Appel à sujets master recherche imu 2015



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APPEL À SUJETS MASTER RECHERCHE IMU 2015
Fiche descriptive

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AVANT LE LUNDI 22 JUIN 2015




Titre : L’autonomisation d’adolescents handicapés au prisme de leur mobilité urbaine : étude des déplacements de la population d’un centre IME-ITEP stéphanois.
Noms de ou des encadrants :

1/ Jérôme Beauchez

2/ Razvan Stanica
Noms des laboratoires & équipes IMU des encadrants :

1/ Centre Max Weber, équipe 4, Université Jean Monnet

2/ Laboratoire CITI : Centre of Innovation in Telecommunications and Integration of services, EA 3720, INSA de Lyon & INRIA

Thème(s) IMU concerné(s) par le sujet :

Thème 2 - Résilience, risque, sécurité, vulnérabilité, santé ; Thème 4 - Sociétés, temporalités, modes de vie, normes


Sujet (max. 15 lignes) :

Dans ce projet nous proposons d’étudier la mobilité urbaine d’adolescents d’un centre IME-ITEP (Institut Médico-Educatif ; Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique) stéphanois1, accueillant des jeunes présentant une déficience mentale ou des troubles psychiques, en analysant à la fois des données objectives informatisées concernant l’évolution des leurs déplacements dans la ville, et des données subjectives de récits de pratiques et d’expériences.

L’approche de l’autonomisation de ces jeunes ayant un trouble mental/psychique à partir de l’analyse de leur mobilité paraît pertinente. En effet, la transition de l’enfance vers l’âge adulte est une période-clé en ce qui concerne les revendications à la « liberté de sortir » dans la ville de la plupart des jeunes, premier pas (comme droit et comme apprentissage) vers une autonomie plus complète des modes de vie et « d’individualisation » (De Singly, 2006). Dans ce contexte, le handicap et ses prises en charge peuvent être vécus comme des épreuves supplémentaires pour les jeunes dans leur recherche « d’autonomie ».

L’autonomisation de ces jeunes via leur mobilité urbaine (de flânerie ou vers des pratiques de loisirs) semble intéressante à étudier puisqu’elle peut être considérée comme un temps propre aux jeunes. Un temps que les institutions peuvent avoir du mal à contrôler totalement, malgré le fait que les institutions de prise en charge du handicap soient parfois extrêmement enveloppantes et qu’elles visent à régler l’ensemble des activités des personnes prises en charge (cf. Lantz, 2014). Les socialisations familiale2 et institutionnelle (notamment en lien avec le handicap) peuvent avoir un impact sur la participation sociale des jeunes au sein et à l’extérieur de ces institutions, et peut également influencer leur accès à l’autonomie, se traduisant en partie au travers de leurs mobilités et usages de la ville.

Nous étudierons ainsi comment les jeunes perçoivent et utilisent les règles édictées par ces institutions, avec l’hypothèse qu’ils vont chercher à travailler, négocier voire détourner ces règles, d’une manière qui a du sens pour eux (en lien avec le sens que revêt pour eux « l’autonomie »), et qui peut être différente suivant les individus, leurs parcours et leurs déficiences.

La méthodologie proposée pour étudier cela se veut innovante. Le projet est de recueillir du matériel à la fois objectif et subjectif auprès d’une dizaine d’adolescents. Leur mobilité urbaine serait appréhendée au moyen d’une application installé sur leur Smartphone (lequel pourra être fourni au jeune). Cela permettra de suivre les déplacements des jeunes dans la ville, que ce soit de la flânerie ou des déplacements vers des loisirs amicaux, culturels, sportifs… Les données seront récupérées puis traitées afin de construire des modèles explicatifs de ces déplacements. Dans le même temps des entretiens sociologiques seront réalisés avec ces jeunes : au début de l’enquête des récits biographiques ; par la suite des récits de pratiques s’appuyant sur l’analyse de leurs déplacements. Enfin, des parcours commentés (marches à la deuxième personne, cf. Thibaud et al., 2007) avec les jeunes pourront être réalisés. Ces parcours commentés seraient mis en place pour faire émerger le sens et l’évolution de leurs déplacements pour les acteurs.

Analyser les déplacements au prisme de ce qui fait sens pour les acteurs (activités de loisirs et/ou pratiques physiques, flâneries et temps pour « soi ») permet de comprendre les problèmes de mobilité que rencontrent les individus et auxquels ils doivent faire face au quotidien pour accéder à leurs activités, permettant par la suite de penser des solutions pour l’action. Des contacts avec la ville (via la chargée de mission handicap et accessibilité du Pôle Proximité de Saint-Etienne) et des associations (à la fois des associations « pour autrui » et d’autres « auto-organisées ») engagées dans le paysage stéphanois pour une meilleure accessibilité ont d’ailleurs déjà été pris.

Compétences complémentaires des partenaires IMU impliqués (max. 10 lignes) :

L’encadrant 1 et l’encadrante associée (Jérome Beauchez et Julie Thomas) font partie de l’équipe 4 du Centre Max Weber, laboratoire de sociologie, dont une des thématiques concerne les urbanités contemporaines et les mondes vécus. Les compétences sociologiques des partenaires impliqués seront bien sûr essentiels pour l’encadrement du mémoire, mais en retour le mémoire devrait apporter des résultats neufs en lien avec les intérêts scientifiques des encadrants : les résistances ordinaires et les capacitations ; les communautés et diversités d’expériences des personnes catégorisées comme « ayant un problème de santé ».

L’encadrant 2 (Razvan Stanica) fait partie du laboratoire CITI, spécialisé dans les domaines de l’informatique, du réseau, et des communications numériques. Il encadrera l’étudiante dans l’utilisation d’une application Smartphone déjà mise au point par l’équipe CITI, qui permet l’utilisation du GPS et/ou de la carte SIM pour géo-localiser les déplacements dans le temps, ainsi qu’étudier les applications utilisées au même moment. L’encadrant du CITI aidera ainsi l’étudiante à collecter des données objectives sur les déplacements des jeunes sur un temps long, qu’elle pourra ensuite synthétiser afin d’en dégager des modèles explicatifs, ainsi qu’utiliser pour faire des entretiens commentant l’analyse de ces parcours avec les jeunes concernés. L’équipe CITI sera aussi celle qui fournira les Smartphones utilisés dans le recueil des données informatiques.

Pourquoi ce sujet est-il important pour IMU ? (max. 15 lignes)

La prise en compte du handicap semble, à l’heure actuelle, essentielle quand on s’intéresse à la compréhension de la mobilité dans une ville et de l’usage des dispositifs urbains culturels, techniques, sociaux…

Dans ce projet, l’association d’une telle problématique (les pratiques d’autonomisation, via celles d’appropriation des espaces urbains, étudiées sous l’angle des situations de participation sociale ou de handicap) avec ce type de protocole méthodologique interdisciplinaire nous semble novatrice et heuristique pour l’intelligence des mondes urbains.

En effet, tout d’abord ce travail permettra d’apporter des connaissances scientifiques sur une population (les adolescents ayant des troubles psychiques ou cognitifs) toujours peu étudiée du point de vue de leurs représentations et usages des espaces publics urbains.

D’autre part, les résultats devraient permettre d’objectiver l’accessibilité de la ville, en prenant en compte le point de vue des usagers dits « handicapés », pouvant diverger de l’accessibilité théorique des espaces urbains, généralement pensés par et pour les personnes « dites » valides (Mus, 2013). Il est important de souligner que ce travail vise à être communiqué aux associations de/pour les personnes handicapées –dans lesquelles la parole et l’expérience des jeunes n’est pas toujours prise en compte.

Annexe : Projet détaillé
Depuis 2005 la loi française vise à favoriser la participation sociale des personnes handicapées, et impose le principe d’accessibilité pour tous, quel que soit le handicap, dans les espaces publics (à la fois de l’éducation, de l’emploi, des transports, des bâtiments…).

Dans ce cadre, un objectif politique est désormais d’adapter l’espace urbain en réduisant les obstacles auxquels font face quotidiennement les personnes présentant une déficience (Mus, 2013), que celle-ci soit motrice, sensorielle, psychique ou mentale. La mobilité est devenue un enjeu clé de la politique des villes, et une obligation en France par la création des Commissions Communales pour l'Accessibilité aux Personnes Handicapées exigées dans les communes de plus de 5 000 habitants par la loi N° 2009-526. La ville de Saint-Etienne, avec sa Commission Communale pour l'accessibilité (nouvelle appellation depuis 2014) ayant pour objectif de « lutter contre toutes les formes d’exclusion sociale et de discriminations », pour que « toutes les personnes handicapées, quels que soient leur âge et leur handicap, [puissent] se déplacer, se loger, se soigner, avoir accès à des loisirs et à une vie sociale »3, ne fait pas exception et souligne les inégalités auxquelles sont toujours confrontés ces types de publics.

Les inégalités de mobilité renforcent ainsi souvent les inégalités sociales. En effet, en parallèle de la mobilité toujours plus importante de la majorité des membres de la société, certaines personnes ou groupes de personnes, aux caractéristiques plus ou moins spécifiques, continuent d’être limités dans leurs déplacements et de ce fait dans la possibilité, par leurs déplacements dans la ville, d’accéder à toutes les ressources nécessaires à une vie « autonome » (Bourgeois, 2013).

Le modèle systémique du « Processus de Production du Handicap » (PPH) (cf. notamment Fougeyrollas, 2010) semble utile pour comprendre les processus par lesquels des personnes avec des déficiences (motrices, sensorielles, mentales, psychiques) au sein d’un environnement particulier, connaissent des formes de « participation sociale » (considérée comme la réalisation des habitudes de vie, c’est-à-dire une activité courante ou un rôle social valorisé par la personne ou son contexte socioculturel) ou des « situations de handicap » (perte contextualisée et plus ou moins momentanée d’autonomie par rapport à la réalisation des habitudes de vie). Ce modèle insiste sur un lien interactif entre les caractéristiques de la personne et celles de son contexte de vie, physique mais aussi social et culturel. Il permet de montrer combien la « participation sociale » des personnes présentant des déficiences variées peut être favorisée ou limitée par les caractéristiques de ces contextes de vie. L’importance, dans ce modèle, du contexte environnemental dans la compréhension des situations de participation sociale ou de handicap le rend particulièrement pertinent pour analyser les éléments obstacles ou facilitateurs de la participation sociale présents dans les divers contextes urbains – pour notre part, ce sont les caractéristiques stéphanoises qui seront étudiées.

Dans le cadre de la mobilité urbaine, une impossibilité (partielle ou totale) de mobiliser certains dispositifs techniques et spatiaux tenant des espaces publics urbains entrainerait une privation de la participation sociale selon Toussaint & Vareilles (2010). L'autonomie de déplacement n'est toutefois pas directement liée au niveau de déficience (cf. par ex. Bret, 2007) : des dispositifs de compensation individuels peuvent exister (fauteuil électrique, voiture adaptée…) ; et l’accessibilité générale des villes peut également favoriser l’autonomie de déplacement. Le terme d’autonomie4 peut d’ailleurs revêtir différents sens pour les personnes – autonomie financière, de gestion de sa vie privée, de déplacement, etc. – selon leurs caractéristiques de santé5, socio-économiques, ou encore leur sexe, les configurations familiales et institutionnelles dans lesquelles ces personnes sont inscrites, leur âge…

De ce point de vue, l’adolescence est une période de construction identitaire, de tractations et de construction d’une autonomie nouvelle ; autonomie, limitée mais avérée, au sens de Durkheim, 1963 : « la capacité de se reconnaître lui-même dans ses actes et dans ses projets, de coopérer au pilotage de son propre développement, de découvrir en celui-ci une exigence de sa propre réalisation ». On peut alors concevoir la (possibilité de) mobilité comme à l’origine d’une certaine autonomie/autonomisation dans ses pratiques. Comme l’avance de Singly (2003), « L’appropriation des espaces publics se traduit notamment par le pouvoir de se déplacer en toute indépendance. Celle-ci crée des conditions favorables pour que les préadolescents puissent élaborer un monde séparé de celui de ses parents, avec une culture propre, avec des copains dont tous ne sont pas connus de la mère et du père, d’où son importance dans le processus d’autonomisation ».

C’est ainsi une période de la vie pertinente à étudier pour qui s’intéresse à la mobilité et les tractations autour de celles-ci, et aux sens que cela revêt pour les acteurs. De Singly (2006) a toutefois montré que « l’indépendance spatiale » est socialement et sexuellement distribuée. En fait, si la transition de l’enfance vers l’âge adulte est bien une période-clé en ce qui concerne les revendications à la « liberté de sortir » de la plupart des jeunes - premier pas (comme droit et comme apprentissage) vers une autonomie plus complète des modes de vie et « d’individualisation » (ibidem) -, la jeunesse ne reste « qu’un mot » (Bourdieu, 1984) et il est essentiel de ne pas « subsumer sous le même concept des univers sociaux qui n’ont pratiquement rien de commun » (Mauger, 2001) mais plutôt de prendre en compte la diversité des expériences « des jeunes ». Les jeunes ayant des déficiences les amenant à être insérés dans des institutions de prise en charge médico-social sont un bon exemple de l’hétérogénéité du « groupe des jeunes ». Notamment, l’expérience du handicap et de ses modes de prise en charge peut être vécue comme des épreuves supplémentaires dans leur autonomisation, alors que ce processus apparait également au centre des préoccupations du devenir adulte des jeunes ayant un handicap, comme le montre par exemple Parron en 2011 au sujet de jeunes avec des troubles psychiques.

Enfin, selon Bidart (2006), de manière générale la jeunesse est une période « d’acquisition progressive des rôles sociaux globaux » : les adolescents vont interpréter des rôles différents suivant les situations, rôles dans lesquels « l’autonomie se joue envers le groupe de pairs, le quartier, l’école, la famille, […] dans des tensions complexes » (ibidem). Concernant les jeunes ayant des déficiences, l'apprentissage de ces rôles sociaux et du jeu les concernant suivant les contextes se fera nécessairement à l'épreuve du handicap, que ces nouveaux rôles contribuent à faciliter ou rendre plus compliquée la participation sociale de ces jeunes.

Pour conclure, si l’on reprend ces divers réflexions sur « le groupe des jeunes » au regard du modèle du PPH, l’adolescence semble donc une période particulièrement pertinente à étudier : comprendre comment des jeunes, avec des caractéristiques particulières de déficiences, construisent leurs « habitudes de vie » en relation avec leurs possibilités suivant les contextes socioculturels qu’ils traversent, et comment cela a des effets sur leur autonomisation en termes de mobilité urbaine, semble à la fois intéressant dans le cadre d’une sociologie de la jeunesse, de la sociologie du handicap et dans celui de la sociologie urbaine.
Aussi le projet consiste-t-il à étudier, dans une démarche compréhensive, l’autonomisation adolescente via une de ses dimensions, la mobilité urbaine, d’un groupe de jeunes handicapés psychiques/mentaux (populations encore peu étudiées scientifiquement, surtout en ce qui concerne la mobilité et l’urbain) dans le cadre d’une ville et d'une institution de prise en charge particulières6.

Le dispositif stéphanois que l’on se propose d’investir accueille des jeunes avec plusieurs types de troubles. Cet IME-ITEP (Institut Médico-Educatif et Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique) prend en charge partiellement ou entièrement7 des jeunes avec des déficiences mentales légères, ou des troubles du comportement catégorisés comme relavant du psychiatrique. Ce type de structures est parfois extrêmement enveloppant, visant à régler l’ensemble des activités des personnes prises en charge (cf. Lantz, 2014).

Les prises d’autonomies (autonomies de mouvements, d’activités, de goûts…) sollicitées par l’adolescent dépendent des sens que celui-ci leur donne, au sein de contextes qui les marquent. En-dehors de la liberté et la possibilité de se déplacer de manière autonome, les déplacements nous semblent à relier aux pratiques sociales qu’ils permettent d’atteindre.

Quelles activités les jeunes enquêtés fréquentent-ils, quels déplacements opèrent-ils, pour quoi faire, suivant quelles règles plus ou moins « travaillées » et retraduites ? Quel sens ont pour eux leurs parcours en ville (et les possibles évolutions de ces parcours), alors que ceux-ci peuvent être limités par les environnements qu’ils traversent ?

L’autonomisation de ces jeunes via leur mobilité urbaine (de flânerie ou vers des pratiques de loisirs) semble intéressante à étudier puisqu’elle peut être considérée comme un temps propre aux jeunes, un temps que les institutions peuvent avoir du mal à contrôler totalement. Malgré tout, leur mobilité reste au moins en partie soumise aux règles des institutions dans lesquelles ils vivent. A ce propos, les règles mises en place dans l’IME-ITEP peuvent concorder ou dissoner avec les règles rencontrées dans les autres espaces sociaux par ces jeunes, par exemple dans leur famille. Ces différentes socialisations ont nécessairement un impact sur la participation sociale des jeunes au sein et à l’extérieur de ces institutions et sur leur autonomisation, se traduisant en partie au travers de leurs usages et représentations des déplacements urbains.

Nous étudierons ainsi comment les jeunes perçoivent et utilisent les règles édictées par ces institutions, avec l’hypothèse qu’ils vont chercher à travailler, négocier voire détourner ces règles, d’une manière qui a du sens pour eux (en lien avec le sens que revêt pour eux « l’autonomie »), et qui peut être différente suivant les individus, leurs parcours et leurs déficiences.

L’autonomisation de ces jeunes via leur mobilité urbaine (de flânerie ou vers des pratiques de loisirs) semble intéressante à étudier puisqu’elle peut être considérée comme un temps propre aux jeunes. Un temps que les institutions peuvent avoir du mal à contrôler totalement, malgré le fait qu’elles soient parfois extrêmement enveloppantes. Les socialisations familiale8 et institutionnelle (notamment en lien avec le handicap) peuvent avoir un impact sur la participation sociale des jeunes au sein et à l’extérieur de ces institutions, et peut également influencer leur accès à l’autonomie, se traduisant en partie au travers de leurs mobilités et usages de la ville.

Nous étudierons ainsi comment les jeunes perçoivent et utilisent les règles édictées par ces institutions, avec l’hypothèse qu’ils vont chercher à travailler voire détourner ces règles, d’une manière qui a du sens pour eux (en lien avec le sens que revêt pour eux « l’autonomie »), et qui peut être différente suivant les individus, leurs parcours et leurs déficiences. Nous centrerons l’étude en priorité sur les circulations de ces jeunes entre leurs lieux de résidence et leurs pratiques de loisirs sportifs et culturels ainsi que lieux de flânerie. Nous nous intéresserons aussi aux usages que les jeunes font d'espaces d'expérience « tangents » ; ceux-ci sont en effet pertinents à interroger en terme d'accessibilité, d'inégalités ou de contraintes propres, comme autant de territoires conquis à cette période de la vie (y compris en terme d'autonomie des loisirs physiques ou culturels, mais encore du désir et de la sexualité).



Protocole d’enquête :

La méthodologie proposée pour étudier cela se veut innovante. Le projet est de recueillir du matériel à la fois objectif et subjectif auprès d’une dizaine d’adolescents. Leur mobilité urbaine serait appréhendée au moyen d’une application installé sur leur Smartphone (lequel pourra être fourni au jeune). Cela permettra de suivre les déplacements des jeunes dans la ville, que ce soit de la flânerie ou des déplacements vers des loisirs amicaux, culturels, sportifs… Les données seront récupérées puis traitées afin de construire des modèles explicatifs de ces déplacements. Dans le même temps des entretiens sociologiques seront réalisés avec ces jeunes : au début de l’enquête des récits biographiques ; par la suite des récits de pratiques s’appuyant sur l’analyse de leurs déplacements. Enfin, des parcours commentés (marches à la deuxième personne, cf. Thibaud et al., 2007) avec les jeunes pourront être réalisés. Ces parcours commentés seraient mis en place pour faire émerger le sens et l’évolution de leurs déplacements pour les acteurs.

Analyser les déplacements au prisme de ce qui fait sens pour les acteurs (activités de loisirs et/ou pratiques physiques, flâneries et temps pour « soi ») permet de comprendre les problèmes de mobilité que rencontrent les individus et auxquels ils doivent faire face au quotidien pour accéder à leurs activités, permettant par la suite de penser des solutions pour l’action. Des contacts avec la ville (via la chargée de mission handicap et accessibilité du Pôle Proximité de Saint-Etienne) et des associations (à la fois des associations « pour autrui » et d’autres « auto-organisées ») engagées dans le paysage stéphanois pour une meilleure accessibilité ont d’ailleurs déjà été pris.
Bibliographie :
Bidart, C. (2006). Introduction : Les transitions vers l’âge adulte, différenciations sociales et culturelles. In Devenir adulte aujourd’hui : perspectives internationales (pp. 9–19). Paris: L’Harmattan/INJEP.

Bourdieu, P. (1984). La jeunesse n’est qu’un mot. In Questions de sociologie (pp. 143–154). Paris: Minuit.

Bourgeois, F. (2013). Editorial “Aller, venir, bouger ! Questions, expérimentations, innovations.” Les Cahiers Du Développement Social Urbain, 58.

Bret, E. (2007). Dépendance et insuffisance respiratoire chronique. Sciences Sociales et Santé, 25(4), 49–82.

Durkheim, E. (1963). L’Éducation morale. Paris: P.U.F.

Kaufmann, V., & Widmer, É. D. (2005). L’acquisition de la motilité au sein des familles: État de la question et hypothèses de recherche. Espaces et sociétés, 120-121(2), 199.

Mauger, G. (2001). « La jeunesse n’est qu’un mot ». A propos d’un entretien avec Pierre Bourdieu. Agora Débats/jeunesses, 26(1), 137–142.

Mus, M. (2013). Quelle place pour les personnes handicapées dans la société ? Le Journal Des Psychologues, 1(304), 33–37.

Parron, A. (2011). Le passage à l’âge adulte des jeunes souffrant de troubles psychiques : enjeux d’autonomisation dans la prise en charge du handicap psychique entre dépendance et engagement des jeunes usagers/patients (Thèse de doctorat). Université Toulouse le Mirail - Toulouse II.

Singly, F. D. (2003). Les espaces de l’autonomie des préadolescents. Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement.

Singly, F. D. (2006). Les Adonaissants. Paris: Armand Colin.

Toussaint, J.-Y., & Vareilles, S. (2010). Handicap et reconquête de l’autonomie : réflexions autour du rapport entre convivialité des objets et autonomie des individus. Geographica Helvetica, 65(4), 249–256. http://doi.org/10.5194/gh-65-249-2010





1 Dans ce centre, les jeunes peuvent être internes, semi-internes ou externes car en inclusion scolaire.

2 Qui pour ces jeunes, peuvent être la famille biologique, mais aussi une famille adoptive, une famille d’accueil, un foyer…

3 https://www.saint-etienne.fr/saint%C3%A9-vous/handicap-accessibilit%C3%A9/commission-communale-laccessibilit%C3%A9/commission-communale-laccessi

4 Notion qui n’est pas nécessairement à opposer à la « dépendance », notion progressivement transformée par le milieu médico-social en France, dans le sens où l’autonomie se construit au contraire à partir de multiples relations d’interdépendance, cf. Bret, 2007 et Winance, 2007

5 Ainsi, dans l’enquête menée par Segon et Le Roux (à paraître) sur le devenir professionnel d’anciens étudiants handicapés, certains enquêtés, limités dans leur choix professionnels par leur parcours scolaire et leurs troubles de santé, jugent leur autonomie à l’aune de leur possibilité de gérer seul leur vie personnelle (soin de l’habitation, de leur habillement etc) ; tandis que d’autres, qui ne peuvent s’occuper seuls de cette partie, voient plutôt l’autonomie dans leur possibilité d’être compétents et non assistés dans leurs métiers.

6 En effet la culture d’une ville peut avoir des effets sur ce processus. Ainsi Van de Velde (2008) a-t-elle montré que les formes et modalités de passage à l’âge adulte varient largement en fonction des « cultures » (au sens large) nationales pour plusieurs pays européens.

7 Dans ce centre, les jeunes peuvent être internes, semi-internes ou externes car en inclusion scolaire.

8 Qui pour ces jeunes, peuvent être la famille biologique, mais aussi une famille adoptive, une famille d’accueil, un foyer…

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