Partout sur notre chemin, on sentait la frénésie dans l’action des Libanais pour reconstruire leur pays rendu exsangue par une longue guerre civile. Partout, des chantiers de reconstruction et de rénovation étaient ouverts, comme si on voulait rapidement faire disparaître les stigmates des confrontations entre les différentes communautés libanaises. Pour gagner du terrain sur la mer, en contrepartie du marché conclu avec l’Etat et la municipalité, de Beyrouth, une flotte de camions d’une société appartenant au milliardaire libano-saoudien et Premier Ministre, Rafic Hariri, déversait sur le littoral les déblais provenant des immeubles endommagés ou détruits lors des affrontements.
A Jounieh, nous avons retrouvé nos tennis women en verve et l’équipe de taekwondo en bonne condition physique, qui, ensemble se comportaient très honorablement. A la fin de la matinée, nous avons visité les grottes et le lac souterrain à Jeïta, à 20 km de Beyrouth, dans la mythique vallée verdoyante de Nahr-el-Kalb, sur les hauteurs dominant la ville, avant de déjeuner au restaurant du téléphérique non loin de la grande cathédrale maronite surplombant Beyrouth. L’après midi nous avons rendu une deuxième visite à nos brillantes tennis women et aux pongistes bien placés pour décrocher une médaille. Le soir, après dîner, nous avons flâné au quartier d’El Hamra tout proche, où les stigmates de la guerre civile étaient encore apparents (immeubles éventrés, ruines, façades criblées de balles, fils électriques pendants, rues sombres etc.). Le 20 juillet au matin, nous avons de nouveau fait la tournée des centres des Jeux, et le soir nous avons flâné sur la Corniche où des milliers de Libanais étaient venus chercher un peu de fraîcheur en période de canicule. Beyrouth est une ville qui ne dort jamais, les rues sont condensées et la circulation bloquée durant des heures. Les Libanais sont des bons vivants : la journée, c’est le travail normal et le soir c’est la fiesta jusqu’au lever du jour. Tard le soir, après un contact téléphonique avec le Ministre Ameziane, nous fûmes obligés d’écourter notre séjour au Liban et d’annuler notre déplacement à Damas programmé à notre arrivée à Beyrouth. Le 21 juillet, nous avons quitté tôt la capitale du pays du cèdre pour Baâlabeck, en passant par le secteur de la Montagne, Aâley, Hamdane, Chtaura et Zahlé. Dans la Montagne, surplombant Beyrouth, comme dans un décor surréaliste, nous avons traversé des villages à demi abandonnés, des hameaux fantômes, vestiges de la guerre civile entre les factions libanaises de toutes confessions. Les populations musulmanes et chrétiennes avaient fui les bombardements sauvages et les massacres perpétrés par des milices incontrôlables et des bandes mafieuses, pour aller se réfugier à Beyrouth et sa banlieue, et gonfler le nombre de déplacés et de réfugiés des camps palestiniens. Dans la plaine de la Bekaa, zone de grands et riches domaines agricoles (agrumes, vignes, emblavures), l’armée syrienne, omniprésente, veillait sur les lieux, installée puissamment sur les hauteurs qui abritaient des stations radars, des batteries de DCA, des canons, des chars de fabrication soviétique. Elle était aussi présente aux nombreux barrages de contrôle sur les routes menant à Baâlabeck et Damas. Baâlabeck, bourgade cosmopolite proche de la frontière syrienne, dont les habitants durant des siècles avaient vénéré et adoré des dieux païens, a connu l’avènement des religions monothéistes.
Ancienne plaque tournante des colonies romaines de la Méditerranée orientale elle est renommée par ses ruines anciennes, ses aqueducs, ses thermes, déclarés patrimoine mondial pour l’UNESCO et ses grands domaines terriens. Elle abrite un des plus grands camps palestiniens (Al Jalil), à l’entrée sud de la ville ; elle est aussi le fief du Hezbollah, la base arrière de l’armée syrienne déployant ses batteries anti-aériennes et ses radars sur les hauteurs dominant la ville, et l’exemple de ce nouveau Liban qui essayait de renaître de ses cendres après de terribles massacres intercommunautaires. Après la visite de la ville et des ruines romaines, un des trésors archéologiques du Moyen Orient, nous avons rebroussé chemin en nous arrêtant pour déjeuner tranquillement à Zahlé, au bord du fleuve du même nom. De retour à Beyrouth, nous avons assisté à la consécration de nos tennis women, et le soir, nous avons de nouveau longuement marché à El Hamra, très animée et envahie par une foule colorée et bruyante. Très tôt le 22 juillet, après la traversée des camps palestiniens de Sabra et Chatila, lieux des terribles massacres perpétrés en 1982 par des milices libanaises de Geagea, à la solde de l’armée israélienne de Sharon, et après les derniers contrôles de l’armée syrienne, nous avons rejoint l’aéroport, pour enregistrer sur Paris, après les derniers contrôles syriens. De cette mission au pays du cèdre, j’avais retenu que : - le Liban était en effervescence après une terrible guerre civile de vingt ans, dont les stigmates à Beyrouth étaient partout visibles : le spectre du retour de cette guère et le souvenir de l’invasion israélienne de 1982, affectaient encore les esprits, - la présence de l’armée syrienne était perceptible dans les places névralgiques de Beyrouth et dans la plaine de la Bekaa, proche de la frontière avec la Syrie, - l’Eglise catholique est présente et influente, notamment à travers la communauté maronite, emmenée par ses patriarches, - le Hezbollah est installé puissamment parmi la population musulmane, alors que les Palestiniens, cantonnés dans leurs camps, étaient moins visibles, - le pays qui se reconstruisait à vive allure, a surtout besoin de paix véritable pour redevenir la Suisse du Moyen Orient.
****
Au retour, nous avons retrouvé les problèmes inhérents au lancement de la campagne de colonies de vacances de l’été 1997. La première quinzaine du mois d’août 1997 fut marquée par la réunion de la commission parlementaire ad hoc sur colonies de vacances, la tenue du Conseil d’administration du Pari Sportif, le match de football avec le Sénégal (3 à 0) entrant dans le cadre de la Coupe d’Afrique des Nations au Burkina Faso. Le mois d’août avait enregistré un événement important avec l’inauguration du Complexe de Bouznika par le Prince Moulay Rachid, fleuron de l’activité de jeunesse et dont le projet avait été mené à son terme grâce à la coordination parfaite entre le Ministère et le réalisateur CAPRI. Par la suite, en compagnie du Président de la Fédération d’Athlétisme, Haj Médiouri, nous avons assisté en Grèce, à Athènes, aux Championnat du Monde. Les Championnats avaient consacré nos athlètes Guerrouj (1.500m) et Bidouane (400m haies), coachés par le Directeur Technique, Aziz Daouda, sous le regard bienveillant de Nawal El Moutawakel, ancienne championne olympique du 400m haies et membre de la Fédération Internationale d’Athlétisme (IAF). Nous avons fêté ces exploits dans un restaurant, au vieux quartier Plaka, où les clients rivalisaient d’adresse en cassant de piles d’assiettes en argile immaculée. Le séjour en Grèce fut agrémenté par une croisière dans les îles du golfe de Salonique (Egine, Pôros et Hydra, connues pour la beauté de leurs sites) et par l’accueil d’un ami libanais, Al Khoury, responsable dans une grande société arabe de BTP installée dans la capitale grecque et rayonnant sur le pourtour méditerranéen.
Nawal au Département En août 1997 aussi, au retour des Championnats du Monde d’Athlétisme à Athènes, sur décision royale, avant la fin de la législature du Gouvernement en place à dominante politique, une équipe composée essentiellement de ministres technocrates était appelée pour assurer la relève. Le Roi Hassan II avait demandé aux ministres partisans d’aller préparer et engager leur campagne électorale, évitant ainsi « d’interférer dans la marche normale de l’Administration du territoire ». Le Département de la Jeunesse et des Sports, dévolu à Nawal El Moutawakel, fut transformé en Secrétariat d’Etat délégué auprès du Ministre des Affaires Sociales, Guerraoui, ex Ministre de l’Energie et des Mines. Nawal partie en croisière en Mer Egée, après les Championnats du Monde, fut rappelée et ramenée en urgence au Maroc par avion spécial pour assister à la prestation du serment du nouveau gouvernement au Palais royal de Rabat. Nawal, championne émérite, auréolée de son passé glorieux, de son militantisme assidu pour la promotion du sport, donnera pour un laps de temps, davantage d’éclat au Département, et ce, grâce à ses accointances avec le mouvement olympique international. La passation des consignes, présidée par Abdellatif Guerraoui, ancien ministre de l’Energie et des Mines, fut l’occasion pour Ameziane,de louer, un peu tard, le travail accompli par le Secrétariat Général. Pour marquer ma sympathie, éloignant les ressentiments engrangés durant plus de deux ans, j’avais tenu à organiser, à mon domicile, un déjeuner d’adieu en l’honneur d’Ameziane, en présence de tous les premiers responsables du Ministère. Nawal, quant à elle, était heureuse de présider pour quelque temps aux destinées d’un secteur qu’elle connaissait parfaitement bien depuis plusieurs années. Pour ma part, mon souci permanent et mon devoir furent d’aider Nawal à s’acquitter de sa tâche et de réussir sa mission exaltante, malgré le comportement sourcilleux de Guerraoui qui n’avait pas enterré la hache de guerre avec moi. Il reconnaîtra plus tard, après son départ du Ministère des Affaires sociales et de la Santé, qu’il n’avait plus rien à me reprocher, comme s’il voulait transcender son attitude antérieure à l’Energie et aux Mines. Dès lors, avec l’assentiment de Nawal, tout fut mis en œuvre pour exorciser les démons de la discorde, clarifier la situation, et surtout lancer des actions de proximité à tous les niveaux de responsabilité et de décision. Evidemment, cela exigeait l’ignorance de tous les pernicieux et des nombreux tire aux flancs opposés à notre désir affirmé de transparence, d’équité, de travail en équipe, de réelle mobilisation des énergies pour assurer une bonne gouvernance.
Dans le feu de l’action, le match Maroc-Gabon, comptant pour les éliminatoires du Mondial 1998, s’était soldé par 2 à 0. Ce fut un bon présage pour Nawal qui présidait à Casablanca sa première manifestation sportive officielle, acclamée chaleureusement par des milliers de spectateurs au stade Mohamed V à Casablanca. A Madagascar Le 23 août 1997, quelques jours après l’installation de Nawal, je suis parti à Madagascar assister aux Jeux de la Francophonie et participer à la réunion des Ministres de la CONFEGES (organisation des sports des pays francophones), accompagné de Daoudi, chef de la division de la coopération. Après un transit par Paris et une escale d’un jour à l’île de la Réunion, suite à un retard de l’avion d’Air France au départ d’Orly, nous sommes arrivés à Tananarive, accueillis chaleureusement par les autorités malgaches. Madagascar, grande île dans l’Océan indien séparée de l’Afrique continentale par le détroit du Mozambique, est indépendant effectivement depuis 1960, riche en potentialités humaines, agricoles (riz, manioc, maïs, café, canne à sucre), d’élevage (zébu) et minières (graphite, chrome, mica, pierres précieuses). Après le Président Tsiranana et le retrait du Président Ramanantsoa, le régime marxiste de Ratsiraka, arrivé au pouvoir en 1975, avait rendu un pays aux grandes potentialités en nation exsangue et à bout de souffle. ***
Les travaux au Ministère des Affaires Etrangères avaient examiné quinze points étudiés par des comités d’experts, et adopté des recommandations visant à renforcer le rôle de la CONFEGES. Le Canada fut désigné pour organiser les 4è Jeux de 2001, alors que le Liban avait réservé sa décision pour les Jeux de 2005, eu égard à l’instabilité et l’incertitude politique qui y sévissait. En ce qui concerne les Jeux, notre représentation s’était bornée au tennis féminin, sans beaucoup de réussite. Les autres disciplines avaient décliné leur participation en raison du coût élevé du transport aérien jusqu’à Madagascar et du refus du Ministère des Finances d’accorder une subvention spécifique pour les Jeux. En marge de la Conférence, des contacts eurent lieu avec les délégations du Liban, de l’Ile Maurice, de Mauritanie, d’Egypte, du Gabon et de France, et avec des hommes d’affaires désireux de venir au Maroc nouer des relations avec leurs homologues marocains, notamment dans les domaines de l’agro-industrie et des pêches maritimes. L’amitié et l’hospitalité du Dr Nordali, malgache d’origine indienne, vieil ami du Maroc et de la famille royale, nous avaient facilité et agrémenté le séjour, en nous faisant connaître une partie de la grande île Durant notre séjour, nous sommes allés en pèlerinage à Antsirabe, ville de 50.000 habitants, à 150 km au sud de Tananarive, en traversant des hauts plateaux granitiques et latéritiques avec des forêts clairsemées. Le nom d’Antsirabe provoque chez chaque citoyen marocain une charge d’émotion d’une rare intensité, et son évocation est définitivement liée à une période trouble et pénible de l’histoire du Maroc : l’exil durant deux années de feu Mohammed V et de la famille royale. Ce fut émouvant de circuler à travers l’Hôtel des Thermes, lieu de résidence de la famille royale, puis d’aller au marché et à la mosquée où le Souverain exilé présidait la prière du vendredi et rencontrait la communauté musulmane majoritairement indo-pakistanaise ou comorienne. Mohammed V et la famille royale avaient noué des contacts avec la population qui leur vouait une grande admiration, perpétuant une symbolique par la suite entre le Maroc et Madagascar, à telle enseigne que les autorités d’Antsirabe souhaitaient une visite de la Princesse Amina native de cette ville et envisageaient de baptiser du nom de Mohamed V une des principales places, et du nom de la Princesse une importante artère. Après notre séjour à Madagascar, sur le chemin du retour, nous avons fait escale à Johannesburg et rencontré l’Ambassadeur Benriyane, à l’occasion d’un déjeuner pour remémorer les différents voyages en Afrique du Sud et constater que le pays était en train de se refaire une autre santé après l’Apartheid. ****
Dès mon retour d’une mission à Madagascar pour assister à la réunion de la CONFEGES, dans la nouvelle ambiance installée au Département, nous n’avons négligé aucun effort pour renforcer les structures au plan de la gestion administrative, financière et technique. Ainsi, des séances de travail, présidées par Nawal, furent tenues pour examiner les dossiers en cours, notamment, le projet de budget 1998, le renforcement de l’outil informatique de gestion, la médecine du sport à l’IRFC, la gestion du Centre de Bouznika et le développement des actions du Pari Sportif (Toto Foot). Au Centre de Bouznika, après avoir constaté la défaillance dans la gestion, nous avons confié la direction à Mlle Bensouda qui se révéla d’une efficacité étonnante et fut à la base de la notoriété de ce centre devenu désormais le centre de ralliement du mouvement associatif et du déroulement des manifestations du Département. Nous avons soutenu Mlle Bensouda, au grand dam des thuriféraires traditionnels des actions du Département, pour diriger et organiser l’une des plus grandes réalisations que le Ministère n'ait jamais connue au plan de la Jeunesse. Au plan des services extérieurs, des mouvements de responsables avaient visé le renforcement du contrôle et l’efficience des interventions des délégations. Après un déplacement à Marrakech pour assister au lancement des préparatifs des Championnats du Monde de Cross Country, et pour mettre un terme aux polémiques interminables entre les membres du Comité provisoire du handball, il fut décidé d’autorité de désigner un autre Comité provisoire et d’y introduire des professionnels et des responsables directs des clubs. La même procédure sera suivie plus tard pour le cyclisme en profonde léthargie depuis que les anciens dirigeants avaient saboté toutes les initiatives de relance de cette discipline populaire ayant donné naissance autrefois à de grands champions nationaux comme El Gourch et Nejjari. Au Qatar Début septembre 1997, avec mon épouse, Fatima, nous avons accompagné Nawal en mission officielle au Qatar désireux de nouer et développer des relations sportives avec notre pays. Qatar, émirat riche en pétrole et gaz, où les réserves prouvées sont parmi les plus importantes du monde, gouverné par la dynastie des Al Thani depuis 1868, fut un protectorat britannique, indépendant depuis 1971. Nous fûmes reçus, dès notre arrivée à l’aéroport de Doha, capitale de l’émirat, et partout, avec des égards particuliers, grâce à la notoriété et l’aura de Nawal, première femme arabe championne olympique. La chaleur étouffante qui dans tout le Golf arabo-persique, ne nous avait pas empêchés de visiter à Doha plusieurs infrastructures sportives toutes catégories, disproportionnées et peu utilisées par les nationaux qataris. Nous avons assisté au match de football Qatar-Koweït (0 à 2) ayant drainé exceptionnellement ce jour là, plus de 25.000 spectateurs, en keffiehs, tout de blanc vêtus et déchaînés. Nawal et Fatima furent les seules femmes à assister à la manifestation grandiose et haute en couleurs. Par la suite, plusieurs rencontres officielles eurent lieu avec les responsables qataris, suivies de réceptions pompeuses où le service anglo-saxon fut de rigueur. Une visite fut consacrée aux studios de la Chaîne satellitaire, El Jazzera, à laquelle Nawal avait accepté d’accorder une interview pour marquer l’importance des activités sportives dans la promotion de la femme arabe, et expliquer la politique suivie depuis longtemps par notre pays dans ce domaine. Notre coopération avec le Qatar, quoique timide, pouvait repartir sur des bases plus solides, après la mise en place d’un comité de coordination appelé à se réunir régulièrement, par alternance à Qatar et au Maroc. Un dîner fastueux, au domicile de l’Ambassadeur Dilaï, avait regroupé la colonie marocaine au Qatar, dont notamment des speakers à la Chaîne Al Jazzera et des cadres sportifs en service dans les différents clubs de l’Emirat. Après Qatar, alors que Nawal avait regagné le Maroc après un passage rapide à Abou Dhabi, avec Fatima nous avons transité pour un court séjour à Koweït chez des amis à Koweït City, ville en pleine construction et en redressement après avoir souffert de l’invasion irakienne de 1990. Fin septembre 1997, une délégation du Qatar était venue examiner avec nous les réelles possibilités de coopération, conformément au protocole signé à Doha. La suite sera peu reluisante, la coopération entre les deux pays fut aussi un triste épisode des relations avec les pays du Moyen Orient. ****
Au cours du dernier trimestre 1997, des déplacements de Nawal avaient concerné les provinces d’Agadir, Tiznit, Errachidia, Ouarzazate et Oujda pour apprécier la situation des centres existants, des projets du Département en cours de réalisation, et présider des manifestations sportives régionales. Partout, les Gouverneurs, les autorités locales, les élus, les populations et les agents du Département réservèrent un accueil enthousiaste à Nawal, devenue, très justement, la véritable coqueluche des jeunes filles, des femmes et de tous les sportifs en herbe. Au cours de nos différentes tournées, en voiture et en avion, Nawal n’avait manqué d’enregistrer de louables et vertueuses actions, mais aussi des insuffisances notoires aux plans des équipements des maisons de jeunes, des foyers féminins et des installations sportives de proximité. Nous sommes revenus chaque fois à Rabat, convaincus que pour gagner la bataille du développement sportif, de la jeunesse et de la promotion de la femme, nous devrions travailler en synergie avec les autorités locales et les élus, seuls à même d’aider le Département à transcender le problème des crédits budgétaires, jugés insuffisants à chaque exercice. Avant de clôturer l’année 1997, et répondant à la demande du Ministre Guerraoui, nous avons organisé un séminaire de sensibilisation de nos délégués régionaux pour les inciter à rechercher des sources additionnelles de financement en renforcement des ressources propres du Département, trop maigres pour répondre aux réels besoins. Début janvier 1998, pour mieux cibler nos interventions, plusieurs conventions furent signées avec les ONG opérant dans le domaine social, en synergie et en présence de Mme Aziza Benani, Secrétaire d’Etat aux Handicapés. Fin janvier 1998, au cours d’une cérémonie émouvante présidée par la Secrétaire d’Etat, Issa Ikken, Directeur de l’IRFC, ancien Directeur de la Jeunesse, est parti en retraite après avoir officié avec compétence au service de l’Etat durant plusieurs décennies, et marqué de son empreinte plusieurs générations de jeunes. Début février 1998, au cours d’une mission à Bruxelles, nous avons examiné avec les autorités flamandes, la situation de notre coopération et constaté, à la satisfaction de l’Ambassadeur du Maroc, Rachad Bouhlal, les bons résultats obtenus dans le respect de nos accords. A la mi-février 1998, à Tunis en pleine effervescence pour les préparatifs des Jeux Méditerranéens, en compagnie du Directeur de la Jeunesse, Mounabih, nous avons examiné le programme d’action dans le cadre de l’Agence maroco-tunisienne de coopération en matière de jeunesse, et constaté avec une réelle satisfaction que les programmes avaient été réalisés dans leur ensemble. Les Tunisiens nous avaient réservé un accueil fraternel des plus chaleureux, et nous donnèrent l’occasion de visiter une maison de jeunes modèle, et des centres de formation en informatique dédiés à la jeunesse. Fin février 1998, sous la présidence de Nawal, s’était tenu le Conseil d’Administration du Pari Sportif pour apprécier les efforts de l’équipe de gestion et approuver le changement de dénomination de la société devenue ‘’La Marocaine des Jeux et des Sports’’, avec l’ambition entretenue de multiplier les ressources et de renforcer les apports au Fonds National de Développement du Sport (FNDS) Plus tard, l’intervention de la société américaine GTECH, viendra moderniser et informatiser l’ensemble des activités du Pari Sportif. Pour éviter tout dérapage, un programme ambitieux fut décidé pour traiter les opérations en temps réel, avec l’espoir de retombées financières conséquentes pour la promotion du sport. A fin février 1998, faisant suite à la mission effectuée au Qatar en septembre 1997, la venue d’une délégation de l’émirat avait apprécié nos réelles possibilités de coopération. Le début du mois de mars 1998 bruissait d’un changement imminent de l’équipe gouvernementale, venant concrétiser les résultats des dernières élections législatives. Après une longue attente, le 13 mars 1998, le Roi Hassan II reçut Me Youssoufi, Premier Secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et le chargea de former un nouveau gouvernement.