Extrait de la publication mensuelle du « Café pédagogique », novembre 2012
Twitter : un outil éducatif dans le cadre scolaire
Gérard Marquié, chargé d'études et de recherche à l'INJEP, analyse les expériences d'utilisation de Twitter en milieu scolaire en s'appuyant sur les démarches pionnières et sur une enquête en ligne menée auprès des professionnels acteurs ou observateurs de ces pratiques. Les résultats du questionnaire permettent de relever les apports éducatifs de l'outil et de faire ressortir les principales activités réalisées avec les élèves.
http://eduscol.education.fr/numerique/actualites/veille-education-numerique/septembre-2012/twitter-un-outil-educatif-dans-le-cadre-scolaire
Extrait de la publication mensuelle du « Café pédagogique », novembre 2012
Adolescents et réseaux sociaux
A découvrir : un guide québécois, universitaire, qui vise à aider les enseignants à utiliser pédagogiquement les médias socio numériques. Il présente des démarches pour développer des activités d'apprentissage en utilisant ces médias et les évaluer.
A explorer : un mémoire de recherche sur les réseaux sociaux. Gwénaëlle André est animatrice multimédia à Ploemeur, territoire où elle anime des projets numériques à dimension pédagogique et créative. Elle vient de publier son mémoire de recherche réalisé dans le cadre de sa formation en Technologies de l'Education et de la Formation : « Adolescents et numérique : Quelles sociabilités ? » Elle y démontre en particulier combien les adolescents apprennent les technologies d'abord par l'entraide entre pairs et combien sur les réseaux sociaux ils se construisent à l'abri du regard des adultes, dans un « entre soi » qui peut paraître exclusif et dangereux. Dès lors, il s'agit là d'un espace ouvert à l'éducation : « L'enjeu est ici d'intégrer les pratiques adolescentes à une littératie plus vaste. Cet apprentissage du numérique doit porter aussi bien sur les pratiques que les cultures, impliquant la capacité d'utiliser, de comprendre les logiques en cours, l'approche critique, mais aussi la mise en capacité d'agir sur son environnement. »
Le guide :
http://guidems.labovte.ep.profweb.qc.ca/ Le mémoire :
http://www.netpublic.fr/2012/10/adolescents-et-numerique-quelles-sociabilites-memoire/
Utiliser des jeux sérieux en français
Les « serious games » sont-il, anglicisme oblige, par nature inaptes à l'enseignement du français ? Il y a pourtant dans la plupart des jeux vidéo une dimension narrative qui ne peut qu'intéresser les professeurs de lettres. Il y a aussi chez les élèves une réelle appétence pour cette culture de l'écran interactif : elle ne peut qu'inciter à expérimenter des dispositifs d'apprentissage ludiques. Le site de l'Académie de Créteil consacre ainsi un excellent dossier à la question : quelles particularités des jeux pour l'apprentissage du français ? quels axes d'utilisation? quels jeux déjà exploitables ?
http://jeuxserieux.ac-creteil.fr/?p=1141
Outils
Utiliser Edmodo en cours de langue
Edmodo est un réseau social genre Facebook, mais privé et sécurisé. Laurence Bernard, notre collègue de Martinique utilise Edmodo depuis 2 ans déjà, et elle va le mettre en place pour toutes ses classes cette année. Voyez ce superbe document qu'elle a créé pour vous présenter une expérience transférable à toutes langues, et vous permettre de prendre l'outil en main sans problèmes.
http://cms.ac-martinique.fr/discipline/anglais/file/tice/usages-edmodo.pdf
Pictolang, apprendre les mots par l'image
Basé sur une impressionnante série de photos et images, "Pictolang" s'efforce de proposer des activités ludiques visant à acquérir une langue par les images et à transmettre des éléments culturels par ce biais; L'idée n'est pas très récente, mais vient à point lorsque l'on aborde par exemple l'Histoire des Arts avec ses élèves en langue étrangère. On choisit sa langue, et un thème et c'est parti pour la découverte plaisante d'un nouvel univers, accompagné d'un score en temps réel. Il y a 4 variations de jeux à tester :
http://www.pictolang.com/ Des documents historiques fournis par l'Institut Culturel de Google
Quand Google met en ligne des documents à travers son institut culturel, il ne le fait pas à moitié. On y trouvera une foule de documents authentiques très intéressants, regroupés dans des expositions virtuelles, notamment sur la Shoah. Seul inconvénient: la navigation peut se faire en langue allemand, mais les textes demeurent en anglais. Voici un exemple de documents, rassemblés par la Maison Anne Frank et mise à disposition du grand public:
http://www.google.com/culturalinstitute/?hl=de#!exhibit:exhibitId=wQi4lSIy&position=0%2C-1
la Une : Enquête : Acro'EPS et Gym'EPS, un "pas en avant" des TICE en EPS Il y a encore peu de temps, il aurait été difficile d'imaginer que le professeur d'EPS puisse proposer à ses élèves un répertoire de pyramides, de figures en Acrosport ou en Gymnastique sous format numérique. Et pourtant, c'est bien ce que nous proposent Julie Caillot et Yoann Tomaszower du collège P.Eluard. En effet, les auteurs ont organisé et hiérarchisé, au sein d'une même application, un vaste répertoire de figures et de pyramides. Une fois encore, les innovations dans le domaine des TICE en EPS marquent un « pas en avant » de plus, au service des apprentissages en EPS.
Bonjour, tout d'abord pouvez-vous nous présenter vos deux logiciels ?
« Acro'EPS » et « Gym'EPS » sont deux « logiciels » créés sous Power Point (Microsoft Office) et Keynote (Apple iWorks). Il s'agit en fait de présentations permettant aux élèves et aux enseignants de naviguer de diapositives en diapositives au sein d'un répertoire de travail (pyramides en acrosport et éléments gymniques en gymnastique artistique)
C'est ainsi qu' Acro'EPS offre un inventaire (non exhaustif bien sûr) de pyramides classées en duos / trios / quatuors et figures dynamiques. Chaque figure est détaillée (photos et vidéos pour les figures dynamiques) et les principaux critères de réalisation y sont listés.
Gym'EPS, sur le même principe de navigation, permet aux élèves de visionner une progression au sein de 6 familles gymniques (tourner en avant, tourner en arrière, se renverser, se renverser latéralement, voler, voler-tourner). De la même façon, les élèves ont accès aux Critères de Réalisation, à une vidéo explicative et au matériel nécessaire à l'atelier travaillé.
Chaque logiciel contient également des informations sur les consignes de sécurité principales et les exigences attendues.
Des versions Flash et HTML, afin de permettre la lecture sur tout type de support (PC sans Microsoft Office, tablette sous Android etc), devraient suivre très prochainement.
Comment et pourquoi cette démarche a-t-elle vu le jour ?
Nous nous intéressons depuis quelque temps aux apports des TICE et à l'utilisation du numérique et du multimédia dans les situations d'enseignement. Au-delà de nos intérêts personnels pour ce type de support et des exigences institutionnelles (B2i et socle commun de compétences), nous constatons souvent une augmentation de l'intérêt, de la motivation et une amélioration de la qualité du travail en autonomie lors de l'utilisation de tels outils.
Notre but a alors été de créer des supports permettant d'exploiter au mieux les avantages du numérique sans pour autant diminuer le temps de pratique des élèves. L'utilisation de vidéos, par exemple, revêt plusieurs avantages : elles permettent de faciliter la compréhension des élèves et de gagner ainsi du temps dans l'explication des attentes. Elles offrent aussi la possibilité aux apprenants de visionner des éléments gymniques réalisés avec une bonne qualité d'exécution. Enfin, elles facilitent le travail en autonomie, permettant à l'enseignant de se détacher d'une contraignante répétition de consignes et de critères. Ce dernier est ainsi davantage disponible pour la remédiation et l'aide, notamment face à des élèves en difficulté.
Au quotidien, et selon les classes, quelle place accorder à cet outil informatique ?
Ces outils n'ont pas pour ambition de révolutionner ou de modifier l'organisation et les pratiques pédagogiques des collègues. Au contraire, chaque enseignant, en fonction de ses objectifs et de ses projets de cycles et de classes, peut utiliser ce support à sa guise sans avoir à modifier en profondeur le traitement didactique qu'il a effectué sur l'activité.
Les logiciels peuvent être utilisés à tout moment durant le cycle et remplacer les fiches papier. Le contenu paraît à la fois plus attrayant, plus clair et plus « parlant » qu'un support papier, l'élève pouvant identifier rapidement et précisément les attentes. Le gain au niveau du temps de pratique, une fois familiarisé avec l'outil est, de plus, réel.
Bien évidemment, tout est ensuite question de matériel (l'idéal étant de disposer d'un ordinateur ou d'une tablette par groupe de travail ou par atelier) et d'organisation de la classe.
Evidemment, on imagine la quantité de travail que cela représente, toutefois construire un logiciel comme « acro'EPS » et « gym'eps » est-il compliqué pour un collègue qui souhaiterait se lancer ? De plus, avez vous d'autres activités en préparation ?
La création de ce type de document est à la portée de tout le monde. Evidemment, cela nécessite du temps mais quel que soit le niveau de compétence en informatique, chacun est capable de réaliser cela. Le fichier « Acro'EPS », par exemple, contenant plus de 220 diapositives est évidemment long à réaliser car il s'agit de créer, un par un, les liens d'une diapositive à une autre. Cependant, toute personne ayant des connaissances minimales sur PowerPoint, Keynote ou Libre Office peut aisément créer son propre répertoire de figures en Acrosport, ses propres ateliers en gym en partant de la structure proposée. Nos logiciels ne sont pas verrouillés. Chaque collègue peut y apporter les modifications qui l'intéressent afin de s'adapter à ses exigences locales et ses objectifs. Nous invitons alors nos lecteurs à consulter la « Fiche d'Accompagnement » téléchargeable avec les logiciels sur le site de l'académie de Créteil. Une section détaille la procédure à suivre pour réaliser ce type de support.
Lorsque le temps le permettra, nous souhaiterions ensuite, avec Julie, étendre la création de ce type de fichiers à d'autres APSA (Renforcement Musculaire, Danse, Boxe Française...)
Personnellement (Yoann), je suis actuellement en train d'achever quelques fichiers excel avec macros (programmation en VBA) permettant la gestion d'une table de marque par les élèves ou l'enseignant (relevé du score, des fautes et gestion d'un tournoi de 3 à 6 équipes) et un relevé statistique de type PTB. Un logiciel en Course d'Orientation est également quasiment terminé. Enfin, je m'attelle également à créer quelques fichiers Keynote pour la gestion d'un appel et l'évaluation dans différentes APSA sur iPad.
Les productions intégrant les TICE à l'enseignement de l'EPS ne cessent de se développer. Pourtant, il semble qu'il existe encore de nombreux freins à leur développement. Et ainsi, quel « pas en avant » proposer pour permettre aux collègues de se lancer ?
Il ne faut déjà pas oublier que la limite est souvent matérielle. Il n'est en effet pas donné à tout le monde de disposer de 5-6 ordinateurs portables ou de 5-6 tablettes numériques afin de mettre en place le type de situations que nous proposons avec nos deux logiciels.
Au delà de ça, la formation des collègues aux TICE n'est pas forcément encore très développée. Dans nos formations initiales (IUFM) nous n'en entendions quasiment pas parler, il y a de cela juste quelques années. Des formations par le biais du PAF se mettent en place et se multiplient afin de familiariser la profession à ce type d'outils qui peuvent, nous le croyons, apporter une réelle plus value à l'enseignement. Il n'est pas toujours évident de se lancer, on a toujours un peu peur de se trouver confronté, face aux élèves, à un problème informatique majeur ou à un obstacle perturbant le bon déroulement d'un cours soigneusement préparé ! Mais je crois que cette crainte existe pour tout le monde, quel que soit le niveau de connaissances en informatique !
Nous pensons que l'avènement des tablettes et leur démocratisation vont faciliter grandement l'utilisation de ces outils en EPS. En effet, l'utilisation est alors très intuitive et les soucis de « plantage » sûrement beaucoup plus rares. A ce titre, des applications sous Androïd et iOS (iPad) spécifiques à l'EPS, commencent à voir le jour.
Julie Caillot et Yoann Tomaszower, Merci.
Le logiciel Acro'EPS
http://eps.ac-creteil.fr/spip.php?article704 Le logiciel Gym'EPS
http://eps.ac-creteil.fr/spip.php?article708 TICE et EPS LogiCross : Gérer l'arrivée des participants d'un cross
Comment gérer l'arrivée des élèves à un cross ? Florian Lequeux-Joubert aidé par Fabrice Bruchon et Arnaud Pelliet nous propose une fiche excel permettant de gérer l'arrivée des participants d'un cross (déclenchement d'un chronomètre, temps d'arrivée et vitesse de course calculés pour chaque coureur)
http://eps.ac-creteil.fr/spip.php?article184 Le logiciel d'analyse vidéo Médianalyse
Vous ne connaissez pas encore médianalyse ? Simple d'utilisation, le logiciel propose une palette d'outils au service de l'analyse vidéo de vos élèves. Très proches de Dartfish et Kinovéa, il semble pour certains plus adapté aux exigences de notre métier.
http://www.epsoft.fr/medianalyse/index.php
En novembre, les TICE sont à Educatice
Du 21 au 23 novembre, le salon Educatec Educatice sera le carrefour des acteurs de l'Ecole, enseignants, éditeurs, éducation nationale, entreprises du numérique. 200 exposants présentent les nouveaux produits pour l'éducation. Près de 10 000 visiteurs sont attendus.
Jouer au lycée ? De vrais jeux sérieux, développés spécialement pour l'Education nationale et adaptés à son vocabulaire et ses pratiques, arrivent ! Vous pourrez les utiliser d'ici la fin du mois. Mais si l'Education nationale accueille enfin l'univers du jeu c'est toujours par la porte de derrière : ces deux nouveaux jeux sont destinés aux filières professionnelles et technologiques. Les élèves des séries générales peuvent attendre...
"On avait envie de convoquer tout cela pour faire réussir nos élèves". Fervent défenseur des jeux sérieux, Alain Séré, inspecteur général d'économie-gestion, justifie leur entrée dans les nouvelles instructions officielles de la filière STMG (ex STG). "Il y avait la volonté de promouvoir une pédagogie de l'action qui permette une vraie maitrise des connaissances et des concepts. Et le professeur qui regarde ses élèves jouer découvre de nouveau aspects. L'élève accepte mieux l'analyse des ses résultats. D'autant que dans le jeu on peut réparer ses erreurs".
Ces qualités on les retrouve dans deux nouveaux jeux qui seront disponibles d'ici la fin du mois et qui pourraient révolutionner la salle de classe.
Business Games
Ce jeu de gestion d'entreprise a été créé à l'origine par l'Université d'Udine (Italie) pour des étudiants. Il sera disponible gratuitement sur Internet dans quelques jours avec une documentation et des scénarios pédagogiques réalisés par le Certa pour la série STMG. Business Game est adapté aux élèves du secondaire dans le cadre d'un projet européen Leonardo qui associe 8 pays (Italie, Portugal, Pays Bas, Roumanie, Slovaquie, Pologne, Estonie et France).
"Le jeu apprend à comprendre des décisions de management, par exemple dans la gestion des ressources humaines, du marketing, de la recherche -développement ou de la qualité", nous explique Jean-Christophe Duflanc, qui a adapté le jeu à l'école française pour le Certa. Business Game met en compétition des équipes d'élèves et se joue par partie correspondant à un trimestre. Les élèves doivent gérer une entreprise de production de téléphones qui part à la conquête du marché du Karadesh, un petit pays d'Asie centrale. Pour toucher la clientèle du Karadesh, l'entreprise passe par des revendeurs locaux. On est donc dans le monde du B to B. Il faut définir les bons produits et arriver à les fabriquer et à les écouler. Tout cela nécessite de vrais choix de gestion. Chaque trimestre un bilan est fait et les résultats de l'entreprise sont calculés. Un rapport est fourni par le jeu . Il peut être étudié par le professeur qui peut ainsi suivre le travail des équipes . Il peut aussi être analysé en classe pour réfléchir aux choix de gestion.
On a là une simulation intelligente qui encourage au travail de groupe, y compris à distance, et permet une véritable compréhension des notions. Le jeu est facile à intégrer dans le cours et l'enseignant est très aidé par les documents pédagogiques produits par le Certa. Enfin le jeu est totalement gratuit ! Le seul défaut de ce jeu c'est l'aridité de l'interface graphique qui peut déplaire à des jeunes habitués aux jeux vidéos. "Le jeu peut être utilisé dès la première STMG en cours d'année ou en BTS Assistant Manager ou BTS commerciaux dès le début d'année", estime JC Duflanc.
"S'adapter au profil des clients" chez Nathan
Le mot clé de ce jeu c'est l'immersion. Captivant, ce jeu est une déclinaison Education nationale d'un jeu réalisé par Daesign pour la formation professionnelle. Il s'adresse aux bacs pro vente, commerce ou service ainsi qu'aux BTS commerciaux NRC ou MUC. Sa version formation continue est utilisée dans nombre de grandes entreprises . Et le Café pédagogique a déjà eu l'occasion de montrer son intérêt pour l'éducation. Nathan a pris le temps, avec Daesign, d'en faire un vrai outil pour l'Education nationale. Le jeu utilise le vocabulaire de l'Education (typologie SONCAS par exemple), et les sessions sont prévues pour tenir sur une heure de cours. Le jeu est proposé sur cédérom de façon à pouvoir tourner là où la connexion Internet est absente ou insuffisante.
Comme dans tous les produits Daesign, le jeune est mis d'office dans des situation d'immersion interactive. Il devient un vendeur qui doit s'adapter à un client pour pouvoir réaliser une vente. Il va donc devoir identifier le profil du client et apporter les réponses adéquates au profil. Le client réagit aux propos du vendeur (vous !) ce qui le fait parfois changer de profil. L'évaluation est particulièrement soignée. Le jeu reprend tout le déroulé des dialogues entre vendeur et client et demande au joueur ce qu'il pense de ses choix. IL propose alors sa propre évaluation qui renvoie toujours aux profils de clientèle.
Le graphisme est captivant. Le scénario est addictif. Difficile de ne pas entrer dans la peau du vendeur. L'évaluation permet de repérer ses erreurs. Et on peut tout réparer car les bases théoriques de la méthode SONCAS sont incluses dans le jeu et accessibles. Pour devenir un bon vendeur, le jeu propose des exercices variés jusqu'à un échange long avec une clientèle.
Ce produit très innovant et superbe était facturé des milliers d'euros aux entreprises utilisatrices. Nathan le propose à des prix très bas, compatibles avec les budgets des établissements scolaires (239? pour 5 exemplaires).
Et les autres ?
"Le jeu ne doit pas générer de travail supplémentaire aux enseignants", estime Alain Séré. Cette condition est remplie avec ces deux jeux qui sont accompagnés de documents pédagogiques qui facilitent le portage en classe. Bien au contraire, ces jeux sont addictifs. Ils développent le plaisir d'aller en classe et enrichissent les relations enseignant - élèves. . Réservé aux filières populaires, le jeu sérieux a encore à se faire naturaliser chez les disciplines traditionnelles.
François Jarraud
Liens :
Découvrir le jeu Nathan
http://www.nathan.fr/jeu-serieux Le jeu Business Game
http://www.meet-project.eu/ Fiche pédagogique jeu de Karadesh
http://www.reseaucerta.org/docs/stmg/seminaire/STMG_JeuxSerieux_ScenarioKaradesh.zip
Les jeux sérieux permettent-ils vraiment d'apprendre ?
Les "serious games" font souvent parler d'eux depuis plusieurs mois. Même s'ils ne sont pas vraiment nouveaux (rappelons nous, dans le monde scolaire les logiciels "A la recherche de Carmen San Diego" et autre "Galswin", et depuis 2000 le développement de produits se classant comme tels), ils sont venus sur le devant de la scène du fait d'un engouement réel, en particulier dans le monde de la formation professionnelle en entreprise.
Lisez l'article...
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/04/18_Jeuxserieux01.aspx
Les jeux sérieux ont-ils un avenir à l'Ecole ?
« L'avenir ce sont des serious games conçus spécifiquement pour l'enseignement en formation initiale » Hélène Michel, directrice de la recherche de l'école supérieure de commerce de Chambéry, connaît bien le sujet : son Ecole investit beaucoup de temps et d'énergie dans l'utilisation des jeux sérieux pour la formation des étudiants. Ses travaux attestent de l'efficacité du cursus. Elle montre l‘intérêt des jeux pour l'apprentissage du savoir être, une éducation qui est souvent ressentie comme nécessaire dans l'enseignement scolaire.
Lisez l'article...
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/04/18_JeuxSerieux02.aspx
Jeux sérieux : Retour d'expérience au dernier Salon Educatice
Qu'apportent les jeux sérieux en classe ? Le moment du retour d'expériences est arrivé mercredi 23 novembre au Salon Educatice où le Café organisait une table ronde. Autour de la table les éditeurs de nouveaux jeux sérieux soutenus par un appel à projet gouvernemental et des enseignants qui ont expérimenté dans leur classe les premiers jeux sérieux.
Lisez l'article... http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/11/24112011_JeuxserieuxRetourExpEducatice.aspx
Jeux sérieux : De l'immersion au savoir-être avec Daesign
Peut-on former à tout avec des jeux sérieux ? Le dernier Forum organisé par Daesign, un célèbre concepteur de jeux sérieux, montre une évolution des jeux vers une formation au savoir-être, une capacité qui intéresse de plus en plus les entreprises. Daesign a par exemple montré deux nouveaux jeux particulièrement novateurs sur la gestion du stress et sur les compétences cognitives des cadres. Ces nouveaux outils reposent la question des usages des jeux sérieux pour la formation des enseignants et des élèves.
Lisez l'article...
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/04/10042012_Daesign.aspx
Tice : La chronique de Bruno Devauchelle
Comment les TICE affectent-elles le travail personnel des enseignants et des élèves ? C'est la question abordée ce mois par Bruno Devauchelle.
Le travail personnel des enseignants à l'ère du numérique
Parmi les boites noires de monde de l'enseignement et quel qu'en soit le niveau, il y a le travail personnel des enseignants. Revenons d'abord à la définition du travail de l'enseignant. Entre le primaire, le secondaire et le supérieur, et à l'intérieur de ces catégories, entre les différents grades et types d'établissement, la définition du travail et du temps à y consacrer est très différent. Mais un élément reste encore un objet de discussion, le travail personnel. La plupart des établissements d'enseignement ne fournissant pas d'espace personnel de travail (bureau, openspace etc...) il est courant que ce soit au domicile que se déroule une grande partie de ce travail dit personnel. Par le fait, le temps qui y est consacré semble être un mystère, tant les enquêtes, basées sur les déclarations des uns et des autres, laissent rêveur.
Qu'appelle-t-on travail personnel de l'enseignant ? Tenter de le définir risque de nous exposer aux plus vives critiques, dès lors qu'on aura oublié tel ou tel aspect. On peut simplement penser que le contenu et le temps que chaque enseignant nomme "travail personnel" demande à être explicité sur un plan qualitatif et ne pas se contenter de demander, comme trop souvent le font les enquêtes, le temps passé à telle ou telle activité considérée comme telle par l'enquêteur...
Pour cette chronique j'ai choisi d'entrer dans cette question par l'outil numérique en me posant la question de savoir comment un enseignant utilise le numérique dans la globalité de son activité ? Ensuite je tenterai de séparer, si cela est encore possible, la notion de "travail personnel" de l'ensemble que l'on nomme travail de l'enseignant. On l'aura compris, notre parti-pris est de considérer que la frontière qui sépare le travail personnel du travail professionnel est en train de changer, voire de s'estomper en particulier grâce ou à cause du numérique.
L'achat d'ordinateur à titre personnel est la manière dont la plupart des enseignants sont entrés jusqu'à très récemment dans les usages. Certains, et ils sont plus nombreux qu'on ne le pense, ont même amené leurs ordinateurs personnels dans la classe, en particulier en primaire. Aujourd'hui, si certaines dotations de collectivités territoriales ont permis un équipement des enseignants, la proposition ancienne d'un ministre de l'éducation de doter tous les nouveaux enseignants d'un ordinateur est restée dans les tiroirs, ils arrivent tous (ou presque) en master déjà équipés. Au delà de l'équipement personnel, il y a l'ensemble des pratiques qui se sont développées au cours des trente dernières années (la démocratisation des ordinateurs individuels remonte au début des années 80). En premier lieu cela a été destiné à la production de support de cours. Lors de mes débuts d'enseignant en 1979, j'avais acheté une petite machine a écrire mécanique, dès que j'ai eu un ordinateur, celui-ci a été mis à contribution pour produire mes textes et de plus en plus de documents qui ainsi sont devenus "lisibles" par les élèves. Les enseignants de matière professionnelles intégrant l'ordinateur se sont trouvés très tôt dans la contrainte de devoir disposer d'un ordinateur à domicile pour préparer leurs cours, il est facile d'imaginer les réactions des uns et des autres, et de l'institution.
Outil de production de documents, l'ordinateur a progressivement été utilisé à des tâches complémentaires, toujours à titre personnel, carnet de note, agenda etc... Malheureusement le coût des ordinateurs portables a été longtemps trop élevé pour favoriser une pratique en mobilité. C'est la connexion à Internet qui a le plus transformé les manières de faire. C'est d'abord dans l'accès à des sources d'information jusqu'alors difficilement accessible que ces usages se sont développés. A partir de ces documents, l'enseignant a pu enrichir ses supports, varier ses sources et même s'autoformer. Très tôt, dès le milieu des années 1990 - 2000, les listes de diffusion se sont développées. Elles ont tout de suite été adoptées par les enseignants "branchés". Espace de partage d'expérience, ces listes, qui continuent de bien vivre encore aujourd'hui, ont été de puissants outils d'aide à la mise en réseau au delà des limites géographique. Pour certains c'était une bouffée d'air pur. Sur ces bases de pratiques personnelles et à domicile, l'institution a vite été curieuse de ces pratiques et s'en est souvent emparé pour ses propres besoins. En effet si les services académiques ont progressivement informatisés leurs activités, cela a amené à développer les contacts en tout temps entre l'administration et les enseignants. Le projet national ENT qui a vu le jour en 2003, mais qui était déjà expérimenté dès 1999 en Savoie, entre autres, s'est inscrit dans cette dynamique de décloisonnement progressif des espaces et temps de travail. Plus récemment de nombreux établissements ont mis en place outre la gestion des notes et les livrets de compétences en ligne, le cahier de texte numérique, en lien ou pas avec l'ENT. Dans le même temps certains enseignants se sont emparés des outils de communication pour engager de nouvelles formes d'échanges avec les élèves. Messagerie bien sûr, espace de FOAD, mais aussi et plus récemment les outils numériques de réseautage grand public, sont désormais monnaie courante en particulier à domicile.
Car l'enjeu de ces évolutions est la définition du périmètre de l'activité professionnelle. Dans le temps comme dans l'espace, le numérique transforme les pratiques personnelles en dehors du temps en établissement. Comme dans l'ensemble des métiers, les frontières sont devenues poreuses. La particularité du métier d'enseignant c'est que dans la définition du temps de l'activité, le travail personnel n'est pas défini, en particulier dans la durée (seule la durée en classe est définie, sauf en primaire et en lycée professionnel où cela a un peu évolué), le lieu (très peut d'établissement ont la possibilité de fournir de véritables lieux de travail personnel) et les moyens (la plupart du temps c'est encore l'ordinateur personnel qui sert pour l'activité professionnelle). Le vide ainsi constitué dans la définition de l'activité amène les enseignants à faire des choix. Les débats sur ce thème au sein de conseils pédagogiques et autre lieux de concertations ont, à propos du numérique, soulevé de nombreuses questions qui vont de la propriété intellectuelle à l'autorité, en passant par la formation et l'actualisation des connaissances et informations.
Le Café Pédagogique, fondé il y a 11 ans déjà, a été et continue d'être, à l'instar d'autres sites créés depuis, un de ces soutiens à l'activité personnelle des enseignants. Le développement d'Internet, bien plus que l'informatique des années 1980, transforme de plus en plus la relation au travail personnel et aussi au travail professionnel. Certains enseignants de lycée qui ont essayé l'enseignement asynchrone à distance ont pu mesurer les enjeux de cette évolution. Petit à petit, la généralisation des pratiques personnelles est en train de modifier la perception du métier, mais aussi les manières de faire. La boite noire n'est pas pour autant ouverte, et d'ailleurs il n'est pas sûr qu'il faille l'ouvrir, cependant nombreux sont ceux qui, au travers de ces dispositifs, s'exposent de plus en plus, au delà de leur temps de face à face, aussi bien auprès des élèves que de leurs parents. La dernière monnaie d'échange de cette évolution est en train de grossir : le cahier de texte en ligne avec ses extensions multiples n'est-il pas un moyen nouveau de faire le lien entre travail personnel de l'enseignant et travail personnel de l'élève ?
Bruno Devauchelle
Le travail personnel des élèves à l'ère du numérique
Alors que la concertation pour la refondation de l'Ecole envisage de faire faire les devoirs sur le temps périscolaire, que sait-on des changements apportés par le développement du numérique au travail personnel de l'élève ? Bruno Devauchelle explore les études existantes sur la présence des écrans qui empêchent les devoirs, le développement du copié collé mais aussi le recours aux plate formes à distance pour encadrer ce travail. C'est bien l'évolution de ce qui est demandé comme travail à la maison qui est en jeu.
Après les débats récents sur les devoirs à la maison (cf. café pédagogique expresso du 2 octobre dernier) on est surpris de voir si peu souvent posée la question des évolutions du travail personnel des élèves du fait des outils numériques disponibles. Devant le fait de l'incapacité du système scolaire à répondre aux 140 000 jeunes qui sortent par an sans reconnaissance de leurs apprentissages, le monde scolaire a été soumis aux critiques. Afin de ne pas subir de plein fouet le choc des critiques, des personnes ont été voir du coté de l'amont, de "l'en-dehors", autrement dit de ce qui est le plus souvent invisible pour l'enseignant. D'une part les premières années de la vie, d'autre part les temps non scolaires ont été désignés comme potentiellement générateurs des réussites et échecs des élèves. Du coup le "travail personnel des jeunes" a été un objet d'observation privilégié pour alimenter ce questionnement. Comme dans la même dynamique de développement le numérique s'est invité dans le paysage global, ce nouvel objet est devenu le troisième coupable présumé.
Les devoirs concurrencés par les écrans
Cette analyse sommaire et un peu radicale est le reflet de ce que l'on peut entendre ici ou là, parfois au coeur même des salles des profs. Concernant le numérique, les faits semblent là : arrivée des écrans dans les lieux les plus personnels de la vie (télévision, puis ordinateur dans la chambre de l'enfant), usage très avancé, voir immodéré des téléphones portables, habileté étonnante, voire inquiétante, devant les ordinateurs, médiatisation d'une forme d'usage de type personnel-addictif qui a entraîné des discours de méfiance importants. Tout pousse à penser que les temps personnels des jeunes les détournent du travail scolaire à domicile. Soit en amont de la scolarité pour les plus petits dont certains regardent la télévision dès leurs premiers mois de vie, soit au cour du préscolaire avec l'arrivée des chaînes télévisées et jeux vidéos pour enfants, soit le soir à la maison quand les parents les retrouvent et peinent avec les devoirs à faire concurrencés par des activités d'écrans qui les attirent plus, soit en dehors des heures de cours, quand le téléphone portable devenu cordon ombilical de la sociabilité...
Usages clandestins du numérique
C'est bien parce que l'on a repéré le poids des différences intrafamiliales dans les réussites scolaires que l'on cherche des solutions. Le rapport sur la refondation pousse à faire faire le travail personnel dans l'établissement surtout pour les plus jeunes. Travail personnel ne signifierait plus forcément travail à la maison ! Et pourtant, beaucoup de parents voient d'un mauvais oeil un enseignant qui ne donne pas de travail à la maison. On conçoit alors que ce type de travail peut très bien être considéré comme une sorte de "médiateur" familial, donnant approbation à l'enfant et réassurance aux parents, rétablis dans leurs responsabilités. Mais quand on parle de travail à la maison, on ne parle que rarement de "travail numérique". En fait les jeunes utilisent abondamment les ressources numériques, mais selon les "commandes" des enseignants, ils tentent de repérer si cela peut se dire, se montrer ou pas, et encore mieux, si cela se repère. L'exemple des dossiers plagiés, jusque dans l'université, montre bien que certains essaient... comme dans une sorte de jeu avec l'institution. Il y a donc bien des usages "clandestins du numériques" qui se développent.
Et usages visibles
Mais il y a aussi la montée lente, mais semble-t-il inexorable d'usages visibles du numérique pour le travail à la maison. C'est d'abord ce qui est lié à l'accès à distance aussi bien aux résultats des évaluations (bulletins de notes) que du cahier de texte numérique. Ainsi il est acté qu'un élève et sa famille sont amenés à se connecter à domicile, voire obligés. Ceci n'est pas sans poser problème au monde scolaire qui doit remédier à ce genre de difficulté. Au delà de la communication institutionnelle, il y a la communication pédagogique et didactique. De plus en plus d'enseignants invitent leurs élèves à aller plus loin en explorant des informations, soit en amont soit en aval du cours, afin d'approfondir ou d'explorer des univers que le temps scolaire insuffisant oblige à ne pas aborder. De plus on remarque que les communications pédagogiques personnalisées se sont multipliées entre élèves et enseignants. Par mail, par réseau social et même par ENT. Par le fait, le temps scolaire devient plus élastique et la communication enseignant/élèves prend de nouvelles colorations et surtout pose des questions plus fondamentales d'organisation de la vie quotidienne de chacun.
Et problèmes de compétences
Autour de ces usages du numérique pour le travail hors temps scolaire se développe une problématique qui n'est pas nouvelle mais qui mérite d'être soulevée avec le numérique : quid des compétences des élèves/jeunes et de leur entourage à accompagner les apprentissages scolaires. On se rappelle la mémorable pratique du travail à la maison rapportée dans le film "Etre et Avoir" de Nicolas Philibert qui montrait une famille en train d'essayer d'aider l'enfant à résoudre un problème de mathématiques. Si l'on sait que les familles sont rapidement dépassées par les contenus des apprentissages scolaires, par contre on sait trop peu de choses sur les méthodes employées par les élèves. Certes l'on donne bien souvent des cours de méthodologie du travail personnel. Malheureusement les effets sont peu perceptibles. Avec le numérique, l'environnement s'est enrichi et le risque est encore plus grand. Les méthodes de travail sont peu efficaces et il semble qu'il vaille mieux promouvoir l'entraide entre élèves comme premier moyen de développer des méthodes efficaces. Parmi les compétences les plus délicates, on retrouve la classique recherche et veille dans le domaine de l'information, mais il y aussi la capacité à s'autodiriger dans l'apprentissage. Si tous les enfants naissent en ayant envie d'apprendre à maîtriser le monde qui les entoure, les différences apparaissent bien vite, liées à de nombreux phénomènes contextuels. On l'avait observé avec le livre, on l'observe encore davantage avec les TIC, apprendre sans un cadre formel contraignant, dans nos sociétés hyperscolarisées n'est pas simple.
En fait tout indique que le monde scolaire ne peut laisser se développer des pratiques clandestines. Aussi le travail en dehors du temps scolaire est-il contraint pas la commande des enseignants. C'est pourquoi le numérique reste pour l'instant en dehors du jeu, du moins officiellement. Les jeunes commencent à inventer leurs méthodes personnelles de travail en se passant de l'école qui ne sait pas encore enseigner à se passer d'elle-même pour laisser la place à l'auto-formation, l'auto apprentissage. Le numérique, aussi porteur d'espoir, voire d'illusions, dans ce domaine, renforce actuellement le poids du travail scolaire à la maison alors qu'au contraire il devrait le stimuler. Mais pour cela il faudrait peut-être que le travail demandé à la maison soit moins scolaire.
Bruno Devauchelle
Référence : Le travail des élèves en dehors de la classe, État des lieux et conditions d'efficacité, Rapport IGEN - n° 2008-086 ` octobre 2008