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OKKOO FM 87.7
La Radio Communautaire de Rufisque – le médium des Sans Voix ‘
SCRIPT EMISSION 4
Typologie : Santé/VIH
Thème : Stigmatisation / ICASA
Présentation :Mame Cheikh NDIAYE
Invités : Khardiatou Diallo, Mapathé Diop, Macoumba Sané, Mouhamed NIang, Sabou NDoye, Cheikh Insa Diémé
Format : Magazine
Durée : 36 mn
RESUME
La 15ème conférence internationale sur le SIDA en Afrique (ICASA) tenue à Dakar en décembre 2008, a été une grande rencontre d’échanges entre des jeunes venus de différents pays africains. Cette rencontre a permis au journaliste Mame Cheikh NDIAYE de réaliser un magazine sur le SIDA.
Le magazine comporte deux parties : une première avec sept (07) jeunes issus des différentes régions du Sénégal qui discutent sur le SIDA et une deuxième avec des MSM (homosexuels) sur leur situation au Sénégal.
GENERIQUE DE DEBUT
Mame C. NDiaye : Ces derniers jours certaines organisations ont organisé une marche à travers les rues de Dakar, qu’est ce qui vous a poussé à y participer ?
Enfant 1 : L’objet de cette marche était d’attirer l’attention des autorités sur la situation des enfants et jeunes sidéens africains.
Enfant 2 : Il nous fallait aussi demander aux deux grandes puissances (la France et les Etats-Unis) de respecter leurs engagements pris en faveur des enfants africains.
Enfant 3 : Les présidents Obama et Sarkozy sont interpelés, ils doivent respecter leurs paroles.
Enfant 4 : Aujourd’hui tout le monde parle de la crise économique pour détourner notre vigilance mais les enfants ne sont pas responsables des fautes commises par les adultes.
Enfant 5 : Pour moi ce qui me préoccupe le plus c’est la lutte contre la corruption surtout par rapport aux financements sur le SIDA. Les jeunes doivent être impliqués du début à la fin.
Enfant 6 : Mon combat réside dans la prise en charge des enfants atteints par la maladie. Il faut qu’on les aide dans la prise en charge des médicaments. Il faut aussi aller dans les coins et recoins du pays pour sensibiliser les populations et ne pas se concentrer dans la capitale.
Enfant 3 : Il faut créer des centres spécialisés pour les enfants et aussi penser aux couches vulnérables comme les handicapés. L’éducation sexuelle doit commencer avec les parents qui doivent discuter avec leurs enfants et leurs expliquer les mots comme abstinence, rapport précoce, rapport protégé, etc…
Mame C. NDiaye : Vos propos me permettent de faire une transition sur la stigmatisation, en tant que jeunes et leaders associatifs quels message lancez vous ? Ou quelles explications donnez-vous à ce phénomène ?
Enfant 1: La stigmatisation est un manque d’informations. Il y a beaucoup de gens qui ne savent pas ce qu’est le VIH SIDA, son mode de transmission. Personne ne peut vivre éternellement sans tomber malade. Le SIDA est une maladie comme les autres. On doit aider les personnes atteintes et leur permetre d’accéder aux ARD.
Mame C. NDiaye : Votre jugement par rapport au travail des médias sur la question du SIDA.
Enfant 2 : Les médias font un travail remarquable, il se pose toujours un problème d’accès à l’information pour certaines couches défavorisées. Souvent aussi le message délivré n’est pas très clair à cause des questions tabous pour la société.
Tampon : chanson des enfants sur le SIDA
2ème PARTIE
Entretien avec deux (2) MSN (homosexuels) et une (1) sociologue
Mame C. NDiaye : La stigmatisation dont vous faites l’objet est de plus en plus difficile, que faire maintenant ?
MSN 1 : Nous avons des rapports d’incompréhension avec notre société. Moi on peut m’appeler de tous les noms, je ne resterai pas moins homme.
Mame C. Ndiaye : On voit souvent des MSN battus, persécutés, qui quitte le pays pour se réfugier à l’étranger. Que pensez-vous de cette situation ?
MSN 1 : C’est quelque chose qui est mauvais. D’ailleurs j’ai un slogan qui dit « nous aimons tout le monde et tout le monde ne nous aime pas » Nous voulons être avec tout le monde, si les gens ne nous aiment pas, qu’ils nous laissent tranquilles. La différence est une richesse de l’humanité. La persécution dont nous sommes objets, au lieu de réduire la maladie, va l’augmenter si on n’y prend garde.
Mame C. NDiaye : Comment vous vivez la stigmatisation dont vous faites l’objet ?
MSN 2 : Nous sommes mal vus au Sénégal, les « Gorjiguènes » homosexuels sont perçus comme des personnes qui vivent leur féminité et qui fréquentent les cérémonies familiales en compagnie des femmes
Mame C. NDiaye : Comment êtes vous devenu MSN ?
MSN 1 : Mon penchant MSN date depuis mon enfance, quand j’étais enfant, un homme qui portait des amulettes m’a violé, je n’avais rien compris et devenu adulte j’ai voulu le dénoncer mais mes amis m’ont demandé de laisser tomber. Aujourd’hui il vit avec sa famille. La deuxième personne qui m’a abusé est un enseignant qui me donnait des cours particuliers. A chaque fois, il me menaçait et je ne disais rien à mes parents. J’ai grandi avec ce sentiment d’appartenance à la gente féminine.
Mame C. NDiaye : Les chefs religieux disent qu’un homosexuel ne doit pas être enterré dans un cimetière musulman, quel est votre avis ?
MSN 2 : Le coran dit : « un mort doit être enterré », nous devons assumer nos responsabilités et se faire respecter. Nous devons aller à la mosquée et à l’église comme les autres.
Mame C. NDiaye : Vous entretenez des relations avec beaucoup de monde
MSN 2 : On rencontre tout le monde du plus petit au plus grand, l’imam, le prêtre, le ministre. Des sommes importantes nous sont proposées. Il y a des gens qui nous recherchent parce qu’ils ont reçu des recommandations de leur marabout, etc…
Interview avec la sociologue Rokhaya GAYE
Mame C. NDiaye : Que pensez vous de l’homosexualité au Sénégal.
Rokhaya : Au Sénégal, l’homosexualité est un phénomène qui date de très longtemps. Dans certaines familles, on retrouvait des jeunes qui manifestaient très tôt des signes de féminité. On ne parlait pas des rapports entre hommes, c’était presque inexistant.
Aujourd’hui les causes de ce phénomène sont la promiscuité et la pauvreté. On ne doit pas les persécuter, mais les intégrer pour ne pas échouer dans notre mission de socialisation. Il faut noter que ces personnes sont souvent des bisexuelles, elles sont souvent mariées et parfois polygames. Il faut voir comment les intégrer pour limiter la propagation du virus du SIDA au sein de la population.
Remerciements
GENERIQUE DE FIN
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