné l'ouverture d'une enquête. 

    Concernant ce premier enregistrement de lundi, présentant déjà supposément le Premier ministre et son fils Bilal, un site pro-gouvernemental d'informations, Haber7, avait affirmé avoir recueilli les résultats d’expertise de deux laboratoires américains prouvant que la bande-son était le résultat d’un montage. Mais ces deux sociétés, John Marshall Media et Caleïdoscope Sound, ont démenti jeudi matin avoir été sollicitées pour une telle expertise. Pour l’instant donc, il n’y a aucune confirmation de l’authenticité de ces enregistrements, ni de la réalité d’un « montage » ou d’un « doublage », comme c’est aussi parfois présenté du côté du gouvernement. Le ministre de l'Industrie et de la Technologie, Fikri Isik, avait de son côté estimé avoir eu « immédiatement le sentiment », en écoutant ce document, qu'il s'agissait d'un montage, jugeant qu'une recherche plus approfondie n'était pas nécessaire. De nombreux éditorialistes de la presse turque appellent cependant à ce que toute la lumière soit faite sur ces allégations de falsification pour éviter, comme tout le monde le prévoit, que « la guerre des enregistrements pirate » ne continue. Ce que l’on peut constater, à l’écoute de ces deux récents extraits sonores d'une durée totale d'environ 10 minutes, c’est que la voix et la diction attribuées au Premier ministre ressemblent bien à sa manière de parler, et que les éléments de calendrier cités correspondent à l’actualité du 17 décembre, avec les perquisitions chez les fils de plusieurs ministres qui ont par la suite dû démissionner, et qu'ils pourraient confirmer les soupçons pesant sur Bilal Erdogan, fils du Premier ministre. Mais plus encore : il est certain que ces nouveaux enregistrements - si les personnes qui parlent au téléphone sont bien le Premier ministre et son fils, comme c’est présenté sur les deux vidéos, et comme on semble les reconnaître au son de leur voix - contiennent des révélations d’une gravité extrême pour M. Erdogan lui-même. 



    De «grands» procès pour ceux qui attaquent Erdogan 

    Pourquoi ? Parce que la personne qui est appelée « père » par l’homme plus jeune lui demande de « faire disparaître » des sommes d’argent qui sont gardées dans sa propre maison ; la voix présentée comme étant celle du chef du gouvernement évoque les perquisitions en cours le 17 décembre chez les fils de ses ministres (ils sont nommés dans cette conversation) ainsi que certains hommes d'affaires, et précise bien de faire « vite », de faire « tout disparaître », et de ne pas citer les noms des personnes chez qui cet argent devra être mis en sécurité (des parents et des hommes d'affaires proches de la famille) parce que, dit la voix plus âgée, le téléphone est « sur écoute ». Un scénario qui confirmerait, si ce n’est de quelconques allégations de corruption, de trafic ou de malversation - car on ne connaît pas l’origine de cet argent – au moins que le premier interlocuteur s’inquiète de la présence de cet argent à son domicile et informe son correspondant de perquisitions en cours, et qu'enfin il cherche à entraver la justice. Rappelons que le fils du Premier ministre, Bilal, cité dans l’instruction de l’enquête lancée le 17 décembre, a déposé il y a quelques semaines devant un des procureurs en charge de l’instruction. 

    Ce jeudi, lors de sa réunion de campagne à Burdur, M. Erdogan a en tous cas une nouvelle fois dénoncé le « complot » qui le vise lui et l'ensemble de l'Etat turc, et appelé ses électeurs à ne pas tomber dans le piège, à voter massivement pour le Parti de la justice et du développement lors des élections locales du 30 mars. Il a également une nouvelle fois appelé, sans le nommer expressément, le leader de la confrérie Hizmet, le prédicateur Fethullah Gülen (qui vit en exil aux Etats-Unis) à rentrer au pays et à s'engager en politique, si tel est son but, mais « sans déstabiliser le pays ». Et Recep Tayyip Erdogan a surtout promis « de grands procès » pour ceux qui l'attaquent, citant alternativement la confrérie Hizmet qu'il a qualifiée de « gang » et l'opposition sociale démocrate du Parti républicain du peuple (CHP). 


http://www.rfi.fr/europe/20140227-turquie-premier-ministre-recep-tayyip-erdogan-hizmet/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78816

Manifestation à Istanbul pour demander la démission du gouvernement suite à la révélation d'un enregistrement impliquant le PM

Des milliers de Turcs sont descendus dans les rues à Istanbul mercredi pour exiger la démission du gouvernement suite à la révélation d'un enregistrement dans lequel le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et son fils discutent de la façon de faire disparaître de grandes sommes d'argent alors qu'une enquête anticorruption est en cours. 

Quelques 5.000 personnes se sont rassemblées dans la rue Istiklal, la plus fréquentée d'Istanbul, dans le cadre d'un rassemblement organisé par le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), demandant au gouvernement de présenter sa démission. 

Le chef du CHP, Kemal Kilicdaroglu, a affirmé que l'enregistrement est authentique, indiquant que son parti l'a fait examiner par des experts vocaux. 

Lors du rassemblement, la foule a scandé "Les voleurs sont ici", et a symboliquement jeté 30 millions de faux euros dans les rues. 

"Mon père est un employé à la retraite et il gagne 800 livres turques (environ 380 dollars)", a déclaré à Xinhua le chef adjoint de la section stambouliote "Jeunes" du CHP, Firat Erdogan. "Moi, je dis à mon père que je n'ai que 20 livres dans ma poche pour finir la semaine... (Mais) le fils du Premier ministre s'inquiète, lui, avec son père, de 30 millions restés à la maison", a-t-il déclaré, faisant allusion à la conversation entre le Premier ministre et son fils contenue dans l'enregistrement audio. 

Des milliers de policiers antiémeute ont été déployés sur l'emblématique place Taksim et à proximité du parc Gezi dans le centre d'Istanbul. 

Il s'agit de la deuxième manifestation en une semaine suite à la diffusion de l'enregistrement dans les médias du pays. 

Des milliers de personnes ont manifesté dans 11 villes mardi soir, y compris la capitale Ankara, Istanbul, Izmir, Antalya et Antakya. 

Dans l'enregistrement audio, qui a été diffusé sur Internet lundi soir, le Premier ministre turc ordonne à son fils Bilal Erdogan de faire disparaître une grande quantité d'argent juste après l'ouverture d'une enquête anticorruption le 17 décembre, lorsque la police a mené des perquisitions aux domiciles des fils de trois ministres, a rapporté la presse locale. 

Le Premier ministre a rejeté ces allégations, qualifiant l'enregistrement de "faux". 

L'enregistrement dévoilé est une "attaque infâme" qui ne restera pas impunie, a-t-il déclaré mardi aux députés lors d'une session du Parlement. 

Il a estimé que l'enregistrement s'inscrit dans le cadre d'une "manipulation visant à renverser le gouvernement", ajoutant que "cette tentative de coup d'Etat ne restera pas sans réponse". 

http://french.peopledaily.com.cn/International/8549193.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78814

Turquie: la guerre des écoutes fait rage dans les médias

Libération 

Ragip DURAN (à Istanbul) 

27 FÉVRIER 2014 À 18:24 

Les journaux officiels tentent de discréditer les enregistrements qui mettent directement en cause le Premier ministre Erdogan. La presse d'opposition et les réseaux sociauxs'en régalent. 

C'est peu dire que les médias turcs couvrent de manière contrastée le scandale des enregistrements de discussions entre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et son fils Bilal sur l’argent sale de la corruption. Les quotidiens et les chaînes de télévisions pro-gouvernementaux – environ 70% de l’ensemble des médias – gardent un silence absolu sur leur contenu, tout en prétendant, comme le fait Erdogan, que ces enregistrements sont un montage orchestré par «les espions de la Confrérie Gülen infiltrés dans les services d’Etat chargés des téléphones portables cryptés et des écoutes». La confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, longtemps alliée d'Erdogan, est aujourd'hui son ennemi numéro 1, accusée d’avoir mis en place un «Etat parallèle» et de manipuler les enquêtes anticorruption qui menacent le gouvernement pour le déstabiliser avant les municipales et la présidentielle prévue en août. Plusieurs quotidiens proches d’Erdogan accordent ainsi une place importante aux déclarations du ministre de la Science, des Technologies et des Industries, Fikri Isik qui a eu «le sentiment que les bandes étaient fausses». Burhan Kuzu, président de la commission constitutionnelle du Parlement, député du parti gouvernemental, est également la star des quotidiens ce jeudi: «Même si lesbandes sonores étaient authentiques, personne ne croit au contenu», a-t-il dit. Sabah (325 000 exemplaires, dirigé par le gendre du Premier mMinistre) attaque en une le leader de la Confrérie: «Gülen est au service des puissances étrangères.» 

Les quotidiens proches de l’opposition et ceux proches de la Confrérie relatent eux en détail les conversations entre «Le Premier Voleur et son fils». Zaman (1,1 million d’exemplaires, porte-parole officieux de la Confrérie) titre à la une «Le tremblement de terre des écoutes se poursuit».Bugün (179 000 exemplaires, proche de la Confrérie) annonce «Les enregistrements sont authentiques à 99%». Hurriyet (400 000, un quotidien populaire) reproduit l’article du New York Times: «Le dernier feuilleton télévisé turc». Cumhuriyet (52 000 exemplaires, un quotidien d’opposition) parle d’une «Pluie de bandes sonores». 

«LES RÉSEAUX SOCIAUX PLUS FIABLES QUE LES GRANDS MÉDIAS» 

Quant aux chaînes de télévisions, même division. Celles proches du gouvernement ne parlent pas des bandes… mais se retrouvent contraintes de diffuser les déclarations du Premier ministre qui en nie l’authenticité. Les chaînes nationales pro-gouvernementales attaquent systématiquement la Confrérie, accusant les responsables des écoutes téléphoniques. Seules les chaînes nationales proches de la Confrérie (Samanyolu, Samanyolu Haber, Bugün, Beyaz) ou de l’opposition (Halk TV, Art 1 Tv et Sokak TV) diffusent des débats sur le contenu des bandes. Quelques chaînes, qui appartiennent au groupe Dogan/Hurriyet, comme la CNN Turk et Kanal D, ménagent la chèvre et le chou en relatant l’affaire de manière brève et avec force précautions. 

«Etant donné la censure et l’autocensure en vigueur, la majorité des citoyens, et surtout les jeunes, ne lisent pas les quotidiens et ne regardent pas les chaînes de télévision pour s'informer, observe Esra Arsan, spécialiste des médias de l’université Bilgi. Internet et les réseaux sociaux sont beaucoup plus riches et beaucoup plus fiables que les grands médias.» De fait, deux heures seulement après la diffusion mercredi soir de la dernière bande sonore, plus de deux millions d’internautes avaient écouté l’enregistrement. Dans ce nouvel enregistrement posté en ligne mercredi soir, un homme qui serait le Premier ministre demande à son fils de refuser une somme de 10 millions de dollars proposée par un homme d’affaires, la jugeant insuffisante. «N’accepte pas, lui conseille-t-il, tu verras bien qu’il finira bien par nous donner ce qui a été promis». 

L’affaire des écoutes circule essentiellement sur Internet mais aussi dans des espaces populaires comme le bazar, le café, la rue, les moyens de transport et les stades. Dans les transports en communs, les gens se repassent la conversation des Erdogan et la font écouter à leur voisin sur leur smartphone. Mercredi soir, lors du match de foot entre Galatasaray et Chelsea, plus de 50 000 spectateurs ont scandé le slogan imposé par l’actualité: «Partout des pots de vins, partout de la corruption.» Et ce n’est pas fini : on annonce pour vendredi la diffusion d’enregistrements du 17 décembre dans lesquels les Erdogan expliqueraient comment ils ont détruit des preuves de la corruption. 

Ragip DURAN (à Istanbul) 

http://www.liberation.fr/monde/2014/02/27/turquie-la-guerre-des-ecoute-fait-rage-dans-les-medias_983347

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78801

Ecoutes, purges, affaires : tout comprendre de la crise en Turquie

Le Monde 


27.02.2014 à 16h32 • Mis à jour le 27.02.2014 à 20h3 | 
Par Hélène Sallon 

Le « système AKP », bâti par Recep Tayyip Erdogan autour du parti turc islamo-conservateur, qu'il dirige sans partage depuis douze ans, est en train de vaciller. Alliée de l'AKP depuis son arrivée au pouvoir en 2002, la confrérie Gülen est entrée en 2013 en guerre contre le gouvernement. Exaspérée par la dérive autoritariste du premier ministre, la confrérie a vu dans le projet de suppression des « dershane », les établissements de soutien scolaire privés dont le mouvement tire une part substantielle de ses revenus, un irréversible affront. 

Cette décision aurait conduit au déclenchement, le 17 décembre, d'un vaste coup de filet anticorruption diligenté par le procureur d'Istanbul, Zekeriya Öz, réputé proche des réseaux « gülenistes ». Depuis, rumeurs, fuites et révélations alimentent des scandales au sommet. Dénonçant « un complot », le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a lancé la contre-offensive, bien décidé à remporter la bataille électorale qui s'annonce avec les élections municipales et présidentielle de 2014. 

1/ Qu'est ce que la confrérie Gülen ? 

Secte musulmane, lobby socioreligieux, la confrérie Gülen revendique plusieurs millions de sympathisants dans le monde entier. Elle est incarnée par son fondateur, Fethullah Gülen, un penseur mystique exilé aux Etats-Unis en 1999 afin d'échapper aux poursuites de la justice turque pour activités anti-laïques. Agé de 73 ans, cet imam est à la tête d'un puissant réseau d'écoles qui diffusent la culture turque à travers le monde, soutenu par des chaînes de télévision et le quotidien le plus vendu de Turquie, Zaman. Libéral, Fethullah Gülen prône en même temps la foi islamique et l'esprit du capitalisme. 

Bien qu'elle s'en défende, la confrérie, née dans les années 1970, prospère depuis vingt ans dans les coulisses du pouvoir. Officiellement apolitique, elle est soupçonnée d'avoir infiltré la bureaucratie turque, de contrôler la police et une partie de l'appareil judiciaire. Au moment de sa réélection en 2011, Erdogan avait reçu l'appui décisif de ce puissant lobby. Leur alliance depuis dix ans repose sur une opposition commune à l'armée turque et à l'appareil bureaucratique que tient l'intelligentsia kémaliste. Mais lors des manifestations qu'a connues la Turquie au printemps, la confrérie a pris ses distances, désapprouvant la répression menée par le gouvernement. 

2/ Qui est visé dans le scandale politico-financier ? 

Le 17 décembre, un vaste coup de filet anticorruption a été mené par la direction financière de la police à Istanbul et Ankara. Cinquante-six personnes ont été placées en garde à vue, parmi lesquelles les fils de trois ministres proches d'Erdogan, le maire (AKP) du quartier Fatih à Istanbul, des bureaucrates de premier plan et des hommes d'affaires liés au secteur de la construction et de la promotion immobilière. Vingt-trois personnes ont été inculpées et placées en détention préventive. 

Cette affaire en plusieurs volets, qualifiée de « plus gros scandale de l'histoire de la Turquie » par l'opposition, a abouti le 25 décembre à la démission de plusieurs ministres, obligeant Erdogan à procéder à un vaste remaniement ministériel. 

Un premier volet de l'enquête concerne des ventes illégales d'or de Turquie vers l'Iran, malgré l'embargo international. L'organisateur présumé de ce trafic, l'homme d'affaires iranien issu de la minorité azérie Reza Zarrab, aurait maquillé des transactions financières liées à ces ventes grâce à la banque publique turque Halk Bank. L'établissement a démenti. M. Zarrab aurait également monnayé des facilités auprès des fils de deux ministres démissionnaires (le ministre de l'intérieur, Muammer Güler, et celui chargé de l'économie, Zafer Caglayan). 

Deux autres enquêtes visent des malversations et des irrégularités commises lors d'appels d'offres publics immobiliers. Au centre des investigations, se trouve l'Administration de développement de l'habitat collectif (TOKI), qui a engrangé d'importants bénéfices lors de la vente de terrains publics à des promoteurs immobiliers et dans des projets de logements collectifs. L'entreprise parapublique est au cœur de la politique urbaine initiée par M. Erdogan à Istanbul. 

Le fils de l'ancien ministre de l'environnement, Abdullah Oguz Bayraktar, et plusieurs responsables du ministère, ainsi que le maire AKP du district stambouliote de Fatih, Mustafa Demir, sont soupçonnés d'avoir truqué ces marchés publics. La justice s'intéresse également à la Fondation turque pour le service des jeunes et de l'éducation (Turgev), dont le premier des deux fils de M. Erdogan, Bilal, est l'un des dirigeants. 



3/ Qu'est ce que la « guerre des écoutes » ? 

Une impitoyable « guerre des écoutes » a été lancée entre le gouvernement et la confrérie Gülen, mettant directement en cause M. Erdogan. L'authenticité des extraits diffusés sur les réseaux sociaux est contestée par le pouvoir. 

Un an après l'assassinat de trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, le 9 janvier 2013 à Paris, un enregistrement sonore mis en ligne sur YouTube, le 12 janvier, a renforcé la thèse d'un agent infiltré, en service commandé pour l'Etat turc. 

Plusieurs extraits de conversations téléphoniques, diffusés sur les réseaux sociaux en février, ont mis au jour les pressions exercées sur les médias par le premier ministre. M. Erdogan n'a pas nié ces conversations, notamment celle qu'il aurait eue avec un des dirigeants de la télévision privée Habertürk, Fatih Saraç, au moment des manifestations antigouvernementales de juin 2013, lui demandant de « faire le nécessaire » pour censurer un opposant. 

La dernière fuite sur la plateforme YouTube, le 24 février, concerne un enregistrement d'une conversation supposée entre Recep Tayyip Erdogan et son fils, Bilal. Lors de cet appel, présumé passé le 17 décembre, le premier ministre demanderait à son fils de faire disparaître plusieurs millions d'euros et de dollars dissimulés chez des proches. Le premier ministre a dénoncé « un montage immoral et totalement faux ». 

Dans la foulée, le régime a accusé des partisans de la confrérie Gülen d'avoir mis sur écoute plus de 2 000 personnes depuis 2011. Parmi eux, M. Erdogan, mais aussi des ministres, leurs conseillers, le chef des services secrets (MIT), Hakan Fidan, des élus de l'opposition comme de la majorité, mais aussi des responsables d'ONG et des journalistes. 



4/ Comment le pouvoir turc se défend-il ? 

Pour tenter de contenir le scandale initié par le vaste coup de filet anticorruption, le pouvoir a procédé à une purge des appareils policier et judiciaire, accusés d'abriter « un Etat dans l'Etat » et d'être noyautés par des partisans du mouvement Gülen. En deux mois, quelque 6 000 policiers, dont près de 2 000 à Ankara, ont été sanctionnés notamment pour avoir « outrepassé leurs pouvoirs », selon le décompte de la presse turque. Parmi eux, le chef adjoint de la sûreté nationale, des préfets de police et des chefs des services chargés de la lutte contre les crimes financiers, contre la contrebande, la piraterie informatique et le crime organisé. Par ailleurs, une vingtaine de procureurs ont été mutés et le Haut Conseil des juges et procureurs (HSYK), chargé de nommer les plus hauts magistrats, mis sous la coupe du ministère de la justice. Le contrôle de l'Etat sur la nomination des juges et des procureurs a été entériné par une loi adoptée le 15 février au Parlement, jugée anticonstitutionnelle par l'opposition. 

Le gouvernement turc tente également de verrouiller les libertés. Depuis décembre, Ankara a voté plusieurs changements législatifs cruciaux, procédant selon l'opposition à un « changement de régime ». Dernière en date, la loi controversée sur le contrôle d'Internet, promulguée le 18 février, qui permet à l'autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) de bloquer un site sur simple décision administrative. Pour l'opposition et de nombreuses ONG, le texte servira à étouffer les enquêtes judiciaires visant le pouvoir. 

L'Assemblée nationale s'apprête également à voter un élargissement des pouvoirs des services de renseignement, le MIT, dirigé par des proches de M. Erdogan, notamment en matière d'écoutes téléphoniques. 



http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/27/ecoutes-purges-affaires-tout-comprendre-de-la-crise-en-turquie_4373770_3214.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78800

Le pouvoir d’Erdogan chancelle

El Watan 


le 27.02.14 | 10h00 

Mis à mal par de nombreuses accusations de corruption éclaboussant son entourage, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, tente de reprendre la main en engageant des purges sans précédent dans la police et la justice pour en exclure les proches de la puissante confrérie du prédicateur Fethullah Gülen, longtemps son allié, qu’il accuse aujourd’hui de chercher à le pousser vers la sortie. 

Des milliers de manifestants ont dénoncé hier, dans les rues d’Istanbul et d’Ankara, la «corruption» du Premier ministre turc et exigé sa démission. Tayyip Erdogan a aussi fait voter des lois controversées qui durcissent le contrôle de l’internet et renforcent l’emprise du pouvoir sur la justice. Ces lois ont été promulguées, hier, par le chef de l’Etat turc, Abdullah Gül. Les textes qui s’y rapportent remanient notamment l’organisation et les compétences du Haut conseil des juges et procureurs (HSYK), l’une des plus hautes instances judiciaires du pays, en y renforçant les pouvoirs du ministre de la Justice, notamment dans la nomination des magistrats. 

Mais les scandales de malversations se suivent à une cadence telle que le Premier ministre, M. Erdogan, risque à tout moment d’être «déboulonné» par la contestation populaire qui couve en Turquie depuis des mois. La colère de la rue turque est montée d’un cran mardi, après la diffusion lundi sur internet, d’une conversation téléphonique compromettante le plaçant au cœur du scandale de corruption qui agite le pays. 

Cet enregistrement, dont l’authenticité n’a pas été confirmée de source indépendante, a pour la première fois mis personnellement en cause M. Erdogan, précipitant les appels de l’opposition à sa démission. Lors de sa harangue hebdomadaire devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP), le chef du gouvernement a, sans surprise, qualifié la conversation publiée sur YouTube de «montage indécent» et d’«attaque haineuse». «Jamais nous ne cèderons (...), seul le peuple peut décider de nous renvoyer et personne d’autre», a-t-il martelé en renvoyant tous ses critiques aux élections municipales du 30 mars prochain. 

Ainsi qu’il fallait s’y attendre, M. Erdogan a à nouveau accusé les «Gülens» d’avoir orchestré cette «nouvelle attaque». Depuis des semaines, le Premier ministre reproche à l’organisation de M. Gülen, très influente dans la police et la justice, d’avoir mis en place un «Etat parallèle» et de manipuler les enquêtes anticorruption qui menacent son gouvernement pour le déstabiliser avant les municipales et la présidentielle prévue en août. 

L’argument de la conspiration 

Dans l’enregistrement publié lundi soir, un homme, présenté comme M. Erdogan, conseille à un autre, qui serait son fils aîné Bilal, de se débarrasser rapidement de 30 millions d’euros.Ce coup de téléphone aurait eu lieu quelques heures après l’arrestation, le 17 décembre, de dizaines de proches du régime soupçonnés de corruption. «Fils, ce que je veux te dire, c’est de faire sortir tout ce que tu as chez toi, d’accord ?», dit la voix présentée comme celle de M. Erdogan. «Qu’est-ce que je peux avoir chez moi ? Il n’y a que l’argent qui t’appartient», lui répond son interlocuteur. Sitôt diffusé, cet enregistrement a enflammé les réseaux sociaux et l’opposition, qui pourfend la corruption du gouvernement issu de l’AKP, un parti affilié à l’Internationale des Frères musulmans. 

Des bancs du Parlement, la contestation s’est propagée mardi dans la rue. Un millier d’étudiants de l’université technique du Moyen-Orient d’Ankara a perturbé l’inauguration, par le chef du gouvernement, d’un boulevard tracé au milieu des arbres de leur campus. 

Des milliers de manifestants ont également dénoncé, hier, dans les rues d’Istanbul et d’Ankara, la «corruption» de Recep Tayyip Erdogan et exigé sa démission. Réunis à l’appel du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), plusieurs centaines de manifestants ont rejoint la place Taksim d’Istanbul, alors que dans la capitale, Ankara, plus de mille personnes ont manifesté sur la place Kizilay, au cœur de la ville, à l’appel de plusieurs syndicats de gauche. 

Coïncidence ou pas, la publication de cet enregistrement est intervenue juste après les révélations de deux journaux proches du régime accusant des magistrats de l’entourage de M. Gülen d’avoir illégalement mis sur écoute des milliers de personnes, dont M. Erdogan et le chef de ses services secrets (MIT), Hakan Fidal. Si en politique, effectivement, les événements sont rarement le fruit du hasard, on ne voit pas comment M. Erdogan pourra sortir indemne de cette grosse tempête qui s’abat sur lui. Le vent du changement dans le monde arabe qu’il a tant encouragé (avec armes et financements) pourrait bien provoquer aussi l’effondrement de son pouvoir. Surtout que, visiblement, il a perdu la bataille de l’opinion. 

Zine Cherfaoui 



http://www.elwatan.com/international/le-pouvoir-d-erdogan-chancelle-27-02-2014-247228_112.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78812

Yüklə 350,35 Kb.

Dostları ilə paylaş:
1   2   3   4   5




Verilənlər bazası müəlliflik hüququ ilə müdafiə olunur ©muhaz.org 2024
rəhbərliyinə müraciət

gir | qeydiyyatdan keç
    Ana səhifə


yükləyin