Description
1. Contexte et justification
Analysez le contexte dans lequel s’inscrit le projet
Les ressources végétales, qu’elles soient naturelles ou cultivées, jouent un rôle fondamental dans la survie et le développement de ces populations rurales. Mais au-delà de la disponibilité de ces ressources, il importe de connaître les modes de gestion de l’aménagement des territoires afin d’évaluer l’adéquation entre d’un coté le prélèvement effectué dans le domaine naturel et de l’autre l’intensification des terres cultivées.
Aujourd’hui nous disposons de peu d’information quant à la répartition des prélèvements effectués entre d’un coté les espèces sauvages directement prélevées sur leur milieu et de l’autre les espèces cultivées dont l’exploitation s’effectue au dépend de la flore naturelle. L’emprise agricole augmente de plus en plus au détriment des espaces naturels et menace les espèces sauvages utiles qu’ils abritent, en même temps que les savoirs associés. Les espèces les moins connues sont généralement abattues et les savoirs qui les entourent avec, pour faire place aux cultures. A l’opposé, les espèces naturelles les plus connues et les plus utilisées font l’objet de protection (maintien dans les cultures, en jardin de case, parcs, haies vives, etc.) notamment en Guinée Conakry où les populations ont développé des systèmes agroforestiers intermédiaires autour des systèmes traditionnels de plantations (Café, Cola, Cacao) dans lesquels les essences forestières occupent une place importante. Un déséquilibre important apparaît entre la domestication des espèces par les populations rurales et le domaine naturel qui lui ne profite d’aucune mesure de protection ni de gestion communément partagée. La répartition entre les ressources disponibles et les besoins des populations reflète-t-elle la répartition actuelle des différents milieux (savanes, plantations, îlots forestiers) ? En d’autres termes, l’impact des pratiques de la population rurale sur les principales ressources végétales sauvages, est-elle en accord d’une part, avec ses besoins en produits forestiers ligneux et non ligneux et d’autre part avec une préservation des savoirs traditionnels acquis depuis des millénaires ?
Pour répondre à ces questions, en parallèle aux études de terrain nécessaires, nous proposons d’utiliser et d’exploiter les collections figurant dans les grands herbiers nationaux, qui fournissent des données précises, datées, géoréférencées, sur les ressources, et pour bon nombre de spécimen d’herbiers des informations sur leurs usages, elles aussi datées référencées, qui peuvent servir de références.
L’Herbier de l’IFAN, en raison de son histoire occupe de ce point vu une place particulière. En effet, à sa création (1941), 5 ans après la création de l'Institut Français d'Afrique Noire (IFAN) (actuellement Institut Fondamental d'Afrique Noire), l’objectif principalement visé était la constitution d'une collection de toutes les espèces végétales de l'Afrique Occidentale Française (AOF), puis de toute l'Afrique francophone, ensuite de toute l’Afrique continentale et insulaire.
De par son ancienneté et, les différentes expéditions botaniques qu’il a eues à accueillir, l’Herbier l’IFAN renferme des d’échantillons avec des informations sur les savoirs traditionnels africains. Ainsi, constitue-t-il un potentiel phytogénétique et ethnobotanique des plantes de la sous-région. En effet, on y retrouve des collections historiques, issues des grandes missions d’inventaires, menées à l’époque dans toute l’AOF. Ce fut le cas de la première « Mission d’étude de la pharmacopée indigène » menée entre 1935 et 1940 par Laffitte et, sur laquelle nous comptons essentiellement travailler. Ainsi, le présent projet aura dimension régionale car couvrant les pays les plus visités à l’époque (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal). Ces herbiers comportent souvent des observations sur les usages des plantes et les noms locaux qui ont l’avantage, d’avoir été relevés « à la source » ; donc aucune ambiguïté sur l’espèce à laquelle se rapporte l’usage alors que c’est souvent une des difficultés rencontrées dans les études ethnobotaniques classiques. Ces observations sur les usages et autres renseignements, en plus d’avoir été relevés à la « source », présentent d’autres avantages :
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les données botaniques et ethnobotaniques peuvent être géo-référencés ;
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les usages sont souvent originaux, jamais reportés auparavant, voire disparus de la mémoire collective des populations ;
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la plupart des informations contenues dans ces échantillons n’ont fait l’objet d’aucune exploitation scientifique.
Aujourd’hui, les prises de conscience et les préoccupations sur la biodiversité ont montré la nécessité de mettre en place à l’échelle régionale des outils indispensables à sa gestion. Ainsi, nous proposons de valoriser des données sur la phytodiversité africaine pour une évaluation diachronique aussi bien de la végétation que des savoirs traditionnels afférents. Comment ces connaissances ont-elles évolué ? Quelles sont les raisons de cette évolution positive ou négative?
2. Objectifs
Indiquez les principaux objectifs du projet et les questions scientifiques traitées
Les principaux objectifs sont :
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étude au niveau régional des principales ressources végétales utiles et de leurs habitats (savanes, plantations ou îlots forestiers)
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étude de l’impact de leur exploitation sur les différents habitats afin de fournir des indications sur les politiques de conservation
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Valoriser les collections historiques des herbiers
Le projet ambitionne de définir quantitativement et qualitativement la flore utile pour les populations locales en relation avec les pratiques, la disponibilité des espèces et des milieux forestiers (savanes, plantations ou îlots forestiers). Nous chercherons également à analyser d’un coté les besoins exprimés par les populations locales au travers d’enquêtes ethnobotaniques et de l’autre, le statut et la disponibilité de ces ressources vis-à-vis des milieux qu’elles occupent au travers d’inventaires et de collectes botaniques. On essaiera aussi d’analyser les relations qui existent entre les activités agricoles et les activités d’exploitation des plantes traditionnelles. La problématique de la préservation de la diversité soulève certaines interrogations : quelles sont les pratiques culturelles et économiques associées aux zones à potentiel phytogénétique?
L’Herbier de l’IFAN est un potentiel phytogénétique et ethnobotanique des plantes de la sous-région. Dispersés dans les collections, les informations sur les savoirs traditionnels relatifs à la végétation d’Afrique francophone, principalement de l’Ouest, sont cependant difficiles à utiliser et à exploiter de manière organisée et systématique. Aussi convenait-il de mettre en place, à l’échelle sous-régionale des outils nécessaires à la gestion de ces données. Ainsi, le projet vise la valorisation des savoirs traditionnels accumulés depuis des décennies sur la phytobiodiversité dans les grands Herbiers africains notamment celui de l’IFAN en rendant accessibles les informations recueillies sur les plantes africaines. Cela se fera en cohérence avec les actions similaires conduites dans les Herbiers du Nord qui gèrent des collections africaines. Les données d’usage figurant sur les herbiers, notamment les données de Laffitte (Guèye et al. 2007) recueillies et informatisées seront confrontées aux données collectées sur les mêmes terrains quelques 60 à 70 années plus tard. Il permettra d’évaluer au niveau de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal) le niveau de conservation d’une part, des savoirs traditionnels et d’autre part, de la phytobiodiversité. En d’autre termes, dans les zones traditionnelles d’utilisation des plantes à diverses fins (pharmacopée, alimentaire, vétérinaire etc.) (Guèye et al., 2007) la phytobiodiversité et ses corollaires sont-ils bien conservés ?
3. Résumé
Donnez ici une description résumée du projet (environ une demi page en Times new roman 12, interligne simple)
L’importance de ressources végétales naturelles ou cultivées n’est plus à démontrer surtout en milieu rural où, le plus souvent, elles jouent un rôle fondamental dans la survie et le développement des populations. En effet, les végétaux ont toujours profité et profitent encore aux populations rurales détentrices d’un patrimoine inestimable et qui bénéficient d’une grande variabilité de ressources biologiques utiles et bien souvent indispensables à leur survie à tout point de vue : médicinale, alimentaire, bois d’œuvre et de feu, perches etc. Parallèlement l’impact (positif et négatif) de leurs pratiques sur la végétation peut avoir des conséquences très importantes sur la durabilité des écosystèmes dans cette partie de l’Afrique de l’Ouest.
Ainsi, il nous a paru nécessaire de caractériser de manière quantitative et qualitative la relation qui lie l’environnement forestier avec les populations locales. Le présent projet de recherche vise donc, aussi bien à évaluer la diversité des espèces utiles et la relation entre la rareté/abondance d’une espèce végétale et son utilité pour les populations rurales qu’à sauvegarder tout un patrimoine et savoir-faire menacés. En même temps, une étude diachronique sur la conservation d’une part, de la phytobiodiversité et d’autre part, des savoirs traditionnels afférents à cette diversité biologique sera menée. Pour cette dernière, nous exploiterons les collections historiques conservées dans les Herbiers notamment celui de l’IFAN.
Créée en 1941 (5 ans) après l'Institut Français d'Afrique Noire (IFAN) (actuellement Institut Fondamental d'Afrique Noire), l’objectif principal de l’Herbier de l’IFAN, était la constitution d'une collection de toutes les espèces végétales de l'Afrique Occidentale Française (AOF), puis de toute l'Afrique francophone, ensuite de toute l’Afrique continentale et insulaire. Il centralisait donc l’essentiel des activités botaniques dans l’ancienne métropole française. Ainsi, de par son ancienneté et, les différentes expéditions botaniques qu’il a eues à accueillir, l’Herbier l’IFAN renferme des d’échantillons avec des informations sur les savoirs traditionnels africains. De ce fait, il constitue un potentiel phytogénétique et ethnobotanique des plantes de la sous-région. En effet, on y retrouve des collections historiques, issues des grandes missions d’inventaires, menées à l’époque dans toute l’AOF (Guèye et al., 2007). Ce fut le cas de la première « Mission d’étude de la pharmacopée indigène » menée entre 1935 et 1940 par Laffitte. La confrontation de ces données historiques avec celles recueillies dans le cadre de ce projet à l’aide d’enquêtes ethnobotaniques libres et semi-quantitatives, nous permettra d’estimer 60 à 70 ans après le niveau de préservation de la végétation et des connaissances autochtones.
4. Méthodologie
Précisez la (les) méthodes qui seront utilisées pour conduire les différentes activités du projet (environ une page en Times new roman 12, interligne simple)
Nous adopterons une approche comparative s’appuyant sur trois méthodes complémentaires. 1enquêtes ethnobotaniques libres et semi-quantitatives 2enquêtes ethnobotaniques semi-quantitatives 3étude diachronique par l’exploitation des données d’usages figurant sur les collections d’herbiers historiques, en recherchant et vérifiant sur le terrain, l’évolution des savoirs recueillis par Laffitte, servant de référentiel d’usage daté et localisé précisément.
1) Les enquêtes ethnobotaniques libres et semi-quantitatives nous permettrons d’évaluer les connaissances ethnobotaniques de chaque localité. Comme Reyes-Garcia et al. (2005) il s’agira, pour chaque localité, de demander à un échantillon représentatif de dresser la liste de toutes les espèces de la zone ayant un usage. Les différents usages rapportés seront ensuite classés en différentes catégories. Nous essaierons également d’apprécier le niveau des connaissances ethnobotaniques individuelles d’un certain nombre d’habitants de la zone appartenant à différentes classes d’âge. Ceci se fera à partir de la liste précédemment élaborée. A chaque fois, une liste de plantes sera tirée de façon randomisée de la première la liste et il sera demandé à chacun, de dire dans quelle catégorie d’usage la plante est exploitée. Pour chaque plante, les interviewés auront le choix entre plusieurs options (Reyes-Garcia et al., 2004). La technique des entretiens ouverts semi-structurés sera utilisée. Les conversations anodines ou occasionnelles seront aussi utilisées. Ces dernières permettent d’estimer les connaissances et de solliciter les réponses (Martin, 1995). La cohérence des informations sera vérifiée selon la technique de confrontation des données de El Rhaffari et al. (2002). Des classes d’utilisations des espèces seront établies en s’inspirant de la méthode présentée par Van den Eynden et al. (1994). Une visite de terrain sera également sollicitée afin de récolter toutes les espèces citées.
Une attention sera aussi accordée aux plantes toxiques. En effet, dans une région où l’automédication par les plantes est largement pratiquée, il nous paraît nécessaire de vérifier si le processus d’acculturation qui touche toutes les communautés a une incidence sur la fréquence des intoxications végétales, par suite du non-respect des méthodes de préparations traditionnelles et des erreurs d’identification des végétaux.
2) Les enquêtes ethnobotaniques semi-quantitatives seront menées sous la forme de transects recouvrant les différents milieux (savanes, parcs agro-forestiers, plantations, îlots forestiers) situés en périphérie des zones d’habitation des sites retenus. Nous établirons la liste des espèces utilisées, le type d’usage, et leur fréquence relative en relation avec la distance au village. Pour chacune de ces espèces nous établirons ainsi la probabilité de la rencontrer dans le milieu et l’effort nécessaire pour sa collecte en relation avec l’importance pour les populations locales. Nous solliciterons également entre dix et quinze herboristes reconnus dans la zone afin d’identifier avec eux les différentes espèces présentes dans nos parcelles. Les des herboriste seront proposés par les autochtones sur la base de leur expertise avérée.
Nos résultats seront comparés aux données de la littérature et de l’Herbier IFAN. On déterminera la valeur d'usages de chaque espèce, l’index d'Accord sur les remèdes, le niveau de fidélité (popularité d’une espèce de plantes pour un usage donné), l’indice écologique pour estimer la diversité de connaissance (Begossi, 1996). Toutes les espèces rencontrées feront l’objet d’une récolte d’échantillons d’herbiers. Enfin, dans certaines zones, comme dans le département de Kédougou, les transects pourraient couvrir des îlots forestiers comportant le Carapa. Dans ce cas, les inventaires effectués seront exhaustifs dans le but de les intégrer dans l’autre projet FSP-Sud-Experts-Plantes (N° 362) soumis et portant sur le genre Carapa Aubl. en Guinée, au Mali et au Sénégal. Nous intéresserons aussi aux principales activités socio-économiques de chaque site.
3) Pour l’exploitation des collections historiques, tous les paniers de l’Herbier de l’IFAN ont été visités et les récoltes consultées. Tous les spécimens renfermant une ou des informations sur les usages, ont été extraits des paniers et saisis dans la base de données. Elles devront être numérisées et déposer dans une banque d’images exploitable dans le cadre de leur valorisation.
Pour la suite de l’étude diachronique, nous nous appuierons essentiellement sur la première « Mission d’étude de la pharmacopée indigène » du Colonel Numa Laffitte qui est d’une importance régionale certaine (Guèye et al., 2007). L’Herbier du MNHN ( Muséum National d’Histoire Naturelle) de Paris sera visité afin de disposer du maximum de spécimens et de mieux renseigner cette mission. Au cours de ce séjour nous observerons les herbiers de la Côte d’Ivoire, du Bénin (anciennement Dahomey), de la République de Guinée, du Mali et du Sénégal car ce sont les pays visités lors de ladite mission. Toutes les récoltes afférentes à cette mission seront extraites et saisies dans la base de données.
Une fois la saisie informatique terminée nous procéderons à l’exploitation des informations en utilisant quelques unes des procédures disponibles dans le logiciel RIHA. Le filtrage des récoltes par collecteur permet d’afficher sous forme de tableau toute la liste des spécimens saisis renfermant des informations sur les usages de l’espèce. A partir de cette liste, nous établirons une hiérarchisation des usages. Les gazetiers des différents pays concernés seront récupérés pour le géo-référencement de tous les savoirs recueillis.
Le choix des zones d’enquête se fera à partir des différentes localités prospectées par Laffitte entre 1935 et 1940 (Guèye et al., 2007). Ainsi, il sera tenu compte du nombre d’échantillons issus de la zone et du nombre d’usages liés aux ethnies de la localité ou du pays (Guèye et al., 2007). Une attention particulière sera accordée aux ethnies transnationales et aux usages rapportés de plusieurs pays et/ou d’ethnies diverses. Les enquêtes nous permettront aussi de vérifier si les espèces existent toujours dans les lieux de collecte 60 à 70 ans après, si les ethnies en font toujours le même usage et pourquoi, si c’est le même nom qui désigne toujours cette espèce. Ces informations nous édifierons d’une part, sur l’évolution diachronique des espèces, sur le niveau de conservation des savoirs traditionnels et sur les raisons de son évolution. Un atelier régional de démarrage sera organisée et mise à profit, aussi bien pour le partage des résultats préliminaires (Guèye et al., 2007) que pour le choix des sites d’étude. Il sera co-organisé avec les membres du projet « FSP 362 » portant sur « Carapa Abl. en Afrique de l’Ouest (N° 362 », coordonné par M. Birnbaum du CIRAD au Mali.
Les données d’inventaires et les échantillons collectés dans le cadre de ce projet seront centralisés auprès de l’Herbier de l’IFAN de Dakar et seront gérés selon les normes internationales notamment dans la base de données du Réseau Informatique des Herbiers Africains. Certaines parts seront envoyées aux Herbiers partenaires et à d’autres grands Herbiers dans le monde.
5. Activités
Donnez une description structurée et détaillée de l’organisation et des activités du projet (maximum 6 pages en Times new roman 12, interligne simple). Précisez le rôle de chaque partenaire.
Tout d’abord, rappelons que le choix des sites d’étude se fera lors d’un atelier régional. Pour cela, nous nous appesantirons sur les différentes localités qui ont été prospectées par Laffitte il y a environ 60 à 70 ans, afin de mieux asseoir notre approche diachronique de la conservation de la phytobidiversité et des savoirs traditionnels. Le nombre de site par pays tiendra compte d’une part, de l’importance relative des localités visitées par pays et d’autre part, l’accessibilité des sites, des ethnies et de la diversité des usages rapportés. Ensuite, dans certains pays, nous essaierons autant que possible de tenir compte de la connectivité des deux projets (le projet genre Carapa Aubl. en Afrique de l’Ouest N° 362 et ce présent projet). A cet effet, un atelier régional de démarrage des deux projets (N°s 362 et 361-366) sera co-organisé. Dans chaque site les membres du projet effectueront des missions de collecte de données et d’inventaire. Nous mettrons l’accent sur un système de missions pluridisciplinaires (ethnobotaniste, écologue, économiste etc.). De telles missions renforceront la cohésion de l’équipe et permettront une résolution rapide des contraintes.
Pour le présent projet le Laboratoire de Botanique de l’IFAN sera chargé de la coordination des activités ethnobotaniques. Il élaborera à cet effet un guide d’entretien, qui sera soumis à l’approbation des différents partenaires. A mi-parcours, il lui sera demandé de faire le point sur ce volet. Pour cela, il ira à la rencontre des partenaires pour s’enquérir des difficultés rencontrées ou des particularités nationales. De ce fait, au besoin, les méthodes de collecte et/ou d’exploitation pourront être réadaptées.
Pour l’exploitation des collections historiques l’Herbier de l’IFAN en est le point de départ. En effet, la localisation, la saisie, la numérisation et le géoréférencement des parts renfermant des informations ethnobotaniques sont sous sa responsabilité de même que l’accessibilité des ces informations pour les différents partenaires pour mener à bien l’étude diachronique. Cette dernière partira des informations disponibles sur les parts d’herbiers, pour évaluer après 60 à 70 ans, l’évolution d’une part, des savoirs traditionnels et les raisons de cette évolution et d’autre part, celle de la végétation dans ces localités. D’où la nécessité, d’organiser un atelier de démarrage du projet dans un des pays partenaires (de préférence au Bénin ou au Mali d’où proviennent l’essentiel des récoltes de Laffitte entre 1935 et 1940 (Guèye et al., 2007).
Le laboratoire de Botanique de l’IFAN (M. GUEYE), le laboratoire d’écologie végétale de l’UCAD (L. E. AKPO) et la Facultés des Sciences Economiques et de Gestion de l’UCAD (J. CABRAL) au Sénégal, l’Institut d’Économie Rurale (M. KOUYATE) et l’UPR 36 "Ressources forestières et politiques publiques » du CIRAD (M. BIRNBAUM P.) au Mali, la Direction du Centre National de Gestion des Aires Protégées de la Guinée (M. OULARE) et le laboratoire d’écologie appliquée de l’Université d’Abomey-Calavi du Bénin (M. SINSIN) seront responsables dans leur pays respectif de cette étude évolutive des savoirs traditionnels et de la végétation. Ils effectueront les inventaires et la collecte des informations ethnobotaniques et socio-économiques à ce sujet au niveau des différentes localités qui seront ciblées. Ils se chargeront aussi de leur exploitation. Le recueil de données se fera à partir d’une fiche d’enquête ou guide d’entretien commun comme ci-dessus indiqué.
Les méthodes d’inventaire (taille des transects lors des enquêtes ethnobotaniques semi-quantitatives) et d’exploitation des données seront communes pour tous, afin de faciliter les échanges entre partenaires. Dans chaque site retenu nous établirons le maximum de parcelle de 1ha à proximité des habitations sur un rayon de 5km à la ronde. Cela n’exclut pas, que de petites variantes puissent être tolérées pour certains écosystèmes. Aussi, les méthodes
Afin de mieux renseigner certaines expéditions botaniques d’importance régionale, M. GUEYE effectuera un séjour d’un mois à l’Herbier du MNHN de Paris et visitera l’Herbier d’Afrique (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal).
Vu l’importance ethnobotanique de ces collections, l’acquisition et le développement d’outils de valorisation des différentes données disponibles au niveau des parts seraient une forte contribution aux multiples initiatives relatives à la gestion durable de la biodiversité. Nous comptons y parvenir en nous appuyant sur notre étroite collaboration avec l’Unité de service Biodival (US 084) de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) qui nous soutient dans ce sens depuis 2000. Ce partenaire nous sera aussi d’un grand apport aussi bien sur l’élaboration de la fiche ou guide d’entretien ethnobotanique que sur l’exploitation de données ethnobotaniques au regard de sa grande expérience dans ce domaine en Amérique du Sud notamment en Guyane et en Bolivie. Lors de leurs missions prévues dans ce projet, les partenaires de l’US 084 effectueront certaines missions de terrain avec les équipes locales.
Le MNHN de Paris est un partenaire de choix dans ce projet car disposant de l’essentiel des récoltes africaines. En plus, depuis 2000 le MNHN envoie souvent à l’Herbier de l’IFAN des doubles de récoltes africaines et parfois même des types. La visite de l’Herbier Afrique prévu dans ce projet s’intègre bien dans cette collaboration. Le MNHN (M. FLORENCE J.) participera dans le choix des méthodes d’inventaire (taille des parcelles) et d’exploitation de données. Il participera à certaines missions de terrain lors de leurs séjours en Afrique (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal).
Comme indiqué ci-dessus, les données et les échantillons collectés dans le cadre de ces deux projets (Carapa Aubl. en afrique de l’Ouest et celui-ci) seront centralisés au niveau de l’Herbier de l’IFAN qui sera responsable de leur gestion selon les normes internationales notamment leur saisie dans la base de données RIHA (Réseau Informatique des Herbiers Africains). Toutefois, chaque partenaire se chargera de la gestion temporaire (un an maxi) de ses récoltes. Une fois envoyées, L’IFAN veillera à leur saisie régulière et, à leur accessibilité aux différents partenaires des projets. Certaines parts seront envoyées aux Herbiers partenaires et à d’autres grands Herbiers dans le monde.
Tous les ans, chaque pays (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal) fournira au laboratoire de Botanique de l’IFAN, un rapport sur l’évolution de ses activités et, celui-ci enverra aux différents partenaires une synthèse dans un délai d’un mois à compter de la date de réception des rapports. Ceci nous permettra de finaliser à temps sous la coordination du dit laboratoire la monographie d’usage prévue au terme du projet
Les principales étapes du projet peuvent être résumées ainsi :
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Elaboration du guide d’entretien ethnobotanique et définition des méthodes d’inventaire
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Atelier de démarrage du projet (Partage des résultats préliminaires, choix des sites d’étude)
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Numérisation et géoréférencement des collections historiques d’importance ethnobotanique
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Missions de terrain (Enquêtes ethnobotaniques)
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Traitement des données et analyse des résultats
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Monographie d’usage
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Atelier de restitution (national ou international) des résultats (financement à rechercher).
Le calendrier provisoire est le suivant :
ACTIVITES
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RESPONSABLES
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AUTRES INTERVENANTS (équipe)
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1er Année
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2ème Année
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3ème Année
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Choix des sites, élaboration du guide d’entretien ethnobotanique
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M. GUEYE, P. BIRNBAUM & L . E. AKPO
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IER (Mali), DCNGAP (Guinée), LEA (Bénin), US 084 (France) et MNHN (France).
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Atelier de démarrage
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BIRNBAUM P. & M. GUEYE
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IER (Mali)
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Numérisation et géoréférencement collection historiques et recueil de données complémentaires MNHN
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M. GUEYE & H. CHEVILLOTTE
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MNHN (France).
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Mission de terrain (inventaire et ethnobotanique)
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M. GUEYE, P. BIRNBAUM, L. E. AKPO, B. SINSIN, A. OULARE & A. M. KOUYATE
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US 084 (France) et MNHN (France).
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Traitement des données et analyse des résultats
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M. GUEYE, P. BIRNBAUM, L. E. AKPO, B. SINSIN, A. OULARE & A. M. KOUYATE
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US 084 (France) et MNHN (France).
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Elaboration d’une monographie d’Usage
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M. GUEYE, B. SINSIN, C. MORETTI
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IER (Mali), DCNGAP (Guinée) et MNHN (France).
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Pleine activité, Moyenne activité, Faible activité, Pas d’activité
6. Résultats attendus
Le présent projet permettra :
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une valorisation des savoirs traditionnels accumulés depuis des décennies sur la phytodiversité
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une meilleure circulation de l’information sur les plantes d’intérêt sous-régional et régional
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une connaissance diachronique en Afrique de l’Ouest (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal) du niveau de conservation de savoirs traditionnels et de la phytodiversité après 60 à 70 ans.
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une définition quantitative et qualitative la flore utile aux populations locales
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de définir la disponibilité des espèces utiles et des milieux forestiers (savanes, plantations ou îlots forestiers)
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de préserver et de vulgariser des savoirs traditionnels et aussi d’encourager une gestion durable et intégrée de la biodiversité végétale
7. Indicateurs mesurables de succès du projet
En terme d’articles scientifiques (indiquer les revues visées), d’ouvrages et monographies, de bases de données (pour celles-ci, préciser la méthode de consultation, les types d’exploitation et les mesures de pérennisation escomptées)
Nombre de spécimens récoltés (indiquer le ou les herbier(s) de dépôt souhaités)
Etc.
Nombre des sites d’étude par pays
Nombre d’espèces utiles recensées
Nombre d’espèces pour lesquelles des indicateurs de vulnérabilité sont fournis
Nombre de données d’inventaires et d’échantillons de plantes récupérées dans le cadre de ce projet de recherche et centralisés à l’Herbier de l’IFAN selon les normes internationales notamment dans le RIHA.
Nombre d’échantillons redistribué aux spécialistes mondiaux et aux grands herbiers internationaux (Paris, Kew, Wageningen, Bruxelles, St Louis).
La valorisation et la diffusion de l'information liée à ces plantes se feront autant que possible en utilisant les NTIC actuellement en plein essor. L’ensemble des données recueillies sera rassemblé et organisé dans une « Plateforme d’information » qui sera développée.
Production d’une monographie d’usage regroupant les données des spécimens, sera faite en précisant la nomenclature (noms scientifiques, français, et autochtones), la description botanique, l’habitat, la répartition géographique, la partie utilisée et l’usage. Les données seront organisées pour pouvoir être consultées, par espèce, partie utilisée, mode de préparation et mode d’utilisation, en plus des photos couleur des plantes les plus utilisées.
Edition d’un catalogue sur les collections historiques d’intérêt ethnobotanique de l’Herbier de l’IFAN sera dans le cadre des mémoires de l’IFAN (publication non périodique).
Nombre d’articles scientifiques publiés dans des revues d’ethnobotanique comme « Ethnobotany Research & Applications » pouvant concerner différents aspects (plantes médicinales, fruits forestiers, légumes etc.)
Nombre d’articles scientifiques publié dans des revues d’écologie ou de biogéographie pouvant concerner la distribution des différentes espèces utiles et leur la disponibilité dans divers milieux forestiers (savanes, plantations ou îlots forestiers).
Nombre de mémoires et thèse soutenus dans le cadre du projet
Dépenses et budget (Missions de terrain)
Noms des participants effectuant des missions de terrain
Mr, Mme
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Nom
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Prénom
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Moyen de transport
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Distance entre l’institution et le terrain (km)
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Nombre de jours de terrain
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Mr
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GUEYE
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Mathieu
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Voiture
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500 à 700 Km
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40
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Mr
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AKPO
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Léonard Elie
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
20
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Mr
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CABRAL
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François Joseph
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
20
|
Mr
|
KOMA
|
Souleye
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
20
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Mr
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DIOP
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Doudou
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
20
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Mr
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DIOP
|
Seydina
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
10
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Mr
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DIATTA
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Cheikh
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
30
|
Mr
|
BIRNBAUM
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Philippe
|
Voiture
|
170 à 250 Km
|
30
|
Mr
|
COULIBALY
|
Mahamadou
|
Voiture
|
170 à 250 Km
|
30
|
Mr
|
KOUYATE
|
Amadou Male
|
Voiture
|
250 à 560 Km
|
40
|
Mr
|
SINSIN
|
Brice
|
Voiture
|
100 à 300 Km
|
40
|
Mr
|
OULARE
|
Aboubacar
|
Voiture
|
500 à 700 Km
|
40
|
Mr
|
BA
|
Amadou
|
Voiture
|
250 à 560 Km
|
20
|
Mr
|
COULIBALY
|
Sékou
|
Voiture
|
250 à 560 Km
|
20
|
(Insérer autant de lignes que nécessaire)
Dépenses et budget (suite)
Indiquez dans le tableau ci-dessous pour chaque partenaire et chaque catégorie de dépense (voir liste des dépenses éligibles ci-dessous) le montant total et le montant pris sur la contribution demandée à Sud Expert Plantes. Indiquez en bas du tableau le montant total pour l’ensemble des partenaires et des dépenses.
Budget général
Partenaire / Catégorie de dépense
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Montant total (€)
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Contribution de Sud Expert Plantes (€)
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Institution porteuse : IFAN (Sénégal)
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1ère Equipement informatique et réseaux
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1 500
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1 500
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2ème Equipement de terrain (GPS, tentes,…)362
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1000
|
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3ème Fournitures
|
3 000
|
1 000
|
4ème Missions de terrain (déplacement et frais de mission)
|
10 000
|
7 000
|
5ème Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet
|
3 000
|
1 500
|
6ème Autres missions (voyage et frais de mission)
|
3 000
|
2 000
|
Sous Total 1
|
21 500
|
13 000
|
Mali (CIRAD –UPR 36 « Ressources forestières et politiques publiques » et Institut d’Economie rurale)
|
|
|
1ère Equipement informatique et réseaux
|
2 000
|
1 000
|
2ème Missions de terrain (déplacement et frais de mission)
|
8 000
|
6 000
|
3ème Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet
|
2 500
|
1 500
|
Equipement de terrain (GPS, tentes,…)362
|
|
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Sous Total 2
|
12 000
|
8 500
|
Centre National de Gestion des Aires Protégées / Ministère de l’Environnement (Guinée)
|
|
|
1ère Equipement informatique et réseaux
|
2 000
|
1 000
|
2ème Missions de terrain (déplacement et frais de mission)
|
8 000
|
6 000
|
3ème Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet
|
3 500
|
2 000
|
Equipement de terrain (GPS, tentes,…)362
|
|
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Sous Total 3
|
13 000
|
9 000
|
Laboratoire d’Ecologie Appliquée, Faculté des Sciences Agronomiques, Université d’Abomey-Calavi (Bénin)
|
|
|
1ère Equipement informatique et réseaux
|
2 000
|
1 000
|
2ème Missions de terrain (déplacement et frais de mission)
|
7 000
|
5 000
|
3ème Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet
|
2 000
|
1 000
|
Sous Total 4
|
11 000
|
7 000
|
Partenaire France (US 084, IRD et Muséum National d’Histoire Naturelle)
|
|
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1ère Autres missions (voyage et frais de mission)
|
9 000
|
6 000
|
Sous Total 5
|
9 000
|
6 000
| Total Général (Recherche) |
66 500
|
43 500
| Atelier de démarrage (à organiser au Mali ou au Bénin) |
|
| Sénégal (2) |
|
2 135
| France (2) |
|
2 135
| Guinée (1) |
|
1 070
| Mali ou Bénin (1) |
|
1 070
| Frais d’organisation et visite de terrain |
|
1 070
| Total Général (atelier) |
|
7 470
| |
|
| TOTAL GENERAL |
66 500
|
50 970
|
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