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Flottille pour Gaza: Israël offrirait 20 millions de dollars à la Turquie



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Flottille pour Gaza: Israël offrirait 20 millions de dollars à la Turquie

L'Express

Par LEXPRESS.fr, publié le 03/02/2014 à 07:48

Les négociations entre les deux pays ont repris courant décembre, selon le Haaretz, et pourraient mener à un accord pour dédommager les victimes turques du raid des forces israéliennes.

Vers une détente des relations entre Israël et la Turquie? Selon le quotidien israélien Haaretz, Tel Aviv aurait proposé de dédommager les familles des ressortissants et les blessés turcs du raid de la flottille de Gaza à hauteur de 20 millions de dollars.

Les négociations ont repris courant décembre, croit savoir le journal qui cite une source diplomatique anonyme. La Turquie aurait notamment diminué ses demandes d'indemnisations, jusque-là plafonnées à 30 millions de dollars. Israël se disait prêt à payer 15 millions.

Toutefois, l'accord sur les 20 millions de dédommagement n'est pas encore entériné, et ne devrait pas l'être avant les élections du 30 mars en Turquie.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/flottille-pour-gaza-israel-offrirait-20-millions-de-dollars-a-la-turquie_1319728.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78273

Jihad : "Le dialogue avec la Turquie doit être renforcé", selon Manuel Valls

RTL


Par Jean-Michel Aphatie , La rédaction de RTL.fr | Publié le 03/02/2014 à 08h35 | Mis à jour le 03/02/2014 à 08h45 | L'invité de RTL

INVITÉ RTL - Le ministre de l'Intérieur pense que la France "a les moyens d'empêcher les départs" vers la Syrie.

La facilité avec laquelle les Français se rendent en Syrie pour rejoindre le jihad inquiète. Selon Manuel Valls, pourtant, "la France a les moyens d'empêcher les départs" de ses citoyens vers la guerre sainte. Le ministre de l'Intérieur tempère toutefois cette position, rappelant que les difficultés de la France sont dues à la "grande ampleur du phénomène".

L'ancien maire d'Evry évoque d'ailleurs "entre 600 et 700 personnes" concernées en France. "Plusieurs réseaux ont été démantelés", affirme cependant Manuel Valls. L'une des solutions à cette problématique réside dans la surveillance de la frontière turque, dont une enquête RTL a montré qu'elle était trop facile à franchir. "Le dialogue avec la Turquie a lieu et il doit être renforcé", estime le ministre.

Le gouvernement travaille également à la possibilité de rétablir l'autorisation parentale pour la sortie de territoire des mineurs. Une circulaire datant du 20 novembre 2012 et entrée en application le 1er janvier 2013 a supprimé les autorisations de sortie du territoire demandées aux mineurs français qui voyagent sans leurs parents. Une décision prise notamment afin de simplifier les voyages scolaires.
http://www.rtl.fr/actualites/info/politique/article/jihad-le-dialogue-avec-la-turquie-doit-etre-renforce-selon-manuel-valls-7769371820

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78274

Article du journal franco-turc Zaman - 03/02/2013 – 1

Le Collectif VAN relaye ici les articles du journal franco-turc Zaman (équivalent du Today's Zaman en langue anglaise, diffusé en Turquie). Attention : ces articles ne sont pas commentés de notre part. Il s'agit pour l'essentiel de traductions des versions turque et anglaise du Zaman, journal proche du parti au pouvoir (AKP).

Zaman France



Erdogan et Rohani unis contre Al-Qaïda

PAR SAMI KILIÇ | VEN, 31/01/2014 - 17:03

La visite du Premier ministre turc en Iran a permis de signer des conventions dans le domaine économique. La question syrienne n'était pas au cœur des discussions mais elle a été évoquée en filigrane. Les autorités des deux pays se sont accordées pour condamner le «terrorisme».

L'accueil aurait pu être un brin plus affable. Erdogan s'apprêtait à effectuer une visite de deux jours en Iran et voilà que le représentant du Guide suprême auprès des gardiens de la Révolution, Abdallah Hadji Sadiki, déclarait : «Erdogan était, jusqu'à récemment, une marionnette du régime sioniste, au service des thèses complotistes en Syrie, mais il s'est réveillé». Bonne nouvelle pour les uns, mauvais ton pour les autres. Cela n'a pas empêché le Premier ministre turc de se sentir chez lui, «dans son second foyer», a-t-il déclaré.



Coopération économique renforcée

La visite visait surtout à signer des conventions sur le renforcement de la coopération économique entre les deux pays. Les sanctions contre l'Iran se sont allégées et la Turquie a besoin de son gaz et de son pétrole puisqu'elle est «en plein essor dans le domaine de la haute technologie et de l’industrie» dixit Tayyip Erdogan. Invité et accueilli par le vice-président, Eshaq Jahangiri, le Premier ministre turc a eu l'occasion de s'entretenir avec le président Hassan Rohani avant d'être reçu en audience par le Guide suprême, Ali Khamenei.



Deux positions opposées sur la Syrie

Au-delà de ses aspects commerciaux, le voyage était l'occasion de confronter les positions sur la situation en Syrie. Deux puissances régionales, voisines qui plus est et deux positions radicalement opposées. L'embellie au niveau bilatéral ne va pas de pair avec une convergence de vues sur les dossiers régionaux. Les Iraniens soutiennent le régime d'Assad au nom de considérations politico-religieuses alors que les Turcs ont été les premiers à le renier au nom des «valeurs». A la suite de son entretien avec Erdogan, le président Rohani a envoyé plusieurs messages sur Twitter affirmant que «la situation en Syrie est dévastatrice. Tout doit être fait pour arrêter les combats et les tueries qui continuent (…). L'Iran et la Turquie partagent les mêmes vues sur les questions régionales, y compris sur le combat contre le terrorisme et l'extrémisme».



«Le combat contre le terrorisme et l'extrémisme»

Le passage de quelques heures du directeur des Renseignements turc (MIT), qui a accompagné Erdogan dans cette visite, aurait permis d'apporter des précisions sur la situation en Syrie. Terrorisme et extrémisme ne signifiant pas exactement la même chose pour les deux parties. Les Iraniens qualifient de terroristes tous les opposants à Assad alors que les Turcs n'utilisent le terme que pour les militants d'Al-Qaïda. Depuis quelque temps, la Turquie passait pour le soutien des groupes djihadistes. Récemment, le général Aviv Kochavi, chef des renseignements de l'armée israélienne, avait affirmé que trois bases d'Al-Qaïda étaient installées sur le territoire turc ; information démentie par le ministère des Affaires étrangères qui a rappelé que le groupe terroriste est «également une menace pour la Turquie». L'armée turque venait d'ailleurs de bombarder les positions de l'Etat islamique en Irak et au Levant, affilié à Al-Qaïda. Le président Hollande, en visite en Turquie, avait également remercié la Turquie pour son implication dans l'arrestation de deux jeunes français qui s'apprêtaient à rejoindre les djihadistes.



http://www.zamanfrance.fr/article/erdogan-rohani-unis-contre-alqaida-7644.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78252

Article du journal franco-turc Zaman - 03/02/2013 - 2

Le Collectif VAN relaye ici les articles du journal franco-turc Zaman (équivalent du Today's Zaman en langue anglaise, diffusé en Turquie). Attention : ces articles ne sont pas commentés de notre part. Il s'agit pour l'essentiel de traductions des versions turque et anglaise du Zaman, journal proche du parti au pouvoir (AKP).

Zaman France



Le gouvernement turc accusé de profilage au sein de l'Etat

PAR EMRULLAH BAYRAK | VEN, 31/01/2014 - 17:54

Les preuves concernant des activités de surveillance continuent de faire surface. Lors d'une conférence de presse au Parlement turc le 29 janvier, le député MHP, Özcan Yeniçeri, a déclaré que le gouvernement avait surveillé et classifié certaines personnes, avec à l'appui un document signé par l'ex-ministre de l'Education, Ömer Dinçer. Ce document, envoyé par l'ancien ministre à la Commission parlementaire chargée d'enquêter sur les coups d'Etat prouve que le ministère conservait des documents sur des personnes qui auraient été impliquées dans des activités qualifiées de réactionnaires. Dans le texte, daté du 12 septembre 2012, Dinçer déclare que des mesures ont été promulguées par le ministère dans le cadre d'une «stratégie visant à lutter contre les activités réactionnaires».

Une politique gouvernementale d'exclusion

Le ministre affirme également que le ministère a mis en place un «Comité de suivi et de coordination des activités réactionnaires» afin de collaborer avec le Conseil de surveillance et de coordination du Premier ministre pour lutter contre les activités réactionnaires. Selon Yeniçeri, cette politique envers les «autres», c'est-à-dire les personnes qui ne font pas partie de l'AKP, vise à les exclure des médias, du secteur des affaires, des appels d'offre, de la bureaucratie nationale et de l'administration de l'Etat. Yeniçeri a rappelé que des documents avaient déjà été dévoilés récemment et qu'ils révélaient l'existence d'un profilage contre le mouvement Hizmet ainsi que certains membres du MHP et du CHP.



http://www.zamanfrance.fr/article/gouvernement-turc-accuse-profilage-sein-letat-7647.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78264

L'info vue par la TRT (1)

Le Collectif VAN vous propose cet article publié sur la TRT (Télévision & Radio de Turquie). Les articles de ce site ne sont pas commentés de notre part. Ils peuvent contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve.

TRT



M. Davuoğlu a évoqué la crise syrienne au cours de sa visite en Allemagne

Le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu a estimé que la situation en Syrie n’était pas une question intérieure.

M. Davutoğlu a rencontré son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier à Berlin.

Lors de la conférence de presse organisée à l’issue de l’entretien, M. Davutoğlu a fait appel à la communauté internationale de passer à l’action concernant la crise syrienne.

« Les événements en Syrie sont à présent au-delà d’un simple problème politique » a affirmé M. Davutoğlu.

« C’est un tragédie humanitaire. Une profusion de crimes contre l’humanité sont commis. Le silence et l’indifférence à ce sujet de la communauté internationale sont inacceptables.

Personne ne peut l'accepter en étant une question intérieure : l’utilisation des armes chimiques contre les zones habitées par les civils, le lancement de barils d’explosif et des missiles Scud » a-t-il ajouté.

M. Davutoğlu a exprimé leur souhait de voir l’Allemagne user de son poids sur la communauté internationale dans ce domaine. « Nos consultations qui sont toujours transparentes et amicales, vont aussi continuer dans l’avenir » a fait part M. Davutoğlu.

Date de l'information : 03 Février 2014 15:02

http://www.trtfrancais.com/fr/informations/detail/turquie/1/m-davuoglu-a-voqu-la-crise-syrienne-au-cours-/12453

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78272

L'info vue par la TRT (2)

Le Collectif VAN vous propose cet article publié sur la TRT (Télévision & Radio de Turquie). Les articles de ce site ne sont pas commentés de notre part. Ils peuvent contenir des propos négationnistes envers le génocide arménien ou d'autres informations à prendre sous toute réserve.

TRT


Le ministre des Affaires européennes M. Çavuşoğlu s’est plaint de la lenteur des processus d’ouverture des chapitres

Le ministre des Affaires européennes Mevlüt Çavuşoğlu a souligné la nécessité d’accélérer le processus d’adhésion à l’UE.

« A ce rythme, l’ouverture seulement des chapitres prendra 10 ans. Ce qui n’est pas un processus soutenable » a dit M. Çavuşoğlu rappelant qu’un chapitre était ouvert à chaque changement de présidence.

M. Çavuşoğlu qui accompagnera le Premier ministre Erdoğan au cours de sa visite en Allemagne, a indiqué leur intention d’amener à l’ordre du jour non seulement l’ouverture des chapitres 23 et 24, mais aussi celui sur l’énergie.

Le ministre des Affaires européennes Mevlüt Çavuşoğlu qui s’est exprimé au cours de la visite du président des Affaires religieuses Mehmet Görmez, a évoqué l’escalade de l’intolérance et de l’islamophobie en Europe.

M. Mehmet Görmez a préconisé de développer une nouvelle approche concernant la hausse de l’islamophobie.

Date de l'information : 03 Février 2014 13:07

http://www.trtfrancais.com/fr/informations/detail/turquie/1/le-ministre-des-affaires-europennes-m-cavusog/12450

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78275


    1. GENOCIDE ARMENIEN

Le Président de la République Tchèque identifie le crime ottoman comme un génocide




NAM

RFE-Radio Liberty rapporte que lors d’une rencontre avec la Président arménien Serge Sarkissian, le 30 janvier, à Prague, le président tchèque Milos Zeman -élu l’année dernière- a déclaré que « L’année prochaine 100 ans ce seront écoulés depuis le génocide du peuple arménien en 1915, quand 1,5 million d’Arméniens ont été tués“.

Le sénateur tchèque Jaromír Stětina s’est félicité de la déclaration du président de la République tchèque sur le génocide arménien.

Dans une conversation avec Armenpress, Jaromír Stětina a dit qu’il a l’intention de présenter une déclaration sur la reconnaissance du génocide arménien aux Affaires étrangères et de la Défense du Parlement tchèque à l’approche du 100e anniversaire du génocide arménien.

“ La déclaration sera introduite en 2015 avant le 100e anniversaire du génocide arménien. Je voudrais que le Sénat tchèque rejoigne les parlements civilisés qui ont reconnu le génocide arménien. Les travaux préparatoires de la déclaration seront lancés à la fin de cette année“, a déclaré Jaromír Stětina. Il espère vivement que la visite officielle prévue par le Président de la République tchèque en Arménie, à l’invitation du Président arménien contribuera grandement à l’adoption d’un projet de loi sur la reconnaissance du génocide.

samedi 1er février 2014,


Jean Eckian ©armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=96961

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78257

    1. CONFLIT DU HAUT-KARABAKH

Explication à la demande d’asile politique d’une famille d’Azerbaïdjan en Arménie

NAM


Cinq membres d’une famille azerbaïdjanaise ont demandé aux autorités en Arménie de leur accorder l’asile politique, fuyant la persécution par les services de sécurité de leur pays a déclaré le service national de la sécurité d’Arménie (NSS).

Dans un communiqué, le NSS a dévoilé quelques détails de l’affaire qui implique le citoyen azerbaïdjanais Javid Orujev 37 ans, sa femme et ses trois enfants qui ont fait cette demande à la partie arménienne au poste de contrôle Bagratashen à la frontière arméno-géorgienne le 29 janvier.

Selon le NSS, Orujev était sous la pression des services spéciaux de l’Azerbaïdjan après avoir épousé une résidente de Bakou d’origine arménienne. En particulier, il avait été forcé d’essayer d’obtenir des données sur l’Arménie et sa diaspora à travers les parents de sa femme d’origine arménienne, identifié comme Roya Mirzoyeva 30 ans, et à cette fin, il avait également tenté en vain de devenir un résident d’un pays européen.

Il est également signalé qu’à l’heure actuelle, le bureau de l’ONU à Erevan et le Service national des migrations de l’Arménie sont aux prises avec la question.

Il n’y avait pas de réaction officielle de Bakou actuellement.

Dans le passé un homme arménien avec sa femme et ses trois enfants ont fui l’Arménie pour l’Azerbaïdjan en 2010 affirmant échapper aux poursuites en Arménie. La partie arménienne considère cette famille comme des prisonniers détenus en Azerbaïdjan.

dimanche 2 février 2014,
Stéphane ©armenews.com

http://www.armenews.com/article.php3?id_article=96968
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78254

La Russie concernée par les derniers regains de tensions au Karabagh

NAM


La Russie a exprimé sa préoccupation face à l’escalade des tensions autour du Haut-Karabagh et l’augmentation des violations de la trêve.

Dans un communiqué publié jeudi, le ministère russe des Affaires étrangères a averti que « des conséquences négatives pour le processus de règlement au Haut -Karabagh seront inévitables dans le cas d’une nouvelle escalade des tensions. “ Il a dit que la mise en œuvre des accords conclus lors du sommet arméno-azerbaïdjanais à Vienne en novembre dernier peut devenir “sérieusement compliquée“.

“ Nous appelons les deux parties à prendre des mesures supplémentaires visant à stabiliser la situation, y compris l’utilisation des mécanismes prévus par l’accord sur le renforcement du cessez-le-feu signé le 4 février 1995 “, a déclaré le ministère russe.

Répondant à une question de RFE / RL lors de sa visite à Prague jeudi la volonté de l’Arménie d’accélérer son adhésion à l’Union douanière, Serge Sarkissian a déclaré : “ l’Union douanière est une structure économique et non militaire. Il ne faut pas remettre en question la coopération militaire russo-arménienne “.

Sarkissian a également souligné que l’armée arménienne contrôle parfaitement la situation et est capable de défendre l’intégrité territoriale de ses frontières.

lundi 3 février 2014,


Claire ©armenews.com

Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200



http://www.armenews.com/article.php3?id_article=96972
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78276

    1. FRANCE

  1. Christiane Taubira encore prise pour cible

  2. La Nouvelle République

    03/02/2014 05:20

    Christiane Taubira a bénéficié d'importantes mesures de sécurité, dimanche à Caen, où elle présidait le 25e concours international de plaidoiries pour les droits de l'homme. Ce déplacement de la ministre de la Justice coïncidait avec la « manif pour tous » à Paris, dont elle est l'une des cibles. Vendredi, des bananes ont été déposées devant des locaux caennais du Parti socialiste. Ce geste a été condamné par plusieurs associations et partis politiques, dont le Front national.

    TRANSPORTS Les voitures avec chauffeur devant le Conseil d'État

    Le Conseil d'État examine lundi le recours des Voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC) contre les contraintes à la réservation qui leur sont imposées. Confronté au mécontentement des taxis, le gouvernement a en effet adopté un décret imposant un délai obligatoire de quinze minutes entre la réservation et la prise en charge du client par les VTC, afin de mieux distinguer leur activité de celle des taxis.



    DEUX-SÈVRES La marche pour Paris des artisans

    Quatre artisans de Vienne et Charente-Maritime ont entamé dimanche une marche pour Paris depuis le siège régional du régime social des indépendants (RSI) à Niort (Deux-Sèvres). Sous la houlette de l'association nationale Sauvons nos entreprises, ces travailleurs indépendants dénoncent les dysfonctionnements de leur caisse, notamment les calculs de cotisation Cette action doit les mener à Paris le 27 février.



http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2014/02/03/RACISME-Christiane-Taubira-encore-prise-pour-cible-1781528

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78260

Un millier de personnes rassemblées à Marseille contre Dieudonné

Le Monde

02.02.2014 à 16h52

Environ un millier de personnes se sont rassemblées dimanche 2 février en début d'après-midi à Marseille pour protester contre Dieudonné, qui doit se produire dans la journée dans la cité phocéenne. Plusieurs élus de droite et de gauche se sont joints au rassemblement organisé par les représentant de la communauté juive marseillaise.

« Vous êtes les clients dociles d'un juteux fonds de commerce », a lancé la présidente du Conseil représentatif des israélites de France (CRIF) de Marseille, Michèle Teboul, à l'adresse des spectateurs de Dieudonné. Plusieurs orateurs se sont succédé à la tribune pour stigmatiser Dieudonné, « un idéologue, pas un humoriste », et demander que « le combat se poursuive contre les sites Internet qui hébergent la “fachosphère” ».

« DIEUDONNÉ, LE SYSTÈME T'A BIEN PROFITÉ »

« Dieudonné, le système t'a bien profité », pouvait-on lire sur une banderole. Dieudonné fait l'objet d'une enquête préliminaire ouverte pour « organisation frauduleuse d'insolvabilité », « blanchiment » et « abus de biens sociaux » par le parquet de Paris.

Dieudonné a repris ses tournées en France avec son nouveau spectacle intitulé Asu Zoa (« la face de l'éléphant » en langue Ewondo du Cameroun) après l'interdiction par la justice d'un premier spectacle, Le Mur, pour ses sorties antisémites.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/02/02/un-millier-de-personnes-rassemblees-a-marseille-contre-dieudonne_4358581_3224.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78261

Dieudonné règle ses comptes

LaPresse.ca

Publié le 02 février 2014 à 10h00

(PARIS) Pour certains, c'est un raciste et un antisémite primaire qui répand des propos haineux. Pour d'autres, c'est un humoriste provocateur qui n'a peur de rien. Depuis que le gouvernement a interdit son spectacle Le mur, Dieudonné fait jaser la France tout entière. Il a écrit une version édulcorée du Mur. La Presse a assisté à son nouveau spectacle à Paris. Compte rendu.

Une longue file s'étire sur le trottoir devant le théâtre de la Main d'or où joue l'humoriste sulfureux Dieudonné. Le théâtre est situé au milieu d'une rue minuscule en plein coeur d'un quartier populaire.

Il est 21h30, la foule est calme. Surtout des hommes, jeunes - la vingtaine ou la trentaine -, fils et petits-fils d'immigrés, arabes ou africains. Le Paris métissé. Très peu de Français de souche. Des fans de Dieudonné qui le trouvent ni antisémite ni raciste, seulement drôle et décapant.

À la porte, des hommes baraqués dirigent la foule. Dans l'entrée, la PME de Dieudonné vend des t-shirts, des DVD, des affiches et des verres à 35$ avec des phrases-chocs gravées sur le devant: «Calme-toi!», «Ferme-la!», «J'ai fait l'con!».

La salle est petite, surchauffée et surpeuplée. Il n'y a pas de sièges, que des banquettes où s'empilent les spectateurs. Il y a même des admirateurs dans les allées, assis sur les marches. Le spectacle commence à 22h10. Il ne dure qu'une heure.



Le mur revu et corrigé

Au son de moutons qui bêlent, Dieudonné arrive sur la scène, déclenchant les rires, les applaudissements et les sifflets d'une foule enthousiaste qui rit avant même qu'il ait ouvert la bouche.

Dieudonné fait le fameux signe de la quenelle, bras droit tendu, main gauche sur l'épaule. Pour ses détracteurs, c'est le salut nazi inversé; pour ses fans, un geste antisystème, un bras d'honneur réinventé par Dieudonné qui fait un malheur en France.

La foule s'écroule de rire.

Dieudonné a revu et corrigé son spectacle qui ne s'appelle plus Le mur, mais Asu Zoa, une version édulcorée. Car Le mur a été interdit, au début du mois de janvier, par le gouvernement pour cause d'antisémitisme et de discours haineux.

Lorsque le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a interdit Le mur, il a déclenché une controverse monstre qui a fait jaser la France tout entière pendant un mois. Les commentateurs, intellectuels et autres sociologues ont défilé devant le petit écran pour disséquer le phénomène Dieudonné qui donne dans la provocation et l'humour pour certains, dans l'antisémitisme et le racisme primaires pour d'autres.

Même si Asu Zoa est une version javellisée du Mur, Dieudonné multiplie les blagues sur l'interdiction de son spectacle. Il se moque des politiciens, des journalistes et des intellectuels qui l'ont vilipendé. Il écorche même les Juifs.

Il critique François Hollande. «Je préfère les présidents avec une moustache et une casquette.» Une allusion claire à Hitler.

Dieudonné provoque les spectateurs. «Vous êtes un ramassis de racistes, de néo-néonazis, de racaille et de ventriloques. Même moi, je n'irais pas à mon spectacle.»

La controverse autour du Mur alimente une bonne partie de son spectacle. Sur la scène, un mur en carton à moitié démoli. «C'est tout ce qui reste de mon spectacle», dit Dieudonné qui ne se gêne pas pour régler ses comptes.

Il invente une série de personnages: un Africain enrôlé dans l'armée française, un suprémaciste noir, un néonazi et un couple d'homosexuels qui se rend au Cameroun pour adopter un enfant.

Il est particulièrement féroce avec les homosexuels. «Je n'ai pas de problème avec eux, dit-il, mais je ne les touche pas. C'est le mauvais sort, Belzébuth rentré par les fesses.»

Il n'est pas homophobe, mais «homovore».

La foule en redemande.

Il se moque aussi de lui-même, de ses nombreux démêlés avec la justice, où il est poursuivi pour évasion fiscale et diffamation: «Il n'y a que les tribunaux où je pourrai me produire jusqu'à la fin de ma vie.»

Il prévient son fils qui veut devenir humoriste: «C'est un métier qui va disparaître, je m'y emploie tous les jours.»

À la fin du spectacle, il rappelle à la foule qu'elle peut acheter ses t-shirts et ses DVD. Ou prendre un verre au bar qui s'appelle... Le comptoir de la quenelle.

http://www.lapresse.ca/arts/201402/01/01-4734713-dieudonne-regle-ses-comptes.php

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78262


    1. SHOAH

  1. Entre histoire et morale, le malaise des élèves face à la Shoah

  2. LE MONDE | 31.01.2014 à 11h40 | Par Mattea Battaglia

    L'école en fait-elle trop sur la Shoah ? L'interdiction des sketches de Dieudonné sur le génocide des juifs a suscité l'incompréhension de certains adolescents, qui disent ressentir eux aussi un ras-le-bol face à la mémoire de la Shoah. Nombre d'enseignants disent en faire l'expérience, confrontés à des jeunes – et des moins jeunes – qui mettent en avant un sentiment de « trop-plein ». L'impression que l'histoire de la Shoah, « ressassée », est le point de départ de « leçons de morale ».

    Difficile pourtant de mesurer l'écho de l'« affaire Dieudonné » dans les collèges et lycées. « Rien dans ma classe, ni mauvaises blagues ni gestes provocants », assurent une majorité d'enseignants. « Rien d'inattendu », nuancent quelques-uns.

    « Dieudonné n'a pas fait ressurgir grand-chose… Tout simplement parce que les clichés sur les juifs dans mon lycée étaient déjà bien installés », témoigne François Da Rocha Carneiro, professeur d'histoire-géographie affecté depuis ses débuts – il y a dix-sept ans – dans un établissement de Roubaix (Nord) dont 80 % des élèves sont issus de familles très défavorisées. « Un tiers des gamins les relaient sans aucune forme d'autocensure », ajoute-t-il.



    « LE RAPPEL DE L'HISTOIRE A SUFFI À CALMER LES ESPRITS »

    Les élèves de Franck Schwab, enseignant dans un lycée de Nancy, sont plutôt issus des classes moyennes et tout aussi « imprégnés par ces clichés », dit-il. « Ils passent leur temps sur Internet et les réseaux sociaux où les blagues antisémites circulent, la théorie du complot prospère… Ils ne prennent pas ça au sérieux, ils n'ont pas conscience que la liberté d'expression a ses limites. C'est comme s'ils avaient développé une forme d'indifférence, de relativisme. »

    Au point de remettre en cause l'enseignement du génocide des juifs, de chahuter les cours, voire de les contester ? Pour Hubert Tison, secrétaire général de l'Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG), la polémique sur Dieudonné a ravivé des tensions dans certains établissements, en banlieue comme en centre-ville, « mais il ne faut pas en surestimer l'ampleur », insiste-t-il : « Cela ne représente pas grand-chose quantitativement, c'est très localisé, et le rappel de l'histoire et du droit a, le plus souvent, suffi à calmer les esprits. »

    Les admirateurs de Dieudonné ont pourtant le sentiment que d'autres événements – la colonisation, l'immigration mais aussi le génocide au Rwanda, les conflits au Proche-Orient, en Irak ou en Syrie – ne donnent pas lieu au même traitement. Un « deux poids, deux mesures », en somme.



    « QUESTION DE GÉNÉRATION »

    « Du point de vue des programmes, c'est faux », répond l'historien Benoît Falaize. « L'histoire du génocide des juifs est abordée à trois moments de la scolarité et cela peut sans doute donner à certains l'impression d'une récurrence, mais c'est aussi le cas de l'enseignement de la Révolution, des deux guerres mondiales, des sujets symboliques de l'histoire nationale. »

    Analyse différente de Christophe Tarricone, agrégé et formateur au Mémorial de la Shoah. « On a fait de ce sujet d'histoire un objet prioritaire d'enseignement », estime-t-il, mieux traité par exemple que les questions politiques comme la Ve République. « Outre les cours d'histoire, les élèves peuvent aussi aborder la Shoah sous l'angle mémoriel en classe de terminale ES et L, en français, et pourquoi pas en arts plastiques, en musique… Cela peut sans doute donner à certains un sentiment de déjà-vu. »

    L'enseignant d'histoire ne consacre souvent que deux heures de l'année de 3e et 1e à la question. Davantage s'il prend l'initiative de visiter des lieux de mémoire ou des musées, d'inviter des témoins. « Il y a très certainement chez certains collègues la volonté d'accorder un statut particulier au sujet, reprend Benoit Falaize. C'est aussi une question de génération : ceux qui, comme moi, ont la cinquantaine, n'ont pas entendu parler de Vichy au lycée ; ils se sont fait un point d'honneur de transmettre ce passé. »



    « L'OBJET HISTORIQUE EST OMNIPRÉSENT DANS LA SOCIÉTÉ »

    Au risque d'en faire trop ? « On sait que des collègues s'attardent plus que d'autres sur le sujet, confirme Hubert Tison, de l'APHG, qu'ils peuvent avoir du mal à maintenir l'émotion à distance, la leur et celle de leurs élèves. » Une difficulté dont Dominique Borne, ancien doyen de l'inspection générale de l'éducation nationale, ne minimise pas les effets. « Dans nombre d'enseignements de la Shoah, ça se passe comme si on faisait une parenthèse mémorielle et morale, pour dire le bien et le mal… et le déplorer. C'est à ce moment-là qu'on s'arrête de faire de l'histoire. »

    « Il faut reconnaître qu'on est dans une période particulière », explique l'historienne Annette Wieviorka, auteure d'Auschwitz, 60 ans après (Robert Laffont, 2005). « Des témoins de l'extermination des juifs sont encore parmi nous, rappelle-t-elle, des survivants, des personnes qui ont grandi sans leurs parents – Serge Klarsfeld, Boris Cyrulnik… L'événement est encore notre contemporain, il n'appartient pas tout à fait à l'histoire. »

    Un point semble faire l'unanimité : si sentiment de « trop-plein » il y a, il est à rechercher aussi – et peut-être surtout – hors les murs de l'école. Dans ce que certains qualifient de « fièvre commémorative ». Dans la production cinématographique, littéraire, documentaire qui abonde. « L'objet historique est omniprésent dans la société, explique l'historien Tal Bruttmann, il se trouve mémorialisé, médiatisé, politisé et in fine sacralisé. Et quoi de plus subversif, pour un jeune, que de s'attaquer à ce que les adultes considèrent comme sacré ? »

    Comment répondre quand la formation universitaire fait défaut, quand les programmes brouillent les pistes en privilégiant une approche thématique plutôt que chronologique ? « En renonçant aux images chocs, au compassionnel, au dolorisme qui paralysent la pensée, avance Iannis Roder, professeur d'histoire en Seine-Saint-Denis, lui aussi formateur au Mémorial, pour privilégier en classe le décryptage de la politique nazie. C'est ça qui aide des élèves à comprendre la centralité du sujet. C'est ça qui répond à leurs questions, même les plus provocantes… et qui suscite leur intérêt. La plupart ne sont pas idéologisés, ils répètent les lieux communs qu'ils entendent à l'extérieur. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de danger. »

    Sur le terrain, tous en conviennent : le meilleur rempart contre les débordements reste la connaissance exacte des faits historiques. En somme, le « bon » cours.



http://www.lemonde.fr/education/article/2014/01/31/entre-histoire-et-morale-le-malaise-des-eleves-face-a-la-shoah_4357782_1473685.html

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78271

    1. GENOCIDE DES TUTSI

Nota CVAN : Nous ne commentons pas les informations de la presse francophone que nous relayons sur notre site. Lorsqu'ils traitent du génocide des Tutsi, certains journalistes utilisent le terme simplificateur de "génocide rwandais". Or, l'expression "génocide rwandais" réhabilite le négationnisme et son double génocide (celui des Tutsi par les Hutu et des Hutu par les Tutsi). C'est aussi la thèse des autres négationnistes qui justifient le crime des Jeunes-Turcs contre le peuple arménien par des crimes d'Arméniens contre des Turcs. Le négationnisme se combat par la rigueur des mots d'histoire. Au lecteur d'avoir cet avertissement en mémoire, pour mieux analyser les articles de notre Revue de Presse. En revanche, nous remercions les journalistes qui mettent en pratique la rigueur nécessaire à ces thématiques sensibles.

Nous relayons aussi les articles concernant les crimes de guerre décrits récemment comme un "génocide" perpétré au Congo par les forces armées rwandaises entre 1993 et 2003, selon la version préliminaire d'un rapport de l'ONU. Mais nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait que, même lorsqu'ils sont publiés dans les plus grands titres de la presse française et internationale, certains articles émanent essentiellement - et faut-il s'en étonner - des cercles négationnistes proches des milieux du Hutu Power, responsables du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Est-ce une manière pour eux de transformer leurs victimes en bourreaux ? Sans vouloir prendre partie sur des faits qui méritent encore d'être étudiés, il importe de rester vigilants car nous connaissons ce processus avec les propagandes turques et azéries, également très puissantes au sein d'organismes internationaux tels que l'ONU.



Génocide au Rwanda: un procès pour l'Histoire

RFI


Article publié le : vendredi 31 janvier 2014 à 15:36

Par Franck Alexandre

Vingt ans après le génocide au Rwanda, s’ouvre le premier procès jamais organisé en France d’un ressortissant rwandais accusé de complicité de génocide. Pascal Simbikangwa va devoir répondre de ses actes devant la Cour d’assises de Paris. Ce procès est le premier d’une longue série, puisqu’une vingtaine de ressortissants rwandais attendent d’être jugés pour complicité de génocide par la justice française.

Pascal Simbikangwa est né en 1959 à Rambura, dans la région de Gisenyi dans l’ouest du Rwanda. Proche du président Juvénal Habyarimana, il occupe plusieurs postes liés à la présidence du Rwanda.En 1982, il intègre la garde présidentielle. En 1986, Pascal Simbikangwa est victime d’un grave accident de voiture qui le laisse paraplégique. L’année suivante, il est affecté au renseignement militaire de l’état-major de l’armée, avant d’être nommé directeur au service central du renseignement, un poste directement rattaché à la Présidence.

L'homme a une sulfureuse réputation. On lui attribue des assassinats d’opposants au régime du président Habyarimana. Il est également soupçonné d’avoir été l’un des membres de « l’Akazu » ou la « clique des seigneurs », une organisation parallèle regroupant le premier cercle des proches de la famille Habyarimana. Ce groupuscule œuvrait pour le maintien au pouvoir du clan Habyarimana et pour la domination des Hutu.

Il aurait également participé dès le début des années 90 à la création de la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), station de radio privée de propagande anti-Tutsi. Selon le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), cette radio a été l’un des principaux instruments du génocide de 1994.

En 2008, Pascal Simbikangwa réapparaît à Mayotte, sous le nom de David Safari Senyamuhura. La police soupçonne Safari Senyamuhura de se livrer au trafic de faux papiers. Lors de son arrestation, les policiers découvrent qu’il n’est autre que Simbikangua et qu’il est poursuivi pour génocide par la République rwandaise. Kigali l’a même classé en catégorie 1, la catégorie des personnes les plus activement recherchées. Incarcéré à La Réunion en 2009, il est mis en examen peu après le dépôt d’une plainte par le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une association qui traque les génocidaires rwandais.

Kigali ne parviendra pas à obtenir son extradition. D’ailleurs, à ce jour, aucun des génocidaires présumés arrêtés sur le sol français, n’a été extradé et ce malgré les demandes répétées de la justice rwandaise. Pascal Simbikangwa est accusé de complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité. Il est poursuivi pour avoir fourni des armes aux génocidaires qui tenaient des barrages dans Kigali, de leur avoir fourni des instructions et des encouragements, ce qui aurait abouti au massacre de nombreux Tutsi.



Pourquoi un procès en France ?

La justice française peut juger un étranger pour des faits commis à l’étranger et ce au nom de la compétence universelle. En droit, la compétence universelle est la compétence exercée par un État qui poursuit les auteurs de certains crimes, quel que soit le lieu où le crime a été commis, et sans égard à la nationalité des auteurs ou des victimes. Ce genre de disposition sert à empêcher l'impunité pour des crimes graves, en particulier les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, qui seraient commis dans des régions particulièrement instables. En Belgique notamment, quatre affaires ont été menées sur le fondement de la compétence universelle. Ces procès ont abouti à la condamnation de huit individus pour crimes de guerre perpétrés au Rwanda en 1994.

Pourquoi une Cour d’assises et non pas le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ? Ce dernier a été mis en place par l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, le 8 novembre 1994. Il a pour mandat de juger les présumés responsables d’actes de génocide commis au Rwanda entre le 1er janvier 1994 et le 31 décembre 1994. Le TPIR, qui a un mandat limité, juge en priorité les plus hauts responsables du génocide. Les tribunaux nationaux, sont, eux, incités à poursuivre les autres responsables présumés se trouvant dans leur ressort.

Pourquoi maintenant ? Si Pascal Simbikanwa est aujourd’hui jugé, c’est parce que sa détention provisoire arrivait à son terme. Selon la loi, la détention provisoire ne peut excéder quatre années. Si au terme de ces quatre années, un procès n’est pas organisé, le prévenu doit alors bénéficier d’une remise en liberté. Or comme Pascal Simbikangwa n’offrait pas de garanties de représentation suffisantes, le risque de le voir disparaître était suffisamment important pour que le justice décide de le maintenir en détention et qu’il soit décidé de le renvoyer devant une Cour d’assises.

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Dafroza et Alain Gauthier, chasseurs de génocidaires

« La justice, pas la vengeance », peut-on lire sur le site internet du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR). Tel est le credo de cette association pas comme les autres, qui mène depuis treize ans un inlassable combat pour traduire devant la justice française les présumés génocidaires rwandais réfugiés en France. La persévérance et l’obstination de ses enquêteurs ont fini par porter leurs fruits avec l’ouverture le 04 février prochain, devant la Cour d’assises de Paris, du procès de Pascal Simbikangwa, ancien capitaine de l’armée rwandaise accusé de complicité de génocide et de complicité de crimes.

Une première en France, ce procès s’inscrit dans la suite d’une quinzaine de procès qui se sont déroulés dans le monde, notamment en Belgique, mais aussi en Norvège, au Pays-Bas, au Canada et en Allemagne. En raison de ses relations compliquées avec Kigali, Paris pour sa part a longtemps hésité à donner suite aux plaintes déposées en France contre des présumés génocidaires installés dans l’Hexagone. C’est seulement en 2009 que le gouvernement français a décidé d'augmenter sensiblement les moyens du Parquet tant en personnel qu’en terme de budget pour permettre à la justice de traiter enfin les dossiers des génocidaires (création du «Pôle génocide»).

L’âme du CPCR

Le mérite de faire bouger les institutions judiciaires dans ce domaine revient en grande partie au couple Dafroza et Alain Gauthier. Ils sont l’âme du CPCR qu’ils ont fondé en 2001 après avoir assisté à Bruxelles au premier grand procès des génocidaires rwandais établis en Belgique. Lui, il est français, ardéchois et ancien professeur de français à la retraite. Elle est chimiste de profession et rwandaise issue de la minorité tutsie. Elle a fui son pays lors des attaques contre les étudiants tutsis dans les années 1970 pour venir s’installer d’abord en Belgique, puis à Reims en France, après son mariage avec Alain Gauthier.

La vie du couple a basculé le 7 avril 1994, le jour où a débuté le génocide au Rwanda, déclenché par l’attentat contre le président rwandais Juvénal Habyarimana. Entre 800 000 et 1 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été assassinés, massacrés à coups de machette ou abattus à bout portant. Leur seul crime était d’appartenir à la minorité tutsie, qualifiée par les extrémistes hutus au pouvoir à Kigali de « serpents » et de « cafards ». Les tueurs n'ont pas épargné non plus des Hutus modérés qui remettaient en cause la vision ethniciste du pouvoir.

Une grande partie de la famille de Dafroza Gauthier a disparu pendant la tuerie. Parmi les disparus, sa mère, abattue par un militaire hutu. Lorsqu'après le génocide, le régime change au Rwanda, l’homme doit s’exiler au Cameroun pour échapper à d’éventuelles poursuites. C’est en apprenant que le meurtrier de sa mère est mort à l'étranger sans jamais avoir été inquiété pour les crimes qu’il avait commis dans son pays, que Dafroza décidera de s’engager dans un combat de longue haleine pour que les responsables du génocide soient traduits en justice.

Pour le couple rémois commence alors un véritable travail de traque et de repérages des hutus exilés en France et soupçonnés d’avoir pris part au massacre. Partageant leurs vies entre le Rwanda et la France, ils enquêtent, rencontrent les survivants et les bourreaux, recueillent des témoignages, constituent des dossiers. Complémentaires et complices, le duo travaille en équipe, leur détermination rappelant la démarche des célèbres chasseurs de nazis Beate et Serge Klarsfeld. Ils déposent une vingtaine de plaintes et se portent partie civile dans 25 dossiers. Parmi les mis en cause, l'ex-Première dame du Rwanda, un prêtre, un médecin, un ancien préfet, un agronome, un ex-officier des services secrets, tous impliqués dans l'organisation de la tuerie. «Nous ne dénonçons personne sans preuves, nos dossiers sont étayés », a expliqué l'épouse Gauthier à la journaliste Maria Malagardis qui a consacré un livre passionnant à ce couple héroïque, intitulé Sur la piste des tueurs rwandais (Flammarion).

Le procès qui s’ouvre le 4 février devant la Cour d’assises de Paris est le résultat de cet acharnement. C'est aussi une victoire personnelle pour Dafroza et Alain Gauthier qui ont réussi à faire déboucher leur plainte sur des poursuites. Les Gauthier ne se réjouissent pas pour autant, car il ne s'agit pas pour eux d'une vengeance personnelle, mais d'une « quête de justice ». Une quête qui devra rester à jamais inaccomplie compte tenu du gouffre sans fond creusé par le génocide !



Tirthankar Chanda

http://www.rfi.fr/mfi/20140130-genocide-rwanda-france-justice-proces-pascal-simbikangwa-dafroza-gauthier

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78255

Fin de cavale pour un génocidaire rwandais

France 24

03/02/2014

Vingt ans après les faits, la cour d’assise de Paris juge, à partir de mardi, un ex-capitaine des services de renseignements rwandais pour complicité de génocide de près de 800 000 Tutsis en 1994. Une première en France, à plus d’un titre.

Arrêté à Mayotte en 2008 pour une affaire de faux papiers, le capitaine Pascal Simbikwanga, accusé de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité au Rwanda, comparaît devant la cour d'assises de Paris à partir du 4 février. Pour la première fois en France, un complice présumé du massacre de près de 800 000 hommes, femmes et enfants, principalement tutsis, répondra de ses actes devant un jury populaire.

Une première judiciaire, bien que la justice française dispose, depuis 1996, d’une "compétence universelle" pour se prononcer sur des des actes commis à l’étranger, et dont les auteurs présumés sont présents sur le territoire. En 2004, la France a d'ailleurs été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme pour la lenteur des procédures judiciaires visant des génocidaires rwandais présents sur son territoire. Plutôt que la "lenteur", beaucoup dénonçaient alors l’inertie voire les réticences de la France à rouvrir les plaies du génocide rwandais.

Dix ans plus tard, la justice française met les petits plats dans les grands. Le procès, qui doit durer 8 semaines, devrait voir défiler à la barre 53 témoins. Les audiences seront filmées pour l'Histoire et également retransmises sur écran géant dans d’autres salles du palais de justice.

Quatre instructions sont toujours en cours contre de présumés génocidaires rwandais, et d’autres procès pourraient avoir lieu en France dans les prochaines années.



Pascal Simbikangwa, un fanatique du "Hutu power"

Le capitaine Simbikwanga est né en 1959 à Rambura, dans le nord-ouest du Rwanda. Cet ex-officier du renseignement revendique un lien de parenté avec Juvénal Habyarimana, le président hutu dont l’assassinat en 1994 fut le point de départ d'un meurtre de masse inédit sur le continent africain, le massacre de 800 000 personnes en 100 jours.

Pour la justice rwandaise (qui a demandé son extradition avant que la France ne s’engage à le juger) il fait partie des organisateurs et des planificateurs du génocide. Une accusation qu’il rejette en bloc : "Depuis le début, il nie les faits, il ne comprend pas pourquoi il est là" rapportent ses avocats à l’AFP.

Victime d’un accident de voiture qui le laisse cloué dans un fauteuil roulant en 1986, le capitaine Pascal Simbikangwa inspirait néanmoins la crainte. Ce partisan du "Hutu power", slogan des extrêmistes, sera chargé de surveiller la presse d’opposition. Il contribuera également à la création de "Radio Mille Collines", où, durant des années, il déversera sur les ondes une violente propagande anti-tutsie et encouragera ceux qui découpent à la machette les "cafards" tutsis pendant les massacres.



Petit ou gros poisson ?

Malgré ce portrait sinistre qui est fait de lui, Pascal Simbikangwa n’est accusé "que" de complicité de génocide. La cour d’assise examinera son rôle dans l’organisation de barrages dans la capitale Kigali. C’est à l’appui de témoignages que l’accusation entend démontrer qu’il a personnellement fourni des armes et des instructions aux miliciens chargés d’identifier les Tutsis et de les exécuter. Une cinquantaine de témoins déposeront devant la cour, certains par visioconférence depuis Kigali.

En revanche, il ne sera pas jugé pour un crime intervenu dans son fief natal : le massacre de la colline de Kesho, où 1 500 tutsis désarmés furent massacrés le 8 avril par des militaires et des miliciens ; femmes et enfants brûlés vifs dans une église.

Au terme de leur enquête les magistrats instructeurs français ont finalement renoncé aux poursuites pour génocide car les témoignages sur sa présence et son rôle dans ce massacre sont trop "contradictoires".

Pascal Simbikangwa, n’aurait-il été qu’un exécutant de second ordre comme l’expliqueront ses avocats ? Difficile à croire quand on sait que le 22 avril 1994, alors que le génocide bat son plein, le président américain Bill Clinton demande sur "Voice of America" aux "leaders militaires rwandais" de mettre immédiatement un terme aux violences sous peine de représailles. Il interpellera nommément quatre officiers dont Pascal Simbikangwa.

Rattrapé par le passé

En juillet 1994, quand le "Hutu power" cède face à l’offensive des Tutsis du Front patriotique rwandais (FPR), le capitaine prend la route de l’exode avec sa famille, vers ce qui est encore le Zaïre. Sa mère et son épouse meurent dans un camp de réfugiés à Goma. Lui parvient à continuer sa cavale qui le mènera au Kenya puis au Cameroun.

Hébergé par une mission catholique aux Comores, il débarque clandestinement à Mayotte en 2005, et se fond dans la masse des rwandais qui s’entassent dans un quartier de Mamoudzou. Nombre d'entre eux demandent l’asile politique en France, certains tentent de se créer une nouvelle identité.

En 2008, c’est dans le cadre d’une enquête sur un trafic de faux papiers qu’il est arrêté par la Police des frontières française. L’ex-militaire a fabriqué plus de 3000 faux documents et accumule la jolie petite somme de 80 000 euros. Mais les policiers découvrent l'identité véritable de l’homme qu’ils ont mis sous les verrous : recherché par Interpol à la demande du Rwanda , le procureur général de Mayotte demande en 2009 sa mise en examen pour homicide. Il est transféré en métropole, à la prison de Fresnes.

Chasseurs de génocidaires face à la raison d’État.

L’instruction du dossier prendra quatre ans. Le temps pour les magistrats du pôle "Crime contre l’Humanité" du parquet de Paris de bâtir le dossier, ce qui constiue aussi une belle victoire pour un couple franco rwandais, Alain et Dafroza Gautier. Tous deux ont fondé en 2001 le collectif des parties civiles (CPCR) qui a déposé des plaintes concernant 24 rwandais vivant en France, qu’ils soupçonnent d’avoir participé activement au massacre des Tutsis en 1994. Recherchés par le Rwanda, Interpol et le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), ils vivent dans le déni, ils appartiennent à une "élite" qui a pu fuir grâce à ses contacts dans les milieux politiques, médicaux et aussi dans la hiérarchie catholique.

En France, le cas de Wenceslas Munyeshyaka, curé de Gisors, est emblématique. Cet étrange prélat qui circulait avec un gilet pare-balle au milieu des militaires Hutus à Kigali pendant les massacres, exerce en France sa prêtrise depuis 1995. Mis en examen et sous contrôle judiciaire, il attend la date de son procès.

Un procès tardif

Ailleurs, la justice a fait preuve d’un peu plus de célérité. Des procès de génocidaires rwandais ont eu lieu dès 2001 en Belgique, mais aussi aux Pays Bas, au Canada, en Finlande, en Norvège, en Suède, en Suisse et aux États-Unis.

Patrick Baudouin, le président de la Fédération Internationale des droits de l’Homme (FIDH), estime que la "volonté politique a longtemps fait défaut" en France. Et pour cause. L’Opération turquoise de juillet 1994 est un épisode que nombre de responsables politiques français préféreraient oublier. L’armée française, positionnée à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre, avait laissé passer au Zaïre les derniers membres des Forces armées rwandaises composées de Hutus, dont de nombreux génocidaires.

Autre souvenir douloureux pour Paris : selon le chercheur belge Olivier Lanotte, l'armée rwandaise passe de 5 500 à 35 000 hommes entre 1990 et 1994 grâce au soutien de la France. Une armée qui planifiait dans le secret un massacre de masse.



http://www.france24.com/fr/20140202-fin-cavale-genocidaire-rwandais-proces-paris/

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78266

Rwanda Alain et Dafroza Gauthier, chasseurs de génocidaires

L'Humanité

le 29 Janvier 2014

Pour la première fois depuis le génocide des Tutsis il y a vingt ans, la justice française jugera l’un de ses auteurs présumés à partir de mardi prochain. L’aboutissement de plusieurs années de traque pour ce couple rémois qui a déposé près de vingt plaintes en France.

Pendant des années, les étés se sont ressemblé chez les Gauthier. Alain et Dafroza partaient de Reims avec leurs enfants sous le bras puis, une fois arrivés à Kigali, les trois petits étaient laissés chez les cousins. « Ils n’étaient pas malheureux avec leur famille, sourit Dafroza, aujourd’hui grand-mère. Et nous, on pouvait se consacrer entièrement à nos “délires”. » Peut-être faut-il être un peu délirant, en effet, pour passer ses étés à sillonner les collines du Rwanda à la recherche de rescapés ou d’anciens tueurs repentis. Enquêter, interroger, traduire. À chaque témoignage, replonger dans l’enfer. Puis, une fois de retour en France, poursuivre les tueurs. Confronter, vérifier, traquer. Réussir, enfin, à déposer plainte. Ne pas les laisser tranquilles, ces génocidaires qui, des années après avoir commis le pire des crimes, pensaient pouvoir tranquillement refaire leur vie en France.

Alain et Dafroza Gauthier pourraient faire figure de couple ordinaire. Elle chimiste, lui prof de français à la retraite. Mariés depuis quarante ans. Des enfants, des petits-enfants. Un appartement à Reims. Mais leur vie a basculé dans l’horreur, un jour d’avril 1994. Et depuis, plus rien n’est comme avant.

Alain Gauthier est né en Ardèche dans une famille modeste. En 1970, jeune séminariste, il part deux ans au Rwanda donner des cours de français. Il y croisera brièvement Dafroza, alors jeune étudiante tutsie. De retour en France, Alain renonce à la prêtrise pour devenir enseignant. Leurs chemins se recroisent en France quelques années après. Elle a fui le Rwanda après les attaques contre les étudiants tutsis et réside désormais en Belgique. Ils se marient en 1974. Vingt ans plus tard, le 7 avril 1994 au matin, Alain et Dafroza Gauthier entendent, catastrophés, les informations qui font état des premiers massacres de Tutsis à Kigali. La veille, l’avion du président Juvénal Habyarimana s’est écrasé au sol, ne laissant aucun survivant. Un déclencheur pour les extrémistes hutus dopés par la propagande anti-tutsis, omniprésente dans les médias depuis des mois. Entre deux chansons funky, la Radio des mille collines diffuse les listes des « cafards » à éliminer.

Impuissants, Alain et Dafroza assistent à distance au génocide le plus rapide de l’histoire : en cent jours, entre 800 000 et un million de femmes, hommes et enfants sont massacrés. Chaque matin apporte son lot de nouveaux deuils. Dafroza perdra près de
80 proches. Un trou béant s’ouvre, qu’ils ne pourront jamais refermer.

L’envie d’agir ne leur vient pas immédiatement. Il faudra attendre les premiers procès de génocidaires en Belgique. Ce pays a été le premier, en 1993, à adopter une loi de compétence universelle qui permet de juger sur son sol des étrangers pour les crimes les plus graves. Des amis du couple ont réussi à poursuivre en justice quatre présumés génocidaires. Le 8 juin 2001, ils sont reconnus coupables par le jury populaire de la cour d’assises de Bruxelles et condamnés à des peines de réclusion allant de douze à vingt ans.

« Et vous, quand est-ce que vous vous y mettez en France ? » leur glissent leurs amis après le procès. Alain et Dafroza prennent la boutade au pied de la lettre. Le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) est créé à Reims, dans la foulée du procès belge. Autour d’eux, Alain et Dafroza ont réuni un petit groupe en quête de justice. En ce début des années 2000, les plaintes déposées dans l’Hexagone contre des présumés génocidaires se comptent sur les doigts d’une main. La première date de 1995, une instruction a été ouverte dans la foulée. Mais, depuis, la justice traîne, inexplicablement.

Dès lors, le couple Gauthier va se substituer à elle, effectuer le travail des policiers, des enquêteurs, des juges. Soirées, week-ends, vacances : cette traque leur prend tout leur temps libre. Jamais le parquet n’a engagé des poursuites de sa propre initiative, comme il en a pourtant le droit. Les Gauthier doivent tout faire eux-mêmes. En France, il faut trouver les lieux d’habitation et de travail des tueurs. Au Rwanda, il s’agit de recueillir et confronter les témoignages des victimes. Parfois, il faut aussi retrouver les corps. Descendre dans les fosses communes où s’entassent les squelettes ; nettoyer les os ; tenter de remonter le fil de leur histoire.

Un travail de fourmi qui porte ses fruits. Depuis quinze ans, plus de vingt plaintes ont été déposées par le CPCR, ce qui porte à vingt-cinq le nombre de génocidaires aujourd’hui poursuivis en France. Parmi les mis en cause : l’ex-première dame du Rwanda, Agathe Habyarimana, un prêtre, le père Wenceslas Munyeshyaka, ou encore le médecin Sosthène Munyemana. Le dernier en date, Innocent Musabyimana, recherché par Interpol pour viols et crimes contre l’humanité, a été arrêté à Dijon en janvier 2013. Tous avaient tranquillement refait leur vie en France. « Ils ont trouvé ici un accueil plutôt complaisant, explique Alain. Ils sont soutenus par l’Église et les liens entre le pouvoir français et le Rwanda ont toujours été étroits. »

Avec le temps, le groupe du début s’est étiolé et Alain et Dafroza apparaissent désormais en première ligne. L’an passé, la journaliste Maria Malagardis leur a consacré un livre passionnant (1). Les médias s’intéressent à eux, on les surnomme les Klarsfeld du Rwanda. Cette analogie les gêne, eux qui répètent inlassablement qu’ils préfèrent l’ombre à la lumière. Il y a quelques années, Alain a voulu demander des conseils au célèbre avocat chasseur de nazis. Serge Klarsfeld lui a répondu qu’il ne « croyait pas aux témoignages ». Mais alors comment faire ? Comment trouver des preuves de massacres dans un pays où l’administration a été réduite à néant ? Contrairement à l’Allemagne des années 1940, le Rwanda de 1994 n’est pas une civilisation de l’écrit. Les accusations reposent donc essentiellement sur les témoignages des rescapés et des tueurs repentis. Les premiers ont la mémoire parfois vacillante. « Comment bien se souvenir quand on a été jeté dans un trou entouré de cadavres ? » interroge Dafroza. Les seconds sont des témoins indispensables. Mais il faut, pour les écouter, s’armer d’un courage énorme.

« Si ça ne tenait qu’à moi, je ne les rencontrerais jamais », soupire Dafroza. À chaque visite dans les geôles rwandaises, elle doit s’obliger à une « certaine promiscuité » : serrer la main avant de passer des heures à écouter l’inaudible. Avec, à chaque fois, la peur d’entendre des noms connus, de la famille, des amis, des proches. « C’est un exercice terrifiant auquel je ne m’habituerai jamais, dit-elle. Je le fais pour les besoins de l’enquête, pour cette quête de justice qui nous anime. » Quand elle sort de ces entretiens, Dafroza prend une douche, change de vêtements, sans parvenir à retirer le sentiment d’avoir été « salie ».

Si elle tient, ce n’est pas pour sa famille : « Quand on commence à penser à soi, c’est fini. » La quête de justice est plus vaste. Lui : « On a trouvé notre équilibre dans ce combat. » Elle : « Ne rien faire, c’est rester au bord du gouffre. Ce trou noir, c’est le vide indicible que nous a laissé le génocide. L’action nous permet de ne pas être engloutis par ce vide qui nous attire. »

Pour essayer de comprendre ces hommes qui ont commis le pire des crimes, Dafroza se nourrit de lectures : Comment devient-on génocidaire ? de Damien Vandermeersch, qui fut juge d’instruction en Belgique au moment des premiers procès de génocidaires, et les Bourreaux volontaires de Hitler, les Allemands ordinaires et l’Holocauste, de l’Américain Daniel Jonah Goldhagen, ont longtemps été ses livres de chevet. Elle insiste sur le mot « ordinaire » : « Votre voisin, votre copain d’école peut, du jour au lendemain, venir chez vous vous tuer. » Une « banalité du mal » expliquée par la philosophe Hannah Arendt, qui écrivait, après avoir assisté au procès du criminel de guerre nazi Adolf Eichmann : « Les actes étaient monstrueux, mais le responsable – tout au moins le responsable hautement efficace qu’on jugeait alors – était tout à fait ordinaire, comme tout le monde, ni démoniaque ni monstrueux. »

Catholique, Alain veut croire qu’un procès « permettra aux bourreaux de retrouver la communauté des hommes », mais « à condition qu’ils reconnaissent les faits ». Or, jusqu’à présent, tous nient leur participation aux massacres. « La négation fait partie du génocide, poursuit l’ancien prof. Le crime est tellement odieux qu’il est inavouable. Ils se sont refait une virginité en Europe, ont des amis, des voisins. Ce monde va s’écrouler s’ils sont condamnés. »

Évidemment un tel combat ne laisse pas intact. Coups de fils anonymes, blogs vengeurs, messages d’insultes sur les forums… Les Gauthier sont accusés d’être des espions à la solde du régime de Paul Kagamé, ancien chef du FPR et actuel président du Rwanda. « Va chercher ton chèque à Kigali ! » a entendu une fois Alain dans un tribunal, alors qu’il assistait pour la énième fois à un refus de la France d’extrader un génocidaire.

Le plus acharné de leurs adversaires, le journaliste Pierre Péan (déjà poursuivi pour négationnisme pour ses écrits sur le génocide rwandais) dénonce les « méthodes dignes de la Stasi » du CPCR. Alain et Dafroza Gauthier dissimuleraient « une tenue de délateurs sous les habits respectables des Wiesenthal et Klarsfeld ». Les Gauthier répondent patiemment aux accusations : non, ils ne touchent pas un centime du régime rwandais et leurs plaintes, circonstanciées, sont l’aboutissement de mois d’enquête.

Aujourd’hui, Alain et Dafroza Gauthier sont à la veille d’un moment « historique ». Pour la première fois, l’une de leurs plaintes va déboucher sur un procès. Une première en France, alors qu’une quinzaine de procès se sont déjà tenus en Belgique, Angleterre, Suisse, Allemagne ou Canada. L’ancien capitaine Pascal Simbikangwa, accusé de complicité de génocide et de complicité de crimes contre l’humanité, comparaîtra à partir de mardi prochain, pour deux mois, devant la cour d’assises de Paris. Arrêté presque par hasard à Mayotte en 2008 et incarcéré après la plainte du CPCR. Pour la première fois, des jurés français devront donc juger un génocide commis en Afrique, à 7 000 kilomètres de chez eux, il y a vingt ans. Alain ne doute pas de leur implication :« C’est un crime contre l’humanité. L’humanité tout entière est concernée. » Dafroza espère, elle, que ce procès sera « un moment de pédagogie à grande échelle » sur le génocide des Tutsis, pour lutter contre le négationnisme et l’oubli.

Ce n’est qu’un commencement. Des dizaines d’autres procès devraient suivre. « Il y a tellement de présumés tueurs en France, qu’il y a du boulot pour longtemps ! s’exclame Dafroza. Malheureusement, nous allons devoir léguer ça à nos enfants. Mais au moins, on aura ouvert le chemin, et plus personne ne pourra dire que le génocide des Tutsis n’a pas existé. »

Vingt ans après le génocide, un premier procès en France

6 avril 1994. Quelques heures après l’assassinat 
du président rwandais Juvénal Habyarimana, 
le massacre des Tutsis commence à Kigali, la capitale.

21 avril 1994. En plein génocide, le Conseil de sécurité des Nations unies retire la majeure partie de sa mission au Rwanda (Minuar), après la mort de dix casques bleus belges.
22 juin 1994. La France lance l’opération « Turquoise », 
une zone humanitaire pour les réfugiés. Le génocide 
des Tutsis continue, même dans la « zone de sécurité » .
4 juillet 1994. Prise de contrôle de Kigali par 
le Front patriotique rwandais (FPR). En trois mois, 
entre 800 000 et un million de Rwandais (Tutsis et Hutus modérés) sont exterminés sans que la communauté 
internationale ne réagisse.
8 novembre 1994. L’ONU crée le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) dont le siège est basé à Arusha, 
en Tanzanie. Ses travaux se sont achevés en 2010.
1995. Première plainte déposée en France contre un présumé génocidaire, une instruction est ouverte.
2001. Procès de quatre génocidaires en Belgique. En France, création du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR).
Janvier 2012. Mise en place au tribunal de Paris 
d’un pôle spécialisé dans les crimes contre l’humanité, 
les crimes de guerre et la torture.
4 février 2014. Premier procès en France d’un présumé 
génocidaire rwandais. Pascal Simbikangwa sera jugé 
aux assises de Paris jusqu’au 28 mars pour complicité 
de génocide et complicité de crimes contre l’humanité.

http://www.humanite.fr/monde/rwanda-alain-et-dafroza-gauthier-chasseurs-de-geno-557956

http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=78279


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