Groupes franais susceptibles de participer au programme Art-Science-Technologie (AST)
Ce document esquisse une quantification de l'Žtat des ressources en France en matire d'AST ainsi qu'une catŽgorisation opŽratoire en trois niveaux :
• les groupes de terrain actifs dans le domaine AST et pouvant tre immŽdiatement constitutifs d'un rŽseau d'unitŽs de recherche et pouvant jouer le r™le de p™les d'attraction et de rayonnement (groupes pilotes)
-> leur nombre est de l'ordre de la dizaine ;
• les groupes de terrain susceptibles de rŽpondre ˆ des appels d'offre (certains de ces groupes consacrent dŽjˆ tout ou partie de leur activitŽ au domaine AST) :
-> leur nombre est de l'ordre de la cinquantaine ;
• les ressources pŽriphŽriques susceptibles de collaborer ˆ des travaux dans le domaine AST :
-> leur nombre est de l'ordre de la quarantaine.
La liste effective des groupes est donnŽe dans le tome II de ce rapport. On y trouvera aussi la mention de groupes ou de sociŽtŽs actifs ˆ l'Žtranger dans le domaine AST.
Dans les trois niveaux, et particulirement dans le premier niveau, les diverses disciplines artistiques sont reprŽsentŽes.
Du point de vue gŽographique, on trouve des groupes nombreux ˆ Paris et en Ile de France et dans le sud de la France ; un nombre moins ŽlevŽ dans l'Est et le Nord, et peu de groupes dans l'Ouest. Il faut bien sžr relativiser ce survol statistique : les poids et l'influence des divers centres sont souvent sans commune mesure.
Du point de vue des tutelles, on trouve des groupes universitaires, des groupes du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), et des groupes subventionnŽs pour tout ou partie par le Ministre de la Culture et de la Communication (MCC). Le MCC maintient le cap vers des dŽveloppements artistiques en apportant une expertise qui n'est pas prŽsente au sein des UniversitŽs ou des grands Žtablissements de recherche.
Sur le plan pŽdagogique, l'enseignement supŽrieur est assurŽ par les UniversitŽs, y compris dans les disciplines artistiques, qui relvent de la 18me section du Conseil National des UniversitŽs (EsthŽtique et Sciences de l'art). Dans le domaine AST, il faut noter particulirement les DEA Acoustique, Traitement du Signal et Informatique AppliquŽs ˆ la Musique (ATIAM, UniversitŽ d'Aix-Marseille II et UniversitŽ Paris VI) et Musique et Musicologie du XXme sicle (Ecole Pratique des Hautes ƒtudes) - ces deux DEA
Žtant hŽbergŽs par l'IRCAM - et le DEA EsthŽtiques, Technologies et CrŽation Artistique de l'UniversitŽ Paris 8.
Ces enseignements rŽpondent ˆ un besoin, mais ils rencontrent des difficultŽs liŽes ˆ leurs spŽcificitŽs AST (cf. ci-dessous, "StratŽgies scientifiques" et "Problmes spŽcifiques").
Mais il faut noter qu'en France l'universitŽ ne participe pratiquement pas ˆ l'enseignement des pratiques artistiques. Les enseignements artistiques pratiques - on parle d'enseignement supŽrieur spŽcialisŽ - sont sous la tutelle du Ministre de la Culture et de la Communication : ƒcoles des Beaux-Arts, Conservatoires Nationaux de Musique de Paris et de Lyon (CNSM), Ecole de thŽ‰tre de Strasbourg, ƒcoles d'architecture. Beaucoup de progrs y ont ŽtŽ accomplis depuis 25 ans en ce qui concerne l'apprentissage et l'Žlargissement des rŽpertoires. En revanche l'aspect 3me cycle (recherche) est difficile ˆ prendre en compte : certains Žtablissements d'enseignement spŽcialisŽ comme le CNSM Paris cherchent ˆ se rapprocher des UniversitŽs en vue de faire reconna”tre certains dipl™mes.
Ce recensement, certainement incomplet, et cette catŽgorisation ne doivent tre considŽrŽs que comme provisoires. Ils ont ŽtŽ nŽcessaires au chiffrage des ressources et ˆ l'Žvaluation des besoins en moyens structurels, humains et matŽriels en matire d'AST en France.
Musique Žlectronique et informatique musicale
Le texte du tome II, "Musique Žlectronique et informatique musicale : historique, faits marquants et situation actuelle", donne une perspective historique du domaine et en souligne les aspects marquants. Il met en lumire les ancrages technologiques de la recherche artistique : enregistrement et radio pour la musique Žlectroacoustique, ordinateur pour l'informatique musicale, traitement du signal et informatique pour l'image fixe et animŽe. Il rappelle que ce sont les recherches en informatique musicale qui ont permis l'Žmergence d'une industrie de la lutherie numŽrique dominŽe par le Japon et ˆ un moindre degrŽ les ƒtats-Unis. Il souligne le r™le essentiel du Ministre de la Culture dans le dŽmarrage, le financement et le soutien de ces recherches dans le domaine musical, et les difficultŽs institutionnelles qu'elles rencontrent malgrŽ des rŽussites qui auraient dž dŽboucher sur des valorisations industrielles. L'IRCAM a pu na”tre en dehors des structures existantes en raison d'une circonstance particulire, mais cela lui a permis de survivre et d'implanter solidement et lŽgitimement des recherches avancŽes d'informatique musicale. SimultanŽment ˆ la crŽation de l'IRCAM, le soutien du Ministre de la Culture a permis l'Žmergence d'une activitŽ de recherche musicale diversifiŽe sur le territoire national. Mais la plupart des emplois BCRD attribuŽs ˆ la culture sont dŽvolus au patrimoine, et ces emplois sont en rŽgression malgrŽ les enjeux actuels du numŽrique et du multimŽdia. La pŽnŽtration du thme dans les UniversitŽs et les organismes de recherche est difficile : quand elle a lieu, les Žtablissements se limitent souvent ˆ une pratique d'hŽbergement sans soutien de la thŽmatique ni considŽration pour ses problmes spŽcifiques. (Cela vaut aussi pour d'autres domaines AST).
Un survol de l'informatique musicale indique que cette discipline, offrant ˆ la fois outil et langage pour nombre de recherches, est devenue le noyau dur et le lieu fŽdŽrateur de la recherche musicale, et que ses dŽveloppements ont nourri plusieurs domaines scientifiques et techniques.
Arts visuels numŽriques
Ce domaine tire parti de l'ordinateur et du traitement du signal. On peut y distinguer en particulier synthse et traitement de l'image.
Le texte du tome II, "Arts visuels et synthse d'image", donne un rappel historique avec diverses phases, notamment celle de la bataille des standards, le r™le du Media Lab, l'explosion de la synthse d'images depuis 1985 environ. Les enjeux scientifiques, artistiques et industriels sont discutŽs. L'informatique graphique franaise n'intervient plus dans le domaine du matŽriel, et la plupart des laboratoires franais ne se soucient pas des dŽbouchŽs artistiques.
On trouvera aussi un bref inventaire des actions engagŽes en France en Arts Visuels NumŽriques et des institutions de formations.
Dans le domaine des arts visuels, aucune institution ne consacre de moyens substantiels ˆ la recherche ou ˆ la formation artistique : le repŽrage des ressources souligne le retard en France, par rapport aux voisins europŽens (Angleterre, Allemagne, Autriche), d'une recherche graphique en collaboration avec des artistes, mme s'il y a une activitŽ de production substantielle dans le domaine du cinŽma. En dŽpit de certaines rŽussites, la valorisation industrielle reste insuffisante.
Concernant le "traitement de l'image", le texte du tome II distingue l'imagerie numŽrique pour l'archivage et la consultation, le traitement de l'image pour la prŽservation du patrimoine, et le traitement des objets musŽologiques.
Egalement dans le tome II, le texte "De l'analyse ˆ la synthse de l'image - de la forme au geste" apporte des ŽlŽments sur les rapprochements transversaux actuels entre l'analyse et la synthse de l'image d'une part et entre la reprŽsentation des objets et leur manipulation gestuelle d'autre part.
Dans le tome II, les remarques sur les "rŽseaux informatiques" qui apportent de nouvelles ressources, apportent un questionnement plut™t que des rŽponses sur des ressources nouvelles qui bouleversent les conditions du domaine art-science-technologie : fragilitŽ des rŽseaux ; accs futur libre ou commercialisŽ ; validation des informations disponibles ; vide juridique et problmes de propriŽtŽ intellectuelle et artistique ; recul du son avec le multimŽdia ; synergie des rŽalisations Žparses ; r™le des institutions pour cette synergie et pour la "validation artistique".
Les arts peuvent inspirer la science et la technologie
Il est prŽcisŽ enfin, comme il a ŽtŽ dit dans l'exposŽ des motifs, que l'art a souvent ŽtŽ et peut tre une ressource pour la science et la technologie. Un certain nombre d'exemples ont ŽtŽ donnŽs dans l'introduction ci-dessus, qui expose les motifs d'une attention toute particulire ˆ apporter au domaine AST : d'autres apparaissent dans le texte "Les arts peuvent inspirer la science et la technologie" (dans le tome II).
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